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« LES FAMA, UNE ARMÉE DYSFONCTIONNELLE, SOUS-ÉQUIPÉE ET MAL COMMANDÉE MALGRÉ SIX ANS DE FORMATION ET D’ACCOMPAGNEMENT ÉTRANGERS « 

Je commences ce blog par un premier partage de l’excellente production de Amadou Tidiani Traoré (Audio) Journaliste, fonctionnaire de l’Union Européenne en retraite


Ce fut un de ces «Eurêka moments », expression anglaise surtout usitée aux États Unis et qui n’a pas vraiment d’équivalent en français pour décrire l’instant où vous avez la confirmation de la véracité de vos intuitions, où tout soudain devient si clair que vous pourriez presque pousser en frétillant, le fameux cri – Eurêka, (j’ai trouvé )- attribué à Archimede  lors de sa découverte du théorème éponyme sur la force que subit un corps plongé dans un liquide. 
Le fouineur impénitent sur Internet que je suis, venait de tomber sur « Rebuilding Mali’s army: the dissonant relationship between Mali and its international partners » (la reconstruction de l’armée malienne: la relation conflictuelle entre le Mali et ses partenaires internationaux) par Denis M. Tull, chercheur Allemand à l’NSERM, l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire en France. J’ai trouvé cet article si éclairant que pour une fois, au lieu de garder ses conclusions pour moi et le carré d’amis survivants du grin Kassogué/Savané de la rue Nelson Mandela au quartier de l’hippodrome, ou mes compagnons de sport matinal du parc du Mali, j’ai choisi de les partager avec le plus grand nombre possible.
La conclusion  principale de Denis Tull est que … « le soutien extérieur fourni à l’armée malienne en termes de formation, de conseils et d’équipements, n’a eu jusqu’à présent qu’un impact limité sur les performances des FAMA et sur la situation sécuritaire en général. » Beaucoup diront, et dans doute avec quelque raison, qu’après Djabali, Kolongo, Dioura, et maintenant Guiré,  il enfonce là,  des portes ouvertes. 
Peut-être ; sauf qu’il est à priori neutre en tant que chercheur et qu’il est parvenu à ces conclusions, non de façon empirique, mais au bout de quatre séjours de recherches au Mali entre 2016 et 2018, de 140 interviews au Mali et en Europe de personnes travaillant dans le secteur de la sécurité dont 32 Maliens parmi lesquels 1 général, 7 colonels, 2 lieutenant-colonels. Il s’est aussi entretenu avec 10 diplomates occidentaux, 13 anciens ou actuels conseillers militaires ou personnels de défense auprès des ambassades des pays partenaires du Mali, ou en poste à l’EUTM et à la MINUSMA. 


DES ANNÉES D’EFFORTS POUR DES RÉSULTATS DÉCEVANTS 
Le verdict de M. Tull sur l’armée malienne est sans appel. Citant  un audit de 2013 de l’EUTM ( la mission de formation de l’UE au Mali) qui décrit « les FAMA comme une armée effondrée, peu et mal formée, non gérée, sous-équipée  et et en sous-effectif, commandée et supervisée de façon inadéquate,» il ajoute que « cinq ans plus tard, ce constat demeure valable aux yeux de la plupart des interlocuteurs internationaux qui décrivent les FAMA tour à tour comme une armée à l’image du pays, de bureaucrates en uniformes et même de groupe de théâtre comique seulement bon pour des parades militaires. » 
Ce qui suit est de la même veine: «  selon un diplomate, c’est seulement dans notre tête que les FAMA sont une armée. » Et un officier supérieur de l’Union Européenne d’enfoncer le clou en déclarant que « si l’on regarde les FAMA, on a l’impression qu’elles  sont une armée. Elles en ont les structures formelles, les hiérarchies, les grades, etc. Mais qu’est-ce qu’il y a sous la surface? …  Cette armée est d’un niveau très bas dans tous les domaines. Elle est presque dysfonctionnelle. Mais cela ne dérange personne ici parce que la classe politique à Bamako,  cherche uniquement à assurer sa propre survie. »
Comment explique t-il que la coopération internationale – près de 70 projets dans le domaine de la sécurité souvent très richement dotés – n’aient pas pu enrayer la déliquescence de l’armée malienne et avancer sa reconstruction? Comment comprendre que malgré l’attention prioritaire qui a été accordée à ces programmes, les cinq ou six dernières années ont été perdues par le Mali et ses partenaires dans leur volonté de rebâtir une armée digne de ce nom? Ou comme l’auteur l’écrit lui-même : « qu’est-ce qui explique les résultats modestes et même décevants obtenus jusqu’à présent? »


INTÉRÊTS ASYMÉTRIQUES 
Avant de donner ses propres observations, il propose une explication générique applicable, peu ou prou, à tous les programmes d’aide au secteur de la sécurité et tirée de l’abondante littérature qui existe sur le sujet. Celle-ci est liée à ce qu’il appelle les intérêts asymétriques des gouvernements hôtes et de leurs soutiens étrangers; divergence qui est visible par exemple dans l’opposition que rencontrent les réformes de gouvernance préconisées par les partenaires lorsqu’elles touchent à la sécurité du régime dont les élites politiques et militaires cherchent à préserver le statu quo. 
Pour illustrer ces propos, Denis Tull cite les difficultés rencontrées par l’EUTM pour restructurer le système de gestion de la logistique et des ressources humaines de l’armée malienne, notamment par l’introduction de paiements électroniques, une réforme qui fut annulée en 2016 par le département des ressources humaines du ministère de la Défense. 
Cette décision ainsi que le blocage de certaines autres initiatives furent interprétés par les conseillers étrangers « comme la résistance de certaines élites cupides qui cherchent à perpétuer un mode de gouvernance opaque et ne rendant pas de compte, qui leur permet de s’approprier en toute illégalité des ressources considérables: dans un cas précis de saisir une partie des salaires du personnel militaire ou même d’accaparer toute la solde de soldats fictifs; dans un autre d’utiliser les équipements des FAMA pour des activités illicites dans des marchés informels. » Il ne fait pas de doute pour lui que « les réformes visant à renforcer la transparence et l’état de droit dans le secteur de la sécurité est une menace pour l’intérêt de ces élites. »
Cette divergence d’intérêts entre les hauts représentants du gouvernement et les partenaires étrangers du pays suffit à ses yeux à expliquer de façon convaincante les résultats modiques de l’aide au secteur de la sécurité au Mali. 


TOMBER DE HÉROS À ZÉRO
Mais l’auteur invoque bien d’autres raisons comme les différences d’analyses sur les causes de la crise et donc sur les réponses à y apporter.
L’opinion la plus souvent exprimée par les officiels Maliens, civils comme militaires, est que leur pays est une victime collatérale de l’intervention de l’OTAN en Libye. Pour Denis Tull, cet accent mis sur les causes extérieures de la crise est à l’origine de la réticence du gouvernement Malien à procéder à une analyse approfondie des événements de 2012 et de leurs implications en termes de politique de sécurité.
Mais les partenaires extérieurs du Mali, n’ont pas, eux non plus, procédé à cette analyse ou à l’examen de leur propre rôle avant 2012, exception faite de l’audit de l’Union Européenne avant le lancement de l’EUTM. Des acteurs majeurs comme la France, l’Allemagne et les États Unis ont financé pendant des années des programmes de formation de l’armée malienne. C’est pour l’auteur une véritable énigme que «le volume considérable de renforcement de capacités déjà mis en œuvre n’ait pas pu éviter l’effondrement de 2012 ». Et de demander quelle assurance y a t-il que l’assistance sera plus efficace cette fois-ci ? Un officier supérieur Malien, cité dans l’article, a pour sa part déjà répondu à cette question: « la communauté internationale n’a pas réussi à résoudre nos problèmes dans le passé, dit-il, elle ne le fera pas dans l’avenir. » 
Il est donc plus que jamais, nécessaire de faire ce diagnostic pour disposer de données fiables sur l’état des services de sécurité du Mali et sur les résultats de l’évaluation des différents projets d’appui mis en œuvre à ce jour, afin de ne pas répéter les mêmes erreurs. Pour reprendre les propos d’un fonctionnaire européen lors d’une réunion tenue à Bruxelles en 2013 « on a besoin d’analyses sérieuses pour comprendre comment le Mali qui était cité en exemple comme un modèle de démocratie, est passé du jour au lendemain, du statut de héros à celui de zéro, car la même chose peut se reproduire ailleurs. »
Le conflit entre la préservation jalouse de la souveraineté du Mali et ce que ses gouvernants considèrent comme des ingérences intolérables de la part d’acteurs extérieurs, est une autre explication possible de l’échec de la coopération dans le domaine de la sécurité. Un diplomate en poste au Mali souligne la très grande sensibilité des Maliens concernant leur souveraineté . « si les partenaires internationaux avancent leurs propres idées, dit-il, le gouvernement les accuse d’ingérence dans ses affaires intérieures….Mais lui-même critique souvent la communauté internationale, spécialement en ce qui concerne l’impact sur le pays de l’intervention en Libye ou le refus de l’aider à reconquérir Kidal ».

 
DÉFIANCE RÉCIPROQUE 
Les programmes d’appui se plaignent du refus des autorités militaires de les tenir informés des opérations militaires en cours. Ils n’arrivent pas à connaître les effectifs réels de l’armée, ou le montant des dépenses au titre de la défense nationale. Ce sont là des secrets jalousement gardés, relevant pour les Maliens de la souveraineté du pays, mais qui sont pour les pourvoyeurs d’assistance, des données indispensables pour planifier leurs activités dans les domaines de la modernisation de la gestion des ressources humaines, le suivi des dépenses militaires ou les performances du personnel des FAMA qu’ils ont formés.
La dernière cause explicative de la modicité des résultats de l’assistance militaire au Mali depuis 2013 telle qu’exposée par M. Tull, peut se ramener à un manque de confiance voire à une méfiance réciproques entre les protagonistes de cette coopération. Les partenaires étrangers donnent l’impression que rien ne marche dans le secteur de la sécurité au Mali, qu’il faut tout reprendre à zéro et qu’il n’y a pas de connaissances, expertises ou capacités locales sur lesquelles bâtir. « Ce qu’ils veulent c’est restructurer l’armée malienne à leur image et selon leur propre modèle. » 
Cette conviction qui s’accompagne selon l’auteur de relents de paternalisme est rejetée par la partie malienne qui compte dans ses rangs des officiers sortis des meilleures académies militaires dont St-Cyr et qui ont souvent participé à des missions de maintien de la paix des Nations Unies sur des théâtres étrangers. Ceux-ci doutent des compétences et de l’expertise des conseillers étrangers recrutés sur des contrats courts et ne connaissant rien de la société et de la politique du pays. Certains de ces conseillers ne sont en outre que des officiers de réserve et beaucoup ne parlent pas le français, rendant nécessaire l’utilisation d’interprètes pendant les séances de formation.
Ce désaccord se prolonge dans ce que l’auteur de l’article appelle « l’industrie de la formation» pour qualifier ce domaine surpeuplé où une foule de partenaires offrent toutes sortes de d’apprentissages qui vont des ateliers interactifs, aux sessions de formation classique et aux exercices militaires tactiques. Pour la partie malienne ce déluge de formations sert avant tout les intérêts des partenaires étrangers qui peuvent ainsi les répertorier comme autant d’activités  et d’outputs de leur mission, produire de la visibilité pour leurs projets et donner l’impression que quelque chose est en train d’être fait. 
Le contenu même de ces formations est une autre pomme de discorde. Alors que les FAMA, confrontées à une guerre asymétrique , estiment qu’elles ont besoin avant tout de capacités de renseignement et de forces spéciales bien entraînées, la priorité de l’EUTM au cours des quatre premières années passées au Mali, a été la formation d’unités classiques d’infanterie.  
Enfin le refus des partenaires de fournir à l’armée malienne, les armes dont elle a besoin est un dernier sujet de désaccord. Ces armes et équipements sont disponibles lors des formations, mais pas quand ces hommes formés montent au front. Cela  crée selon Denis Tull « étonnement et frustration chez les Maliens qui ne comprennent pas pourquoi il y a des milliers de troupes et des centaines de formateurs et de conseillers dans leur pays qui sont eux-mêmes lourdement armés , mais qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas fournir aux FAMA, le simple minimum dont celles-ci estiment avoir besoin. »
Il est à remarquer que l’auteur de l’article ne mentionne pas ce qui est, pour de nombreux Maliens, sans doute une des causes principales de la faiblesse de leur armée et qui est liée à son mode de recrutement. Depuis la décennie 1980, dans un Mali sous programme d’ajustement structurel, on a cessé d’aller dans l’armée par vocation, mais seulement pour trouver du boulot et toucher une solde. Car les services de défense et de sécurité étaient les seuls qui échappaient aux diktats des Institutions de Breton Woods et pouvaient donc continuer à recruter. Ces soldats « alimentaires » rechigneraient, dit-on, au sacrifice suprême pour défendre leur patrie, contrairement à leurs grands aînés, recrutés jadis par le pouvoir colonial, prioritairement parmi les ethnies réputées les plus belliqueuses comme les Bobos, les Mossis, les Miniankas etc.


STATU QUO
Si, aussi bien les officiels Maliens que les intervenants étrangers, sont à ce point insatisfaits de leur partenariat, pourquoi alors  celui-ci perdure t-il, s’interroge M. Tull en guise de conclusion. Pour lui, c’est parce que « le maintien du statu quo offre une situation d’équilibre acceptable pour les deux parties. » Mais cet argument est loin d’être convaincant. Certes le Mali, à cause de sa situation, continue de mobiliser un soutien politique, économique et militaire important, et peut-être aussi que tant que « l’opération Barkhane et dans une moindre mesure la MINUSMA demeurent dans le pays, le gouvernement n’a pas grand chose à craindre des djihadistes, des rebelles et même de ses militaires adeptes des coups d’état », mais il reste que le pays est divisé et en proie à une insécurité croissante dans la majeure partie de son territoire. Comment dès lors penser qu’il puisse se satisfaire du statu quo? Cela n’est pas crédible.
Il en est de même pour ses partenaires extérieurs. Il est vrai que ni le niveau de leurs troupes, ni leurs mandats n’ont évolué de façon significative depuis 2013. Mais cela ne veut pas dire qu’il en sera toujours ainsi. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies montre de plus en plus de signes d’impatience devant les lenteurs dans la mise en œuvre des accords d’Alger et l’Amérique du Président Trump qui paye environ le quart du 1,2 milliard de dollars que coûte annuellement la MINUSMA, est très remontée contre l’inefficacité de cette opération et exige des réformes.
Par contre le statu quo bénéficie aux irrédentistes Touareg qui consolident chaque jour leur « État » jusqu’à prendre des mesures administratives spécifiques pour leur région (quitte à les suspendre après ) et à commémorer leur « indépendance. » Le statu quo profite aussi aux seigneurs de la guerre comme Amadou Kouffa ou aux milices Peules ou Dogon qui ont prospéré devant la faiblesse de l’armée malienne et malgré la présence de la MINUSMA.
Face à cette montée des périls, le fait que les six dernières années ont été en grande partie perdues pour la reconstruction de l’armée malienne est une véritable tragédie. Et si le statu quo dont parle Denis Tull dans les formations, l’assistance technique, les équipements et les comportements devait persister, cela porterait un coup fatal aux espoirs de bâtir rapidement une armée moderne, disciplinée et conquérante, rempart contre le chaos, la sécession et l’insécurité au Mali.
Or tout porte a croire que le caractère de l’assistance militaire au Mali restera inchangé. Car ce que découvre l’auteur concernant la coopération militaire, est connu depuis toujours des praticiens de l’aide au développement, un domaine dans lequel ces dérives n’ont pas trouvé de solutions en soixante ans. La seule évolution possible de cette assistance militaire c’est qu’elle diminue de façon notable et même qu’elle s’arrête complètement. 
Nul ne saurait en effet faire grief à la France, confrontée aux demandes sociales des gilets jaunes qu’elle a beaucoup de mal à satisfaire, de réduire la voilure de Barkhane, ou même d’arrêter cette coûteuse opération tout simplement à l’occasion ou non d’un changement de leadership. C’est pourquoi ceux qui, à longueur de discours, rendent hommage à la vaillante, à la glorieuse armée malienne, seraient bien inspirés de faire moins dans la dithyrambe et plus dans la recherche de solutions nationales aux problèmes de l’armée. Car mettre en place un service de renseignement militaire efficace, ou former des forces spéciales capables de traquer les assassins, ne sont pas des tâches au dessus des capacités des  Saint-Cyriens Maliens si l’EUTM ne veut ou ne peut pas s’en charger.
Le pays pourrait ainsi entrevoir la fin de la délégation des prérogatives d’Etat aux Nations Unies (MINUSMA) à l’UE (EUTM) et à la France (Barkhane), si douloureuses pour la souveraineté et la fierté nationales et faire accepter à ses partenaires la vérité des chiffres qu’assène, placide, le leader d’Irganda et qu’il faut répéter et répéter encore: «  les Touareg ne représentent que 3% de la population du Nord et 0,3% de la population totale du Mali. Et seule une petite minorité d’entre eux est indépendantiste. »
Les gouvernants seraient aussi dans une bien meilleure position pour rappeler que la communauté internationale a su trouver dans le passé des méthodes plus « créatives » que la guerre ou l’application d’accords mal négociés qui conduiraient à la partition du pays comme l’a éloquemment démontré le professeur Brunet-Jailly dans un de ses articles, des accords qui sont pour cette raison rejetés par la grande majorité du peuple Malien. 
Ainsi au mois de novembre 1992 vers la fin de la guerre civile mozambicaine, dans les locaux de l’ambassade de Suède, pays qui exerçait la présidence tournante du Conseil Européen, l’ambassadeur expliquait à une délégation de la Commission du développement du Parlement Européen, conduite par son Président Henry Saby et en présence d’Aldo Ajello le Représentant personnel du Secrétaire Général de l’ONU, que le maintien de la paix coûtait 1 million de dollars par jour, une somme que la communauté internationale rechignait de plus en plus à payer. C’est la raison pour laquelle, elle s’était résolue à verser à Afonso Dhlakama, le chef de la RENAMO, la rébellion armée du Mozambique, les 14 millions de dollars  qu’il réclamait pour mettre fin au conflit, se transformer en parti politique et se présenter aux élections. 
La seule MINUSMA , faut-il le rappeler coûte plus d’un milliard deux cent millions de dollars par an.
Amadou Tidiani Traoré (Audio)Journaliste, fonctionnaire de l’Union Européenne en retraite.

Sahel, l’Etat islamique installe son califat

Sahel, l’Etat islamique installe son califat

Par Mondafrique – Date: il ya 23 heures 50 minutes 1 réactions  

Dans le Sahel central, l’Etat islamique taille son califat aux frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso. L’organisation djihadiste contrôle désormais de vastes espaces, parfois vidés de leurs habitants. Elle combat dans la terreur sur deux fronts : au Mali et au Burkina Faso, sa rivale d’Al Qaida et au Niger, l’armée nationale appuyée par la France.

Une chronique de Nathalie Prevost

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Nous sommes dans le Liptako Gourma, la région des trois frontières, 370 000 km2 à la lisière du désert. Il n’existe pas de témoin occidental de cette guerre des confins, qui se dispute dans les dunes et les broussailles du Sahel, ni journaliste, ni humanitaire.

Les échos qui parviennent jusqu’à nous sont des photos prises par les vainqueurs sur les champs de bataille, avec des téléphones portables. On y voit des djihadistes de toutes les couleurs de peau, rarement équipés de treillis et de rangers, le plus souvent chaussés de sandales et vêtus de djellabas colorées, un chèche souvent déroulé par le combat, le visage parfois souriant dans la mort, parfois déchiqueté par un projectile.

Côté malien, l’Etat islamique s’est emparé d’un grand califat après des mois de combats victorieux contre son principal rival : la filiale malienne d’Al Qaida, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).

De ce côté de la frontière, Iyad Ag Ghaly, le chef du GSIM, a manqué de ressources humaines et financières suffisantes, lui dont les hommes sont déjà accaparés sur deux fronts par les forces armées maliennes: dans le delta central et dans l’extrême nord du Mali, son sanctuaire du désert qu’il partage avec les mouvements touareg indépendantistes à la frontière sud de l’Algérie, dans l’attente d’une offensive possible de Bamako.

Dans cette région pastorale peuplée et disputée, Iyad Ag Ghaly et les mouvements armés touareg, surtout les groupes loyalistes qui y sont bien implantés, n’ont pas réussi à repousser l’Etat islamique au Sahel.

Désormais, toute la région de Menaka est sous le contrôle de l’impitoyable organisation, à l’exception de la capitale régionale, bientôt vidée de ses casques bleus, entièrement encerclée. La région de Gao est menacée elle-aussi. C’est la plus peuplée du nord du Mali, dans les replis fertiles de la boucle du Niger. La commune de naissance du Premier ministre Choguel Maïga, Tabango, dans le cercle d’Ansango, fait partie des territoires soumis.

 L’Etat islamique a mené de nombreuses attaques contre les civils de la région, qui ont fui leurs villages

Les civils durement frappés

En dehors des combats entre hommes armés, dont on estime le bilan à plusieurs centaines de morts depuis mars 2022, l’Etat islamique a mené de nombreuses attaques contre les civils de la région, qui ont fui leurs villages et campements par dizaines de milliers pour se réfugier dans les andes villes ou dans les brousses plus au nord.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) vient de publier un rapport qui décrit des civils victimes de «meurtres à grande échelle, de viols et de pillages dans les villages du nord-est du Mali.»

HRW estime que plusieurs centaines de civils ont péri dans ces événements, surtout des hommes. Des ultimatums sont parfois lancés aux habitants sommés de vider les lieux sous peine de mort. Il s’agit souvent de représailles contre des communautés soupçonnées de collaborer avec les autorités ou s’étant opposées à des éléments du groupe.

Quand l’Etat islamique ne vide pas les villages, il impose sa loi, exige le paiement de l’impôt et l’adhésion à des codes vestimentaires stricts, violant les femmes à son goût après des simulacres de mariage religieux. En guise de butin de guerre, le bétail et les provisions de céréales sont emportés.

L’ONG a documenté huit attaques entre janvier et juin, 6 dans la région de Gao et deux dans celle de Menaka, perpétrées par des combattants parlant les langues locales. Dans la région de Menaka, les assaillants ciblent surtout les Dawsahak, accusés de collaborer avec le GSIM après avoir été les alliés des armées nationales et française dans les années 2018. Selon Human Rights Watch, 90 000 civils daussak se seraient réfugiés dans la ville de Menaka depuis mars 2022.

«Les gens sont partis se réfugier plus au nord, avec leurs troupeaux. Ceux qui se sont déplacés en ville, à Gao et Kidal, sont ceux qui n’ont plus d’animaux», raconte Abdelkarim Ag Matafa, leader local de Tessit et membre du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Pour lui, l’Etat islamique vide carrément les populations touareg de la zone, «au service de l’ordre mondial qui veut éliminer les Touareg de la région.» 

«L’Etat islamique, c’est le désordre, la chasse aux communautés», résume Ag Matafa. «Au Niger, il n’aime pas les Zarmas et au Mali, ce sont les Touareg qu’il n’aime pas.» Pour lui,  l’Etat islamique ne cherche que le chaos et la prédation.

Les milliers de têtes de bétail volées aux éleveurs sont revendues sur les marchés de bétail du Niger et du Nigeria et le bénéfice permet de recruter des troupes fraîches.

Plus connu sous le nom de Yéro, Islam, Djaffar Malam est décrit par les services de sécurité burkinabè comme étant brutal et sans charisme. Se sachant activement recherché, Jafar Dicko multiplie les trajets entre le centre du Mali et le nord du Burkina Faso, plus particulièrement dans la zone de Djibo.

Côté burkinabé de la frontière, Al Qaida vient tout juste de reprendre l’avantage, sous la houlette du chef d’Ansaroul Islam, Djaffar Malam Dicko, le frère du fondateur de l’organisation djihadiste burkinabé affiliée au GSIM. A l’occasion d’une attaque coordonnée contre plusieurs bases ennemies, Dicko aurait exécuté plusieurs chefs de l’Etat islamique et enrôlé tous les combattants au sein de son groupe, renforcé pour l’occasion par la katiba Serma et des éléments de la région de Kidal.

Niger, la carotte et le bâton

Au Niger, les deux franchises djihadistes ne s’affrontent quasiment pas. L’Etat islamique est, de loin, l’organisation la plus présente sur la frontière ouest du pays, jusque dans la région de Tahoua, fief de l’ancien Président Mahamadou Issoufou et de son parti socialiste au pouvoir. Mohamed Bazoum, son successeur, joue de la carotte et du bâton avec une subtilité qui lui a porté chance pour le moment, faisant apparaître le Niger comme la digue ultime, soutenue militairement par l’ensemble du camp occidental.

Le Président nigérien Bazoum gagne du temps pour consolider son armée avant de repartir à l’attaque

Des accords locaux conclus avec l’Etat islamique ont permis une certaine accalmie sur le sol nigérien, moyennant un droit de passage dont l’organisation a largement profité pour se renforcer depuis deux ans à partir du Nigeria et de la Libye.

Les observateurs pensent que le Président nigérien gagne du temps pour consolider son armée avant de repartir à l’attaque.  Cet agenda semble validé par la France dont les soldats font la guerre aux côtés des Nigériens. Ces derniers jours, deux commandants de l’Etat islamique ont été faits prisonniers par la coalition militaire franco-nigérienne. Des arguments dans la guerre d’usure dans lequel le Niger semble s’être engagé. 

Les accords d’Alger conclus en 2015 pour sortir de la crise malienne prévoyaient l’intégration massive de combattants du nord dans l’armée. Issus du terrain et bien armés, peut-être auraient-ils pu gagner la guerre contre l’Etat islamique. Mais les accords n’ont jamais été appliqués et les rapports de force sur le terrain ont bien évolué depuis leur signature. Ag Matafa analyse la situation actuelle comme un calcul cynique de Bamako.  «Ils pensent que l’Etat islamique fera la peau au GSIM et à la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA).  L’ennemi principal du gouvernement, c’est la CMA et les groupes signataires.»

Aux racines du mal

Charles Grémont[1], historien spécialiste de la région, estime que l’origine de la guerre actuelle puise dans la rivalité historique des communautés locales – Peuls du Niger et Dawsahak maliens –  aggravée par la militarisation des acteurs à la faveur des rébellions. 

«C’est une zone de contact de très longue date entre Peuls et Dawsahak[2]. Réputés comme de grands éleveurs et de grands connaisseurs du Coran, les Dawsahak n’étaient pas des guerriers», explique-t-il. Après les deux grandes sécheresses des décennies 70  et 80 qui ont décimé leur bétail, ils se sont exilés en Libye, comme beaucoup d’autres Touareg. «Ils apprennent le maniement des armes et participent à la révolte de 1990. C’est le début de leur émancipation. Mais à la fin de la rébellion, ils sont laissés pour compte par les leaders des autres groupes et en conçoivent du ressentiment. Le problème avec les Peuls se noue dans ces années-là. Avec leurs armes, ils commencent à piller le bétail des Peuls. Ils leur font subir ce qu’ils ont subi eux-mêmes de leurs suzerains touareg depuis la nuit des temps.» Un grand trafic de bétail s’installe alors avec la complicité de l’administration malienne et dans l’indifférence des autorités nigériennes.

Frustrés par l’inaction des Etats, les Peuls du Niger victimes de ces razzias finissent par s’organiser en milice d’autodéfense. Cette milice ralliera en 2012 le MUJAO, l’un des satellites d’Al Qaida, pour se défendre contre ses ennemis Dawsahak revenus en force à la faveur de la guerre.

Le camp Dawsahak, lui, éclate sous la pression des événements : certains rejoignent les rebelles ou la chefferie de Kidal mais d’autres, au sud de Menaka, rejoignent aussi le MUJAO. Ils deviendront plus tard le 2e cercle de l’Etat islamique autour d’un noyau dur sahraoui.

Un baptême sahraoui

L’Etat islamique est apparu en 2016 près de Talataye, une commune d’éleveurs prospères à l’est de la région de Gao. Longtemps piloté par Abou Walid Sahraoui, venu du Sahara occidental (dont les relations anciennes avec Al Qaida ont d’abord joué en faveur d’une bonne cohabitation avec cette dernière),  il est ensuite passé sous le contrôle de son lieutenant Abdoul Hakim Sahraoui, dit «le Boucher», affectueusement surnommé papy (bassambo) par les Peuls. Ce dernier s’organise avec une dizaine de lieutenants sahraoui, un groupe de Dawsahak et une troupe de combattants peuls dans la région de Menaka, où il impulse une nouvelle dynamique ultraviolente.

En 2018, les combattants du benjamin des mouvements touareg – le Dawsahak Moussa Ag Acharatoumane – font alliance avec le général el Hadj Gamou, qui dirige son propre groupe armé loyal aux autorités de Bamako (le Groupe autodéfense des Touareg Imrad et alliés, GATIA) lui aussi constitué d’anciens tributaires de la société touareg. Avec l’armée malienne, Barkhane et l’armée nigérienne, ils partent à l’assaut de l’Etat islamique. 

«Toutes ces forces étatiques avaient le même ennemi que nous. A la faveur d’une alliance de circonstance qui a duré quelques mois, nous avons fait des opérations ensemble et nous avons eu des résultats, puisque nous avons pratiquement défait cette organisation le long de la frontière. Mais les Etats ont trop vite crié victoire, pensant que cette organisation était anéantie et ils ont changé de priorités pour se concentrer sur d’autres zones. Cétait une grosse erreur. Quand ils ont vu que la force était partie, les terroristes se sont réorganisés et ils ont recommencé à massacrer les populations et à s’en prendre, justement, aux Dawsahak du MSA comme étant des alliés du Niger, du Mali, de la France», raconte Moussa Ag Acharatoumane[3], le leader du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA).

Fahad Ag Almahoud[4], le secrétaire général du GATIA, a tiré les leçons de l’aventure. «On a nettoyé tout l’est du Mali. Ce n’est pas des opérations qu’on a menées seuls. On était peut-être ceux qui étaient les plus visibles, mais les forces spéciales françaises étaient dans nos véhicules. Il y avait les FAMA à côté, il y avait les forces nationales nigériennes. Après la campagne qui a suivi ces opérations, tout le monde est parti en nous laissant sur le terrain. On n’a vu ni le Mali, ni le Niger, ni la France. Les gens étaient tués, nos parents étaient tués et on n’avait même pas droit à des condoléances. On a compris que ce n’était pas la bonne décision : il faut une armée nationale pour combattre les terroristes, sinon les terroristes se vengent sur nos populations.»

 Un projet politique nébuleux

Si les deux communautés touareg impliquées dans les batailles de 2018 sont particulièrement ciblées par l’Etat islamique, les avis divergent sur le projet de l’organisation à moyen terme. «Leur projet est de convertir les gens et de régner en maîtres, de soumettre les populations. Pas forcément de les faire partir», estime Charles Grémont. Dans les espaces sous son contrôle, l’Etat islamique chasse tous les leaders. « Chefs de fractions, de tribus, enseignants, marabouts sont partis, sont morts ou se sont soumis», affirme l’historien. «L’Etat islamique contrôle les brousses et les routes. On ne reviendra jamais à la situation antérieure.»

Yvan Guichaoua, enseignant-chercheur en analyse des conflits à la Brussels School of International Studies (University of Kent), qui étudie les rebellions au Mali et au Niger, la montée des milices islamistes radicales et, plus largement, la gouvernance sécuritaire au Sahel

Yvan Guichaoua, un autre chercheur spécialiste de la région, a compilé il y a quelques mois avec le laboratoire de sciences sociales nigérien LASDEL[5] les témoignages de personnes déplacées au Niger ayant fui la tutelle de l’Etat islamique. «Pour ces agriculteurs et commerçants zarma et pour les leaders touareg, l’Etat islamique expulse simplement les populations et vise en priorité les zones où l’eau est abondante et où une résistance s’organise contre lui. Adoptant une lecture purement ethnique du conflit, ces témoins estiment qu’il s’agit d’un plan des pasteurs peuls pour évincer leurs compétiteurs dans l’économie locale au profit d’un Etat pastoral Peul au Mali, au Niger et au Burkina Faso.»

Pour Yvan Guichaoua, «cette lecture coincide avec la phase d’éviction des populations que nous racontent les témoins de l’étude.» «La terreur est un moyen tactique qui permet d’avoir des gens complètement soumis dès lors qu’ils décident de rester ou plus tard, s’ils décident de revenir.» Mais peut-être qu’une phase plus conciliante succède à cette phase de choc. L’avenir le dira.

La brutalité est légitimée en termes religieux, explique-t-il. C’est ainsi que l’enlèvement du bétail est perçu, de l’extérieur, comme de l’extorsion «mais de leur point de vue, c’est une action d’appropriation légitime contre des gens qui ont refusé de faire allégeance ou de payer la zakat.»

La région des trois frontières est aussi une terre de conquête djihadiste en raison du profil social des belligérants. Dans cette zone pastorale reculée, des pratiques féodales se sont perpétuées au préjudice de groupes communautaires subalternes, chez les Touareg comme chez les Peuls, qui voient dans le djihadisme une opportunité pour renverser la table.

En outre, l’Etat islamique récompense généreusement les combattants les plus audacieux par le butin de guerre. Désormais encadrés et disciplinés, les anciens bandits, coupeurs de route et voleurs de bétail accèdent ainsi à une dignité sociale nouvelle, anoblis par leur appartenance à une organisation en guerre contre des gouvernements au nom d’un ordre religieux radical. 

La victoire politique sur les organisations terroristes qui prospèrent dans la région dépendra de la capacité du Mali, du Niger et du Burkina Faso à abolir les discriminations sociales héritées des âges anciens et à mettre fin aux injustices.

Ce chantier reste intact, plus de dix ans après le déclenchement de la guerre.

Malgré leur supériorité en armement et leur maîtrise du ciel, les capacités militaires de ces pays, même renforcées par les partenaires étrangers et les milices locales, ne suffiront pas à reconquérir l’espace ni à tarir le recrutement des deux franchises djihadistes, qui n’ont jamais été aussi puissan

[1] Charles Grémont,«Dans le piège des offres de violence, concurrences, protections et représailles dans la région de Ménaka (Nord-Mali» 2000-2018), Hérodote,La Découverte, 2019

[2] Considérés par les observateurs extérieurs comme un sous-groupe touareg, les Dawsahak ont à coeur aujourd’hui de se distinguer, notamment parce que leur langue emprunte au tamachek et au sonraï. Ils ne sont donc pas des «Kel Tamachek»w, ceux de la langue tamachek.

[3] Propos recueillis dans le cadre du tournage du film «Mali, la guerre perdue contre le terrorisme». https://www.france.tv/documentaires/politique/4911646-mali-la-guerre-perdue-contre-le-terrorisme.html

[4] Propos recueillis dans le cadre du tournage du film «Mali, la guerre perdue contre le terrorisme».

[5] Guichaoua, Yvan and Bouhlel, Ferdaous (2023) Interactions between civilians

and jihadists in Mali and Niger. University of Kent

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Source: Mondafrique

L’ACCORD  DE TAMANRASSET du 6 Janvier 1991 entre le GRM de GMT et le MPA de IYAD AG GHALI

L’ACCORD  DE TAMANRASSET du 6 Janvier 1991 entre le GRM de GMT et le MPA de IYAD AG GHALI

Un débatteur du Forum Malilink du 12 Juillet 202 apporte la lumière sur une situation qu’il qualifie comme la cause de tous les désordres au Nord du Mali ; il s’agit des fameux accords de Tamanrasset du 06 janvier 1991. Que sciemment beaucoup occultent des débats relatifs à la rébellion touarègue. lire le contenu suivant de ces accords.

Intitulé : Accord sur la cessation des hostilités 

Le gouvernement du Mali d’une part et le Mouvement Populaire de l’Azaouad et le Front Islamique Arabe d’autre part

Soucieux de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national et principalement dans les 6ème et 7ème Régions sont convenus de ce qui suit:

Article 1: Il est mis fin aux opérations militaires et à toute action militaire sur l’ensemble du territoire et principalement dans les 6ème et 7ème Régions du Mali

Article 2: Les deux parties s’engagent à interdire tout recours aux actes de violences, collectifs ou individuels

Toute action clandestine ou contraire à l’ordre public doit prendre fin ainsi que toute infiltration d’éléments armés venant de l’extérieur.

Article 3: Les Forces combattantes du Mouvement Populaire de l’Azaouad et le Front Islamique Arabe existants au jour de la cessation des hostilités se stabiliseront à l’intérieur des zones correspondant à leurs lieux de cantonnement actuel 

Tout déplacement  individuel ou collectif des membres de ces forces en dehors de ces lieux de cantonnement doit se faire sans arme

Article 4: Les Forces armées Maliennes ne mèneront aucune activité susceptible de donner lieu à des accrochages avec les combattants. Elles procederont à un allègement progressif de leurs dispositifs dans les 6ème et 7ème Régions.

Article 5: Dans le cadre du présent accord, les forces armées Maliennes se désangareront de la gestion de l’administration civile et procederont à la suppression de certains postes militaires.

En ce qui concerne les villes (Chefs lieux de Régions et de Cercles) les casernes seront transférées progressivement vers d’autres sites plus appropriés.

Article 6: Les Forces armées Maliennes éviteront les zones de pâturage et les zones à forte concentration de population dans les 6ème et 7ème Régions actuelles.

Article 7: Les Forces armées Maliennes se confineront dans leur rôle de défense de l’intégrité territoriale dans les frontières.

Article 8: Les combattants peuvent intégrer les Forces armées Maliennes dans les conditions définies par les deux parties.

Article 9: IL est créé une commission de la cessation des hostilités chargée de l’application des dispositions du présent Accord. Cette commission est présidée par la République Algérienne Démocratique et Populaire en qualité que médiateur.

Article 10: La commission de cessation des hostilités est composée en plus du médiateur , d’un nombre égal de représentants de chaque partie.

Article 11: Le siège de la commission de cessation des hostilités est fixé à gao.

Article 12: Tous les prisonniers,otages ou internés civils détenus par chacune des deux parties seront libérés dans les 30 jours à compter de la signature du présent Accord.

Article 13: Le présent Accord entrera en vigueur à la date de e sa date de signature.

Fait à Tamanrasset le 06 janvier 1991 en deux originaux en langue française et  arabe les deux textes faisant également foi.

  • Pour le Gouvernement de la République du Mali : Colonel Ousmane Coulibaly, Membre du Conseil National, Chef d’Etat-major Général des Armées ;
  • Pour le Mouvement Populaire de l’Azaouad et le Front Islamique Arabe :  Iyad AG Ghali Secrétaire général du Mouvement.
  • En présence du Ministre de l’Intérieur de la République Algérienne Démocratique et Populaire.

La réaction d’un débatteur :10 juil. 2023 14:24 (il y a 2 jours)

Article 3: Les Forces combattantes du Mouvement Populaire de l’Azaouad et le Front Islamique Arabe existants au jour de la cessation des hostilités se stabiliseront à l’intérieur des zones correspondant à leurs lieux de cantonnement actuel 

Tout déplacement  individuel ou collectif des membres de ces forces en dehors de ces lieux de cantonnement doit se faire sans arme_Accord de Tamarasset

A vérifier si dans le monde, l’APR de 2015 ne serait celui qui a refuse le cantonnement des groupes armes avant tout processus de mise en oeuvre de l’accord. La consequence de cette erreur c’est que la CMA controle Kidal, siege dans les institutions de la republique qu’elle defie selon ses humeurs du jour/midi

Des liens avérés entre le POLISARIO et les mouvements terroristes au Sahara et au Sahel

Des liens avérés entre le POLISARIO et les mouvements terroristes au Sahara et au Sahel

Par

 maliweb

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8 Juil 2023

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Description : https://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2019/08/aaapolisario-696x339.jpg

La radio allemande “BR24” a consacré, samedi 08 juillet 2023 un article détaillé à la présence des groupes terroristes en Afrique, ainsi qu’à leurs méthodes de propagande sur internet et de recrutement dans des zones d’instabilité, en particulier dans les camps du polisario à Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.

Les groupes terroristes tels que l’Etat Islamique (EI) et Al-Qaïda ont “la vie facile” dans les camps de Tindouf, souligne le média sous le titre “Les groupes terroristes en Afrique : Un terreau pour les attentats en Europe?”.

Les groupes islamistes “sont très présents en Afrique et recrutent dans d’immenses camps de réfugiés. Ils utilisent les conflits pour leur propagande sur Internet, qui s’étend jusqu’à la Bavière”, relève-t-on.

Pour étayer leurs propos, les co-auteurs Sabrina Wolf et Joseph Röhmel citent le cas d’un certain Ismaïl, un apatride de 38 ans, partisan du “polisario”. Ce dernier a été condamné en mai par la Cour nationale de justice de Madrid à deux ans de prison assortie d’une période de probation de cinq ans pour “radicalisation”, précisent-ils, notant que tout un réseau a été bâti autour d’Ismaïl, pour promouvoir le jihad porté par l’Etat Islamique (EI).

Les médias espagnols avaient en effet révélé que le dénommé Ismail – de son vrai nom Monni Ahmed Merhaba- avait, dans les semaines qui ont précédé son arrestation, publié des appels quotidiens au jihad et au martyre dans des vidéos qu’il a lui-même créées et diffusées via diverses applications mobiles. Il avait de même exprimé son adhésion à l’État islamique ainsi que sa haine de l’Espagne, qu’il a qualifiée de “terre de mécréance”.

Les enquêteurs espagnols avaient révélé les liens étroits d’Ismaïl, qui était proche d’Abu Walid, l’ancien dirigeant de l’EI et membre du “polisario”, avec d’autres partisans de l’EI et dévoilé un réseau de dizaines de membres du “polisario” dans les camps de Tindouf, qui jouaient un rôle dans les activités de l’Etat islamique au Sahara et au Sahel.

Les investigations avaient également révélé, à partir du compte Facebook d’Ismaïl et de ses nombreux amis, un soutien fort apporté au “polisario”, qui contrôle les camps de Tindouf, de plus en plus infestés par l’idéologie djihadiste extrémiste.

Le média allemand cite plusieurs experts, dont Hans-Jakob Schindler, directeur principal du Counter Extremism Project, une organisation internationale à but non lucratif qui surveille et évalue la propagande des groupes terroristes en Afrique.

“L’Afrique devient de plus en plus un point névralgique du terrorisme islamiste et des attaques pourraient être lancées à partir de ce continent”, a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’il est toujours possible “d’instrumentaliser en Europe des personnes issues des régions en conflit, de les radicaliser et éventuellement de les motiver à commettre des attentats”.

Les autorités espagnoles et une organisation d’anciens officiers de renseignement ont analysé le réseau de propagande centré autour d’Ismail, notant que toutes les pistes mènent à la Syrie, à l’Espagne et aux camps de Tindouf en Algérie, indique “BR24”.

Selon d’anciens officiers de renseignement approchés par la radio allemande, la plupart des comptes Facebook du réseau ne sont pas publics : “la communication y est très limitée, ce qui signifie qu’ils n’utilisent leurs comptes Facebook que pour se connecter les uns aux autres. Ensuite, ils passent au service de messagerie Telegram ou à d’autres moyens de communication”.

Au cours du procès d’Ismaïl, il est apparu qu’il utilisait également un numéro de téléphone allemand pour masquer son identité, précise l’article.

“Une chose est sûre : l’Office fédéral de protection de la Constitution observe que l’Afrique joue un rôle central dans la propagande”, constate le média, faisant remarquer que l’EI a déclaré l’Afrique “comme zone d’émigration et de Jihad” dans son magazine en ligne ‘al-Naba’ du 16 juin 2022″.

SOUVERAINETÉ ET RÉFÉRENDUM: LA ‘’GU ERRE’’ DE KIDAL AURA-T-ELLE LIEU ?

SOUVERAINETÉ ET RÉFÉRENDUMM : LA ‘’GU ERRE’’ DE KIDAL AURA-T-ELLE LIEU ?

 Par Bamada.net 03/07/2023

La tenue ou non du référendum constitutionnel à Kidal, fief des groupes armés de la CMA, est source de polémique. Pour la simple raison que, les groupes armés du nord ont fait barrage à la consultation dans la ville stratégique de Kidal et sa région. Les anciens mouvements rebelles signataires d’une paix fragile avec Bamako ont refusé d’y permettre l’acheminement du matériel électoral pour une consultation sur un projet où ils disent ne pas retrouver l’accord qu’ils ont signé en 2015.

Description : http://bamada.net/wp-content/uploads/2023/05/kidal-ville.jpg

Alors qu’on est toujours dans l’attente des résultats du référendum de dimanche dernier, qu’une polémique est apparue sur le déroulement du vote à Kidal. Selon la Mission d’observation des élections au Mali, qui a déployé plus de 3.000 observateurs de la société civile, il n’y a pas eu de vote dans la région de Kidal. Une information confirmée par la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali, un autre organisme d’observation.

Le bureau de Kidal de l’autorité en charge des élections, l’AIGE, affirme-lui aussi que le référendum ne s’est pas tenu dans cette région. Pourtant, le président de l’AIGE au niveau national, Moustapha Cissé, assure le contraire. Kidal, reste un enjeu majeur de souveraineté et un motif d’irritation pour le pouvoir de Bamako car il demeure le fief de groupes armés qui ont combattu l’Etat central avant de signer avec lui un fragile accord de paix en 2015.

« La guerre est inévitable ». La déclaration du premier secrétaire parlementaire du Conseil national de la transition, Amadou Albert Maïga, à travers une vidéo qui avait circulé en boucle le mois de février dernier, est loin d’être anodine. Le haut responsable du CNT, n’y est pas allé par quatre chemins pour annoncer cette confrontation qui, selon lui ne peut plus être évitée.

Morceaux choisis d’un discours qui pourrait bien avoir d’autres véritables auteurs, encore cachés : « Nous allons marcher, s’il le faut, sur ces groupes armés rebelles. (…) Nous avons aujourd’hui une armée équipée et puissante qui peut frapper à la vitesse de la lumière (…) Nous allons faire cette guerre pour libérer notre pays du joug du colonialisme, du terrorisme et de la rébellion.»

Kidal occupe une place spéciale dans la géographie et les consciences sahéliennes. Ancien poste militaire français du début du XXème siècle, cette mosaïque à angles droits de rues et de bâtiments plats posée sur la poussière du désert est une étape cruciale entre le Mali à l’Algérie, à plus de 1.500 km et de 24 heures de route de la capitale Bamako, à des centaines de km des autres grandes villes du nord, Gao et Tombouctou.

Kidal est l’un des théâtres de la confrontation politique et, à plusieurs reprises, armée, entre les groupes touareg et l’Etat central. Mais l’insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté, reste un motif d’irritation à Bamako, qui voudrait faire entendre que Kidal aussi, c’est le Mali. Kidal est un abcès de fixation des tensions entre Bamako et Paris. Pour certains, tel Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement, la France y a créé une enclave d’où le terrorisme s’est propagé au reste du pays en permettant aux seuls indépendantistes de la reprendre en 2013 et en empêchant l’armée malienne d’y entrer.

Un gouverneur représentant l’Etat est certes présent. Mais pas de police ni de justice nationale. A Kidal, « les groupes armés jouent un rôle plus important dans l’administration » que l’Etat, disait un groupe d’experts de l’ONU en août 2022.

La réunion des chefs militaires la semaine dernière autour du président de la Transition n’est-elle pas un signe annonciateur de cette guerre. Surtout que les autorités de la transition viennent d’essuyer leur premier affront avec les responsables de la CMA par le non tenu du scrutin référendum dans cette ville.

En plus malgré la présence du gouverneur de la région, qui semble selon les observateurs être présent dans la ville juste pour la forme. Car à ce jour la ville de Kidal, est jusque-là une citadelle interdite à l’administration malienne. Après plusieurs années de combats et de négociations, de voltefaces et de rendez-vous manqués, la ville de Kidal, va peut-être enfin changer de statut et d’autorité ? Car à ce jour le colonel Assimi Goita et on entourage ne veulent plus d’une Kidal rebelle.

Source : Le Point

AN 8 de l’accord d’Alger vu Par Dr. Ousmane Sy : « Conservons l’esprit, révisons l’écrit »AN 8 de l’accord d’Alger vu Par Dr. Ousmane Sy : « Conservons l’esprit, révisons l’écrit »

AN 8 de l’accord d’Alger vu Par Dr. Ousmane Sy : « Conservons l’esprit, révisons l’écrit »

Par

 Mali Tribune

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22 Juin 2023

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Description : https://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2023/06/Dr-Ousmane-Sy.jpg

L’Accord issu du processus d’Alger signé entre la CMA et le gouvernement malien a 8 ans ce mardi. Beaucoup de Maliens jugent le document de divisionniste. Dans cette interview, l’ancien ministre et père de la décentralisation malienne, Dr. Ousmane Sy, donne son avis sur l’aspect décentralisation et développement de l’accord.

Mali Tribune : Quand on évoque l’Accord d’Alger, qu’est-ce que ça vous dit ? Que vous dit personnellement l’Accord issu du processus d’Alger ?

Dr. Ousmane Sy : Quand l’Accord d’Alger est évoqué, avec toutes les difficultés que l’Accord rencontre dans sa mise en œuvre, la première question que je me pose, la première interpellation, qui me vient, c’est que, depuis 1963 nous sommes derrière la solution d’un problème. Depuis 1963. La première rébellion au Nord du Mali. On l’a appelé à l’époque la rébellion touarègue, Elle date de 1963. Donc c’est quand même un vieux problème. 1963-2023 !

Après la première rébellion qui a été matée par la violence, le temps du premier régime, On pensait que la rébellion était finie mais c’est revenu dans les années 1988-89-90. C’est revenu parce que ceux-là dont les parents ont été violentés et tués s’étaient exilés et étaient allés apprendre le métier de la guerre. Certains d’entre eux étaient allés jusqu’en Afghanistan pour aller apprendre la guerre. Et ils sont revenus reprendre la lutte. En ce moment-là c’était sous le régime Moussa Traoré.

Après avoir essayé de faire la guerre pour trouver la solution, les gens ont fini par comprendre qu’il fait aller négocier. Donc cette négociation a été conclue par un accord. Qu’on a appelé ’’Accord de Tamarasheq’’. Qui a été négocié et conclu dans les années 1990 juste avant la chute du régime Moussa Traoré.

Quand il y a eu les évènements de 1991, en 1992, la transition dirigée par Amadou Toumani Touré a trouvé le reste du conflit qui était là malgré la signature de l’Accord de Tamarasheq, la transition à l’époque a prolongé les négociations. C’est terminé par le Pacte national. Le Pacte national qui a été signé entre les leaders de mouvements et le gouvernement de Transition en 1992. Là aussi on a pensé que la question s’est calmée mais 2006, sous le même ATT, parce que les 10 ans de Alpha, les choses se sont calmées un peu, en 2006, c’est reparti malgré le Pacte national. Là aussi, Amadou a engagé des négociations, qui se sont terminées par un Accord qu’on a appelé Accord d’ Alger de 2006. Ça aussi ça a été signé, on a pensé que le problème est fini.

Mais 2012, c’est reparti. Et de façon plus grave parce que 2012, ça aboutit même à se conjuguer avec l’arrivée des djihadistes et ça s’est traduit par du fait que l’Etat a perdu les 2/3 du territoire national, c’est à ce moment que Tombouctou-Gao-Kidal et même une partie de la région de Mopti jusqu’à Douentza pratiquement jusqu’à Konna, avaient été contrôlés par les djihadistes. C’était 2012.

Bon il y a eu là aussi pendant la transition des discussions avec les mouvements rebelles, qui se sont conclues par l’Accord de Ouaga. On a négocié avec les mouvements pour trouver un accord. Il fallait aller à une négociation plus profonde. L’Accord de Ouaga permettait juste de créer des conditions pour organiser les élections, élire un nouveau président de la République, une Assemblée nationale et maintenant après ça, l’Accord de Ouaga disait qu’il fallait approfondir les négociations pour une solution définitive à ce problème. C’est ce processus qui a abouti à l’Accord d’Alger signé en 2015.

C’est d’être conscient de toute cette histoire pour comprendre que ce vieux problème qui existe dans le Nord, on a tenté de le résoudre par la guerre ça n’a pas marché. On a tenté de le résoudre par 5 accords (Tamarasheq, Pacte national, l’Accord d’Alger 2006, l’Accord de Oauga et l’Accord d’Alger de 2015), 5 accords malgré tout ça, on n’arrive pas à résoudre le problème. C’est ça qui m’interroge ! C’est ça qui m’interpelle !

Est-ce que c’est parce qu’on n’a pas bien compris le problème ? Qu’on n’arrive pas à trouver une solution. Ou bien est ce qu’on connait la solution mais qu’on ne veut pas mettre en œuvre la solution ? C’est ça les grandes questions qu’on devrait se poser aujourd’hui parce que ce n’est pas normal pour un pays. Quand on parle de 1963 à aujourd’hui, ça fait quand même longtemps (60 ans). Pourquoi on traine un problème plus d’un demi-siècle et on n’arrive pas à le résoudre ? Qu’on soit simplement malien ou dirigeant, il faut qu’on s’interroge. Est-ce que c’est parce qu’on n’a pas bien compris le problème ou est-ce que c’est parce qu’on l’a compris mais qu’on ne peut pas le résoudre. En ce moment-là je crois qu’on va se mettre ensemble, réfléchir et trouver ensemble la solution. Et voir comment on peut mettre définitivement ce problème derrière. Ça c’est vraiment pour moi une grande question.

Mali Tribune : Aujourd’hui, nous sommes en phase de l’Accord d’Alger. Pourquoi on n’arrive pas à le mettre en œuvre ? 

Dr. O. S. : L’Accord d’Alger de 2015, à mon point de vue, il est en difficulté parce qu‘uniquement il n’a été porté politique. Quand il y a un conflit, c’est parce qu’il y a deux groupes qui ne sont pas d’accord. Et quand ces deux groupes décident de se mettre ensemble pour négocier. La solution qui est trouvée, un accord ne donne jamais à 100% satisfaction, aucune des parties n’est 100% d’accord. Parce qu’Aller à une négociation déjà ça veut dire que chacun est prêt à céder une partie. Si on fait cela et que malgré ça, la solution qu’on a trouvée, on n’arrive pas  à la mettre en œuvre, ça veut dire, qu’il y a un problème de portage politique. Et je pense que particulièrement l’Accord d’Alger dont il est question, le dernier accord de 2015, pour moi, il a souffert beaucoup d’un manque de portage de politique.

Mali Tribune : Concrètement, qu’est ce qui explique ces difficultés ?

Dr. O. S. : Parce que dans un accord, il y a l’esprit de l’Accord. Pour quoi on a décidé de laisser la confrontation violente pour aller à la négociation pour la paix. Ça c’est l’Esprit. Et dans cet accord que j’ai lu, on a décidé, les deux protagonistes, les mouvements armés du Nord et le gouvernement malien ont décidé d’arrêter la confrontation pour aller résoudre leur problème par le dialogue politique. Et c’est pour la réalisation de ce dialogue politique, qu’on a décidé de faire un certain nombre de choses, dans le domaine de la réforme politique et institutionnelle, les forces armées et de sécurité, dans le domaine du développement et dans les autres domaines. Et ça pour moi, c’est la lettre. La lettre est fonction de l’esprit. Alors si on estime que l’esprit de l’Accord est une bonne chose, le pourquoi on a décidé d’aller négocier, maintenant ce qu’il y a dans l’accord, ce qui est écrit, si tout le monde donne de l’importance à l’objectif, je crois que ce qui est écrit peut changer. Donc pour moi, je dis, malheureusement dans l’accord de 2015, on a donné plus d’importance à ce qui est écrit qu’à l’esprit. La lettre de l’Accord, ce qui est écrit, a pris trop d’importance, par rapport à l’esprit, le pourquoi on est allé négocier. Ça c’est dû au fait qu’il n’y a pas eu de portage politique. Quand l’Accord a été signé par les deux parties, aucune des parties n’a pris le temps d’aller expliquer aux Maliennes et Maliens, pourquoi on est allé en négociation. Le gouvernement a signé l’Accord avec les mouvements, l’Accord n’a pas été soumis à l’Assemblée nationale, expliquer aux représentants élus du peuple, pourquoi cet accord et qu’est qu’il contient. Le gouvernement n’est pas rentré dans le pays, pour aller expliquer, pourquoi l’accord et qu’est qu’on gagne et qu’est-ce qu’on perd. Le gouvernement n’a pas mis en place avec tout l’arsenal juridique, dont il dispose, pour donner les arguments pour et contre de l’Accord. Bref, les gens se sont contentés dans une explication technique de l’Accord mais le travail politique qui devrait accompagner l’Accord n’a pas été fait.

 Mali Tribune : Beaucoup craignent aujourd’hui, que l’Accord prône le fédéralisme caché sous une décentralisation poussée. Qu’en dites-vous ?

Dr. O. S. : Il n’y a rien qui se trouve dans l’Accord qui est nouveau au Mali. Tout ça, ce sont des vieilles questions qui ont été débattues et rebattues. Le concept décentralisation poussée, le concept est venu en 2010 quand il y a eu le bilan de la décentralisation qui a été fait sous Amadou Toumani Touré. Amadou Toumani Touré en 2010 a demandé au gouvernement de faire un bilan de la décentralisation. Et quand ce bilan est venu, il y a eu un forum sur la décentralisation, qui a été organisé sous le patronage d’Amadou Toumani.

Quand vous regardez les recommandations de ce forum, c’est là où on a commencé à parler d’approfondissement de la décentralisation. C’est qui est revenu en termes de décentralisation poussée. Et ça c’est revenu en 2013. A l’époque on avait parlé d’approfondissement de la décentralisation. Parce qu’on pensait que la reforme a été installée après avoir fait le bilan. Regarder ce qui est acquis, ce qui est faiblesse. Il a été demandé d’approfondir la décentralisation. A l’époque le discours qu’Amadou Toumani avait fait c’était que la décentralisation était irréversible au Mali. Il fallait l’approfondir, valoriser les acquis et corriger les faiblesses. Cela a été fait au forum de la décentralisation.

Pendant la transition, sous Dioncounda, le président Dioucounda devrait aller à une conférence qui s’est tenue à Bruxelles, dans cette conférence le gouvernement malien devrait dire aux partenaires dans quoi on s’engage pour sortir le Mali de la crise. Il y a Burkina qui a été à cette conférence. Et dans ce document, sous la transition, que le Mali s’est engagé à approfondir le processus de la décentralisation. C’est là où l’engagement a été pris de consacrer 30% des ressources budgétaires aux collectivités territoriales. Cet engagement a été pris par le gouvernement à la rencontre de Bruxelles en 2013.

Ensuite quand IBK a été élu et investi, il a organisé les états généraux de la décentralisation. Quand vous lisez toutes les recommandations de ces états généraux, c’est là où vous trouverez, la décentralisation poussée.

Donc en fait ce qu’on appelle décentralisation poussée, au Mali est venu bien avant l’Accord d’Alger. Je dirais que 90% de ce qu’il y a dans l’Accord d’Alger, dans les aspects politiques et institutionnelles de l’Accord, étaient déjà en débat bien avant l’Accord. Le seul aspect que j’ai vu dans l’Accord, qui n’était pas en débat, même le sénat était en débat, la seule partie, c’est la question de quota de ressortissant du Nord dans les administrations et dans les institutions. Donc ce sont des vieilles questions ont été débattues, et qui avaient été recommandées pour le Mali avant l’Accord d’Alger.

Mali Tribune : D’accord, mais est-ce du fédéralisme ou des probables frontières dans les jours à venir entre le nord et le sud au Mali ?

Dr. O. S. : L’Accord, déjà dans le préambule, les signataires se sont engagés à respecter l’intégrité du territoire, l’unité du Mali, la forme républicaine et la laïcité du pays. Ça c’est le premier chapitre de l’Accord. Donc on ne peut pas dire qu’on respecte l’intégrité du pays, l’unité et la laïcité et venir dire que l’on veut du fédéralisme. Dans l’Accord, il n’y a nulle part, écrit que le Mali voudrait aller vers le fédéralisme.

Peut-être qu’il y a des individus qui l’ont demandé. Dans les mouvements rebelles et comme dans tout mouvement, il y a les extrémistes. Au début ils avaient même demandé dans les tendances. Quand il y a eu la crise et que les trois régions étaient sous contrôle djihadiste, avant même les djihadistes, il y a des leaders qui ont proclamé l’indépendance de l’Azawad. Parmi ceux qui ont proclamé l’indépendance de l’Azawad, il y en a qui sont dans le gouvernement aujourd’hui.

Donc moi je pense plutôt qu’il faut sortir des vieux débats. Ça fait partie des raisons justement pour les quelles, ce pays n’avance pas.

Mali Tribune : Donc on peut dire que la décentralisation n’est pas du fédéralisme ?

Dr. O. S. : La décentralisation, en tout cas au Mali, n’est pas la fédération. La décentralisation, c’est simplement, reconnaitre que le Mali est un pays divers géographiquement, humainement. On reconnait qu’il y a des territoires du Mali qui ne se ressemblent pas même si on est dans le même pays pour donner une liberté administrative à certains territoires pour que les gens qui habitent ces territoires, soient responsabiliser pour trouver les solutions à leur problème. C’est ça, la décentralisation.

L’Etat malien a décidé depuis 1991, la loi 9308 qui définit les conditions de la libre administration déjà notre constitution qui est  en train d’être révisée et même dans la nouvelle, le principe de la libre administration, est admise. Il est dit que les collectivités territoriales s’administrent librement par des organes élus. C’est écrit dans la Constitution. Donc la liberté administrative, qui dit qu’on donne une autonomie sur un certain nombre de question à des collectivités, à travers des gens qu’ils ont élus, s’auto administrent. C’est dans la constitution.

Mali Tribune : Quels sont les domaines qui peuvent relever de l’administration des collectivités ?

Dr. O. S. : Les domaines sont définis dans la loi. Tout ça vous prenez le code des collectivités, vous verrez tous les domaines sur lesquels les communes peuvent prendre des décisions, sur lesquels les cercles peuvent prendre des décisions, sur lesquels les régions doivent prendre des décisions. Et même, sur ces domaines, ils prennent des décisions sous la surveillance de la tutelle, le représentant de l’Etat (gouverneur, préfet et sous-préfet) et sous la surveillance des juges administratifs, le tribunal administratif. Bien sûr sous d’abord la surveillance des citoyens, la surveillance administrative des représentants de l’Etat et la surveillance juridique par les juridictions déconcentrées (tribunal administratif). Au Mail il y a tribunaux administratifs (Kayes, Bamako et Mopti).

Les gens qui n’ont pas pris le temps de lire et de s’instruire, font penser que la décentralisation, c’est chacun fait ce qu’il veut. La décentralisation, on t’accorde une responsabilité, la responsabilité qu’on t’accorde, sous laquelle tu as décidé c’est dans la loi. Quand tu sors de la loi, tu es sanctionné ou la décision est annulée. Donc, ils n’ont pas d’autonomie. Enfin ils ont une liberté mais une liberté encadrée par la loi. C’est ça la décentralisation.

Mali Tribune : D’aucuns craignent et mijotent que si le Nord se développe, qu’il va se séparer du Sud, est-ce que le développement peut être un facteur de division ?

Dr. O. S. : Sincèrement je pense que ceux qui disent ça, je pense qu’il ne connaisse pas le pays. Nous avons un pays qui est spécifique. Nous avons un pays qui est au centre de l’Afrique de l’Ouest. Rien que la position de notre pays, géographie, et l’histoire de notre pays, font que nous sommes ouverts sur les autres pays. Le Mali actuel, nous revendiquons beaucoup d’histoires. Nous revendiquons l’empire du Mali, l’empire du Ghana, l’empire Songhay. Nous revendiquons toutes ces formations étatiques qui ont existé avant la colonisation. Mais quand on regarde la couverture géographique de ces empires, ça va largement au-delà du Mali actuel. On y trouve un morceau du Sénégal, un morceau de la Cote d’Ivoire, de la Guinée, du Niger même de l’Algérie. Donc de par la position géographique de notre pays, nous sommes un pays frère, qui ne peut pas se fermer aux pays qui l’entourent.

Moi je pense que l’idée de dire que dès qu’on confie des responsabilités au niveau local, qu’ils vont demander à se séparer, je crois que c’est une fausse façon d’aborder la question. Pourquoi les gens vont demander à se séparer, parce qu’ils ne sont pas pris en compte. Même le nord, dont les gens parlent très souvent, quand en 1958, les Français ont voulu crée un Etat au niveau du Sahara, distinct de l’Algérie et du Mali actuel, mais ce sont les leaders Touaregs, à l’époque, le grand-père des Intallah aujourd’hui, qui a dit aux Français : Attention ! On ne peut pas se séparer parce que tout notre oued coule vers le sud. Ça c’est 1958. C’était une image qu’il a donnée pour dire que eux, ils ne peuvent pas se concevoir séparer du Sud.

Quand les gens manient ces concepts sans descendre dans l’histoire. Quand vous connaissez ces régions-là vous ne trouvez aucune famille Touarègue dans les régions de Kidal, Tombouctou et Gao qui n’ont pas de correspondants peulhs ou sonrai.

Ça c’est l’histoire. Si on part de cette histoire, cette hantise qui est essentiellement une hantise des élites maliennes a de la séparation, c’est une façon de masquer une lacune intellectuelle. Un non connaissance de l’histoire et de la géographie de notre pays. Par contre ceux qui sont séparatistes, et qui plantent très souvent le germe du séparatisme, ce ne sont pas les communautés mais ce sont les élites politiques. Qui pour leur intérêt personnel, sont capables d’aller créer des conflits entre les populations. Nous avons une histoire tellement commune que je ne pense pas que les populations soient séparatistes.

La preuve : Aujourd’hui, il faut regarder notre environnement. Notre pays se prolonge dans la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Sénégal. Donc en réalité nous sommes en train de nous battre sur des frontières que nos communautés ne connaissent même pas. Mais elles ne sont pas prête à se séparer parce que leur lien date d’avant le Mali actuel. Donc moi je pense plutôt voir comment on peut conforter l’unité de notre pays. En respectant les diversités (territoires, groupes humains). Il n’y a pas d’unité sans respect de la diversité. Comme on le dit. Moi je suis un peulh. Si je ne suis pas reconnu comme peulh, ça je n’accepterais pas. Je dois être reconnu et accepté comme peulh. Un Bambara doit être reconnu et accepté comme un Bambara. Un Sénoufo doit être reconnu et accepté comme un Sénoufo. Mais si on dit non. Pour que tu deviennes malien, il faut que tu sois Bambara, un problème se pose. C’est qu’il faut que nos élites comprennent. L’unité ne veut pas dire uniformité. L’unité veut dire, reconnaissance dans la diversité. Vous ne prenez aucune famille au Mali où il n’y a pas 4 ou 5 ethnies mais chacun garde son identité.

Je me marie avec une femme Bambara, ce n’est pas parce que c’est ma femme, qu’elle va devenir peulh. Elle reste Bambara. Elle garde son nom Bambara. C’est ça l’unité dans la diversité. Cela existe dans nos familles, villages et partout dans nos communautés. L’Etat doit se conformer à ça. On peut être diffèrent et être ensemble. Ce n’est pas parce qu’on est différent qu’on doit se  séparer.

 Mali Tribune : Aujourd’hui, quelles solutions préconisez-vous pour une sortie définitive de ce statu quo avec l’Accord ?

Dr. O. S. : L’Accord c’est d’abord un esprit. Si vraiment on pense aujourd’hui, ce vieux problème que l’on traine depuis 1963, qu’il faut vraiment trouver une solution, il faut qu’on regarde l’esprit. Pourquoi on doit aujourd’hui arrêter la bagarre entre nous et parler.

Pour que dans le dialogue, dans la négociation, par le consensus on puisse trouver des compromis qu’il faut pour qu’on reste ensemble. Si on se met d’accord sur ça, ce qui est écrit là, on peut réviser ça. Moi-même si on me demande d’écrire l’Accord aujourd’hui, il y a beaucoup de choses que je vais modifier et ou que je vais adapter à la réalité parce que ça a évolué. Conservons l’esprit de l’Accord mais révisons ce qui est écrit.

Quand la confiance revient, tout ceci devient possible. L’Accord même a prévu des modalités pour sa révision. Il n’y a pas d’accord statique et définitif pour tout temps. L’Accord c’est un document à un moment donné pour dire qu’on est d’accord pour faire, on fait ça. Ainsi dans la mise en œuvre, on se rencontre qu’il y a des questions difficiles, tant que l’esprit est conservé,  la lettre peut changer.

Propos recueillis par

Koureichy Cissé

POLICE TERRITORIALE, CONTRÔLE A POSTERIORI…

Des notions qui font peur

 En plus de certaines parties qui concernent l’Armée, le mot ‘’Azawad’’, parmi les quelques notions qui font peur dans l’Accord d’Alger, on peut citer la police territoriale, le contrôle à posteriori et la coopération internationales mentionnés dans l’Accord. Le ‘’prix Roi Baudouin pour le développement’’ du Mali, Dr. Ousmane Sy revient sur lesdites notions et fixe les limites de compétence entre collectivités et Etat.

Dr Ousmane Sy

Sur la police territoriale, Dr. Sy trouve d’abord que le concept police territoriale est un concept malheureux sur lequel les gens se sont agrippés et faisant des interprétations dans tous les sens. Par contre, selon lui, derrière le concept police territoriale, il y a la question de la police locale, qui n’est pas une question nouvelle. Pour lui, la décentralisation, c’est qu’il y a des problèmes au niveau local. On responsabilise des gens au niveau local pour trouver des solutions à leurs problèmes. Parce que simplement le niveau national est trop loin pour trouver des solutions aux problèmes du niveau local. « C’est ceux qui vivent sur ces territoires, qui sont capables de trouver des solutions, les plus pertinentes à ces problèmes », explique-t-il.

A ses dires, la question de la sécurité, aujourd’hui, est un problème aussi local. « Il y a la sécurité dans les villages. Il y a des problèmes de sécurités dans les communes. Donc la question de la police locale, ça veut dire, au lieu de demander à la police nationale, d’aller trouver des solutions aux problèmes de sécurité locale, mettons en place un dispositif au niveau local qui est sous la responsabilité des élus locaux pour gérer les problèmes de sécurité au niveau local. C’est ça la police locale. Qui existe même au tour de nous, au Burkina, au Sénégal. Dans beaucoup de pays il y a la police locale », a confié Dr. Sy.

La vraie question, Accord ou pas, qui reste posée, quel dispositif on met en place pour répondre aux questions de sécurité de proximité ? S’interroge M. Sy. A l’en croire, les questions de sécurité qui étaient des questions nationales, sont devenues des questions locales. Donc les enjeux de sécurité sont devenus des enjeux locaux. Et on a estimé que la police nationale n’était pas outillée en effectif, en méthode de travail pour simplement résoudre cette question au niveau local. Il fallait créer un dispositif, de police en collaboration avec la police nationale qui s’occupent des questions locales. C’est pour cela d’ailleurs la loi donne pouvoir de police aux maires. Il précise que le maire est un officier de police administrative et judiciaire. Il a pouvoir de police. Ce qui lui manque aujourd’hui, c’est les forces de police. Partout où il y a un maire, on lui doit une force de police, estime notre interlocuteur.

L’importance de cette question, vous avez vu l’insécurité qui se généralise dans notre pays. Si la police nationale n’est pas présente dans un endroit, la communauté crée leur propre police et en dehors de la loi. C’est ce qu’on appelle les milices d’autodéfense ou brigade de vigilance aujourd’hui, a fait savoir Dr. Ousmane Sy. Actuellement, la nécessité de la police locale est indiscutable. Maintenant je ne l’appellerais pas police territoriale. Je l’appellerais police locale ou police municipale. Moi je dis le terme police territoriale est un terme malheureux mais le débat ou la question reste la nécessité d’une police locale.

Le contrôle a posteriori

La décentralisation met en place deux types de contrôle. Le contrôle à priori et le contrôle a posteriori. Le contrôle à priori : « est de dire décider mais avant d’exécuter, il faut que moi je contrôle. Ça c’est le rôle de l’Etat. L’Etat dit vous avez une liberté administrative qui est garantie par la constitution et la loi. Voilà les domaines où vous pouvez décider. Mais si vous décidez, il faut que moi, je contrôle pour voir si c’est conforme à la loi avant que vous exécutiez. Ça c’est le contrôle à priori. On contrôle avant exécution », a-t-il expliqué.

Le contrôle a posteriori : « C’est-à-dire décidez, vous exécutez mais moi, je viens derrière pour voir si ce que vous exécutez, est conforme à la loi, je laisse. Si ce n’est pas conforme à la loi, je vous dis d’arrêter. C’est ça le contrôle à posteriori », a-t-il ajouté.

Aux dire de Dr. Sy Ousmane, dans tous les textes de la décentralisation et même actuellement au Mali et dans le monde entier, dans les  responsabilités qui sont confiées aux collectivités, il y a des décisions qui sont des contrôles à priori, il y a des contrôles  qui sont à posteriori sur certaines décisions. « Vous prenez le code des collectivités qui existent dans notre pays depuis 1994. Par commune, par cercle, par région, il est dit dans la loi, voilà les domaines dans lesquels, les conseils communaux, de cercles et les régionaux peuvent prendre des décisions ; Voilà des domaines dans lesquels ils sont responsabilisés pour prendre des décisions », relate-t-il et ajoute : « Maintenant dans ces domaines, il y a un certains nombres de questions, qui sont des questions sensibles, où pour décider, pour mettre en œuvre, ils ont besoin de l’aval du représentant de l’Etat qui est le gouvernement, le préfet et le sous-préfet. Il faut que ces représentants donnent leur aval. Exemple : Si un conseil communal  se réunit pour prendre une décision, dans certains  domaines que la loi définit, cette décision est soumise au préalable au préfet qui est le représentant de l’Etat. Ce dernier regarde est ce que la décision prise est conforme à la loi. Et si c’est conforme à la loi, il a même un délai, à 1 mois, pour répondre si la décision est conforme ou pas à la loi. Ou bien dire Non. La décision n’est pas conforme à la loi. Vous ne pouvez pas exécuter. C’est ça qu’on appelle le contrôle de légalité ». Ça il y a des domaines, en exemple il cite : « Le budget. Même dans les textes actuels, tout ce qui est budget, recrutement de personnes, il y a un certain nombre quand vous regarderez la loi, vous verrez qu’il y a des domaines où il faut l’accord préalable. Mais il y a des domaines la loi estime que vraiment, ce n’est pas si dangereux que ça. S’ils décident, ils peuvent commencer à exécuter mais si après, les délibérations sont envoyées au préfet, si le préfet voit que ce n’est pas conforme à la loi, il peut venir dire, attention, vous avez mis ça, ce n’est pas conforme. J’annule. Ou bien même le juge. Le tribunal administratif sert à ça. Si le conseil communal prend une décision, si le préfet ou un simple citoyen de la commune voit que la décision n’est pas conforme à la loi, peut saisir le juge administratif, le juge annule la décision ». Ça c’est le contrôle à postériori. Ça ce n’est pas dans l’accord mais dans les textes qui existent déjà. Dans des lois qui ont été votées depuis les années 1990 à l’Assemblée nationale du Mali.

La coopération internationale

C’est ce qu’on appelle la coopération soit transfrontalière soit la coopération inter collectivités. La loi définit pour dire : « Les collectivités ont la possibilité sur un certain nombre de question, de coopérer soit avec les communes maliennes soit avec des communes étrangères. Et la loi dit aussi, les collectivités, peuvent bénéficier de subvention venant des partenaires internationaux. Mais tout ça c’est sous le contrôle de l’Etat, a dit Dr. Sy Ousmane.

Plus loin il confie que : « Dans l’organisation de l’Etat, il y a des domaines qui sont, ce qu’on appelle les domaines de souveraineté, domaines régaliens de l’Etat, qui ne peuvent pas faire objet de  décentralisation, nulle part au monde : La défense du territoire ; (chaque collectivité ne peut pas avoir son armée), la Diplomatie (chaque collectivité ne peut pas avoir sa coopération internationale); la monnaie (chaque collectivité ne peut pas avoir sa propre monnaie et aussi la justice. Ceci ne peut faire objet d’une discussion même de transfert. Donc il n’est pas question qu’une collectivité malienne aille faire un accord avec le gouvernement français mais une collectivité malienne peut faire un accord avec une collectivité française sous la supervision des deux Etats. Mais elle ne peut pas aller faire un accord avec le gouvernement français, américain ou chinois ».

Koureichy Cissé

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MOHAMED AMARA, SOCIOLOGUE, REVISITE LES DIFFERENTS ACCORDS :

« De façon générale, ces accords ont échoué… »

Selon le sociologue et professeur à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, Mohamed Amara, au Mali, depuis que nous sommes confrontés à cette rébellion, on signe les Accords dans la précipitation pour la bonne conscience, en se débarrassant littéralement du conflit et en gommant le désaccord, ce qui a conduit à la création des groupes qui se sentent exclus du jeu. Le sociologue déplore que la société malienne a tendance à nier le désaccord pour se comporter dans les apparences. Pour lui, la difficulté d’accepter les désaccords, les opinions divergentes porte en elle-même le risque d’une fabrication des extrémismes politiques et religieux.

Mohamed Haidara

Amara estime qu’il est important de situer le contexte de ces différents accords entre le Mali et les rebelles. Il affirme que la première rébellion du Mali indépendant qui a abouti à des accords de paix date du régime parti unique de Moussa Traoré sous la IIe République. “Sans aller dans les différents accords, je peux juste dire que, de façon générale, ces accords ont échoué dans leur finalité première qui est le retour de la paix”, dit-il. Par ailleurs, selon M. Amara plusieurs raisons expliquent l’échec de ces différents accords.

La première est la méconnaissance des réalités locales par les acteurs impliqués dans la résolution du conflit, à commencer par les Maliens eux-mêmes. Cette méconnaissance, affirme-t-il, suscite beaucoup de méfiances des communautés locales maliennes à l’égard du pouvoir de Bamako qui est souvent désigné comme étant le premier responsable du choix des personnes censées le représenter.

Ainsi, donc le pouvoir à Bamako a souvent été accusé de complaisance avec le mouvement rebelle. A l’en croire, le fait que des ex-combattants rebelles soient intégrés majoritairement dans l’armée malienne et dans l’appareil d’Etat au mépris des membres des mouvements de résistance sédentaires, est perçu comme une sorte d’injustice générant des tensions entre les populations nomades et les sédentaires.

La deuxième raison, conséquence de la première, est le sentiment d’abandon des populations sédentaires par le pouvoir à Bamako dont un des effets immédiats est l’érection d’une distance sociale entre Bamako et le reste du territoire. Il se traduit par un manque du pouvoir politique à l’égard des communautés, sans oublier l’omerta autour des processus de négociations.

Il rappelle qu’en 1990 après les premières attaques rebelles sur la ville de Tindermène (Ménaka) et la réponse militaire des autorités de la IIe République, sous le président Moussa Traoré, il y a eu une option pour la négociation avec les mouvements rebelles en sollicitant la médiation de l’Algérie, du Niger et de la Libye.

Dans ce cadre, le chef d’Etat-major des armées, représentant de l’Etat malien, et les représentants des mouvements rebelles ont élaboré une “feuille de route”, qui a servi de fil rouge pour les négociations. La suite, c’est la signature des Accords de Tamanrasset en janvier 1991. Ces accords, explique-t-il, prévoient de manière générale l’allégement du dispositif de l’armée malienne dans les régions du Nord, comme la suppression de certains postes militaires.

Selon notre sociologue, ce qu’il faut retenir, c’est que dans le fond, les Accords de Tamanrasset constituent un pas important vers la paix, mais pas dans la forme, c’est-à-dire que les Maliens, politiques, citoyens, dans leur grande majorité n’avaient aucun moyen de savoir le contenu de ce qui se négociait.

Le contenu des accords de Tamanrasset a été dévoilé après leur signature. En un mot après la révolution de mars 1991, ce qui signifie que la loi du silence a primé sur la transparence.

Amara estime que la troisième et avant-dernière raison de l’échec des Accords de paix entre les mouvements rebelles et l’Etat malien, c’est la compétition entre pays médiateur ou pays tiers pour aider le Mali à retrouver le chemin de la paix. Il explique que des pays comme l’Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie ou la Libye se livrent à une bataille de leadership dans la médiation pour la défense de leurs propres intérêts géostratégiques à la place de ceux du Mali. Et la compétition est telle que la résolution du conflit malien devient secondaire.

Autrement dit, il serait difficile de trouver une solution au conflit malien tant que les négociations ne se déroulent pas sur le sol malien. Pour M. Amara, les seules fois où le Mali est parvenu à une signature relativement partagée des Accords, c’est quand les négociations se sont déroulées à Mopti avec le soutien des autorités algériennes.

Cette rencontre entre les rebelles et les autorités maliennes sous la Transition démocratique sous ATT a permis d’abandonner à la fois la référence à l’Azawad comme aire géographique et l’option fédérale comme choix politique avant la signature du pacte national 1992. Ce qui est significatif ici, c’est que lors des négociations, on a pu éprouver l’esprit d’appartenance des acteurs à une communauté nationale, un sentiment d’appartenance à la même communauté nationale malienne et l’implication des populations dans la résolution du conflit. C’est aussi une façon de calmer les ardeurs compétitives des différents pays tiers et qui permet aussi de favoriser.

La quatrième et dernière explication, selon M. Amara, sur l’échec de ces accords, c’est le rapport au temps. Il estime qu’on a un rapport au temps immédiat, produisant la précipitation de la signature des Accords sans avoir pris le temps d’analyser les tenants et les aboutissants du conflit. Par exemple, le Pacte national de 1992 a été signé, selon lui, sans prendre le temps de concerter, de dialoguer et d’impliquer l’ensemble des populations maliennes alors que l’implication des citoyens aurait influencé le contenu de l’accord en question.

Pis, les accords de 2006, suite à la rébellion de la même année se sont déroulés de la même façon. Ces accords illustrent typiquement cette logique d’urgence qui est sans cesse reproduite par les autorités maliennes dans les scénarios des négociations. Il explique que la conséquence immédiate de cette logique d’urgence est la fragilisation des accords, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas durables et ne permettent pas de ramener la paix. On retrouve cette espèce de vulnérabilité dans l’accord préliminaire de Ouagadougou (2013).

Sur le papier, il renoue les Maliens avec eux-mêmes, mais dans son élaboration et sa mise en application, il diverge avec l’essentiel, c’est-à-dire l’association et l’implication des autres communautés, les mouvements locaux du Nord dans le processus de négociation. Une des indications de l’échec de l’Accord de Ouagadougou, malgré son caractère soi-disant inclusif, c’est la hiérarchisation de la négociation politique, devenue un foyer de conflit permanent.

Mohamed Amara pense également que le dernier accord, l’Accord de paix, dénommé Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé en 2015 à Bamako, souffre du même problème d’urgence et d’implication de certaines parties des populations maliennes. “Si vous prenez ce dernier accord, c’est-à-dire l’accord d’Alger, il y a un problème de reconnaissance de cet accord par une partie des Maliens qui, de fait, le rejettent et rendent son application difficile alors qu’il a un caractère inclusif. Certes, il y a des points à relire dans cet Accord, mais il pourrait aider les Maliens à faire la paix entre eux”, explique-t-il.

Cependant, en expliquant toutes ces raisons sur les différents échecs, M. Amara entend ainsi donner un sens à ce qu’on appelle démocratie. Une démocratie, selon lui, peut incorporer la dignité, la laïcité, la solidarité, la transparence et la citoyenneté dans un bain éducatif permanent, dans un bain de transmission permanente des valeurs.

“C’est dans une telle perspective qu’on peut donner à voir et à comprendre des actions en termes de visibilité à venir pour plus de responsabilité de chaque citoyen, de chaque Malien de Kayes à Kidal”, insiste-t-il. Il pense aussi que c’est aussi important d’aller vers de nouvelles façons de faire le Mali autrement. Faire le Mali autrement pour lui, c’est redonner espoir aux 21 millions de Maliens en valorisant nos traditions, nos richesses au bénéfice de l’unité, la paix, la liberté grâce à une culture du compromis. C’est ce que nous devons chercher ensemble à faire pour nous sortir de ce guêpier narcoterroriste.

Ibrahima Ndiaye

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 ACCORD DU PROCESSUS D’ALGER

Mi-figue mi-raisin pour le Pr. Harouna Diallo

Signé en 2015 entre le gouvernement du Mali et les groupes armés indépendantistes, l’Accord du processus d’Alger aura 8 ans le 20 juin prochain. Près d’une décennie, la mise en œuvre dudit Accord peine à être effective au niveau de toutes ses dispositions. Une situation mi-figue mi-raisin pour le Pr. de Droit Constitutionnel, Harouna Diallo.

Censé apporter l’accalmie et asseoir la paix au Mali, l’Accord issu du processus d’Alger continue d’alimenter les débats et de faire peser la menace sur une paix déjà fébrile. Pourtant, un Comité de suivi a été mis en place pour s’assurer du bon déroulement du processus de mise en œuvre. Cette mise en œuvre, toutes les parties concernées ne semblent pas la voir sous un même angle même s’il convient d’admettre qu’elle ne souffre pas d’une situation de statu quo. « C’est un accord politique passé dans une situation de crise. Il est intervenu en vue de trouver la paix entre deux parties en conflit. Huit ans après, la question qui se pose est relative à sa mise en œuvre.  Au regard de l’évolution de la situation, l’on constate des avancées dans cette mise en œuvre avec l’insertion de certains cadres des groupes armés dans l’administration malienne ainsi que dans l’armée régulière. Avec le nouveau projet de constitution, la création du Sénat est aussi un acquis à mettre au compte de l’Accord tout comme l’éventuelle implication des légitimités traditionnelles à certaines décisions de justice à un certain niveau », note Harouna Diallo. Pour ce Pr. de Droit Constitutionnel, les choses avancent pourtant mais pas à un rythme souhaité de toutes les parties : « Malgré ces avancées, il convient de préciser que certaines dispositions de l’Accord doivent attendre pour des raisons de décentralisation ».

A la question de savoir si l’Accord est bon, notre interlocuteur a d’abord essayé de recadrer la question avant de laisser chacun deviner sa réponse. « La question ne doit pas se poser ainsi. L’Accord est bon tant qu’il cherche à remédier à une situation de crise, tant qu’il va ramener la paix. Mais en revanche l’Accord n’est pas bon lorsqu’il va créer une situation pouvant mener à remettre en cause l’unité, la souveraineté du Mali voire favoriser sa partition », a-t-il conclu.

A Cissouma

Commentaires de AG AZMANE qui prend pour matrice un autre article de presse malienne qui traite du même thème: «  Je voudrais bien commenter, en donnant des arguments solides, étayés de du bon sens, ce paragraphe qui commence par la question, je cite: « Mali Tribune : Avec toutes ces bisbilles, comment relancer l’Accord ? »; la bonne question aurait dû être: « Comment mettre à plat – la marche arrière n’est pas mauvaise en soi si ce sont les fondements de la Mali Tribune : Avec toutes ces bisbilles, comment relancer l’Accord ?chose à négocier qu’il faille revoir – ce Dé « Désaccord d’Adezaïr » qui semble aussi fugace que ceux des années 1990 (épisodes Tamanrasset 1, 2, 3… entre le GRM de GMT et le MPA de Iyad ag-Ghali) avant de « stabiliser » la situation par la signature du « Pacte National de Paix et de Concorde », en 1992 à Mopti sous la transition de ATT; au total, le « Désaccord d’Adezaïr » de 2015 est un vieux parchemin à revisiter en lui donnant, dès l’abord, le format d’un Pacte (non juridiquement contraignant) et non d’un Accord qui est, en soi, un acte juridique assez contraignant parce qu’il doit passer dans « les fourches caudines » de l’Assemblée Nationale qui doit le valider avant sa promulgation par le Président de la République;
A la place de la réponse de M.E. R. qui dit, je le cite: « Oui avec toutes ces bisbilles, on peut relancer cet Accord. Mais pour le relancer, il faut une réelle volonté politique de la part des autorités, mais aussi un accompagnement de la communauté internationale. Cet Accord peut réellement mettre fin à ces rébellions cycliques. Tous ces problèmes que vous voyez depuis 1963, chaque fois qu’il y a eu une rébellion, on signe un Accord. Mais après quelque temps, on le met dans les oubliettes, raison pour laquelle on n’en finit jamais avec une rébellion. Je pense qu’il faut trouver une solution adéquate. La solution doit être l’application à la lettre de l’Accord, comme cela a été signé de part et d’autre. », moi, je proposerais que l’on prenne le Pacte Ntional de 1992 comme document de base et mettre en oeuvre ce qui restait, en 1996 de non résolu et … on jette à la poubelle de l’histoire tout le « Désaccord d’Adezaïr »!

Prémisses de la rébellion des Touaregs algériens, en Mai 2023

Prémisses de la rébellion des Touaregs algériens, en Mai 2023

‘MAIGA Chouaibou’ via malilink03:44 (il y a 6 heures)
À malilink@malilink.net

Peut-être est-ce un cauchemar !

Selon le journal Sahel-intelligence.com (Frederick Powelton), une autre organisation qui revendique elle aussi un Gangara en Algérie, est accusée des attaques contre les forces armées algériennes. Jamais entendu parlé de cette organisation.

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Azawad : L’armée algérienne renforce sa présence dans le Sud

29 mai 2023 Frédéric Powelton

Le Mouvement de Libération du Sud algérien déclare mener une série d’opérations militaires contre certaines positions de l’armée algérienne, au long de la frontière malienne.

Plusieurs militaires algériens ont été tués ou blessés dans cette zone, selon un bilan provisoire de sources locales à Timiaouine et à Bordj Badji Mokhtar.

Dans ce contexte, le général Saïd Chengriha, chef de l’armée nationale populaire (ANP), a ordonné le déploiement d’un bataillon mécanisé de la quatrième région militaire pour le renforcement des bases militaires situées dans le sud du pays.

Des mesures ont été prises par le pouvoir à Alger pour soumettre l’effervescence des régions indépendantistes du sud. 

La région du sud de l’Algérie a connu une histoire marquée par différentes rébellions et mouvements de contestation, souvent liés à des revendications socio-économiques et politiques. Ces rébellions reflètent les défis auxquels la région est confrontée, notamment en termes de développement, de droits des minorités et de gouvernance.

L’une des rébellions les plus notables dans le sud de l’Algérie est celle menée par le Mouvement pour l’autodétermination de l’Azawad.

Ce mouvement, composé principalement de Touaregs, revendique l’autodétermination et la reconnaissance de son identité culturelle et de ses droits politiques.

La rébellion du MAA a été réprimée par le gouvernement algérien, laissant des traces de rancune  profonde dans la région. Elle a mis en évidence les disparités économiques et sociales entre le nord et le sud de l’Algérie, ainsi que les tensions ethniques et culturelles qui perdurent.

Au fil des années, d’autres mouvements ont émergé notamment en Kabylie, dont les dix millions d’habitants revendiquent eux aussi l’indépendance de leur vaste territoire.

Les rébellions et les mouvements de contestation dans le sud de l’Algérie éprouvent également des préoccupations d’ordre environnemental dans cette région riche en minerais. Ils sont confrontés à des défis majeurs tels que la désertification, la rareté de l’eau et les problèmes liés au changement climatique, qui ont un impact direct sur leurs modes de vie.

Cordialement
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Chouaibou
Twitter : @chbmaiga

Mes commentaires: Grand merci/Ninda goï/alkher adjen/ani thè/albarka, Chouaibou-Achaghaïbou,  pour ce partage que je partage, comme on dit « je sème à tous vents » du harmattan saharien et sahélien pour ceux-celles du MF qui suivent l’actualité dite « la question touarègue« .

Prosaïquement, ton « gangara » pour désigner une « nouvelle entité territoriale et politique  » à créer par … ?,  se dit, en tamacheq, « agangara » (le phacochère); d’où je tire que pour toi,  toutes potentielles nouvelles entités territoriales et politiques, comme « l’Azawad », relèvent de la « cochonnerie » (Loll.MDR)

Sérieusement,  ce qui transparaît de cet article de presse « étrangère », surtout pour les Généraux algériens qui contrôlent bien la communication informationnelle qui se réfère à leur pays « verrouillé » par l’armée,  me paraît vraisemblable sauf que l’auteur du l’article parle de l’Azawad algérien  qui n’existe pas, mais bien le Hoggar/Ahaggar (épicentre Tamanrasset)  et je le merci d’affirmer que les « algériens sahariens » souffrent, comme les maliens sahariens, du mal développement et des disparités d’allocation des ressources à ceux dont le « pays » fournit les 90%  du pétrole et du gaz dont les retombées ne profitent  qu’aux algériens de la côte méditerranéenne.

Vivement donc que la rébellion des touareg maliens, vieille de plus de 30 ans,  se transmette, comme la teigne (« akorkor », en tamacheq), à leurs « parents » algériens, Amin ya Massinagh!

Tanmert, har açaghet

aït-AGHEZAF, le « blédard » 

….

Yvonne commente ‘article de presse :

vonne van Driel Krol09:51 (il y a 18 minutes)
À MAIGA, malilink

Il n’y a jamais été  une rebellion du  MNLA ni du MAA en Algérie. (pourquoi le HCUA et Ansar Dine ne sont pas nommés ???!!!!)

En réalité les islamo-fanatiques sinon islamo-terroristes poussent plus et plus partout en Algérie…..comme ailleurs.en monde islamique.

Ça mène à la question ou cet écrivain (pas algérien) ne sait rien dont il écrit ou est de mauvaise foi avec un certain agenda…. 

Vu sa vie professionnelle je pense tous les 2. 

Vivant loin du Sahel,  travaillant pour des banques….

Quant  à  sa Sahel-intelligence et sa mauvaise foi:

https://algerie54.dz/2022/11/17/medias-desinformation-9/

Mali, le chemin vers le pouvoir d’Iyad Ag Ghali 

« Mali, le chemin vers le pouvoir d’Iyad Ag Ghali » (ajout de AG AZAMANE : « réalité ou fiction, en Mai 2023 ? ») ; par  La rédaction de Mondafrique ; 18 mai 2023

Mali, le chemin vers le pouvoir d’Iyad Ag Ghali – Mondafrique

Description : https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2020/02/Ag-Ghali.jpg

Rebelle touareg du nord Mali devenu le chef dy GSIM, le principal mouvement djihadiste au Mali, Iyad Ag Ghali, qui est devenuune figure centrale de l’avenir du Mali, est passé par l’armée de Kadhafi et proche des services de renseignements algériens (DRS), celui que l’on surnomme « le lion du désert » a construit une organisation populaire en privilégiant le contact avec les populations locales sur toute stratégie terroriste à l’étranger.

À la façon des Talibans en Afghanistan et sur un mode opposé à la brutalité des organisations sahéliennes fidèles à Daech, comme le raconte l’excellent livre de Seidik Abba (« Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous »),  qui nous a permis de publier des extraits de cette enquête particulièrement fouillée.

Description : https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2023/05/couv-mali-300x300.png

Ce livre dénonce sans concession les réelles conséquences de l’intervention militaire française au Mali et dans l’ensemble du Sahel. Censée venir à bout du terrorisme qui, il y a neuf ans, se limitait au nord du pays, le constat est sans appel : la menace terroriste s’étend à présent sur les deux tiers du territoire malien. Découvrez le décryptage d’un échec. Un échec comparable à celui des Américains en Afghanistan.

Les réseaux tentaculaires le placent pourtant hors de toute atteinte et le rendent incontournable dans la crise malienne. Replié dans le sud algérien depuis l’offensive des militaires français, cet expert des jeux à mille bandes est devenu le chef du GSIM, le principal groupe djihadiste malien, rallié  Al-Qaïda au Maghreb islamique. Bien qu’Emmanuel Macron ait désigné ce notable de l’islamisme comme « l’ennemi publuc numéro un » de la France, tout dans son parcours et sa personnalité le désigne comme un chef politique pragmatique qui cherche, y compris en s’appuyant sur des forces salafistes, à s’imposer sur le théâtre politique malien.

L’Odyssée d’Iyad Ag Ghali

Né vers 1955 dans une famille noble d’éleveurs de la tribu des Ifoghas au nord-est du Mali, Iyad Ag Ghali a un parcours digne de l’Odyssée. Agé d’à peine vingt ans dans les années 1980, il prend la route de la Libye comme de nombreux touaregs qui fuient le chômage et les terribles sécheresses qui dévastent la région. Là-bas, le futur chef rebelle enchaîne les jobs à la sauvette, jardinier, gardien de voitures, avant d’intégrer, comme des milliers d’autres touaregs, la légion islamique de Kadhafi. « A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion »  explique Pierre Boilley, directeur du Centre d’étude des mondes africains qui a connu Iyad Ag Ghali. Au Liban, où on l’envoie combattre les milices chrétiennes, puis sur le terrain tchadien, Iyad s’initie donc à l’art de la guerre.

C’est en combattant aguerri qu’il revient au pays lorsque Kadhafi démantèle la légion en 1987. Il troque alors son uniforme militaire pour celui de la rébellion touareg dont il va devenir une icône. A la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), il lance sa première action d’envergure le 28 juin 1990 : un assaut contre la gendarmerie de la ville de Ménaka. Plusieurs policiers maliens meurent pendant l’attaque. Un fait d’arme qui lui vaut d’être reconnu comme un combattant redoutable. Au point de s’attirer l’oeil de l’Algérie, puissance régionale incontournable qui considère le nord Mali comme sa zone d’influence et craint de voir s’exporter les velléités autonomistes sur son territoire. Après avoir longtemps réprimé les touaregs aux côtés de l’armée malienne, Alger s’engage en effet, dans une stratégie d’infiltration de ces mouvements. Stratégie dont Iyad sera la pierre angulaire.

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Iyad Ag Ghali, l’allié d’Alger

Lorsque la diplomatie algérienne impose sa médiation dans le conflit malien et organise des négociations à Tamanrasset en 1991, les hommes du DRS choisissent de miser sur le jeune et ambitieux leader. Interlocuteur du gouvernement malien lors de ces pourparlers, Iyad accepte de signer l’accord de paix de Tamanrasset alors qu’aucun des objectifs de la rébellion n’est atteint. Un acte qui lui vaudra d’être considéré par beaucoup de maliens comme l’homme qui a ramené la paix au nord Mali, et par beaucoup de rebelles comme un traître passé sous la coupe de l’Etat. Le camp  touareg se divise. Iyad, qui a fait d’une pierre deux coups a acquis le soutien d’Alger et la confiance des autorités maliennes.,

Progressivement, il plonge dans le fondamentalisme religieux. Déjà acquis au discours antioccidental cultivé dans les camps d’entrainement libyens, il se radicalise. Difficile d’expliquer ce virage. Si certains doutent de la sincérité de sa foi, beaucoup évoquent un épisode décisif. Entre 1997 et 1998, des missionnaires salafistes pakistanais affiliés au courant Jamaat al-Tabligh qui prône un islam rigoriste débarquent à Kidal. Pendant de longues heures, Iyad discute avec eux et devient leur disciple. A leur contact, il change. « Il ne s’habillait plus qu’en blanc, ne buvait plus d’alcool » explique le chercheur Pierre Boiley. « Il dormait même dans les mosquées » affirme un homme politique malien. Son épouse, Anna Walet Bicha, valeureuse combattante aux côtés de la rébellion des années 1990, se voile de noir. Selon un ancien officier des services de renseignement à Bamako, Iyad effectue même une courte retraite au Peshawar. Tout en adhérant aux thèses fondamentalistes dont il se réclame officiellement à partir de 2003, le fin stratège peaufine son image d’islamiste « light » en prenant soin d’affirmer son rejet des attaques suicides et du terrorisme.« C’est un véritable entrepreneur politique. Il peut changer d’alliance du jour au lendemain selon les rapports de force » explique un diplomate français (1).

Admiré et redouté à la fois, Iyad fascine et se rend indispensable. Même le président ATT sait, à l’époque, à quel point il peut lui être utile. « ATT avait une ligne directe avec Iyad qui était un relai extrêmement précieux pour lui au nord Mali » affirme le même diplomate. Pourtant, son influence croissante est source d’inquiétudes et Iyad se voit nommé consul à Djeddah en novembre 2007. « Grave erreur » confie un ancien officier du renseignement malien. « Nous avions sous-estimé son degré de radicalisation à l’époque ». Les contacts qu’il noue sur place avec des groupes salafistes lui valent de se faire expulser du territoire en 2010.

De retour au Mali avec son nouveau carnet d’adresse, il gravite autour de personnalités liées à Aqmi et fait son retour sur le marché des otages qui lui rapporte gros. Son nom apparaît notamment à plusieurs reprises en 2013 lors de la libération des otages d’Areva capturés à Arlit au Niger. 

L’agrégation de groupes disparates

Comme en Afghanistan où la victoire des talibans a été acquise par l’alliance entre la connaissance du terrain et le maillage territorial, le GSIM agrège un ensemble de groupes disparates : Ansare Dine, créée en 2012 par Iyad Ag Ghali, pour rallier une partie de la communauté touarègue la Katiba Macina d’Amadou Koufa, dont le fief se situe au centre du pays, la Katiba Serma, près de la forêt éponyme, dans le Centre, et la Katiba Gourma, dans la zone des trois frontières communes au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

Par le nombre des structures qu’il fédère mais surtout par son implantation ethnique ouverte aux populations arabe, touareg, peul ou bambara, le GSIM revendique une identité nationale malienne comparable à la dynamique créée par les talibans dans ses alliances avec les structures tribales afghanes.

Tout comme « les frères » de Kaboul, le GSIM a adopté la même architecture organisationnelle que les talibans : Un conseil de chefs, Majilis-Al-Ayan au sommet assisté par une assemblée générale populaire Majilis-Al-Choura.  Comme chez les talibans, et à la différence de l’EIGS, n’il n’y a pas dans le GSIM un « gourou », mais une sorte de « responsable » délégué. Iyad Ag Ghali n’est que « le Mollah » du GSIM, une sorte de « Mollah Omar », de son vrai nom Mohammad Omar, chef des talibans de 1994 jusqu’à son décès en 2013.

Autre élément qui fait écho au Sahel à la victoire des talibans, c’est l’adoption de la même stratégie d’agenda. Le GSIM n’a jamais eu l’ambition d’aller frapper Paris, New York, Londres ou Bruxelles. Son agenda est malien, nigérien, burkinabé et sahélien. Autant les talibans cherchaient seulement à chasser les « forces d’invasion » du territoire national, autant les groupes fédérés au sein du GSIM cherchent à bouter hors du Sahel Barkhane, la MINUSMA, les armées européennes ainsi que toutes les autres forces étrangères.

L’armée française ciblée

Comme les talibans qui s’en prenaient, non pas aux populations, mais aux forces étrangères et à l’armée régulière afghane, les combattants du GSIM ciblent les forces étrangères et les armées sahéliennes. En 2018, ils ont ciblé simultanément, à Ouagadougou, au Burkina Faso, la France (l’ambassade de France) et le Burkina Faso (l’état-major des armées burkinabé).

Ils frappent en mars 2017 une patrouille des forces armées maliennes à Boulkessi, dans le nord, faisant 11 morts et des blessés graves. Les djihadistes du GSIM ont tué lors d’une attaque perpétrée en mai de la même année à Nampala, dans le centre du Mali, neuf autre soldats maliens.  A Sevaré, dans le Centre, le GSIM avait attaqué en juin 2018 le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel à Sevaré, tuant six personnes et imposant son transfert à Bamako.

La proximité avec le terrain

Comme en Afghanistan où l’intervention internationale n’a pas empêché le discrédit de l’Etat caractérisé par la corruption, les « talibans » sahéliens exploitent à fond le terreau local favorable à leurs activités.

Ils apportent des solutions aux problèmes matériels de certaines populations en assurant des prestations de services de base en matière d’accès à l’eau, de pâturages, de transhumances des animaux. Ils disposent pour cela d’un trésor de guerre acquis à travers le paiement des rançons par les Etats occidentaux en échange de la libération de leurs ressortissants. Rien que pour la libération en octobre 2020 de la Française Sophie Pétronin et du chef d file de l’opposition Soumaïla Cissé le GSIM, qui les détenait, le GSIM aurait perçu entre 10 et 18 millions d’euros.

 Il est même arrivé que des mouvements djihadistes assurent la sécurité d’événements communautaires, notamment au Mali dans des zones où l’Etat est totalement absent.  Des exactions régulièrement attribuées aux forces de défense et de sécurité ont brisé la confiance entre les Etats sahéliens et leurs populations. Une grande brèche dans laquelle se sont aisément engouffrés les mouvements fédérés dans le GSIM.  

« Nous sommes aujourd’hui arrivés dans le delta central à un stade où les populations ont autant peur de l’armée malienne, de la gendarmerie malienne, de la police malienne que des hommes d’Amadou Koufa », nous avait confié en 2017, Alioune Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali (1992-2002) et  ancien président de parlement de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, 2002-2006).

Des passerelles vers l’État malien

Après les assises de la paix dans le delta central malien, organisées du 2 au 3 mai 2017, à Mopti, dans le centre du Mali, Amadou Koufa s’était déclaré ouvert à des négociations avec l’Etat malien, à la condition que son interlocuteur soit le professeur Alioune Nouhoum Diallo, grande figure de la communauté peule.

De Kidal, sur la frontière algérienne à Ménaka et Gao, sur la frontière avec le Niger, en passant par Ségou et Mopti dans le Centre, les groupes djihadistes affiliés au GSIM ont investi depuis plus de dix ans les zones rurales, comme les talibans en Afghanistan.

Avec la même démarche, la même architecture de gouvernance, le même agenda d’expulsion des armées étrangères, le même terreau favorable, ils rêvent de faire autant que les talibans. 

« Ils sont galvanisés par la victoire des talibans. Ils se disent que les frères ont vaincu là-bas la plus puissante armée du monde, pourquoi pas nous au Sahel », a décrypté pour nous, en octobre 2021 à Paris, Tiébilé Dramé négociateur de l’accord de paix inter-malien signé en 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, et ancien chef de la diplomatie malienne.

Le même argumentaire est repris par Moussa Ag Assarid, figure emblématique du MNLA : « La victoire des talibans en Afghanistan a eu une vraie résonance chez les groupes djihadistes sahéliens sur le mode : nous aussi, nous y arriverons tôt ou tard ».

La fin de Barkhane annoncée en juin 2021 par le président Macron et les départs, même très ordonnés et scénarisés, des soldats français de leurs bases de Tessalit, Kidal et Tombouctou, dans le nord du Mali, ont été accueillis par Iyad Ag Ghali et ses camarades comme une demi-victoire qui présage de la victoire totale comme en Afghanistan.

(1) Cette citation figure dans un article du site Mondafrique, « l’intouchable Iyad Ag Ghali »

Les Amazighs interpellent Paris, accusent l’Algérie et alertent sur le Mali

Les Amazighs interpellent Paris, accusent l’Algérie et alertent sur le Mali

Par  Malick Hamid ; Monafrique

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Publié le 5 mai 2023 à 00h07

Les Amazighs chargent Paris, accusent l’Algérie et alertent sur le Mali (afrik.com)

Description : Rachid Raha, président AMARachid Raha, président AMA

L’opportunité du 30ème anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, a été saisie par les Amazighs pour partager leurs griefs. L’Assemblée Mondiale Amazighe a interpellé la diplomatie française sur les agissements de France 24, des généraux algériens, non sans alerter sur la poudrière que représente le Mali.

Le Maghreb n’a jamais été arabe

Dans un courrier adressé à la cheffe de la diplomatie française, Catherine Calonna, Rachid Raha relève avoir « aimablement » sollicité Marie-Christine Saragosse, PDG de Groupe France Médias Monde, afin de mettre fin à l’utilisation de la dénomination du « Maghreb arabe » des chaînes de France24 en arabe. Le président de l’AMA (Assemblée Mondiale Amazighe) insiste que « le Maghreb n’a jamais été arabe, et il ne le sera plus jamais à l’avenir ».

A France 24, l’Assemblée reproche, entre autres, de souvent couvrir « des actualités d’un mouvement séparatiste artificielle dit « arabe », qu’est le Polisario ». Dans le même temps, Rachid Raha relève que le média n’évoque pas le cas du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) « qui manifeste par milliers dans les rues de votre capitale qu’est la ville Paris », encore moins le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.

Appellation discriminatoire de « Maghreb Arabe »

Il est dès lors demandé à la chaîne française de respecter « l’identité historique de toute l’Afrique du Nord, et qui ne pourrait être qu’Amazigh, en rectifiant l’appellation discriminatoire de « Maghreb Arabe ». Pour l’Assemblée, l’usage des terminologies à connotation idéologique, ne fait que « blesser profondément les sentiments, la sensibilité, l’identité et la fierté des millions de citoyennes et citoyens originaires du continent africain, et celles et ceux de vos propres compatriotes d’origine nord-africaine ».

Rappelant que « la majorité écrasante de plus de 5 millions de musulmans que compte l’Hexagone est d’origine amazighe », l’AMA juge plus correct d’utiliser « Afrique du Nord », « Tamazgha », ou encore « Grand Maghreb ». Dans la correspondance, M. Raha déplore qu’aucune suite n’ait été donnée à la « légitime requête sur le grand préjudice non résolue impliquant immanquablement la responsabilité de la République française, à côté de la monarchie espagnole, dans l’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles du Grand Rif marocain pendant la Guerre du Rif de 1921-1927 ».

Rappel à l’ordre des généraux algériens

Par ailleurs, l’AMA rappelle avoir demandé au Président français Emmanuel Macron de « rappeler à l’ordre les généraux algériens, qui, non seulement s’efforcent à entraver l’union des pays d’Afrique du Nord, sinon alimentent une éternelle guerre contre son voisin, le Maroc, à travers le financement et l’encadrement des mercenaires de Polisario ».

L’AMA va plus loin pointant du doigt Paris qu’elle accuse de « blanchir » les « criminels généraux » algériens. Non sans conseiller la France de « rappeler à l’ordre ces officiers algériens qui se croient impunis et intouchables. Au lieu de les amadouer ». Si, bien entendu, le gouvernement français « voudrait vraiment aider l’Algérie et son peuple ».

Le Mali, un probable « nouvel Afghanistan » ?

Parlant du Mali, l’AMA alerte que ce pays ouest-africain est « sur le point de tomber aux mains de Daech », parlant d’un probable nouvel Afghanistan qui s’installe, désormais, aux portes de l’Europe. Une menace pour les États d’Afrique du Nord et de l’Union Européenne. Alertant sur une éventuelle attaque des militaires maliens contre les Touaregs de MNLA pour conquérir la ville de Kidal, le président de l’Assemblée Mondiale Amazighe prédit une guerre frontale fratricide qui pourrait déboucher sur l’accaparement par Daech de Bamako. Ce que l’AMA considérera comme un échec de la politique de Macron qui a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité.

Repères historiques sur l’’OCRS : tentative de main mise française sur le Sahara touareg

Repères historiques sur l’’OCRS : tentative de main mise française sur le Sahara touareg

Par ousmane coulibaly, sur le Forum Malijet du 8 Avril 2012


Il faut, tout d’abord, se rappeler qu’à l’instar des autres régions du Mali, les anciens royaumes et empires pré-coloniaux ont opéré dans les actuelles régions Nord un brassage harmonieux de races et d’ethnies résultant de complémentarités fécondes et de tolérance.
Une des caractéristiques essentielles des populations de la zone sahélo-¬soudanienne est leur attachement à leur espace géographique, la simplicité de leur mode de vie, la cadence de leurs activités pastorales, agricoles, artisanales et commerciales. Tout au long de l’occupation de cet espace, les populations agro-pastorales de cette zone ont créé avec les populations sédentaires¬ des rives du Niger, les conditions d’une vie harmonieuse et d’échanges fructueux.
Avant l’occupation coloniale, des ententes tacites liaient sédentaires noirs et nomades blancs, dans le respect de leur intérêts mutuels.
L’occupation coloniale créera les premières discriminations entre nomades blancs et sédentaires noirs. Les actuelles régions NORD ont souffert d’une sous-administration chronique : 4 cercles, 10 écoles dont 4 dites «régionales» (primaires au niveau des chefs-lieux de cercles), 10 dispensaires et infirmeries. Cette administration, géographiquement et culturellement à des années-lumière des préoccupations des habitants, se caractérisait par la séparation systématique des deux populations. Rien n’avait été entrepris en direction des populations nomades dans le domaine social et culturel. Seules les populations sédentaires étaient astreintes aux 10 jours annuels de prestations obligatoires pour l’entretien des routes et la construction de bâtiments administratifs. Seules elles étaient soumises, au recrutement pour I’école, l’armée et pour les corvées exigées pour les industries coloniales. Le résultat le plus négatif aura été que rien n’a été entrepris pour le bien-être physique ou culturel des populations nomades.
L’un des pionniers de la scolarisation des populations nomades aura été le chef des Kel-Antassar de l’Ouest, Mohamed Ali Ag Attaher qui fit ouvrir des écoles sous la tente, pour sa tribu, et dont il faisait assumer les dépenses par les parents des enfants ainsi scolarisés. Ce fut l’origine des écoles nomades et des cantines scolaires dans les VIè, VIIè et VIIIè régions.
Le Mali indépendant, dans ses plans nationaux de développement entreprit de corriger les retards accumulés pendant la période coloniale : au plan politique, le gouvernement mis en place par I’US RDA fit assurer la représentation des populations nomades par trois des leurs sur les dix élus des actuelles VIè, VIIè et VIIIè régions. Devant l’insuffisance des cadres originaires de cette ethnie, le parti US RDA choisit quatre enseignants qui, après un complément de formation, furent nommés dans le commandement et dans la diplomatie,.
Au plan administratif, il fut créé les structures administratives (arrondissements), dotées des moyens rendant possible la vie sédentaire. Ces structures ont été échelonnées de la frontière avec le Niger à celle qui nous sépare de la Mauritanie, couvrant ainsi la zone d’occupation nomade dans sa totalité.
Au plan économique et social il fut procédé à la création de groupements d’éleveurs pour toutes les fractions, des fédérations de groupements ruraux et pastoraux dans les arrondissements et à l’ouverture d’une école dans chaque chef lieu d’arrondissement.
La multiplication des magasins de la SOMIEX et des dépôts de l’OPAM ont permis d’assurer l’abondance et la permanence du ravitaillement en produits de première nécessité, les officines de la pharmacie populaire ont mis les médicaments à la portée des populations de ces régions. L’institution d’écoles sous la tente, adaptées à la vie migratoire des populations nomades, la mise en place de cantines scolaires ont été des mesures spécifiques à leur mode de vie. Le coup d’État de 1968 a empêché le démarrage des travaux de construction et d’équipement par des fonds maliens, saoudiens et koweïtiens d’une cinquantaine d’écoles fondamentales bilingues particulièrement adaptées à la scolarisation des enfants nomades ainsi que la construction du lycée Mohamed V de Tombouctou, cofinancé par le Maroc et le Mali.
Des délégations de femmes, de pionniers, d’artisans et d’artistes des Régions du Nord parcouraient le reste du pays, apportant leur contribution à la consolidation de l’unité nationale.
La période CMLN-UDPM coïncida avec la terrible sécheresse qui contribua à la dégradation profonde et continue de l’écosystème de la zone sahélienne. La sécheresse et la désertification ont gravement perturbé le mode de vie des populations, le cheptel a été décimé et de nombreuses familles, fuyant la désolation, cherchèrent sous des cieux cléments de quoi assurer leur survie. Le Nord du pays fut d’abord délaissé, puis cyniquement exploité par le régime défunt qui détourna d’importantes portions de l’aide extérieure, fruit de la solidarité internationale. L’on vit alors dans ces paysages de désolation, pousser villas somptueuses et fermes agro-pastorales équipées et prospères. Plus grave, le régime UDPM tout en assurant la promotion personnelle de cadres nomades véreux, raviva l’opposition sédentaires et nomades jadis encouragée par le colonialisme, et la cristallisa en procédant à la sur-représentation des populations nomades au détriment de leurs compatriotes sédentaires, ainsi que le montre le tableau ci-dessous de représentation des élus UDPM.
– Population sédentaire: 1.000.000 habitants
– Population nomade 200.000 habitants
Sections UDPM Secrétaire général
Député BEC Ansongo Bourem Goundam Gourma Rharous Kidal Ménaka Tombouctou Sédentaire
On peut maintenant, essayer de comprendre la genèse des évènements qui ont agité le Nord de notre pays. Il existe deux forces centrifuges : l’une d’origine externe et de nature impérialiste ; la seconde interne et de caractère racial, quoique des alliances puissent les souder provisoirement même si, objectivement, des contradictions les divisent.
II – L’O.C.R.S.
La première, tant pour son antériorité que sa gravité, remonte aux dernières années de la présence coloniale au Soudan Français. Le projet de création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) ambitionnait de détacher des espaces territoriaux de l’Algérie, du Soudan Français (le futur Mali), du Niger et du Tchad, des zones réputées riches en ressources minières au bénéfice de la puissance coloniale. Le corollaire évident était d’obtenir l’adhésion des populations, de miroiter aux yeux des ethnies blanches, la promesse de ne pas subir le « commandement des anciens esclaves noirs».
En quoi consistait ce projet ? Depuis le début du 20è siècle des hommes avertis avaient pressenti que le Sahara, désert et infertile en apparence, pourrait bien devenir un jour, grâce à ses ressources minières, un territoire très riche.
Mr Erik Labonne, ancien résident de France au Maroc avait proposé à son pays de construire un grand ensemble industriel au Sahara.
En 1952, une mission de l’Assemblée de l’Union Française avait conclu à la nécessité d’y créer un nouveau Territoire d’Outre-Mer (TOM) et dès les premiers jets de pétrole à Edjélé et à Hassi Messaoud (en Algérie), le Gouvernement Français de l’époque a déposé à l’Assemblée Nationale, un projet de loi tendant à faire du Sahara, relevant de collectivités territoriales et ministères différents, «un territoire autonome». Voilà l’expression lâchée. Cette notion de «Territoire autonome» reviendra souvent sur le tapis concernant les régions du Nord de notre pays.
Malgré l’hostilité et l’opposition de plusieurs parlementaires d’Afrique du Nord et de l’Afrique Sud Saharien, l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) fut créée par la loi française n° 057-7-27 de 10 Janvier 1957 parue dans le Journal Officiel de la République Française du 12 Janvier 1957. Le but officiellement proclamé était de «promouvoir toute mesure propre a améliorer le niveau de vie des populations et à assurer leur promotion économique et sociale dans le cadre d’une évolution qui devra tenir compte de leurs traditions»
L’OCRS devait exercer son autorité sur:
– 2 grands départements algériens (Saoura et Oasis)
– les cercles de Goundam, Tombouctou, Gao (limites de 1957)
– le Nord des cercles de Tahoua et Agadès au Niger
– la région du Bornou, Ennedi – Tibesti au Tchad.
Les limites Sud de l’OCRS n’ont pas été fixées par les textes qui se sont bornés à indiquer que «ses limites SUD devront être précisées après consultation des assemblées territoriales intéressées ». Ce qui était vague pour permettre à la France dont les armées se battaient à l’époque en Algérie, de pousser les limites Sud aussi loin qu’elle le voulait, puisque les assemblées à consulter n’étaient rien d’autre que des instances aux prérogatives réduites dans le cadre de l’Union Française.
L’OCRS était placée sous la direction d’un délégué général nommé en Conseil des ministres. Ce délégué devait «disposer à l’intérieur de l’espace Saharien, de tous les pouvoirs nécessaires pour atteindre les buts de l’organisation » et il nommait à «tous les emplois». Il avait, toujours par décret pris en Conseil des Ministres Français, délégation des pouvoirs précédemment exercés par le Ministre de l’Algérie et par les Hauts Commissaires et gouverneurs de l’AOF et de l’AEF. Il était responsable, avec l’assistance d’un officier général, du maintien de l’ordre et avait autorité sur toutes les forces armées stationnées ou non dans la zone, qui pourraient être mises à sa disposition.
Une sorte d’assemblée assistait le délégué général. Elle comprenait:
– 16 représentants des populations des régions sahariennes (8 Algériens, 2 Mauritaniens, 2 Nigériens, 2 Soudanais, 2 Tchadiens tous Sahariens).
– 16 représentants des assemblées françaises (8 députés français, 4 sénateurs français, 2 Conseillers de l’Union, 2 membres français du Conseil économique
– 14 membres nommés par décret
– 8 personnalités choisies au sein des organismes participatifs à la mise en valeur du Sahara et on a cité à l’époque : le bureau d’organisation des ensembles industriels, la CCFOM (caisse centrale), le bureau de recherche de pétrole, le bureau minier de la FOM (France d’Outre-mer), le bureau de recherches minières de l’Algérie, le Commissariat à l’Energie atomique.
III – RICHESSES DU SAHARA
1°) L’eau : Il est généralement admis par tous les hydrogéologues compétents ayant étudié cette région, que le Sahara recouvre d’immenses réserves d’eau sous pression.
On cite couramment la Mer de SAVORNIN (800.000 km2 – 50.000.000.000 m3) et le Bassin de KATTARA (3 milliards de m3).
La nappe la plus importante va de la Mauritanie à la Somalie en passant par le Mali, l’Algérie, la Libye, le Niger, le Tchad, le Soudan et l’Éthiopie.
Or dès qu’il y a de l’eau, tout devient possible au Sahara.
2°) Minerais : Il a été décelé dans les zones sahariennes, rien que la région Nord de Tombouctou les minerais suivants :
– gypse : 3 .000.000 tonnes
– mirabilite : 198 millions de tonnes
– glauberite : 366 millions de tonnes
– charbon : 435 millions de tonnes
– Fer: 500 millions de tonnes
– Manganèse : 3,5 millions de tonnes
– Phosphates : 2 millions de tonnes
– Sel gemme : 53 millions de tonnes
Des indices sérieux existent, concernant le diamant, le platine, le cuivre, le nickel, l’or, le lithium, 1′uranium, le zinc, l’étain, le plomb et le pétrole. Le Journal «le Monde» du 23 -7-57 avançait le chiffre de 6 à 7 millions de tonnes de pétrole comme production potentielle annuelle du Sahara. On se souvient que l’Omnium Français des Pétroles avait envisagé de construire en Bourgo¬gne une raffinerie rien que pour le Pétrole Saharien. Et Max Lejeune alors Ministre français, inaugurant le pipeline n°1 à Toggourt en Algérie, déclarait :
«Dans quelques années, la France, aidée par des concours extérieurs arrivera à obtenir son ravitaillement en carburant et deviendra directement après les USA et l’URSS la 3è puissance énergétique mondiale».
Et c’était bien là le véritable mobile de la création de l’OCRS qui a causé entre 1958 et 1960, une véritable fièvre dans les milieux, capitalistes et gouvernementaux français. Des actions médiatiques ont été menées :
– une exposition a été ouverte à Paris pour faire connaître les gravures rupestres découvertes par Henri Lhote à Tam Ajers.
– 60 jeunes du Club Alpin sous la conduite de Herzog, le vainqueur de l’Annapurna étaient lancés à la conquête des cimes du Hoggar.
– des étudiants avaient fondé l’Association de Jeune Sahara pour disait-¬on, «Promouvoir l’idée saharienne de la Jeunesse eurafricaine»
– Le Conseil National de la SFIO (Section Française de l’Internationale Socialiste) a adopté le 16 mars 1958 à Puteaux, une motion en faveur de l’OCRS.
Le projet OCRS échoua parce que le Gouvernement de la République Soudanaise dirigé par l’US RDA, s’opposa fermement à cette tentative d’atteinte à notre intégrité territoriale, et parce qu’il fut rejeté par la plupart des chefs de tribus et de fractions. Cette folle entreprise a donc été enterrée à l’installation du premier Conseil de Gouvernement de la République Soudanaise, en présence du Haut Commissaire de la France et de l’Inspecteur des Colonies : la partie soudanaise était représentée par le Vice-Président du gouvernement, Jean-Marie Koné et le Ministre de l’intérieur Mamadou Madeira Keita. Le projet d’amputation du territoire soudanais au profit de l’OCRS, fut retiré devant l’opposition ferme de la partie soudanaise.
L’année suivante, en 1958, en présence du Gouverneur Général des colonies Messmer en visite chez nous, le conseiller territorial de Goundam, Mohamed El Mehdi, chef général des Kel Antassar revendiquait l’indépendance de la zone saharienne qu’il voulait faire ériger en soi-disant «République des Lithamés» pour «soustraire les nomades blancs à la domination de leurs anciens esclaves noirs». Le Gouverneur général Messmer envisageait favorablement la requête. Il fallut à la partie soudanaise un argument juridique et constitutionnel de taille, en l’occurrence l’appartenance de la République Soudanaise à la «Communauté Franco-Africaine une et indivisible». On voit là un exemple d’alliance entre des forces centrifuges endogènes et d’origine externe.
Le chef Kel Antassar persista dans sa volonté de sécession définitive qui aboutit, à la rébellion qui se manifesta dans l’Adrar des Iforhas et fut jugulée en 1964.
Un noyau résiduel sécessionniste a persisté longtemps après et a trouvé refuge au Magrheb.
Le mouvement rebelle des années 1990-1992, chacun le sait, a recruté les populations originaires des régions décimées par la sécheresse de 1973 et qui ont trouvé refuge dans les pays voisins et en Libye. Des jeunes et des hommes valides ont été soumis à une formation idéologique poussée ; ils se sont aguerris dans les champs de bataille d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Certains rêvaient d’instaurer, au sein de la SAOURA, la révolution au Mali. D’autres affirmant parler au nom d’un peuple de l’Azaouad, entendaient engager résolument «la lutte armée de libération» pour «recouvrer leur liberté confisquée et leur dignité bafouée et pour décider librement de leur avenir conformément à leurs aspirations légitimes». Les premiers pensaient à instaurer une «Jamahiriya » et les seconds une République Islamique. Un troisième mouvement proclamait que sa berbérité ne saurait se réaliser que dans une entité excluant les Arabo-Islamiques. Les tenants de la République Islamique ont expédié une lettre aux chefs d’état de l’OUA, de la Ligue Arabe, de la CEE et des états membres Permanents du Conseil de Sécurité de L’ONU. Il y est dit que «mandat a été donné à la direction du Front Islamique Arabe pour la Libération de l’Azaouad en vue d’informer longuement tous les pays frères et amis, particulièrement ceux de I’Afrique et du Monde Arabe, mais aussi la France en tant qu’ex-puissance coloniale, sur le sens et les objectifs de cette lutte de libération et sa nécessite historique devenue plus que jamais impérieuse quant à la survie et à l’affirmation de son identité propre sur le plan national. »
Il semble que parmi les tribus touareg, le mouvement de rébellion n’ait touché ni les Ouilliminden de Ménaka, ni les Kel-Bourem, les Irreguenaten et les Iguadarane de Gourma Rharous, ni les Kel Temoulaït et les Tillémédès de Tombouctou, ni les Tingueréguif de Goundam et de Diré. Il en serait de même des tribus arabes des Kunta, des Tormoz et des Idreylouba et enfin parmi les Kel Tamashek des Deg Hawalane, des Kel Haoussa et des Kel Essouk.
IV – CONCLUSION
On peut constater en conclusion que les problèmes qu’affrontent les régions Nord du Mali, les Régions Sahariennes d’Algérie, du Niger, du Tchad et de Mauritanie ne sauraient être réduits à une nécessité de décentralisation administrative. Il s’agit de donner des réponses cohérentes à des questions aussi graves que la volonté de sécession de populations nomades instrumentalisées, de protection d’intérêts économiques et stratégiques, de risques éventuels d’unifications à bases raciales permettant à des puissances Étrangères de s’accaparer de richesses minières en Afrique.
LOl N° 57-27 du 10 janvier 1957
Créant une Organisation Commune des Régions Sahariennes.-
Après avis de l’Assemblée de l’Union Française, l’Assemblée Nationale et le Conseil de la République ont délibéré;
L’ASSEMBLÉE Nationale a adopté;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Art.1er – Il est créé une « Organisation Commune des Régions Sahariennes » dont l’objet est la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République Française et à la gestion de laquelle participent l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan, le Niger et le Tchad.
Art.2.- L’O.C.R.S. englobe, à l’origine, les zones suivantes, reparties entre l’Algérie, le Soudan, le Niger et le Tchad
• La commune mixte et l’annexe de Colomb-Béchar, la partie de l’annexe de Garyville, située au Sud des Monts des Ksours, les communes indigènes et les annexes de la Saoura, du Gourara, du Touat, et de Tindouf, la partie saharienne des cercles de Goundam, de Tombouctou et de Gao;
• Les parties sahariennes des communes mixtes de Laghouat et de Djelfa, les communes indigènes et annexes de Ghardaia, El Goléa et Ouargla, les communes mixtes de Tougourt et d’El Oued,
• Les communes mixtes et annexes du Tidikelt, des Ajjers et du Hoggar ;
• La partie Nord des cercles de Tahoua et d’Agadès, comprenant la totalité de la subdivision de Bilma, la région de Borkou Ennedi Tibesti.
Les limites seront précisées par après consultation des assemblées des territoires intéressés.
Art. 3 – L’O.C.R.S. a pour mission, sur le plan économique et social :
1°) De promouvoir toute mesure propre a améliorer le niveau de vie des populations et à assurer leur promotion sociale dans le cadre dune évolution qui devra tenir compte de leurs traditions;
2°) en harmonie avec les programmes de développement du plan de modernisation et d’équipement :
a) de préparer et de coordonner les programmes d’études et de recherches nécessaire au développement de ces Régions;
b) en fonction du résultat de ces études et recherches, d’établir des inventaires et de mettre en œuvre les programmes généraux de mise en valeur, principalement dans les domaines énergique, minier, hydraulique, industriel et agricole
c) d’établir et de mettre en œuvre un plan d’infrastructure (notamment transports et communications) en fonction de ces programmes;
d) de susciter l’installation d’industries extractives et de transformation et de créer, lorsque les conditions le permettent des ensembles industriels.
L’O.C.R.S. est habilitée, après accord des ministres intéressés, et notamment et selon le cas, du Ministre de la FOM ou du Ministre charge de l’Algérie, à rechercher éventuellement l’adhésion des territoires limitrophes et à passer avec ces derniers des conventions destinées à lui permettre de réaliser son objet.
Art.4 – Dans les zones définies à l’art.2 et nonobstant toutes dispositions législatives en vigueur, des mesures spéciales peuvent être édictées par décret en conseil des Ministres, le con¬seil d’Etat entendu, sur le rapport du Président du conseil et après avis de la Haute commission prévue à l’art.5, et selon le cas, du Ministre de la FOM ou du Ministre chargé de l’Algérie.
Ces mesures concernant la mise en valeur économique ainsi que la création et le fonctionnement d’ensembles industriels pourront s’appliquer aux régimes domanial, foncier, agricole, minier, hydraulique et douanier, à l’immigration, aux transports et aux communications, au régime des sociétés, des investissements et à leur fiscalité.
Dans les mêmes formes, il pourra être institue un régime fiscal exceptionnel de longue durée au bénéfice des entreprises dont la création, l’équipement ou l’extension présenteront une importance particulière.
Art.5 – L’O.C.R.S. comprend
1°) une Haute Commission dite « Haute Commission de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes », dont le rôle est de définir et de coordonner les programmes d’action commune et d’intervention de 1′organisation saharienne, et d’en contrôler l’application.
2°) un délégué général nommé par décret en conseil des Ministres représentant, dans les unités des zones sahariennes, le Gouvernement de la République et responsable de l’élaboration et de l’exécution de ces programmes.
3°-) un comite technique de direction qui assiste le délégué général dans l’élaboration des programmes et qui fixe leurs conditions d’exécution.
Art.6 – La Haute Commission est composée par moitié de représentants des populations des régions sahariennes et par moitié de représentants des Assemblées constitutionnelles de la République.
Ses membres sont désignés comme suit pour une durée qui ne peut excéder celle du mandat de leur Assemblée d’origine :
– 1) Seize représentants des populations des régions sahariennes élus par les assemblées locales;
-huit membres représentant les populations des zones sahariennes de l’Algérie,
-deux membres les populations de la Mauritanie,
-deux membres représentant les populations des zones sahariennes du Niger,
-deux membres représentant les populations des zones sahariennes du Soudan,
-deux membres représentant les populations des zones sahariennes du Tchad.
2) Seize représentants des Assemblées constitutionnelles
-huit députés,
-quatre sénateurs,
-deux conseillers de l’Union Française,
-deux membres du conseil économique.
Lors de l’adhésion de la Mauritanie à l’O.C.R.S. sa représentation sera portée à sept membres et celle des assemblées constitutionnelles à vingt et un membres, à savoir
-dix députés,
-cinq sénateurs,
-trois conseillers de l’Union Française,
-trois membres du conseil économique.
La Haute Commission tient deux sessions annuelles et, s’il y a lieu, des sessions extraordinaires à la requête d’au moins la moitié de ses membres ou sur la demande du délégué général.
Elle élit son président et établit son règlement. Elle dispose d’un secrétariat propre.
Elle élit une délégation permanente de sept membres et en définit les pouvoirs.
Le délégué général assiste aux séances de la Haute Commission et de la délégation permanente.
La Haute Commission délibère et se prononce sur les programmes d’activité et les rapports qui lui sont soumis par le délégué général ainsi qua sur le budget provisionnel de fonctionnement et les programmes d’investissements. Ella contr8le chaque année l’état des ressources et les comptes de gestion de l’organisation
Art. 7.- Le comité technique de direction, présidé par le délégué général comprend, outre l’officier général désigné à l’art.11 ci-dessous, quatorze membres nommés par décret en conseil des ministres
– Six représentants des administrations :
– deux représentants du Ministre de la F.O.M.,
– deux représentants du Ministre chargé de l’Algérie,
– un représentant du Ministre des Affaires Economiques et Financières.
– un représentant du Ministre chargé de l’Industrie.
– Huit personnalités choisies en raison de leur compétence au sein des organismes qualifiés publics et privés et des entreprises participant à la mise en valeur des régions sahariennes et notamment du Bureau d’organisation des ensembles industriels africains, de la Caisse Centrale de la FOM, du Bureau des recherches de pétrole, du Bureau minier de la FOM, du Bureau des recherches minières do 1′Algérie et du Commissariat à 1′énergie atomique.
Art.8.- L’O.C.R.S. a la personnalité morale et l’autonomie financière. Elle dispose d’un budget de fonctionnement rattaché à la Présidence du Conseil.
Art. 9.- L’OCRS bénéficie de l’assistance technique et financière de la métropole. Elle peut utiliser à cet effet les services du Bureau d’organisation des ensembles industriels africains et de la C.C. de la FOM ainsi que, d’une façon générale, ceux des organismes techniques et financiers dont l’activité entre dans les compétences qui lui sont dévolues.
Dans la mesure où l’OCRS fait appel à ces organismes, leurs zones géographiques d’action peuvent s’étendre à celles de l’Organisation.
Les dispositions de la loi du 5-1-1952 régissant le Bureau d’Organisation des ensembles industriels africains seront, en tant que de besoin, modifiées par décret pour permettre à cet établissement d’exercer ses fonctions dans les zones sahariennes visées à l’art.2 ci-dessus.
Pour le compte de l’OCRS le délégué général peut négocier, après avis de la Haute Commission et sous réserve de l’approbation du Gouvernement, avec les organismes internationaux et étrangers, une aide financière sous forme de prêts ou de participations dans les entreprises sahariennes.
Néanmoins, le caractère national de la gestion des ensembles industriels devra, en tout état de cause, être sauvegardé. Afin d’assurer ce caractère, le capital des sociétés créées pour la mise en valeur de ces zones pourra comporter des actions privilégiées.
Tous les fonds publics destines à financer des opérations de mise en valeur du Sahara seront comptabilise et repartis par l’OCRS selon des modalités à prévoir par décret.
Art.10.- Les lois et décrets se rapportant aux questions visées à l’art.4 deviennent obligatoires huit jours après leur publication au J.O. de la R.F. Pour l’exécution de ces lois et décrets, le délégué général prend des arrêtés qui sont publies au Bulletin Officiel de l’OCRS.
Le délégué général assure l’exécution des missions confiées a l’OCRS qu’il représente dans tous les actes de la vie civile, à l’intérieur du périmètre saharien défini à l’art.2 ci-dessus, il prononce les affectations à tous les emplois civils relevant de sa compétence.
Le délégué général peut recevoir par décret, pris on conseil des ministres, après avis, selon le cas, du Ministre de la FOM st du Ministre chargé de l’Algérie, en totalité ou en partie, délégation des pouvoirs actuellement exerces par le Gouverneur Général de l’Algérie et par les Haute commissaires et Gouverneurs de l’AOF et do l’AEF.
Art.11.- Le délégué général est responsable de la défense et du maintien de l’ordre dans tout ou partie des régions sahariennes définies a l’art.2 ci-dessus.
La défense de ces régions est préparée et assurée dans le cadre général de la stratégie africaine.
Le délégué général est assisté d’un officier général qui a autorité sur les forces armées organiquement affectées à l’OCRS ainsi que sur les autres forces stationnées zone, qui pourraient être mises à sa disposition
Art.- 12 Un rapport sur l’activité de l’OCRS sera présenté annuellement au Parlement et annexé au projet de loi des Finances.
Art.13.- Des décrets pris en la forme de règlement d’administration publique fixeront les modalités d’application de la présente loi.
Toutes dispositions contraires à la présente loi sont abrogées.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Paris, le 10 janvier 1957
Le Président de la République, René COTY
Le Président du Gouvernement, Guy MOLLET
Le Ministre d’État, F. Houphouët-Boigny

Mali: les rebelles touareg du MNLA proclament l`indépendance du nord du pays

Mali: les rebelles touareg du MNLA proclament l`indépendance du nord du pays

Par AFP – Date: 06 Avril 2012 172 réactions  

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Description : Mali: les rebelles touareg du MNLA proclament l`indépendance du nord du pays

Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé vendredi l`indépendance de l`Azawad dans une déclaration sur son site internet http://www.mnlamov.net et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24.

Nous proclamons solennellement l`indépendance de l`Azawad à compter de ce jour, a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter les frontières avec les Etats limitrophes.

Le porte-parole a condamné l`enlèvement jeudi du consul d`Algérie à Gao (nord-est) par un commando terroriste lors d`une opération très violente. Alger a confirmé qu`un groupe d`assaillants non-identifiés avait emmené le consul et six de ses collaborateurs vers une destination inconnue.

Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (…), a ajouté M. Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif.

L`Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg.

Le coup d`Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique: des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d`une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.

Les islamistes d`Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses opérations militaires.

Publié le vendredi 6 avril 2012   |  AFP

Source: AFP

LES COMMENTAIRES ASSEZ SIGNIFICATIFS :

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Le Patriote 06 Avril 2012

Ne paniquez pas, c’est juste de la comédie tout ça. C’est pas en lisant un texte sur une télé, qu’on crée un État. C’est de la fanfaronnade, la création d’un état demande des principe et des processus à suivre. C’est juste un tapage médiatique.

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Ismail 06 Avril 2012

Ces salops pensent que c’est de cette façon qu’on peut fonder une république? Vous allez gouverner qui? ou bien vous allez vous voler entre vous pour pouvoir vivre. Tas d’inconscients qui tue les gens, violent les épouses d’autrui, pille tout sur leur route au nom de l’islam. Quel islam? Dieu va mettre vos couilles dans l’enfer. Que Dieu vous maudisse à vie. Le Mali ne sera jamais divisé détrompés vous.

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06 Avril 2012

A ton appel Mali
Pour ta prospérité
Fidèle à ton destin
Nous serons tous unis
Un peuple, un but, une foi
Pour une Afrique unie
Si l’ennemi découvre son front
Au-dedans ou au-dehors
Debout sur les remparts
Nous sommes résolus de mourir

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sako 06 Avril 2012

Notre pays paye ainsi son refus de cautionner la guerre en Libye, à cause de l’amitié de ATT et de Kadhafi. Comme dirait l’autre, « celui qui n’est pas avec nous, est contre nous »Les Anglais et les Français n’ont-ils pas demander à leurs ressortissants de quitter le Mali. C’est parcequ’ils n’ont pas la conscience tranquille. Le peuple maliens s’en souviendra.

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SYRIUS 06 Avril 2012

cette mauvaise nouvelle vient s’ajouté aux problèmes que traverse notre pays. L’on doit réagir à tout prix, ne nous laissons pas endormir par ses bandes de terroristes. Tous ensemble pour preserver l’intégrité territoriale de notre très chère patrie; c’est les maliens qui doivent se lever en premier pour combatre le MNLA et ses alliés; n’entendons pas la CEDEAO OU LA FRANCE le MALI est à nous avant tout.

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Le patriote 06 Avril 2012

Les touaregs ne représentent pas 10% de la population du nord. Ils ne connaissent rien dans la notion d’État. Ne vous inquiétez pas. C’est de la comédie.

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ag 06 Avril 2012

Avant vous parlez de votre vaillante armée et aujourd’hui vous parlez de la notion de l’Etat qui n’a jamais existé chez tes semblables raison pour laquelle les touareg ont fait des sacrifices de puis 1963 pour se séparer des minables que vous êtes. Savez-vous que les meilleurs fonctionnaires qui ont le sens de l’Etat sont des touaregs au Niger et au Mali; les frères en Afrique du Nord ont érigé des Etats respectables qui ne vivent de la mendicité comme vos Etats. Même la Mauritanie a sa propre monnaie et n’a jamais connu le spectre de non paiement des salaires que vous aviez connu au temps le problème du Nord n’est pas encore devenu un fonds de commerce pour ATT ET SON GOUVERNEMENT. Tu pense qu’ à cause de votre couleur que ce peuple digne fuit votre régime des incapables mais pour cette raison connue sur la planète : la notion d’Etat , le sens du service public, le respect des lois n’existe pas en Afrique noire

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Diata Man 06 Avril 2012

Mrs le savant et qu’est-ce que vous vous savez faire? Quel a ete votre apport a l’histoire de l’humanite? Le traffic de drogues et d’arme, le vols. Vous ne savez pas travailler comme les autres, (a propos tu t’ai lave aujourd’hui? Hahahahahahahahahah Pourqupoi vos freres d’Afrique du nord ou de la Mauritanie ne veulent pas de vous?Pourquoi vous etes restes au Mali a profiter de notre ecole, nos centres de sante, …..si le Mali est si mauvais? Je vous rappele que c’est seul le Mali qui a ete gentil en acceuillant tes freres voyous qui ont vole les armes Lybiens? Ce que je reconnait fut une erreur grave pour laquelle ATT va payer. Mais vous etes en train de nous donner une bonne lesson, on ne va plus jamais vous faire confience et croyez moi nous allons commenser bientot a liquider en douceur des gens comme toi. Tu verras.

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AG 06 Avril 2012

en parlant de trafic de de drogue, aucun touareg n’ a ete arrete pour trafic de drogue comme c’est le cas de ces trois sonrais qui sont les premiers africains pensionnaires de la prison de guatanamo arretes par les americains au ghana.cette affaire a ete mediatisÉe. Vous etes mecontents parce que l’Azawad ne sera plus la chasse gardÉe de trafiquants d’Aqmi et les milicens arabes qui ont dÉsorganisÉ les pays du sahel . D’AILLEURS NOUS on vous reconnait pas comme des sonrai mais des hybrides , les sonrais sont au niger ils aiment a mort leurs cousins touareg qui le leur rendent.Fais un tour au niger tu verras combien les sonrai et les zarma du Niger sont fiers d’etre avec les touareg. Ex.90% DES TOUAREG sont dans les partis de Hama Amadou et des gens de Dosso .Ces derniers n’ont confiance qu’aux touareg et les touareg leur rendent

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Le patriote 06 Avril 2012

Les touaregs ne représentent pas 10% de la population du nord. Ils ne connaissent rien dans la notion d’État. Ne vous inquiétez pas. C’est de la comédie.

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piaa!!! 08 Avril 2012

Regardez bien cette carte. Il ne se sont donné aucune peine pour la tracer. Un couteau et hop, on tranche le Mali en 2, comme un gateau. Mais ils ont raison. Nous avons été trop complaisants avec ces trafiquants de drogue. Et l’ odeur du pétrole a attiré les grosses mouches du pétrole, tout comme l’ odeur de la viande rouge brandie par ATT a attiré les mouches bleues (la classe politique). L’ odeur du pétrole étant plus forte, la vermine qui y pullule est plus féroce. Elle a dévoré ATT et sa viande. Les mouches bleues font présentement beaucoup de bruit et s’ agitent dans tous les sens. Maliens, maliennes, sortons avec nos insecticides RAMBO;

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melissa 07 Avril 2012

Le peuple français n’a rien à voir avec les magouilles de Sarko ! D’ailleurs si vous captez les infos de la France que vous haïssez (et je comprends votre colère) vous vous rendrez vite compte que le peuple français est en survie et en complète précarité vivant sous le seuil de la pauvreté que la vie est de plus en plus chère que les riches sont de plus en plus riches et que les pauvres sont rendus esclaves de soi-disant V.I.P dépouillent. Il ne manque plus que les anneaux dans nos narines pour nous faire avancer et obéir !!!!!!

Attention à la manipulation ! Voyez au-délà des infos et des vérités cachées ! Même si vous avez raison sur la main mise….. Tout comme le peuple malien est tenu à l’écart des décisions de son gouvernement ! tant ce que tout va bien, personne ne se pose de question mais il suffit d’un grain de sable et le rouage est cassé !!!! en France c’est pareil qu’au Mali ! la soi-disante 5è puissance du monde est à l’agonie ! DEpuis 1984, le peuple Français n’a plus le pouvoir et ne peut plus contrôler la situation national et encore moins international….

Le Mali est libre depuis 1962 Modibo KEITA voulait créer une union africaine mais il a été « désamorcé » rapidement…. ce qui est dommageable ! Mais, actuellement, nous avons tous la réponse à nos questions « pourquoi plus rien ne fonctionne normalement… » nos anciens ont été assassinés parce qu’ils avaient d’excellentes initiatives qui étaient désaprouvées par les USA, la France et l’Europe… Tout s’imbrique et c’est toujours le Peuple qui paie les folies des « V.I.P »

Il y a un proverbe colombien qui dit :  » Si le travail rapportait vraiment de l’argent alors les ânes auraient tous des chéquiers. » En France, il n’y a plus de travail, ni de droits donc les « ânes » que nous sommes n’ont pas de chéquiers ni de cartes bancaires ni RIEN….

Qui gagne à ce jeu macabre ?! C’est pourquoi je vous serais gré de ne pas employer le nom de la France comme un slogan de haine ! employez plutôt le nom des vrais coupables ! Merci

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Oumou Dilli 06 Avril 2012

Nos terre retirées par un miller d’hommes armés?!
DES millions de Maliens colonisés par une poignée de Touareg?

Maliens du monde soyons un peu dignes!
Nous sommes la risée du monde et ce ne sont pas les prières qui vont nous sortir de ce pas ni même une force exterieure. Vous avez entendu Alain Jupé! ATT et le Mali not refusé de alors quail felicite Niger et Mauritanie! Soyez moins lâches homes du Mali! Le temps est à la guerre acceptons le sacrifice acceptons d’être veuves, acceptons la mort de nos garçons et Maris au front! Soyons dignes!

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Ablo 06 Avril 2012

Pas de panique. Ils ont tiré des traits sur une carte, c’est tout. Laissez les dans leurs délires.

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Ablo 06 Avril 2012

Pas de panique. Ils ont tiré des traits sur une carte, c’est tout. Laissez-les dans leurs délires.

zerrox 06 Avril 2012

Il ya pas que les otages. les touaregs ont laissé tomber kadafi pour le touareg-LAND en accord avec la france qui aurait ainsi étendu son influence sur zone riche, prolongement naturel du niger ou elle sevit déjà.
Mais dirait qu’elle va retrouver avec touareg-ISTAN au lieu d’un touareg-LAND si vous voyez la différence.

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06 Avril 2012

Renseignes toi bien de l’histoire du Mali, il n’ya jamais eu un empire touareg. Les empires que l’actuel Mali a connu sont: Ghana; Mali et le Songhoy.

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sonrhai 06 Avril 2012

Voilà ce que je craignais, cette guerre risque de creer un veritable sentiment de haine ethnique entre les touaregs, les arabes, et toutes les autres ethnies du Nord qui aura malheureusement des consequences dramatiques. je ne veux pas être parano mais je crois bien qu’il n’y aura plus jamais de paix au NORD, merci à toi SARKOZY.

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AG 06 Avril 2012

en parlant de trafic de de drogue, aucun touareg n’ a ete arrete pour trafic de drogue comme c’est le cas de ces trois sonrais qui sont les premiers africains pensionnaires de la prison de guatanamo arretes par les americains au ghana.cette affaire a ete médiatisée. Vous etes mecontents parce que l’Azawad ne sera plus la chasse gardÉe de trafiquants d’Aqmi et les milicens arabes qui ont dÉsorganisÉ les pays du sahel . D’AILLEURS NOUS on vous reconnait pas comme des sonrai mais des hybrides , les sonrais sont au niger ils aiment a mort leurs cousins touareg qui le leur rendent.Fais un tour au niger tu verras combien les sonrai et les zarma du Niger sont fiers d’etre avec les touareg. Ex.90% DES TOUAREG sont dans les partis de Hama Amadou et des gens de Dosso .Ces derniers n’ont confiance qu’aux touareg et les touareg leur rendent