« Astaghfirou L’lah/Que Dieu m’accorde Son Pardon »; par Wartéhén-Ghaçan; ESSAI; Bamako, Mali; Octobre 2014.

Astaghfirou L’lah…

(Que Dieu m’accorde Son Pardon)

ESSAI

(Manuscrit publié en ligne, Février 2018)

Par

Wartehen-Ghaçan

Bamako, Mali                                                                                     Octobre 2014

Avertissement

       Tout d’abord, je voudrais attirer l’attention de mes lecteurs que cet essai n’est pas une attaque contre l’Islam en tant foi, comme Rousseau a dit : « Mon rôle est de dire la vérité et non de la faire croire ».

           Bien que la prudence philosophique recommande : « ce dont on ne peut parler, il faut le taire », je suis enclin à parler du danger de l’intégrisme islamique qui ne saurait être la foi parce que l’Islam est devenu une religion hyper politisée, un phénomène récent induit par une certaine manifestation de la foi islamique qui menace la paix dans le monde et obscurcit notre avenir.

          L’islamisme, c’est l’instrumentalisation de l’Islam par la politique ; ce phénomène est apparu à partir des années quatre-vingt quand l’Ayatollah Khomeiny a pris le pouvoir religieux (et politique) en Iran.

           L’intégrisme islamique dénature la foi islamique originelle, en tant que message de Paix, qui se retrouve vidée de son sens divin.

 Je voudrais « décoiffer certaines idées reçues » et « ébranler des certitudes » islamiques bien ancrées dans le subconscient des miens, les touaregs de la rive Sud du Sahara, parce que je suis un esprit rebelle, profondément révolté contre tout ce qui ne change pas, contre la bêtise et le mauvais goût et contre les cerveaux encrassés.

Je m’inscrits ainsi dans la mouvance de ceux qui luttent, par le moyen de la « plume », contre les prosélytes islamistes (les sectes Daghwiya et Al- Qaeda, ces « chariaristes djihadistes » qui appellent à l’observance forcée de l’Islam « identitaire » dans le monde en faisant de l’ostentation démonstrative son moyen de prosélytisme, le port des signes extérieurs de sujétion des hommes (et des femmes), comme l’obligation du voile islamique et de la bourqa, et la prolifération des minarets, même dans les pays européens chrétiens qui ont aboli ces pratiques religieuses démonstratives depuis … le 19ième siècle.

Introduction

Un adage de chez les touareg, qui se disent eux-mêmes kel Tamasheq ou simplement « des musulmans »  (« Ineslemen », en Tamasheq), dit : « la modestie est recommandée, même dans l’observance du culte religieux ».

Je suis un citoyen du Mali, ingénieur forestier de formation, de culture « arabo-berbéro/amazighe-tamachèque » – en Tamacheq, berbère se dit « abar-aber », un mot qui a une connotation péjorative en ce que ça s’interprète en « barbare » ; « amazigh » se traduisant en « campagnard ou nomade» – né dans une famille U’Tamasheq (le ‘u’ étant le masculin singulier de ‘deg/ag’) bédouine du Sahara (rive Sud), musulmane orthodoxe (sunnite, malikite), sans excès de religiosité démonstrative, « assez tiède » en prosélytisme religieux.

Bien qu’ayant reçu ma culture « primaire » religieuse islamique de parents musulmans, je crois fermement en un Dieu Unique, en tant qu’un Esprit qui gouverne le monde comme celui dont Einstein, le plus grand génie de l’univers, dit «je crois en un Dieu qui se manifeste dans l’ordre harmonieux de ce qui existe dans l’Univers ». A ce titre, je combats toute manifestation de religiosité islamique excessive et démonstrative qui procède au rappel intransigeant de ce qui est licite ou illicite (ne mange pas/ne bois pas ceci, c’est haram), de ce qui est pie ou impie (fais tel geste et ne fais pas un tel acte).

 Je m’assume objecteur de conscience (religieuse islamique) dans un environnement islamisant, néoconservateur et culpabilisant, encore esclave au 21ième siècle de l’observation stricte des dogmes de la Charia moyenâgeuse ; dans un milieu dans lequel l’observance du fanatisme islamique est jugée comme la manifestation de la vraie sincérité à la foi islamique.

Par devoir de contribuer à l’émancipation des éléments de ma communauté ethnique touarègue, hier bédouine et aujourd’hui citadine, qui n’est pas encore embourbée dans la fange islamiste, je dénonce tout embrigadement religieux du genre des nouvelles sectes islamiques sahariennes.

C’est à titre de dénonciation que je traite, dans cet essai, plus de l’islam politique qui a une prise directe sur les évènements du moment.

Je développe dans cet essai une pédagogie d’apprentissage de la compréhension et de l’interprétation correcte des faits religieux, pour aboutir à la nécessaire rectification des certitudes ancrées dans l’intellect des gens par des marabouts ignorants qui ne recherchent, chez leurs talibés, qu’une récitation mnémonique du Coran et non la bonne compréhension du Message d’Allah. 

Au début du texte, j’ai dressé un glossaire qui donne des définitions et des concepts reliés au sujet, pour en faciliter la compréhension.

Dans le chapitre 1, je développe les fondements et le contexte historique des trois religions monothéistes dites révélées; le chapitre 2 traite les tentatives de compréhension et d’interprétation de faits religieux (historiques et politiques) ; le chapitre 3 dira comment redonner à l’islam sa double signification : le fait religieux et la civilisation ; en fin, dans le chapitre 4, en tant que « citoyen du monde », je dis comment bâtir une solidarité universelle ente les hommes (et les femmes) qui soit indépendante des religions.

Comme il suit, je donne deux illustrations pour bien circonscrire le sujet que j’ai traité.

  1. « Quand l’Islam va très mal » par Amine ZAOUI, Liberté Algérie. 

aminzaoui@yahoo.fr,http://www.liberte-algerie.com/culture/quand-l-islam-va-tres-mal-souffles-227004.

Je ne suis pas islamologue ! Mais, en voyant ces bêtes humaines islamistes qui rongent le monde arabo-musulman, on n’a pas besoin d’être islamologue pour crier haut et fort : l’islam est malade.  L’islam va très mal. Et je pense à  FaradjFouda, Houssein M’roua,  Mahdi A3mel, Mohamed Arkoun et Nsr Hamed Abou Zeid… les uns assassinés les autres persécutés par les islamistes. Il n’est pas nécessaire d’être philosophe pour dire : ce qui se passe en terre d’islam est une épidémie du siècle. L’islam va très mal !

Et je pense à Ibn Rouchd, Al Maârri, Arrazi, Ibn al Moukaffae… L’islam est malade. Il est malade, d’abord, par ses textes. Le musulman ne naît pas malade, mais à cause d’une religion malade, il devient une créature barbare. Oui l’islam est malade. Il va très mal, dans la terre d’islam comme dans les autres terres du Dieu! L’islam manque d’ijtihad (il est resté privé de toutes nouvelles réflexions, de toutes nouvelles lectures). Depuis des siècles, il se trouve en situation de stagnation intellectuelle.  Oui l’islam est malade.  Il va très mal. La bouche pleine de hadiths choquants, les nouveaux bourreaux sèment la haine. Beaucoup de hadiths qui appellent au meurtre sont glissés dans les livres  islamiques référentiels. Des hadiths qui appellent à la guerre sainte, décampés de leur contexte historique, font l’appui idéologique de la violence des islamistes.

Une guerre contre les kouffars, les impies, c’est-à-dire contre  les musulmans et ceux qui ne sont pas musulmans. L’islam est malade. Il va très mal. La maladie ronge les textes fondamentaux. Des textes, depuis des siècles, sont enseignés, et continuent à l’être, dans El Azhar comme dans toutes les universités et les écoles arabo-musulmanes. Les institutions pédagogiques et universitaires sont des lieux, sans exception aucune, où on forme des djihadistes, où on fabrique des bombes humaines, les kamikazes. La violence aux femmes est justifiée par des textes religieux.  Les enlèvements des filles sont légitimés par des textes. La guerre contre les gens d’autres religions est motivée par des textes. Dans la terre d’islam, une tête n’est décapitée que quand elle est accentuée par un texte religieux. L’islam est malade. Il va très mal cet islam d’aujourd’hui. Une femme violée au nom de djihad an-nikah (la guerre sexuelle sainte),  n’est ainsi que parce que le fait est justifié par un texte. Tout ce que fait Da3èche en Irak, est conforme à l’islam malade. Il va très mal, cet islam d’aujourd’hui. Tout ce que pratique An-nosra en Syrie en tueries et en destruction sauvage est justifié par des textes religieux enseignés à l’école. L’islam par ses textes contradictoires demeure, d’abord, une menace pour les musulmans eux-mêmes.

Les textes laissent,  par leur  anarchie et par leurs contredits, la porte de la guerre ouverte  entre fractions musulmanes.  Cette guerre est déclarée depuis le jour de la mort du Prophète Mohamed QSSSL. Oui l’islam est malade. Il va très mal. Les textes par leur confusion  alimentent la violence et disculpent  les tueries. L’islam est malade. Il est malade dans le texte, par le texte. Il est urgence de faire le nettoyage intellectuel dans les textes religieux. Il est de l’urgence intellectuelle de faire l’ordre dans le chaos  qui règne sur le patrimoine religieux.  En regardant quelques vidéos circulant sur les réseaux sociaux, filmant des scènes d’exécutions absurdes et hystériques des citoyens par les hordes de Da3èche nous crions haut et fort : l’islam est malade.  Da3èch n’est que la voix de cet islam malade.

Quelques chouyoukhs cherchent des explications et des interprétations pour justifier blanchir et disculper  les actes de ces hordes. Et parce que l’islam est très malade, et sa maladie perdure depuis des siècles, la création d’un front d’intellectuels éclairés, philosophes, écrivains, sociologues, islamologues, psychologues, historiens capables de faire le nettoyage des textes fondamentaux est une urgence. Il faut interdire d’enseigner tout ce qui sème la fitna et la haine au nom de l’islam, dans la terre d’islam ou ailleurs. Et parce que l’islam est malade, il est temps de séparer la foi de la politique, épargner les institutions de l’État de toute hégémonie religieuse, en commençant par l’école. L’islam  va très mal !

2.« Lettre ouverte au monde musulman » du philosophe musulman Abdenour Bidar

http://blog.oratoiredulouvre.fr/2014/10/tres-profonde-lettre-ouverte-au-monde-musulman-du-philosophe-musulman-abdennour-bidar/

Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin – de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd’hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d’isthme entre les deux mers de l’Orient et de l’Occident !

Et qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je vois mieux que d’autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d’enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre – perdre ton temps et ton honneur – dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries « Ce n’est pas moi ! », « Ce n’est pas l’islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom. Tu t’insurges que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu’à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l’islam dénonce la barbarie. Mais c’est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes de t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! Et tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l’islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme ce n’est pas l’islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre mais la paix ! »

Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIème siècle ! Malgré la gravité de ta maladie, il y a en toi une multitude extraordinaire de femmes et d’hommes qui sont prêts à réformer l’islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l’humanité entretenait jusque là avec ses dieux ! C’est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes ouvrages ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu’entrevoit leur espérance !

Mais ces musulmanes et ces musulmans qui regardent vers l’avenir ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c’est l’état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou « Etat Islamique ». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.

Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l’islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l’Etat que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu’à l’intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d’imposer que l’islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu’« Il n’y a pas de contrainte en religion » (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l’empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ?

De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s’élèvent aujourd’hui dans la Oumma pour dénoncer ce tabou d’une religion autoritaire et indiscutable… Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu’ils ne comprennent même pas qu’on leur parle de liberté spirituelle, ni qu’on leur parle de choix  personnel vis-à-vis des « piliers » de l’islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge » si sacrée qu’ils n’osent pas donner à leur propre conscience le droit de le remette en question ! Et il y a tant de familles où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge, et où l’éducation spirituelle est d’une telle pauvreté que tout ce qui concerne la religion reste quelque chose qui ne se discute pas !

Or, cela de toute évidence, n’est pas imposé par le terrorisme de quelques troupes de fous fanatiques embarqués par l’Etat islamique. Non ce problème là est infiniment plus profond ! Mais qui veut l’entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n’entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t’illusionnes, ô mon ami, en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l’islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d’évoquer – une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive – est trop souvent l’islam ordinaire, l’islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l’islam du passé dépassé, l’islam déformé par tous ceux qui l’instrumentalisent politiquement, l’islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement spiritualité et liberté ?

Cher monde musulman… Je ne suis qu’un philosophe, et comme d’habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu’à faire resplendir à nouveau la lumière – c’est le nom que tu m’as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ». Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français, « Qui aime bien châtie bien ». Et au contraire tous ceux qui aujourd’hui ne sont pas assez sévères avec toi – qui veulent faire de toi une victime – tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi.

Glossaire

Le Dieu : « personnage » abstrait appelé dans la Bible juive YHVH, tétragramme qui, par ses permutations, signifie « l’être-étant-été-à-être », autrement dit, la fonction de l’être conjuguée à tous les temps, fonction bien distincte de ce qui, plus tard, est devenu l’Etre Suprême.  Le Dieu Yahvéest une invention des juifs. Dans l’Evangile qui est le Livre s’appelant la Bible et aussi le Nouveau Testament des Chrétiens, il est dit, dans le chapitre Apocalypse, 1, 8 : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, qui est, qui était et qui est à venir, le Tout-Puissant ».Pour les musulmans, Dieu est un être unique, sans égal, dont on ne peut  rien imaginer (ni le visage, ni la naissance, ni la mort…), qu’on ne peut pas représenter, qui est pure transcendance. Qui n’est rien, strictement parlant, c’est le ghayb des premiers mots du Coran (verset 3 de la sourate II) qui se traduit en français par « mystère incommunicable » (Louis Massignon).

Allah : la sémantique en hébreux ancien « Yahvé » (Dieu) évolua en Élohimformé sur la racineEld’où vient Ellah en hébreux, copié en déclinaison Allahen arabe (langue sœur) qui donna Aliahoud (littéralement les gens de Dieu) qui est repris par le Coran ; nom par lequel les arabes (et les kel-Tamacheq) désignèrent les Juifs. Allah(Yahvé) est considéré par les trois religions monothéistes comme une Divinité Unique; les kel-Tamacheq musulmans qui prononcent bien le nom de Dieu disent Yallah, une prononciation qui se rapproche mieux de la phonétique « Yahvé », la lettreV n’existant pas dans l’alphabet Tamacheq.

La religion est ce qui lie, ce qui définit un « nous » et un « eux » ; la religion suppose un groupe contrairement à la foi qui est individuelle ; la religion désigne « le lien » qui unit à Dieu, ce qui peut s’interpréter par « le lien entre les hommes qui affirment professer la même foi ». La religion est le soupir de la création opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, l’opium du peuple, en ce qu’elle est comme un narcotique, une compensation qui permet de supporter la détresse, mais qui laisse subsister le Mal. Dans le cerveau des hommes, la religion n’est que le reflet fantastique des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supraterrestres. Dans les premières religions qui sont plutôt des croyances comme chez les Hindous, les Grecs et les Pharaons, ce sont les puissances naturelles – la pluie, les nuages, le tonnerre – qui sont personnifiées et projetées sous la forme de divinités, des forces mystérieuses et incompréhensibles que les humains qui sont à leur merci assimilent ou réconcilient.

La foi est l’aspiration de l’âme inquiète, l’élan rigoureusement individuel qui porte de temps en temps l’Homme vers un au-delà infini, incompréhensible de prime abord et qui se présente parfois comme un miracle ; un hadith du Saint Coran l’exprime bien en disant, relativement à Dieu (ici Allah) : « la Terre et le Ciel ne peuvent me contenir, mais le cœur du Croyant le peut. ».

La raison relève de ce qui est « universalisable », de tout ce qui peut être étendu à tous les hommes (doués… de raison), de ce qui peut se transmettre entre eux.

Le spirituel est ce qui lie l’Homme à Dieu, c’est le lieu où se posent, pour chacun, les questions du bon, du beau et du vrai.

Le paradis est une image de quelque chose que l’homme connaît par expérience, par ses sens (exemples : un jardin, des rivières) ; un lieu qui désigne quelque chose qui est au-delà, que l’homme ne peut atteindre par la perception.

L’athéisme : c’est la libre pensée/croyance (agnostique) fondée sur le rejetdes conceptions de « perfection et d’absolu », les qualités dévolues à Dieu par le Décome dans la Torah, repris dans le Nouveau Testament et aussi (évidemment !) dans le Coran.

Les exégètes sont des historiens spécialistes des religions.

Canon(intangible) : la loi religieuse à observer obligatoirement.

Les Apocryphes sont des Ecrits Saints cachés (certains Evangiles et certains Hadiths).

La Révélation (messianisme) est la transmission de la parole de Dieu par les prophètes de toutes les religions ; ce concept n’a pas d’explication humaine.

La loi divine (unicité de Dieu) est portée par les trois courants religieux monothéistes (judaïsme, chrétienté et islam) qui se sont succédés au Moyen-Orient.

Le monothéisme est la croyance en un seul Dieu. Les trois monothéismes sont traités par le destin avec la même rigueur, chacun trouvant dans son origine de quoi être contesté par les 2 autres.Autrement dit, aucun des trois courants ne peut prétendre à une jouissance pleine et entière de lui-même, ou de son identité. C’est là un bon départ pour se rencontrer en « frères ».

Les Ecritures saintes (les Livres saints) : ce sont deslivres inspirés (prédication qui défie l’explication humaine) et transmis aux hommes par les prophètes et les apôtres :

  • La Torah ou La Bible (l’Ancien Testament) : c’est « la parole de Dieu » révélée pour les juifs(les 12 Tribus d’Israël)par les messagers (les Messies), Abraham et Moïse ;
  • L’Evangile ou La Bible (le Nouveau Testament) : c’est « le souffle de Dieu » qui est une inspiration pour les chrétiens dont le seul messager, Jésus Christ (le Fils de Dieu, une exception biologique) ;
  • Le Coran est « le message de Dieu», une révélation pour les musulmans dont le seul messager (Rasul’Allah) est Mohammad, PSL.

Les dogmes sont des positions figées qui interdisent des interprétations des écritures saintes.

La théocratie est l’art de gouverner par la volonté de Dieu.

Le judaïsme : la ‘Loi de l’Etre’ qui est un axe principal du judaïsme étudié à travers le Talmud, la Cabale, et une immense littérature développée et affinée pendant deux millénaires, avant l’avènement de Jésus Christ.De la mouvance hébraïque, on peut retenir l’extrême prégnance de la Torah (ou de la Loi),au sens large du terme, ainsi que la prégnance du manque, de la faille identitaire, de la différence avec soi-même que certains juifs tentent de résoudre par le fanatisme de s’assimiler au monde ambiant tout en gardant une trace vive de leur message fondateur. La pensée judaïque se présente en cinq éléments liés :

  • l’aséité : dieu tire son être de lui-même, non d’un autre 
  • la simplicité : dieu est un, non composé de parties 
  • l’immuabilité: dieu ne passe pas d’un état à un autre, il est parfait 
  • l’éternité : dieu est nécessaire, il ne peut pas ne pas être
  • l’immensité : dieu est en dehors de l’espace et du temps.

Le christianisme est dans le sillage biblique qu’il enrichit  par deux marquages essentiels : « l’événement d’être » où un homme, Jésus, se leva et comble les failles de la Loi (la Torah) en prenant sur lui les manquements des hommes pour les gracier, leur redonner une espérance et une issue qui soient autres que l’empoignade avec laLoi (l’amour de Dieu et du prochain comme figure de l’amour de Dieu). L’autre pilier du christianisme fut édifié par Paul de Tarse qui dit que « Jésus, c’est Dieu ». Le sacrifice de Jésus fonde la ‘Nouvelle Alliance’ sur l’adoration de son acte et de sa Croix, sur l’imitation de sa vie.

L’islam : la sémantique en hébreux ancien « chalom » (paix) fut reprise en arabe ancien dans le Coran par le mot « salam » (paix) qui évolua en « islam». Le mot ‘Islam‘ signifie ‘soumission, abandon confiant’. C’est l’attitude requise du croyant sincère, qui doit agir comme autrefois Abraham. Ce dernier, le jour où il fonda la Ka’ba eut cette prière : « Seigneur, fais de nous des soumis, et de notre descendance une communauté soumise à toi » (La Ka’ba est un très ancien sanctuaire de La Mecque qui recèle la Pierre Noire, vénérée bien avant l’Islam, et qui est probablement un météorite).L’islam est la troisième vague monothéiste fondée par le Coran. Ce qui spécifie cette troisième voie, ce ne sont pas tant les énoncés : plus que ceux des Evangiles, ils sont déjà dans l’Ancien Testament. Bien sûr, leur confirmation dans le Coran a tout son sens et son intérêt ainsi que les variantes qu’il en donne, mais la nouveauté dans le Coran est plutôt dans deux pôles :

 1) le Coran clame le Dieu biblique en arabe sur un mode envoutant qui, même pour des non musulmans, a une beauté incontestable quant au rythme, au souffle, à l’harmonie. Il y a une musicalité essentielle dans le Coran qui entraina, curieusement plus tard, une méfiance des intégristes musulmans envers la musique profane, comme s’ils n’apprécient pas cette rivalité. La musique islamique a des effets sur les mœurs, la prégnance de l’incantation, de l’appel invoquant, la cohésion de l’Oumma au son du verbe coranique ;

2) l’autre pôle est un coup de force signifiant assez génial qui renforce la cohésion de l’Oumma : dans le Coran, défilent les grands personnages de la Bible et, outre les histoires bibliques qu’ils racontent, ils viennent dire, l’un après l’autre, qu’ils sont soumisà Dieu ; cela semble banal pour qui lit le Coran dans d’autres langues, quoi de plus normal pour ces gens que d’être soumisà Dieu ? Mais, pour qui lit le Coran en arabe, soumis se dit mouslim; autrement dit, les personnages monothéistes pré coraniques viennent nous dire qu’ils sont déjà musulmans. Ainsi, le Coran implante l’islam aux sources mêmes de la Bible et construit une entité « soumise » à Dieu qui englobe tout ce qui la précède. 

Avant l’islam, il y avait de l’islam en tant que « soumission » qui serait celle de tout le monde puisqu’au fond, il faudrait être un peu « fou » pour ne pas se reconnaître « soumis » à Dieu (l’êtrequi enveloppe tout-ce-qui-est). Dans ce montage étonnant que le seul cri incantatoire puisse imposer, les deux autres monothéismes apparaissent comme des « brouillons », des ratages de l’islam qui les dénonce comme des infidèles, tout au long du Coran.

L’islam n’est pas un bloc monolithique parce qu’il ne possède ni « clergé », ni hiérarchie, sauf chez les chiites qui forment environ 15% des musulmans,

 L’Islam, c’est 14 siècles d’histoire, un milliard et demi d’êtres humains et une tradition culturelle et religieuse d’une grande richesse. 

Le Christianisme et la chrétienté comptent 20 siècles d’histoire et deux milliards et demi de croyants (soit presque le double des musulmans).

Le musulman est quelqu’un qui croit en Dieu au sens du Coran ; c’est pour cela qu’Abraham est considéré comme le premier musulman.

Le croyant est,  au sens musulman:

  • celui qui croit à un Dieu unique, sans égal, dont on ne peut rien imaginer (ni le visage, ni la naissance, ni la mort…), qu’on ne peut pas représenter, qui est pure transcendance. Qui n’est rien, strictement parlant, c’est le ghayb  des premiers mots du Coran (verset 3 de la sourate II), que Louis Massignon traduit en français par mystère incommunicable ;
  • celui qui se conduit en toutes circonstances avec pondération et humilité, celui qui fait le bien, celui qui recherche la paix et la concorde.

La Charia est la loi coranique. Les textes du Saint Livre Coran sont interprétés, stricto sensu, et appliqués, ad vitam aeternam, en droit civil et pénal par un seul individu, le qadi désigné par l’autorité qui détient le pouvoir temporel (les Emirs).

La Charia désigne, en théorie, un ensemble de prescriptions et de normes théologiques ayant donné lieu, dans la pratique, à des dispositions légales et juridiques. Ses deux sources principales sont le Coran et le Hadith (Traditions du prophète Mahomet). Or, dans ces sources, il n’existe rien sur le trafic de drogue ni sur les sanctions concernant ce type de trafic, ce dernier étant inconnu à l’époque du Prophète. C’est donc par extension, dit “qiyâs” (raisonnement analogique), que les jurisconsultes saoudiens appliquent la peine de mort aux trafiquants de drogue. La peine capitale fait partie de ce qu’ils appellent les “hudûd Allah”, c’est-à-dire les “limites fixées par Dieu” alors même qu’elles sont fixées par les théologiens qui font la charia. Car il s’agit, toujours en définitive, d’une interprétation de nature humaine de prescriptions perçues comme divines.

Tous ces théologiens sont bien évidemment étrangers à l’esprit des Lumières qui a donné lieu à la philosophie des droits de l’Homme, et c’est pourquoi la question de la compatibilité de certaines parties de la charia avec ces droits fondamentaux reste posée aujourd’hui encore de façon récurrente et aiguë.

La Charia en soi n’est rien d’autre qu’un ensemble de règles issues d’interprétations diverses de théologiens concurrents qui ont formé, au fil des siècles, les principales écoles juridiques que nous connaissons aujourd’hui. Il existe ainsi quatre écoles juridiques chez les musulmans sunnites et trois écoles juridiques chez les musulmans chiites. Par exemple, l’école juridique majoritaire au Maghreb est l’école sunnite “malékite” que l’on doit à un théologien de Médine appelé Malek ibn Anas (711-795). Ainsi, l’application de la loi islamique dépend de l’interprétation propre à l’école juridique en vigueur sur le territoire musulman considéré. Celle qui domine en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe est issue de l’école dite “hanbalite”, du nom de son fondateur l’imam Ahmed ibn Hanbal (780-855), mais avec des influences salafistes fortes, dues à un autre théologien médiéval, Ibn Taymiyya (1263-1328) et à un réformiste du XVIIIe siècle, Ibn Abd Al-Wahhab (1703-1792).

Les Hadiths sont les ouvrages écrits par les exégètes de l’Islam pour relater les faits et gestes du vivant du prophète que les musulmans sont tenus d’imiter et de répéter devant des témoins, d’abord à titre d’enseignement et, par la suite, cet enseignement fut codifié par divers interprétateurs (écoles) pour l’usage de tous les musulmans. Le Hadith est à considérer comme un recueil d’interprétations compilé par des commentateurs – les deux principaux étant Boukhari et Mouslim – qui rapportent indirectement les propos du Prophète Mohammad et non ceux d’Allah ; il y va ainsi du rite des ablutions avant les prières dont sont astreints, tant les bédouins des déserts chauds et secs que les esquimaux musulmans du Pôle Nord (réfrigérés dans leurs igloos en glace !).

Le jihad est l’effort de guerre ou de persuasion (par un argumentaire raisonné) pour propager l’Islam et le défendre contre ses agresseurs supposés chrétiens (les associateurs) et les juifs (les traitres).

La fatwa : consultation juridique en droit musulman à l’image des Edits de Nantes, des Bulles et Conclaves du Vatican I et II. La différence avec les décisions prises pour les chrétiens par une hiérarchie papale structurée, c’est que la fatwa islamique est prise individuellement (d’une façon téméraire !) par un marabout en lieu et place d’une assemblée d’oulémas(une institution qui est à penser !) comme celle par laquelle l’Ayatollah Khomeiny condamna le romancier (musulman ?) Salman Rushdie pour les Versets sataniques, et récemment par « un-n’ importe-qui-islamique » qui condamnales auteurs norvégiens (chrétiens !) des tabloïdes des Caricatures du Prophète Mohammad.

Le califat : le vocable « calife » vient de l’arabe Khalifa qui, par une commode ambiguïté, signifie tout à la fois « successeur » et « lieutenant ». A l’origine, le chef de la communauté musulmane portait le titre de « calife du Prophète de Dieu ». Certains plus ambitieux le raccourcirent en « Calife de Dieu ». Cette prétention à l’autorité spirituelle fut vivement contestée et, en fin de compte, abandonnée, même si au cours de l’histoire, bon nombre de souverains musulmans, se firent appeler « l’Ombre de Dieu sur Terre », titre exprimant une revendication un peu moindre, quoique du même ordre. Tant que dura cette institution, la plupart des califes se contentèrent du titre plus modeste de « amir al-muminin » généralement rendu en français par « Commandeur des Croyants » (cas du Roi du Maroc).

L’Oumma islamique : la communauté des musulmans, l’unité des arabes, la grande famille islamique. Dans le monde occidental, l’unité de base de l’organisation humaine est la nation analysée selon ses diverses composantes dont l’une est la religion. En revanche, les musulmans, loin de voir dans le monde qui est le leur une nation composée de différents groupes religieux, y voient une religion subdivisée en plusieurs nations. Les arabes ne pensent pas l’identité en termes de catégories, à la fois ethniques et territoriales.

Le prosélytisme religieux : est la manière insidieuse (du genre propagande) par laquelle ceux qui le pratiquent se donnent le droit (et le devoir) de convertir tout le monde à sa religion, par tous les moyens.Ainsi val’Islam, cette religion des Arabes qui nous a envahis et nous divise.

L’islamisme présente l’Islam non comme une foi individuelle de l’Homme à son Créateur, mais comme une religion communautariste et unanimiste de groupe qui sera nécessairement totalitaire, agressif, hostile à tout ce qui est le sel de l’existence, ennemi de la pensée, de la joie et de la curiosité.

Le sunnisme (sunna) originel est l’orthodoxie (conservatisme) en Islam dont les deux premières écoles furent détenues par les cheikhs Malik et Hanif. C’est comme le catholicisme orthodoxe par rapport au protestantisme qui est un chiisme dans la chrétienté.

Le Shi’isme : ce mot vient de  » Shiat’Ali  » : le parti d’Ali, qui regroupait les 12 hommes qui défendaient sa candidature à la succession du Prophète. Ali sera, comme on l’a dit, le 4e Khalife (ses prédécesseurs étant, dans l’ordre, Abu Bakr, ‘Umar et ‘Uthman), et sa famille sera massacrée à Karbala. Les partisans d’Ali investissent celui-ci d’une fonction spirituelle divine, qu’il transmet à ses descendants, les Imams (Il n’y a donc qu’un seul Imam pour les chi’ites, alors que pour les sunnites, est Imam toute personne qui dirige la prière !). Les chiites adhèrent personnellement à une autorité supérieure, un esprit ‘éclairé’ : le mujtahid. Les plus importants mujtahid portent les titres enviés d’Ayatollah et d’ Hodja-al-Islam…En fait, il existe plusieurs types de Shi’isme:

a) le Shi’isme « classique » duodécimain qui croit qu’il y a eu 12 Imams descendants successifs d’Ali. Le 12e aurait, par un beau jour de 873, disparu dans la cave de sa maison à Samarra. Les théologiens croient qu’il est toujours en vie, et qu’il va revenir (d’où son nom de al-raj’ah : celui-qui-reviendra), et qu’en attendant, il interfère avec les affaires de ce monde. Cette secte est tombée en déclin sous les Abbassides, jusqu’à ce que les Séfévides ne l’élèvent au rang de Religion d’Etat en Perse, et revendiquent une filiation avec les 12 Imams. Dans ce pays, l’absence d’Imam a créé des problèmes, car tout Imam autre que l’al-raj’ah est par définition un imposteur. C’est pourquoi les Shahs Séfévides, Kandjars, Pahlavi, puis Khomeiny et maintenant Khamenei, se considèrent comme dépositaires provisoires du pouvoir en attendant le retour de l’ al-raj’ah.

b) le Shi’isme Zaydite qui ne reconnait que les 5 premiers Imams. Il n’y a pas d’imam « caché » ;tous les autres ne sont que des usurpateurs. Les Zaydites sont surtout implantés au Yémen.

c) le Shi’isme Ismaïlienne qui ne reconnait que 7 Imams. Pour ses adeptes, c’est le 7e, Ismaël, qui a disparu après le massacre de Karbala. On l’attend, et il est le Mahdi (messie). Ils ont pour chef l’Aga Khan, et on en trouve un peu partout.

Le salafisme est le retour à la communauté des premiers musulmans et aux deux sources de l’Islam : le Coran et la Sunna, récits des actes et des paroles du prophète Mohammed compilés dans des recueils de hadiths. Le salafisme moderne est lié à un courant de l’Islam qui remonte à la création de l’école juridique conservatrice d’Ibn Hanbal au IXe siècle. Au XVIIIe siècle, un hanbalite, Ibn Abd El-Wahhab, fonde un courant littéraliste qui rejette l’exercice de la raison dans la lecture des textes sacrés, condamne le soufisme et le culte des saints. C’est le wahhabisme, doctrine officielle de la monarchie saoudienne. Les salafistes considèrent que le message divin a été altéré et qu’il faut le restituer dans sa pureté. Ils ne se voient pas comme un courant de l’islam parmi d’autres mais comme les restituteurs de la vérité. Toutefois, personne ne peut dire comment les choses se passaient au VIIe siècle en Arabie. On peut donc considérer – mais ils ne sont pas du tout d’accord avec cette idée ! – que les Salafistes réinventent l’identité religieuse et qu’à travers cette prétention à revenir aux sources, ils cherchent à contrôler la définition de l’islam. Le salafisme rejette l’exercice de la raison dans l’interprétation des textes sacrésHYPERLINK « http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20111212180259/maroc-tunisie-islamistes-islamismebernard-rougier-le-salafisme-rejette-l-exercice-de-la-raison-dans-l-interpretation-des-textes-sacres.html ».

Le wahhabisme est l’une des mouvances (déviance, révisionnisme ?) du sunnisme musulman ; c’est une école récente introduite au début du 19ième siècle par un marabout (cheikh) du nom de Abdoul Wahhab qui remania la charia qui deviendra un pouvoir spirituel pur et dur (appliqué à la lettre) dont s’était servi (et se sert encore) la monarchie saoudienne dite du « Royaume Wahhabite » qui exerce un pouvoir temporel sur les peuplades bédouines du Hedjaz. Grâce à ce révisionnisme islamique des temps modernes, le clergé wahhabite a inspiré (et financé) des mouvements islamistes, djihadistes et terroristes (les salafistes, et autres FPLP, FIS, GSPC, Talibans, Al-Qaïda).

Le kamikaze : c’est le culte du martyre (suicide), amplement développé dans le christianisme originel. Le martyre qui n’existe pas dans l’Islam original (Sunna) fut répandu par le chiisme qui vient de « chit-Ali » en arabe (littéralement, ceux qui suivent l’enseignement d’Ali, le Calife héritier présentatif du Prophète qui fut tué au cours de la bataille de Karbala qui opposa des Iraniens (de persans zoroastriens et mazdéens) aux troupes des arabes jihadistes ; les chiites commémorent chaque année le massacre de l’Imam Hussein, petit-fils du Prophète Mohammad, tombé aux mains des armées du Calife de Damas que les chiites tiennent pour usurpateurs en lui préfèrent son jumeau Ali. Les Saoudiens considèrent les chiites comme des hérétiques.

Les 3 religions monothéistes dans le monde, en quelques chiffres (dernières estimations datées de fin 2003).

Le Christianisme est la première religion (avec environ 33% de chrétiens) dans le monde (plus de 2,2 milliards de personnes) se divise en trois ramifications principales, avec 1,1 milliard de catholiques romains;450 millions de protestants et d’anglicans ;250 millions d’orthodoxes et d’orientaux et400 millions de «non classés». Chacune de ces branches, et plus particulièrement le protestantisme, peut être divisée également en divers courants : 1) 13 millions de Mormons majoritaires au Canada et aux USA (notamment en Utah) et 2) 1,3 million de Mennonites qui sont essentiellement aux USA (Belize et Yucatan) et Paraguay ;environ 200 000 Amish très proches des Mennonites, qui habitent, principalement, dans le Nord-est des USA.


L’Islam est la deuxième religion du monde (avec environ 20,28% d’adeptes; 1,3 milliard) est très présent en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et, accessoirement en Europe ; l’Indonésie étant le premier pays musulman au monde.Divers courants et tendances se partagent le « mahométanisme » avec deux dominantes : 1) le courant sunnite totalisant et dominant avec un milliard d’adeptes et 2) le courant chiite ne comptabilisant que 170 millions d’adeptes. Les courants  minoritaires en Islam sont composés de 2 millions de kharijites etde 13 millions de pratiquants appartenant à des courants dissidents. Le 1,3 milliard de musulmans se répartit géographiquement comme il suit :

Asie : 930 millions dont 240 millions au Proche Orient (Croissant fertile (Israël, Liban, Chypre, Koweït, Palestine) et au Moyen-Orient (Iran, Péninsule arabe et Turquie) et 690 millions, environ, en Asie méridionale et centrale :

Afrique : 320 millions dont 130 millions en Afrique du Nord et 190 millions  en Afrique sub-saharienne ;

– l’Amérique du Nord ne compte guère plus de 5 millions de musulmans et l’Amérique latine un million et demi.

l’Union Européenne compte 15 millions de musulmans sur 466 millions d’habitants; le continent européen compte, dans son ensemble, environ 32 millions de musulmans. Il y a 12 millions de musulmans de souche européenne dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’arc musulman de l’Europe » Albanie, Kosovo, Macédoine, Bosnie, Bulgarie).

 Avec 4 millions de personnes d’origine musulmane, la France est le pays européen qui compte le plus de musulmans ; l’Allemagne compte 2.5 millions de musulmans, surtout d’origine turque, le Royaume-Uni enregistre 1.6 millions de musulmans, surtout originaires du sous-continent indien ; l’Espagne abrite 1 million de musulmans et, en fin, les Pays-Bas hébergent 850.000 natifs musulmans (d’origine surtout marocaine), soit 6% de la population.

Il est difficile d’établir les statistiques des convertis à l’Islam en Europe dont on estime que 3500 personnes en France se convertiraient à l’islam chaque année ; d’où, la France compterait de 40.000 à 70.000 convertis ; cependant qu’en « sens inverse », entre 600 et 900 musulmans se convertiraient chaque année au christianisme (1/3 au catholicisme, 2/3 au protestantisme évangélique) :
Allemagne (de 15.000 à 100.000 convertis) ;Belgique (entre 6.000 et 25.000 convertis) et Espagne (entre 5000 à 20.000 convertis).


Le Judaïsme compte environ 15 millions d’adeptes (soit 0,23% de la population mondiale) dont11 millions d’ashkénazes et 4 millions de séfarades.
       Les Juifs sont répartis comme il suit : Amérique du Nord : 45% ; Israël : 37% ;Europe : 13,3% et Amérique du Sud : 3%.

Les religions polythéistes et autres se répartissent en :

910 millions de sans-religion dont 760 millions d’agnostiques et 150 millions d’athées ;

850 millions d’hindous, dont :

        *  570 millions de visnouites;

 *  230 millions de shivaïtes;

 *  25 millions d’adeptes de Shakti;

 *  22 millions de néo-hindous.

400 millions d’universalistes chinois (religion populaire et traditionnelle chinoise) ;

370 millions de bouddhistes, dont:

*  210 millions pour le Mahayana (bouddhisme du grand véhicule);

*  140 millions pour la voie Theravada (bouddhisme du petit véhicule);

      * 22 millions pour le Vajrayâna (bouddhisme tantrique);

250 millions d’animistes ; 25 millions de sikhs ; 12 millions de Spiritistes ;

7,5 millions de Bahaïs ; 6,5 millions de Confucianistes ; 4,5 millions de Jaïnistes ;

2,7 millions de Shintoïstes ; 2,7 millions de Taoïstes ; 2,5 millions Zoroastrismes.

1.

Tentatives de compréhension des faits religieux révélés

Dieu n’est pas mort !

« Impie n’est pas celui qui fait place nette des dieux du vulgaire,

 Mais celui qui prête aux dieux les idées du vulgaire. », Epicure.

 « Les hommes ne font pas le mal si bien et joyeusement que lorsqu’ils le
font par conviction religieuse
 », Blaise Pascal.

Toutes les religions se valent !

« Nous croyons en Allah et en ce qui nous été révélé,

Et en  ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac,

A Jacob et aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse,

A Jésus et aux autres Prophètes de la part de leur Seigneur », Le Coran 3, 85

Quelques définitions philosophiques de la religion :

Selon Feuerbach, la religion est « la perte pour l’homme de sa substance, il projette celle-ci dans un « être divin », extérieur à lui-même et « pur produit de sa conscience » ; il revête l’idole qu’il a fabriquée des vertus et des possibilités qui sont la substance de l’humanité elle-même… ».

Salomon Reinach dira que « la religion est un ensemble de scrupules qui fait obstacle au libre exercice de nos facultés… ».

Renan disait : « la religion est un fait. Elle doit être discutée comme un fait. ».

Le philosophe Karl Marx a traité la religion comme « l’opium du peuple ». Sa sentence entière est la suivante : « la détresse religieuse est à la fois l’expression d’une vraie détresse et une protestation contre cette détresse. La religion est le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, l’âme d’un monde sans âme. Elle est l’opium du peuple ». L’esprit de cette définition se vérifie encore aujourd’hui avec la résurgence des identités religieuses, particulièrement celle véhiculée par le fondamentalisme islamique.

Albert Einstein : « Comment je vois le monde » (Extrait de « RELIGION ET SCIENCE» écrit spécialement pour le New York Times Magazine et paru le 9 novembre 1930 (pp. 1-4).

« Tout ce qui est fait et imaginé par les hommes sert à la satisfaction des besoins qu’ils éprouvent, ainsi qu’à l’apaisement de leurs douleurs. Il faut toujours avoir ceci présent à l’esprit, si l’on veut comprendre les mouvements intellectuels et leur développement. Car les sentiments et aspirations sont les moteurs de tous les efforts et de toute la création de l’humanité, pour sublime que cette création se présente à nous. Quels sont donc les besoins et les sentiments qui ont conduit l’homme à l’idée religieuse et à la foi, dans leur sens le plus étendu ? Si nous réfléchissons à cette question, nous voyons bientôt que l’on trouve au berceau de la pensée et de la vie religieuses les sentiments les plus divers.

« Chez l’homme primitif, c’est, avant tout, la crainte qui provoque les idées religieuses, crainte de la faim, des bêtes féroces, de la maladie, de la mort. Comme, à cet échelon inférieur, les idées sur les relations causales sont d’ordinaire des plus réduites, l’esprit humain nous forge des êtres plus ou moins analogues à nous, dont la volonté et l’action régissent les événements redoutés. On pense à disposer favorablement ces êtres, en exécutant des actes et en faisant des offrandes qui, d’après la foi transmise d’âge en âge, doivent les apaiser ou nous les rendre favorables. C’est dans ce sens que j’appelle cette religion la religion terreur ; celle-ci n’est pas créée, mais du moins stabilisée essentiellement par la formation d’une caste sacerdotale spéciale qui se donne comme l’intermédiaire entre ces êtres redoutés et le peuple, et fonde là-dessus sa position dominante. Souvent le souverain ou le chef d’État qui s’appuie sur d’autres facteurs, ou encore une classe privilégiée, unit à sa souveraineté les fonctions sacerdotales pour donner plus de stabilité au régime existant ; ou bien il se crée une communauté d’intérêts entre la caste qui détient le pouvoir politique et la caste sacerdotale.

« Il y a une deuxième source d’organisation religieuse, ce sont les sentiments sociaux. Père et mère, chef des grandes communautés humaines, sont mortels et faillibles. L’aspiration ardente à l’amour, au soutien, à la direction provoque la formation de l’idée divine sociale et morale. C’est le Dieu-Providence, qui protège, fait agir, récompense et punit. C’est le Dieu qui, selon l’horizon de l’homme, aime et encourage la vie de la tribu, de l’humanité, la vie elle-même, qui est le consolateur dans le malheur, dans les cas d’aspirations non satisfaites, le protecteur des âmes des trépassés. Telle est l’idée de Dieu conçue sous l’aspect moral et social. Dans les Écritures saintes du peuple juif, on peut observer fort bien le développement de la religion-terreur en religion morale, qui se poursuit dans le Nouveau Testament. Les religions de tous les Peuples civilisés, en particulier aussi des peuples de l’Orient, sont principalement des religions morales. Le passage de la religion-terreur à la religion morale constitue un progrès important dans la vie des peuples. On doit se garder du préjugé qui consiste à croire que les religions des races primitives sont uniquement des religions-terreurs, et celles des peuples civilisés uniquement des religions morales. Toutes sont surtout un mélange des deux, avec, cependant, une prédominance de la religion morale dans les échelons élevés de la vie sociale. Tous ces types de religion ont un point commun, c’est le caractère anthropomorphe de l’idée de Dieu : il ne se trouve, pour s’élever essentiellement au-dessus de cet échelon, que des individualités particulièrement riches et des communautés particulièrement nobles.

« Mais, chez tous, il y a encore un troisième degré de la vie religieuse, quoique fort rare dans sa pure expression : je rappellerai la religiosité cosmique. Elle est fort difficile à saisir nettement par celui qui n’en sent rien, car aucune idée d’un Dieu analogue à l’homme n’y correspond.   L’individu ressent la vanité des aspirations et des objectifs humains et, par contre, le caractère sublime et l’ordre admirable qui se manifestent dans la nature, ainsi que dans le monde de la pensée. L’existence individuelle lui donne l’impression d’une prison et il veut vivre en possédant la plénitude de tout ce qui est, dans toute son unité et son sens profond. Dès les premiers échelons du développement de la religion, par exemple dans maints psaumes de David ainsi que chez quelques prophètes, on trouve déjà des approches vers la religiosité cosmique : mais les éléments de cette religiosité sont plus forts dans le bouddhisme, comme nous l’ont appris en particulier les écrits admirables de Schopenhauer.

« Les génies religieux de tous les temps ont été marqués de cette religiosité cosmique, qui ne connaît ni dogmes ni dieu qui seraient conçus à l’image de l’homme. Il ne peut donc y avoir aucune église dont l’enseignement fondamental serait basé sur la religiosité cosmique. Il arrive, par suite, que c’est précisément parmi les hérétiques de tous les temps que nous trouvons des hommes qui ont été imbus de cette religiosité supérieure et ont été considérés par leurs contemporains le plus souvent comme des athées, mais souvent aussi comme des saints. Considérés à ce point de vue, se trouvent placés, les uns à côté des autres, des hommes comme Démocrite, François d’Assise et Spinoza.

« Comment la religiosité cosmique peut-elle se communiquer d’homme à homme, puisqu’elle ne conduit à aucune idée formelle de Dieu ni à aucune théorie ? Il me semble que c’est précisément la fonction capitale de l’art et de la science d’éveiller et de maintenir vivant ce sentiment parmi ceux qui sont susceptibles de le recueillir.  Nous parvenons ainsi à une conception de la relation entre la science et la religion, fort différente de la conception habituelle. On est enclin, d’après des considérations historiques, à tenir la science et la religion pour des antagonistes irréconciliables ; cette idée repose sur des raisons fort compréhensibles. L’homme qui est pénétré des lois causales régissant tous les événements ne peut pas du tout admettre l’idée d’un être intervenant dans la marche des événements du monde, à condition qu’il prenne au sérieux l’hypothèse de la causalité. La religion-terreur, pas plus que la religion sociale ou morale, n’a chez lui aucune place. Un Dieu qui récompense et qui punit est pour lui inconcevable, parce que l’homme agit d’après des lois intérieures et extérieures inéluctables et par conséquent ne saurait être responsable à l’égard de Dieu, pas plus qu’un objet inanimé n’est responsable de ses mouvements. On a déjà reproché à la science de miner la morale ; sans aucun doute on a eu tort. La conduite éthique de l’homme doit se baser effectivement sur la compassion, l’éducation et les liens sociaux, sans avoir besoin d’aucun principe religieux. Les hommes seraient à plaindre, s’ils devaient être tenus par la crainte du châtiment et l’espoir d’une récompense après la mort. On conçoit, par conséquent, que les églises aient de tout temps combattu la science et poursuivi ses adeptes.

« Mais, d’autre part, je prétends que la religiosité cosmique est le ressort le plus puissant et le plus noble de la recherche scientifique. Seul, celui qui peut mesurer les efforts et surtout le dévouement gigantesques sans lesquels les créations scientifiques ouvrant de nouvelles voies ne pourraient venir au jour, est en état de se rendre compte de la force du sentiment qui seul peut susciter un tel travail dépourvu de tout lien avec la vie pratique immédiate. Quelle joie profonde à la sagesse de l’édifice du monde et quel désir ardent de saisir, ne serait-ce que quelques faibles rayons de la splendeur révélée dans l’ordre admirable de l’univers, devaient posséder Kepler et Newton, pour qu’ils aient pu, dans un travail solitaire de longues années, débrouiller le mécanisme céleste !  Celui qui ne connaît la recherche scientifique que par ses effets pratiques arrive aisément à avoir une conception absolument inadéquate de l’état d’esprit de ces hommes qui, entourés de contemporains sceptiques, ont montré la voie à ceux qui, imbus de leurs idées, se sont ensuite répandus dans la suite des siècles, à travers tous les pays du monde. Il n’y a que celui qui a consacré sa vie à des buts analogues qui peut se représenter d’une façon vivante ce qui a animé ces hommes, ce qui leur a donné la force de rester fidèles à leur objectif en dépit d’insuccès sans nombre. C’est la religiosité cosmique qui prodigue de pareilles forces. Ce n’est pas sans raison qu’un auteur contemporain a dit qu’à notre époque vouée en général au matérialisme, les savants sérieux sont les seuls hommes qui soient profondément religieux. »….  

 
L’ESPRIT RELIGIEUX DE LA SCIENCE  (Mein Weltbild, Amsterdam : QueridoVerlag, 1934) :

« Vous trouverez difficilement un esprit fouillant profondément la science, qui ne possède pas une religiosité caractéristique. Mais cette religiosité se distingue de celle de l’homme simple pour ce dernier, Dieu est un être dont il espère la sollicitude, dont il redoute le châtiment, un être avec lequel il entretient, dans une certaine mesure, des relations impersonnelles, si respectueuses qu’elles soient : c’est un sentiment sublimé de même nature que les rapports de fils à père.  Au contraire, le savant est pénétré du sentiment de la causalité de tout ce qui arrive. Pour lui, l’avenir ne comporte pas moins de détermination et d’obligation que le passé, la morale n’a rien de divin, c’est une question purement humaine. Sa religiosité réside dans l’admiration extasiée de l’harmonie des lois de la nature ; il s’y révèle une raison si supérieure que tout le sens mis par les humains dans leurs pensées n’est, vis-à-vis d’elle, qu’un reflet absolument nul. Ce sentiment est le leitmotiv de la vie et des efforts du savant, dans la mesure où il peut s’élever au-dessus de l’esclavage de ses désirs égoïstes. Indubitablement, ce sentiment est proche parent de celui qu’ont éprouvé les esprits créateurs religieux de tous les temps. 

Dieu existe ou n’existe pas ?

Selon les scientifiques, mathématiciens et physiciens, la question de la Création renvoie au problème de ce qui serait le Créateur ? Qui a créé la Création ? 

Einstein, le savant allemand, qui théorisa la loi de la relativité et inventa la bombe nucléaire, bien que se disant non-athée, affirme que  le message véhiculé par la Torah est erroné et à ce titre, il ne croit pas au Dieu « personnifié » de la Torah. Selon ce scientifique juif, « la plupart des histoires racontées dans la Torah ne sont que des récits mythiques et que l’idée d’un Dieu personnifié n’est que naïve, voire puérile puisqu’il s’agissait d’un concept anthropomorphique, une chimère forgée par l’homme pour tenter d’influencer son destin et lui offrir une consolation dans les moments difficiles. Comme les hommes ne pouvaient pas dominer la nature, ils ont inventé cette idée que la nature est gérée par un Dieu bienveillant et paternaliste qui écoute les hommes et les guide. Cette idée d’un Dieu bienveillant, assez réconfortante, créa l’illusion chez les hommes que s’ils prient beaucoup ce Dieu, celui-ci contrôlera la nature et satisfera  leurs désirs, comme par magie. Et quand les choses tournent mal – c’est le cas, le plus souvent – comme les hommes ne comprennent pas qu’un Dieu aussi bienveillant ait pu le permettre, les hommes disent que ce qui leur arrive obéit à quelque dessein mystérieux de Dieu et les voilà rassurés. » 

Einstein trouve que l’idée de la Torah qui dit que « Dieu, bon et tout-puissant, peut tout faire et s’intéresser à chacun des hommes » est absurde et pose la question :« si effectivement Dieu est bon et tout-puissant, pour quelle raison permet-il au Mal d’exister ? Pour quelle raison a-t-il laissé se produire l’Holocauste, par exemple ? » Et, d’ajouter :« en y regardant de près, les deux conceptsDieu bon et tout puissant –sont contradictoires » et, en termes mathématiques, le savant pose : « si Dieu est bon, Il ne peut pas être tout-puissant  puisqu’Ilne parvient pas à éliminer le Mal ; s’Il est tout-puissant, Il ne peut pas être bon, puisqu’Il permet au Mal d’exister ; un concept excluant l’autre ».

Einstein estime que le concept de « Dieu bon » pose de nombreux problèmes en disant que les Livres Saints ne donnent pas l’image d’un « Dieu bienveillant », mais plutôt celle d’un « Dieu jaloux », un Dieu qui exige une fidélité aveugle, un Dieu qui inspire la crainte, un Dieu qui punit et sacrifie, ce Dieu qui a demandé à Abraham de tuer son fils, juste pour avoir la preuve que le patriarche Lui sera fidèle ; alors, pourquoi, puisque le « Dieu est bon » ce test si cruel ? Le savant juif conclut, mathématiquement parlant : « Dieu ne peut être bon » et sur le chapitre « Dieu tout-puissant », le scientifique qui doute dit « est-ce bien certain ? Si Dieu en est ainsi, pourquoi punit-il Ses créatures puisque tout est Sa créature ; ne punit-Il pas pour des choses dont Il est, au bout du compte, l’unique responsable ? En jugeant Ses créatures, n’est-ce pas au fond Lui-même qu’Il juge ? Selon moi (Einstein), pour être franc, seule l’inexistence de Dieu pourrait Le disculper dans la mesure où Sa toute-puissance n’est guère possible, il s’agit d’un concept rempli, lui aussi, d’insolubles contradictions. » et le savant de conclure : « il y a un paradoxe qui montre l’impossibilité de la toute-puissance de Dieu qui peut se formuler par : si Dieu est tout-puissant, i peut créer une pierre qui soit si lourde que Lui-même ne peut la soulever ; c’est justement là que surgit a contradiction : si Dieu ne peut soulever la pierre, Il n’est pas tout-puissant ; s’Il réussit à la soulever, Il n’est pas non plus tout-puissant puiqu’Il n’a pas pu créer une pierre qu’Il ne réussisse pas à soulever ; conclusion : Dieu n’est pas tout-puissant, c’est une invention de l’homme en quête de réconfort et aussi une explication pour ce qu’il ne comprend pas. » à la question posée au professeur Einstein, à savoir : « pensez-vous qu’il soit possible de prouver l’existence de Dieu ? », le savant a répondu : « Non, je ne le pense pas ; il est impossible de prouver l’existence de Dieu, tout comme, il est impossible de prouver sa non-existence ; les hommes ont seulement la capacité de sentir le mystère, d’éprouver une sensation d’éblouissement face au merveilleux système qui régit l’univers. »

Selon les scientifiques, mathématiciens et physiciens, dont Leibniz, « la question de la Création renvoie au questionnement de ce qui serait le Créateur ? Qui a créé la Création ? » 

En postulant que si le Big Bang a eu lieu, cela implique que l’Univers a été créé ; or, un tel concept entraine de profondes conséquences comme l’hypothèse de la cause naturelle de la Création de l’Univers, d’où « Dieu est une création de la Nature », ce qui rendrait l’idée du Surnaturel, des Miracles et de la Magie absurde. D’où, « si Dieu existe, il fait partie de l’Univers » ; la Création de l’Univers n’a donc pas  été un acte artificiel mais un acte naturel obéissant aux lois spécifiques et à des constantes universelles déterminées ; cependant que la question revient toujours au même point « qui a conçu les lois de l’Univers ? Qui a déterminé les constantes universelles ? Qui a insufflé la vie à l’Univers ? Voilà les principales questions  soulevées par la logique à travers de laquelle, on pourrait prouver l’existence de Dieu.

Cependant, les érudits mathématiciens et physiciens postulent que la logique n’établit aucune preuve de l’existence de Dieu mais donne des indices puisqu’il faut comprendre que Dieu, en existant, ne laisse voir qu’une parcelle de Son existence et cache la preuve finale derrière un voile d’élégantes subtilités dans la mesure où les théorèmes de l’incomplétude, en démontrant qu’un système logique ne pourra jamais prouver toutes les affirmations qu’il avance, même si ces affirmations indémontrables sont vraies, constituent un message d’une profonde signification mystique.

Dans le champ de la logique, « l’argument causal » est l’indice le plus intéressant qui a été présenté par Platon et Aristote, développé par Saint Thomas d’Aquin et affiné par Leibniz ; on sait par la physique et l’expérience quotidienne que tous les événements ont une cause, et que leurs conséquences deviennent des causes d’autres événements, dans un interminable effet de domino ; en remontant de cause en cause, on arrive au moment de la création de l’Univers, ce que les savants astrophysiciens désignent sous le nom de Big Bang.

A la question qui découle de ce qui précède, à savoir « puisque le temps n’existerait pas avant le Big Bang, ne pouvait-il pas avoir de causes qui précèdent le Big Bang ? », les érudits mathématiciens et physiciens répondent « puisque le Big Bang a existé, quelque chose l’aurait fait exister » et la question revient toujours au même point « quelle est la première cause ? Qu’est-ce qui a causé la première cause ? » Est-ce Dieu ? C’est une possibilité, répondent les savants de la cuvée d’Einstein qui postulent que « l’Univers est une partie de Dieu » et que s’ils arrivent à concevoir la « théorie du tout », ils pourraient établir une description de Dieu. Au stade actuel des recherches scientifiques, la « théorie du tout » se heurte aux théorèmes de l’incomplétude qui, joints au principe de l’incertitude, montrent que l’on ne pourra jamais boucler le cercle et qu’un voile de mystère demeurera autour de l’Univers.

Lorsque l’astrophysicien Brandon Carter proposa, en 1973, le Principe Anthropique, une partie de la communauté scientifique entra dans un vif débat concernant la position de l’Humanité dans l’Univers et le sens ultime de son existence ; le débat porte sur la réflexion : « puisque l’Univers est réglé pour créer les Hommes, ceux-ci ont-ils un rôle à jouer dans cet Univers ? Qui a conçu ce rôle et quel est ce rôle ?». C’est à partir de Copernic que les scientifiques ont commencé  que l’existence des êtres humains était insignifiante dans le Cosmos, une idée qui, par la suite, domina la pensée scientifique.

Dans les années 1930, Arthur Eddington et Paul Dirac ont relevé de surprenantes coïncidences qui apparaissaient dans les contextes les plus divers de la Cosmologie et de la Physique Quantique, des  coïncidences qui qui s’accumulèrent au fil du temps et l’on découvrit que les constances de la nature dépendaient des valeurs extrêmement précises pour que l’Univers soit ce qu’il est et l’on s’aperçut que l’Expansion de l’Univers, jusqu’à dans ses mécanismes les plus infimes, ne pouvait être que rigoureusement contrôlée pour produire le mystérieux équilibre qui permet notre existence.

Les découvertes scientifiques se multipliant au fil du temps, on comprit que les structures essentielles à la vie, comme l’apparition des étoiles qui ressemblent au Soleil ou le processus de production du Carbone, dépendaient d’un prodigieux et improbable concours de hasards successifs.

La toute première constatation des récentes découvertes scientifiques est que l’Univers fut conçu avec une précision propre à générer la Vie, conclusion scientifique qui pose un problème philosophique majeur, à savoir la question de l’intentionnalité de la Création de l’Univers ; les scientifiques posent que la présence d’autres Univers que le nôtre n’est jamais détectée, autrement dit l’hypothèse de la présence d’autres univers affirmée par les religionsne reposerait que sur la Foi religieuse. En tout état de cause, l’idée d’un Univers cyclique pulsant au rythme du Big Bang et de Big Crunch successifs se trouve inscrite dans diverses Cosmologies mystiques, particulièrement dans l’Hindouisme.

Au stade actuel des avancées scientifiques,  on peut envisager que le Cosmos soit organisé pour créer la vie sans que celle-ci soit un fin en elle-même mais seulement un moyen pour permettre le développement de l’Intelligence et de la Conscience, lesquelles, à leur tour, deviendraient des instruments pour atteindre l’ultime ‘fin de jeu’ de l’Univers, c’est-à-dire la Création de Dieu ; dans ce cas, l’Univers serait un immense programme cyclique élaboré par l’intelligence d’un univers antérieur afin d’assurer son retour dans l’univers suivant, et, ainsi de suite…Bien que ça soit théorique, cette possibilité d’un univers en pulsations cadre bien avec certaines découvertes scientifiques faites par l’Homme ; il s’agit d’une simple possibilité qui, bien que métaphysique, repose sur une hypothèse admise par la science, en ce qui concerne le Big Bang qui serait provoqué par quelque « Puissance ».

Les trois grandes religions monothéistes, qui sont le judaïsme, le christianisme et l’islam, s’abreuvent aux mêmes sources et se réclament d’Abraham qui vécut, il y a environ 4.000 ans.

Abraham est le premier d’une lignée de prophètes, des chefs spirituels qui se sont présentés aux hommes de leurs époques respectives comme des porte-parole de Dieu.

 Les religions monothéistes sont ainsi celles qui sont révélées, c’est–à-dire d’origine surnaturelle et donc d’inspiration divine, puisque Dieu serait apparu aux prophètes pour leur communiquer ses volontés.

Le judaïsme est fondé sur la Bible hébraïque et la tradition orale consignée, durant 2.000 ans avant Jésus Christ, dans le Livre Saint qui s’appelle le Talmud (qui veut dire littéralement en hébreu : « apprendre » ou « lire »). Le  judaïsme estime que les révélations prophétiques (messages de Dieu) prennent fin avec celle faite à Moïse, intervenue 300 ans avant Jésus Christ, Le judaïsme ne serait pas une religion du Livre et le Message serait plus important que les mots puisque l’enseignement talmudique reconnaît plusieurs manières d’interpréter la Bible : littérale, mystique, allégorique et philosophique.

Le christianisme ne voit pas de coupure entre l’Ancien et le Nouveau Testament qui sont, selon lui, inséparables : le Dieu de la Bible hébraïque ne saurait être distinct du Dieu du bon Jésus ! A l’exception des « intégristes » et des « fondamentalistes », les chrétiens contemporains soutiennent que la Bible ne doit pas être prise au pied de la lettre ; en effet, on sera bien en mal d’expliquer que Noé a engendré ses trois fils à l’âge de … 500 ans, et que Aaron soit mort à deux endroits différents !

Parmi les textes sacrés des religions monothéistes, le Coran, terme qui signifie « récitation » en arabe – ses initiateurs arabes du Moyen-âge ont copié les juifs qui disent la même chose de leur Talmud qui veut dire littéralement en hébreu : « apprendre » ou « lire » – occupe lui une place à part ; en effet, il existe une différence importante entre la Bible et le Coran qui, lui, a été « dicté », mot à mot, au Prophète Mohammad par Jibril (le nom de l’Ange Gabriel est aussi copié de la Bible des chrétiens) ; ainsi, à la différence d’un chrétien qui cite l’Evangile de Marc, un musulman qui cite un verset du Coran ne dira pas que c’estle Prophète Mohammad qui parle, mais que c’est Allah (Dieu) qui s’exprime directement à travers la « bouche» du Prophète Mohammad. Bien que le Coran dise cela, il y est écrit que certains versets peuvent être interprétés de diverses manières et mieux : « personne ne saura interpréter exactement les paroles contenues dans le Coran hormis Allah et ceux qui sont profondément enracinés dans la connaissance» (Le Coran, sourate 3, verset 8). Pour les musulmans, le Coran est sensé clore définitivement le cycle des révélations divines.

Commentaires sur le forum de Malilink du 16 Septembre 2014

 Ndack KANE<ndack@hotmail.com>

Juste une petite remarque, Stéphane, selon ma lecture du texte de Sabu: il ne critique pas l’islam. Il critique une définition de l’islam. Il dit au début de son texte que les leaders parlent de l’islam comme « d’une religion de paix ». Il apporte ensuite une forte nuance à cette définition.

Personnellement, je ne connais pas de « religion de paix ». Dès lors que la religion peut être instrumentalisée quelque part pour détruire, elle ne peut être simplement qualifiée « de paix » et puis voilà. Je ne crois pas en la pureté de ce qui est en rapport de près ou de loin aux Hommes. Car ceux-ci sont imparfaits. Or la religion ce n’est pas Dieu. C’est un chemin qui devrait mener les Hommes vers Dieu. Et ce chemin sera jalonné de ce que nous y mettrons. Si nous y mettons de la violence, ce chemin sera violent.

Donc, Sabu ne critique pas l’islam, il critique la non-critique de l’islam par les leaders lorsqu’ils définissent cette religion comme étant une religion de paix. Une religion est de paix quand sa pratique de tous les jours et partout sème naturellement la paix. S’il arrive dans un endroit que sa pratique (que tu peux qualifier de mauvaise ou d’obsolète) sème la guerre, cette religion peut-elle donc n’avoir que cette définition simple et unique ? Je pense que non.

Peut-être que la nuance de Sabu te semble extrême, mais c’est ce qu’elle est à mes yeux: juste une nuance.

Stephane Kader Bomboté: stephkaderb@gmail.com

Maitre Sabu,

Sans vouloir polémiquer, je crois que vous êtes excessif dans votre caractérisation de l’Islam. L’Islam, comme tout système de pensée ou idéologie se décline d’une infinité de manières, des plus pacifistes aux plus belliqueuses. Sans nier la part de violence qui pourrait exister dans le monde musulman, je trouve qu’il est injuste de réduire cette religion à la violence qu’elle aurait générée comme vous le faites.

 Pour les croyants, la religion est un système d’explication du monde doublé d’une pratique permettant à l’individu de s’élever spirituellement et de se rapprocher de son créateur. Pour les non-croyants, les textes religieux sont dans le meilleur des cas une belle fable, dans le pire de la mystification. Dans tous les cas, croyants comme non-croyants se servent de la religion pour atteindre leurs objectifs.

 Vous ne semblez pas prendre en compte le fait qu’une bonne partie de cette violence est causée par des motifs purement politiques, voire commerciaux, et non spirituels. On retrouve les mêmes excès dans bien d’autres religions.

Prenez le Christianisme, que l’on croie en Jésus ou non, il n’a jamais dit à ses disciples :

  • après ma mort, si des non-chrétiens viennent occuper mon lieu de naissance, je vous demande de lever des armées pour les en chasser (croisades),
  • si des chrétiens dévient, ne serait-ce que d’un iota, de la foi chrétienne, il est normal de les emprisonner et de les torturer jusqu’à ce qu’ils abjurent leur hérésie (inquisition),
  • si vous découvrez un nouveau continent, il est tout à fait normal d’y amener les habitants d’un autre continent et de les réduire en esclavage (justification de la Traite Negrièrepar l’Église).

Tout ceci (et bien d’autres choses) a pourtant été fait par des chrétiens et au nom de Jésus. Ne soyez donc pas surpris si un certain nombre d’actes discutables sont faits au nom de Mahomet même s’il ne les a jamais cautionnés ni dans la lettre, ni dans l’esprit.

Vous parlez des décapitations de Mahomet, avez-vous lu l’Ancien Testament ? On y trouve bien plus de violence que dans le Coran. Tout le monde connait l’épisode des Trompettes de Jéricho, peu de personnes savent qu’après avoir conquis la ville, les Israelites ont tué tous ses habitants, y compris femmes et enfants. Il en va de même pour les épisodes relatant la conquête du Pays de Canaan dans le Livre de Josué : ville après ville, les Israelites se livrent à un nettoyage ethnique systématique. Même si l’historicité de tout ceci est discutable, connaissez-vous pareil génocide dans le Coran ?

Oui, Il y a nettement plus de violence dans l’Ancien Testament que dans le Coran et la figure la plus violente se trouve être Dieu lui-même, lorsqu’il noie toute l’humanité (Déluge) ou détruit des villes entières comme Sodome et Gomorrhe.

La figure de Mahomet est une figure complexe. Il fut à la fois :

  • un chef religieux qui proposa un nouveau système spirituel à ses contemporains, majoritairement polythéistes,
  • un chef de guerre qui lutta dans le cadre d’un conflit local (guerre civile l’opposant aux autorités de la Mecque),
  • et enfin, un chef politique qui organisa sa communauté selon des règles qui pouvaient être justifiées à l’époque mais qui sont obsolètes aujourd’hui. De même que les règles qui gouvernent notre monde d’aujourd’hui seront obsolètes dans quelques siècles. C’est comme ça, ainsi va le monde !


      Votre jugement est anachronique. Vous êtes en train de juger des pratiques du 7ème siècle de la Péninsule Arabique avec les yeux d’aujourd’hui et sans les replacer dans leur contexte. Le bien et le mal ne sont pas des paramètres absolus, mais relatifs à un lieu et une époque.

  Si on adopte votre grille de lecture, 90% des figures et pratiques historiques passeront à la trappe : George Washington devient un sale esclavagiste, les vaillants Samurais deviennent des pédophiles, Napoléon devient un psychopathe… etc.

      Par ailleurs, les chiffres ne confirment pas votre stigmatisation de l’Islam. En effet, quand on laisse de côté le délire médiatique actuel pour interroger sereinement l’histoire, on est loin de trouver une prééminence du monde musulman dans la tuerie systématique :

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_genocides_by_death_toll

Plus près de nous, c’est à dire sur notre continent, les actes les plus horribles n’ont pas été signés par des musulmans : ni l’apartheid, ni le génocide Rwandais, ni les 5 millions de morts des guerres du Congo n’ont été inspirés par le Coran…

    En définitive, je n’ai rien contre le fait que l’on critique l’Islam, ou tout autre religion ou système de pensée, seulement qu’on fasse cette critique sérieusement, en replaçant certains actes dans leur contexte, et surtout en prenant tout en compte, le bien comme le mal et non une partie seulement comme vous le faites.

D’Abraham à Mohammad

« Là où le Patriarche Abraham contracte une alliance exclusive avec Yahvé qui lui ordonne d’amener sa tribu vers Canaan, la terre « promise ». 

C’’est en Basse-Mésopotamie (entre le Tigre et l’Euphrate), dans l’actuel Irak, avec Abraham (Nabi Ibrahim des Musulmans) qu’a commencé l’histoire des juifs – Banou-Israël, ou Al-Yahoudi, pour les arabes – qui s’appelaient Hébreux, des sémites (descendants blancs de Sam, le fils respectueux de Noé).Les peuples sémites qui sont liés par la langue sont les Hébreux, les Araméens, les Akkadiens et les arabes, des nomades ou semi-nomades, éleveurs de moutons et de chameaux. D’après la Bible, Abraham a eu deux fils, Ismaël et Isaac.

Le premier fils d’Abraham – Ismaël (Ismaghil, en arabe) serait le fils d’une (Jahara) des esclaves (servantes (Taklit, en Tamasheq) du Prophète –  est donc considéré comme l’ancêtre des tribus arabes de l’Arabie du Nord.

Le deuxième – Isaac (Ishaq, en arabe) –  le fils « légitime » du Patriarche, engendrerait Jacob (appelé Israël, par Dieu, ce qui signifie « celui-qui-lutte-avec-Dieu ») – Yaghkoub, en arabe.

     Selon la Bible (Genèse), le Patriarche Abrahamcontracte une alliance exclusive avec Dieu qui lui ordonne d’amener sa tribu vers Canaan, la terre « promise » (béit-almakhdis, en arabe)  qui correspond aux environs de la ville de Jérusalem, dans l’actuelle Palestine. Dieu aurait dit à Abraham que celui-ci ne ferait que passer par Canaan cependant que lui, Dieu, promettrait à Abraham de livrer la Palestine à sa descendance. En effet, la région de Canaan était occupée par des tribus d’Hébreux descendants de Cham, le fils maudit de Noé qui enfanta les peuples qui donneront des noirs.

    Après son passage au pays de Canaan, Abraham qui fouit la famine du désert de Palestine irait en Egypte (Mesra, en arabe) des Pharaons (Férghwna, en arabe), accompagné d’une bonne partie de sa tribu mobilisée par Joseph (Youssouf, en arabe), le fils de Jacob. Cette descendance de Joseph aurait séjourné plus de 400 ans en Egypte.

   Les émigrés juifs d’Egypte se seraient beaucoup multipliés en quatre siècles tels que les Pharaons les rendirent aux conditions d’esclaves pour leurs travaux « pharaoniques » jusqu’à l’avènement de Moïse, le futur prophète des juifs qui les fera sortir d’Egypte. C’est lors du chemin de retour vers la terre « promise » (Exodus), avec une escale de 40 ans autour du mont Sinaï (dans le désert du dit nom) que les 12 tribus  d’Israël se seraient « fédérées » pour constituer un peuple « consacré » et « choisi » par Dieu.

   La conquête de  la terre « promise » (Palestine) serait entreprise par Josué, le successeur de Moïse, entrainant l’évènement historique et religieux juif majeur – les Hébreux retrouvent leurs ancêtres qui n’ont pas émigré en Egypte – qui date d’environ 1.500 ans avant la naissance de Jésus Christ.

  Sous le règne de David qui succéda à Saül (le premier roi des Israélites), le royaume s’étend en s’emparant de nouveaux territoires, dont la ville de Jérusalem qui devient la capitale du royaume israélite, 1.000 ans environ avant l’avènement de Jésus.

   A la suite de plusieurs intrigues, Salomon (le fils de David) qui est sacré Roi entreprend la construction du Temple.

  Le début de la diaspora des juifs du Royaume d’Israël qui deviendra la Samarie après que le Royaume de Juda soit tombé, 600 ans environ avant l’avènement de Jésus, commence quand les Israélites tombèrent sous la tutelle de Babylone devant laquelle s’incline Jérusalem et le Temple de Salomon, symbole de l’unité et de la foi israélite est détruit.

   Moins de 50 ans après la chute de Juda, l’Empire babylonien tombe aux mains des Perses, les ancêtres des Iraniens dont le Roi Cyrus, décrit comme un Messie par Esaïe, affranchit les juifs (comme ils s’appelleront depuis), sans Etat, se réfugieront dans leur foi inébranlable envers Yahvé, leur Dieu,

   Certains des juifs de Babylone qui sont désormais des commerçants prospères essaimèrent et reconstruisirent, vers 520 av. J.-C, le Temple de Salomon

   Pour autant, le peuple juif ne fut pas au bout de ses peines puisque vers 332 av. J.-C,  Alexandre le Grand conquiert la Judée (l’ancien Royaume de Juda), entre la Samarie et la Galilée, marquant ainsi la période hellénistique (le pouvoir des Grecs).

   Suite à la période hellénistique, marquée par le soulèvement des Maccabées, la Palestine tombe, 60 ans  av. J.-C., sous l’assaut des légions romaines qui détruisirent le Temple de Salomon dont il ne subsiste aujourd’hui que le Mur des Lamentations.

Jésus-Christ, le Sauveur est né !

C’’est sous le règne des Romains en Palestine (le roi Hérode) que naquit Jésus-Christ, dans les cinq premières années de notre ère dont le compte à rebours (le calendrier) a démarré en prenant l’An 1 de sa naissance comme point de départ.

     Jésus-Christ (un enfant juif) est né dans un contexte difficile pour le peuple juif qui priait pour la venue d’un roi, un Messie (Christos, en grec).

     A l’âge d’environ 30 ans, Jésus, qui fait un jeûne de 40 jours et 40 nuits dans le Désert du Néguev-Galilée, est reconnu comme le nouveau Messie par Jean-Baptiste, le précédent Prophète des Israélites.

    Dans ses premiers prêches, Jésus annonce l’imminence du Royaume de Dieu, en disant que son Père (Dieu) l’a envoyé sur terre pour racheter les péchés de l’Humanité, en consentant le sacrifice suprême de son Fils qui, pendant trois ans, porte son Message aux quatre coins de la Palestine.

    Le charisme et les pouvoirs de guérisseur de Jésus, accessible à tous les gens du peuple juif et aux étrangers romains et autres, accablés de maladies et de misère par une extrême pauvreté, lui valent la mobilisation de plusieurs disciples sensibles à son « projet » qui est la contestation de la loi hébraïque qu’il prend à rebrousse-poil en : 1) désavouant publiquement la stricte observance du sabbat, 2)prohibant le mariage autorisé par Moïse, et 3)prêchant des valeurs morales et religieuses nouvelles aux autres nations qui ne sont pas issues des 12 Tribus d’Israël.En un mot, Jésus est un révolutionnaire et un subversif à l’égard de la religion juive qui enseigne à ses disciples la vertu de bien observer les directives du Pouvoir Politique qui est assuré par les Romains ; à ce titre, Jésus-Christ serait l’auteur de la fameuse formule : « rendre à César ce qui appartient à César » qui est dite dans le contexte d’incivisme de l’époque, le peuple est encouragé par les Rabbins à ne pas payer le tribu aux occupants romains.

   C’est quand Jésus-Christ s’est autoproclamé Messie, en passant par des voix de fait (chasser les commerçants du Temple à Jérusalem le jour de la Pâque juive), qu’il s’est réellement mis la hiérarchie de la foi hébraïque au dos, celle-ci ayant à la fin compris que cet homme a de réelles velléités de fonder une nouvelle dynastie religieuse sur laquelle il devra régner, le dénoncent auprès du pouvoir politique romain.Jésus fut arrêté et amené devant le Grand Prêtre rabbin juif Caïphe qui, à la question « es-tu le Christ ? », Jésus répond « je le suis ». Le sort est jeté, Jésus fut crucifié, par l’exécuteur des condamnés à mort, Ponce Pilate, sur l’ordre de l’Empereur romain Titus, un Vendredi, sur le Golgotha, à l’âge approximatif de 33 ans. Le Dimanche suivant, Jésus « ressuscité » apparaît à quelques femmes. Les disciples hommes ayant fui le pays ne crurent à ce témoignage des femmes que lorsqu’ils ont pu voir le Christ de leurs propres yeux et après que le Messie a pris les doigts de Thomas (son premier disciple) et les a insérées dans ses plaies, faisant de ce geste hautement symbolique que la Communauté Chrétienne sera dorénavant le Peuple de Dieu.

    Le Christianisme inaugure ainsi l’universalisme des religions parce le mot « catholique » est dérivé du mot grec « catholicos » qui veut dire « universel » : à l’opposé des religions « nationales » (des croyances),

Jésus-Christ proclame l’égalité et l’accessibilité de tous les humains devant un Dieu Unique, les concepts de « péché originel » qui marquent tous les hommes devant un Etre Suprême, le Dieu « rédempteur » et le sentiment de « culpabilité » étant les plus répandus chez les hommes, de tous les temps.

Engels, le grand philosophe allemand, n’a-t-il pas dit que « le christianisme donne la forme au désir général de se racheter de la misère du monde. ».

Allah a envoyé Mohammad, son Messager, « avec la direction et la religion de la vérité, pour la faire prévaloir sur toutes les autres religions ». 

          Le Coran affiche sa croyance en  « ce qui a été révélé à Abraham, à Moïse, à Jésus et aux autres Prophètes ». Ces ressemblances « coraniques» avec le Judaïsme et le Christianisme sont attribuées au fait que Mohammad qui fut un grand voyageur, conducteur de caravanes dans le Proche-Orient, s’est très longtemps familiarisé, avant sa prophétie, avec les dogmes hébraïque et catholique qui sont largement répandus en Arabie. Mieux, Khadîdja (40 ans), la veuve commerçante mecquoise qui est la première épouse de Mohammad (25 ans) d’avant l’islam, serait une  chrétienne de la secte éboniste (qui ne reconnaissent pas en Jésus-Christ le Fils de Dieu) de la Mecque dont son parent Waraqa qui célébra ce mariage est un chrétien de la secte éboniste de la Mecque qui dirige la seule église chrétienne mecquoise de l’époque.Au début de l’Islam, les arabes de l’Arabie célébraient la fête juive de l’Expiation, Jérusalem étant la Qibla. A l’image de toutes les théories religieuses naissantes, la religion de Mohammad s’est élaborée dans un contexte d’adversité.

    Le Prophète des  Musulmans, qui naitrait à La Mecque vers 570 de notre ère et mourra à Médine en 632, serait le descendant d’Ismaël (l’ancêtre des Arabes), le grand-frère de Isaac (l’ancêtre des Juifs), voir cette question dans le chapitre précédant consacré au Patriarche Abraham qui serait le père des deux célèbres hommes par lesquels sont arrivés les deux monothéismes antagonistes.

          Le Coran est le condensé des « Révélations » faites à Mohammad qui signifie le « Loué » en Arabe, des révélations débutées en 610 (soit à l’âge adulte de 40 ans de cet « illuminé » bien « inspiré » qui a 99 appellations « qualifiantes » dans le texte de la vulgate coranique) et se terminant en 632,  avec la mort du Rasul’Allah (l’Envoyé de Dieu). Le Coran ressemble à un traité de théologie qui ne raconte pas l’histoire d’un peuple, encore moins celle d’une figure de Messager dans la Bible; le Coran est un Livre plus « abstrait » et « raisonné », au contraire de la Bible, parce que, pour Mohammad, son auteur, il ne convient pas à l’homme d’être un  poète « rêveur ».

          La magie est absente dans le Coran, le Livre Saint des Musulmans (terme arabe signifiant « ceux qui remettent leur âme » à un Etre Suprême (Allah).

Le Coran n’oppose pas la raison à la révélation en affichant sa complète méconnaissance des « miracles » qui meublent la Bible ; cependant, Allah n’en fait pas moins intervenir Sa Suprématie dans les affaires des hommes, sur la terre. Tout en les « réinterprétant », le Coran reprend à son compte les grands mythes de la Bible : la résurrection, les six étapes de la création du monde, Aljana (le Jardin d’Eden où coulent des rivières d’eau, de vin et de miel !), les sept années de vaches maigres et de vaches grasses, Jahanama (l’Enfer), Alakhara(le Jour du Jugement Dernier), Angelus (les Anges) ; on retrouve aussi dans le Coran les personnages de la Bible, tels que Adam et Eve, Abel et Caïn, Noé et son arche, Moïse et son bâton magique, Salomon. Le Coran reprend à son compte les grands principes (les 10 Commandements) de l’équité déjà bien ressassés par le judaïsme et le christianisme : se soumettre à son Dieu, aimer son prochain, ne pas mentir, pratique la charité, prendre soin de la veuve et de l’orphelin.

           Comme les deux monothéismes qui l’ont précédé, l’Islam, qui veut dire en Arabe « s’en remettre à Dieu », « prétend » détenir l’unique « Vérité » en disant que c’est Allah qui a envoyé Mohammad, son Messager, « avec la direction et la religion de la vérité, pour la faire prévaloir sur toutes les autres religions », notamment la juive et la chrétienne qui l’ont précédé et dont il s’inspire largement ; d’après le Coran, la venue de Mohammad a été prophétisée dans la Bible : « Ceci, le Coran et les révélations au Prophète Mohammad) se trouvait déjà dans les Livres (c’est-à-dire dans la Torah et l’Evangile) des Anciens » (sourate 26 : 196). L’Islam juge que les rédacteurs de la Bible auraient déformé les paroles de Moïse et de Jésus dans les deux textes (la Torah et la Bible) ; pour étayer ces assertions, les musulmans, qui reconnaissent, bizarrement, la prophétie de Jésus, lui dénient de pouvoir être le « fils de Dieu » puisque le Créateur n’a pas d’épouse, donc ne saurait avoir un fils … biologique, tout en reconnaissant qu’il est le fils de la Vierge Marie dans le ventre de laquelle Allah a insufflé ‘embryon ; selon le Coran, le fils de La Vierge Mariama (Marie) a été conçu sans l’intermédiaire d’un homme puisqu’Allah a choisi et purifié Mariama et l’a « élue d’entre toutes les femmes » (Sourate 3, Verset 43).Selon Mohammad, les juifs et les chrétiens ont falsifié la Bible ; en d’autres termes, il voulait dire que la Bible était correcte au moment où elle a été écrite mais que, plus tard, les juifs et les chrétiens l’ont modifiée pour l’adapter à leurs buts. Voici ce que le Coran dit des juifs à ce sujet : « (Les fils d’Israël) ont altéré le sens des paroles révélées ; ils oublient une partie de ce qui leur a été rappelé » (sourate 5 :13) et des chrétiens : « Parmi ceux qui disent « Nous sommes Chrétiens … », certains ont oublié ce qui leur a été rappelé » (sourate 5 :14) ; Mohammad affirmait ainsi que si les Ecritures n’avaient pas été altérées ans l’Ancien (la Torah) et le Nouveau Testament (Evangiles), elles auraient contenu les prophéties annonçant sa venue en tant AHMAD, le futur prophète. Les découvertes archéologiques du siècle dernier réfutent les allégations de Mohammad en ce que des copies authentiques des Ecritures Bibliques furent trouvées et rien n’y a été trouvé qui montre que les déclarations de Mohammad soient justifiées et mieux, le prophète des musulmans n’a pas expliqué comment, quand et par qui les Ecritures ont été falsifiées ? Il n’a pas fourni non plus la preuve des changements dans les textes juifs et chrétiens en présentant un texte original des Ecritures incriminées.

    De guerre en guerre gagnée contre les tribus arabes et les juifs de Médine réfractaires à l’islam, Mohammad, en grand stratège militaire de l’époque, reconquiert La Mecque en 630, juste deux ans avant sa mort.

    A la fin du 7ième siècle, une querelle de succession au Califat Suprême éclate entre deux tendances, les perses fraichement islamisés par « l’épée », battus par les Sunnites (les « musulmans orthodoxes » des Ecoles de La Mecque et de Médine), créèrent le Schisme (mot dérivé de chet-Ali, ceux de tendance de Ali), à l’image de ce qui s’était passé entre les catholiques «orthodoxes» (assujettis à l’Eglise de Rome) et les protestants anglicans amenés par le Roi Edouard de la Couronne d’Angleterre qui s’émancipa de l’autorité du Pape par suite du refus de ce dernier de lui accorder le divorce d’avec la Reine, sa cousine germaine, qui n’a pas pu lui assurer une progéniture de succession.

    L’unité arabe (et islamique) se réalisera au début du 8ième siècle qui verra l’Islam s’étendre aux empires byzantin et perse et s’étendra, exceptionnellement, en Europe Occidentale (Espagne et Italie), d’une façon foudroyante, par des conquêtes de « colonisation » du même genre que celles entreprises précédemment par Alexandre Le Grand et Gengis Kahn.

   C’est entre les 9ième et 12ième siècles que l’Islam connaitra son apogée alors que l’Europe s’est enfoncée dans la barbarie ; en effet, c’est pendant qu’on fermait les Académies d’Athènes et d’Alexandrie que les Arabes musulmans qui ont su préserver les manuscrits de l’Antiquité grecque construisent des bibliothèques et des centres d’enseignements – la ville sainte de Tombouctou, au Mali actuel a participé à cette expansion des valeurs culturelles universelles – en développant la médecine, l’astronomie et les mathématiques ; ils inventèrent l’algèbre et découvrir, bien avant le savant européen et chrétien Harvey, la circulation sanguine.

L’angoisse juive, l’’inquiétude chrétienne et l’intolérance arabo-musulmane.

L’angoisse juive est liée à l’ethnie Banou Israël qui fut d’abord persécutée dans l’Antiquité par les Babyloniens, au Moyen-âge par les Romains ; au 2Oième siècle, les Allemands du 3ième Reich entreprirent l’Holocauste (la Choa) qui est venu exacerber ce sentiment d’angoisse collective chez les juifs.

L’inquiétude chrétienneest liée à un homme, Jésus-Christ, dont la naissance trouble (le premier humain déclaré sans père biologique !) est le départ de toute la mystification chrétienne.

L’intolérance musulmane sera largement traitée dans les développements qui suivent alors qu’on sait que la « tolérance » n’est pas traduisible en arabe, la langue du Message qu’Allah a envoyé à Mohammad par l’Ange Jibril.

Les circonstances temporelles de la révélation coranique.  

La science des « asbab al-nuzul » est un outil de première importance pour reconstituer une chronologie qui permette une meilleure compréhension du texte coranique. Il ne s’agit pas de proposer une autre version du Coran : tel qu’il est, le Livre Saint doit rester intouchable, mais cela n’empêche pas d’y regarder de plus près, de raisonner face à son corpus, comme Dieu lui-même y appelle dans une sourate du Coran : « ceux qui ne raisonnent pas, Allah jette sur eux la souillure».La religion (dînen arabe) n’est pas à prendre dans le sens du relegare  latin (être lié par un contrat) ; le mot dîn arabe est l’équivalent du legare latin qui veut dire la loi qui régit les rapports humains, ici-bas. Le dîn (religion en arabe) est d’abord un contrat social.

En se déclarant le dernier des prophètes, Mohammad qui, bien reconnaissant pleinement les prophètes qui l’ont précédé, affirma ne point apporter une religion nouvelle ; dès lors, l’Islam devait s’inscrit hors de l’aire religieuse ; le Messager d’Allah, comme l’un des mortels,n’est donc pas dans la métaphysique, mais dans l’Histoire.

La guerre, un important chapitre dans l’idéologie coranique !

Les extraits suivants tirés de « Le Coran, la Bible et l’Orient ancien » de  Mondher SFAR, (1998), pages 42 et  43, illustrent suffisamment ce thème.

« Le Coran véhicule la culpabilité attachée à la richesse. Toute richesse est coupable tant qu’elle n’est pas tombée entre les mains du roi céleste, le plus digne et le plus puissant des convoiteurs et des prédateurs:

« Nous ouvrons ici, avec la guerre, un important chapitre dans l’idéologie coranique et plus généralement orientale. Car, la royauté est inconcevable sans la guerre. Le roi s’impose comme le Guerrier par excellence.

En sa qualité royale, Dieu se doit de prouver sa puissance, celle de vaincre. Un roi a pour vocation de livrer bataille et de triompher de l’ennemi. Telle est la coutume qu’Allah lui-même explique dans le Coran par la bouche de la Reine de Saba : « La Reine dit : Quand les rois entrent dans une cité, ils la saccagent et font des nobles qui l’habitent, des misérables. Ainsi font [les rois]. » (27,34) Cette réflexion de la Reine de Saba a été faite à sa cour pour l’informer de la missive que le roi Salomon lui adressa pour lui intimer l’ordre de se soumettre. Salomon lui dit en substance dans sa lettre : « Au nom d’Allah, le Bienfaiteur, le Miséricordieux. Ne soyez pas superbes envers moi et venez à moi soumis (muslimîn). » (27,30-31).

 S’étant finalement rendue auprès de Salomon, la Reine fut éblouie par son palais. Elle se soumit alors à Allah : « Seigneur, je me suis fait tort à moi-même. Avec Salomon, je me soumets à Allah, Seigneur des Mondes. » (27,44).

Cet épisode illustre parfaitement l’institution guerrière telle qu’elle est pratiquée d’une façon générale dans le Moyen-Orient ancien. La reine de Saba constate publiquement et solennellement la nature belliqueuse de la royauté. En outre, on voit bien l’articulation établie entre royauté et divinité et leur part dans l’entreprise guerrière. Salomon agit en tant que porte-parole du vrai roi qu’est son dieu Allah. De son côté, la Reine de Saba fera sa soumission, à travers la personne du roi Salomon, à Allah en tant que le véritable roi et le véritable revendicateur de la conquête de la cité royale de Saba. C’est l’aspect merveilleux et imposant du palais qui convainc la Reine de se soumettre à Salomon et à son dieu. Enfin, la reine avoue son péché avant de se soumettre à celui-ci. Tous ces éléments montrent de façon saisissante une continuité parfaite entre politique et religion, royauté et théologie, guerre et foi, soumission et conversion, hostilité et péché, etc. La religion est une véritable entreprise politique de conquête, utilisant la guerre comme moyen privilégié pour arriver à ses fins.

Le Coran nous offre, au verset 246 de la Sourate 2, une illustration encore plus remarquable de ce lien entre royauté, guerre et divinité. Cet épisode raconte les circonstances de l’accession de David à la royauté. Tout a commencé quand une cité juive a décidé d’entreprendre une guerre. Pour ce faire, le Conseil de cette cité s’adressa à un « nabi à eux », c’est-à-dire à un prophète, en ces termes : « Envoie-nous un roi pour combattre dans le Chemin de Dieu. » On ne peut mieux illustrer la fonction guerrière de la royauté et son lien intime avec la divinité et la prophétie. Pour assumer sa fonction royale vis-à-vis des Hommes, Allah, dieu de La Mecque, leur intime l’ordre de soumission, dans des termes similaires à ceux prononcés par Salomon à l’adresse de la reine de Saba : « Il n’y a de Dieu que Moi. Alors, adorez-Moi ! » (21,25) Tel est, nous explique le Coran dans le même verset, le contenu du message dont ont été chargés tous les messagers envoyés avant Muhammad. C’est même là la raison d’être des créatures : « Nous n’avons créé les Djinn et les Hommes que pour qu’ils m’adorent. » (51,56) Car le monde a été créé pour « tester qui de vous réalise de meilleures œuvres [pies] » (11,7).

Cet impératif catégorique de la soumission réduit le fait religieux à la guerre. Désormais, rien ne les distingue plus. Dieu apparaît alors sous les traits d’un roi-guerrier dont le seul souci est la conquête des cités-États (qurä). Sa personnalité apparaît, selon la terminologie coranique, identique à celle de tout roi céleste mésopotamien : Allah se présente comme le chef « des armées célestes et terrestres » (48,4 & 7). Il est « fort » (58,21) ; « puissant » (cazîz) ; « détenteur de vengeance » (3,4) ; « a la vengeance vive » (5,38) ; « prompt à machiner » (10,21) ; inflige des « épreuves (balâ) » (2,49) ; « le meilleur de ceux qui machinent » (3,54 ; 8,30). Il « ourdit des stratagèmes » (86,16). Il déchaîne contre ses ennemis « un vent mugissant » (41,16). Il impose à son propre peuple et par ses ennemis, en guise d’épreuves, « les pires tourments » (14,6) ; Il envoie « un vent contenant un tourment cruel qui détruit toute chose sur l’ordre du Seigneur » (46,24-25).

En tant que Souverain-guerrier, Allah manifeste sa nature universelle en décrétant et consignant par écrit la destruction de la totalité des cités terrestres : « Il n’est de cité que nous ne ferions pas périr ou tourmenter d’un fort tourment avant le Jour de la Résurrection. Cela était tracé dans l’Écriture. » (17,58) Non seulement Allah-guerrier projette de sang froid de transformer la terre entière en champs de bataille et de ruine, mais Il procède, pour cette destruction universelle, avec méthode et selon une planification parfaitement réglée une bonne fois pour toutes, sans possibilité de la modifier : « Nous n’avons fait périr de cité sans qu’elle possédât une Écriture [= un terme] connue [d’avance]. Aucune communauté n’avance son terme ni ne le recule. » (15,4-5) Ici, le Coran se conforme à l’idéologie qui a dominé toute l’histoire de la Mésopotamie et jusqu’aux Achéménides, selon laquelle toute cité a un terme désigné et exécuté par Dieu ; ça ne suffit pas pour devenir réalité. Il doit parcourir un processus de légitimation, ou plus précisément, doit subir l’épreuve de la justice. Car le Roi se doit de manifester sa nature trinitaire, ses trois qualités.

Pour que le décret de destruction de la cité puisse se réaliser, il va diriger de cette mission délicate, c’est le messager du Roi divin, Son héraut. « Nous n’infligeons de tourment [contre une cité] sans lui avoir envoyé un messager. » (17,15) Telle est la principale procédure de guerre observée dans l’histoire antique du Moyen-Orient. Et Allah de détailler cette règle à la suite de ce dernier texte : « Et si Nous voulons faire périr une cité, Nous ordonnons à ses riches [de commettre le péché]. Alors, ils s’y livrent à leur turpitude. Alors, le décret se trouve justifié contre elle (haqqacalayhâ ‘al-qawl). Alors Nous la détruisons totalement. » (17,16).

Le Messager du Roi-guerrier: apôtre ou prétexte ?

… « Dans un bref échange, une troisième cité, intriguée apparemment par la démarche insolite et vaine des messagers de Dieu auprès de la cité à détruire, posa cette étonnante question aux envoyés de Dieu : « Pourquoi prêchez-vous à un peuple qu’Allah va nécessairement les faire périr ou les torturer violemment ? ». Réponse des messagers : « [C’est là] un prétexte (macdhira) [litt. : excuse] pour votre Dieu. Et peut-être allaient-ils craindre [Dieu]. » (7,164). Réponse remarquablement explicite sur la manœuvre conçue par Dieu à travers l’envoi de son messager. Il s’agit bien pour le Dieu-Juge de trouver une excuse au décret émis par le Dieu-Seigneur.

Remarquons le faux-fuyant utilisé dans l’argumentation : après avoir reconnu que le prêche des messagers ne sert à rien, l’on enchaîne par l’espoir que la cité à conquérir puisse craindre Dieu, et se rende sans conditions.

Retenons en tout cas la présence dans la littérature prophétique d’un discours en trompe-l’œil, qui appartient au genre de la langue de bois, et qui fait partie de la mise en scène de la guerre, avec ses clichés et ses stéréotypes. Ici, l’envoi du messager fait croire à une partie ouverte, alors que les dés sont déjà jetés depuis fort longtemps.

Ainsi, le Coran est-il émaillé par des formules telles que : « Nous avons envoyé des prophètes à des ennemis, peut-être (lacallahum) seraient-ils sauvés… ».

 Mais le son auditoire, ou pour le convertir : « Tu ne diriges point qui tu aimes, mais Allah dirige qui Il veut. » (28,56) Car, « Nous avons placé sur leur coeur des enveloppes afin qu’ils ne comprennent pas, et Nous avons mis une fissure dans leurs oreilles. Si même tu les appelles vers la Direction, ils ne l’emprunteront donc jamais. » (18,57) « Allah fait entendre qui Il veut. Et tu n’as pas à faire entendre ceux qui sont dans les tombeaux. » (35,22). « Allah dirige qui Il veut » (2,272).

Le messager n’a pas à « contraindre les Hommes pour qu’ils deviennent des croyants, car toute âme ne croit qu’avec l’ordre d’Allah. » (10,99-100) Et le Prophète Muhammad n’a pas été envoyé en « protecteur » (42,48) ou en « gardien » (6,104) des Hommes, ni pour « diriger les aveugles en les écartant de leur égarement » (27,81). Il ne possède pour eux « ni mal ni rectitude » (72,21).      Le Prophète a beau vouloir changer le monde, mais il doit se rendre vite à la règle de jeu originelle : « Je ne voudrais que vous réformer autant que je puis. Mais je n’y réussis qu’avec Allah. » (11,88) Quand bien même le Prophète voudrait forcer la main d’Allah pour sauver les gens, il ne le pourra pas : « Celui qu’Allah veut le tenter, tu ne possèdes rien pour lui, à l’encontre d’Allah. » (5,41) Et de toutes les manières, « tu n’as rien à faire dans cette histoire : ou Il leur pardonne ou Il les torture ». (3,128) « Dis-leur seulement : je ne possède pour vous ni du mal ni du bien. » (72,21).

 Et il serait inutile de la part de Muhammad « d’insister pour les bien diriger, car Allah ne dirige pas celui qu’Il a égaré. » (16,37) C’est pour cela que Muhammad ne devrait pas « se consumer de chagrin » (18,6), ni « se répandre en lamentations » (35,8) pour eux. Le prophète agit sur un milieu où tout est déjà fixé par Allah : « Il fut révélé à Noé : Parmi ton peuple, ne croiront que ceux qui croient déjà. Ne désespère donc pas de ce qu’ils feront. » (11,36) Et Noé de reconnaître son impuissance devant le pouvoir de son Seigneur d’égarer les Hommes : « Mon conseil ne vous sera pas utile, si Allah, qui est votre Seigneur, veut vous égarer. » (11,34).

 De sorte que l’intervention prophétique ne change pas l’état de l’impiété déjà fixée par Allah dans l’Homme : « Les Impies, que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses point : ils ne croient pas. Allah a scellé leur cœur et leur ouïe. » (2,6-7).

Dès lors, le prophète ne sera pas comptable de l’impiété des Infidèles : « tu n’en seras point blâmé ! » (51,54), et « tu ne seras pas comptable de ceux destinés à la Fournaise » (2,119) ; car « Nous ne t’avons pas envoyé comme protecteur (wakîl) sur eux » (17,54). Et il serait inutile de la part de Muhammad « d’insister pour les bien diriger, car Allah ne dirige pas celui qu’Il a égaré. » (16,37) C’est pour cela que Muhammad ne devrait pas « se consumer de chagrin » (18,6), ni « se répandre en lamentations » (35,8) pour eux. Le prophète agit sur un milieu où tout est déjà fixé par Allah : « Il fut révélé à Noé : Parmi ton peuple, ne croiront que ceux qui croient déjà. Ne désespère donc pas de ce qu’ils feront. » (11,36). Et Noé de reconnaître son impuissance devant le pouvoir de son Seigneur d’égarer les Hommes : « Mon conseil ne vous sera pas utile, si Allah, qui est votre Seigneur, veut vous égarer. » (11,34) De sorte que l’intervention prophétique ne change pas l’état de l’impiété déjà fixée par Allah dans l’Homme : « Les Impies, que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses point : ils ne croient pas. Allah a scellé leur cœur et leur ouïe. » (2,6-7).

Parfois aussi, le prophète fait appel à son Dieu pour châtier un ennemi personnel, comme c’est le cas de Moïse sollicitant son Dieu pour l’intérieur de l’idéologie de la guerre, les messagers effectuent une mission, et sans aucune conséquence sur le cours de l’histoire. Ils ne possèdent aucune initiative.

L’exemple le plus frappant est sans doute celui d’Abraham, pourtant l’intime (khel à son Dieu pour infliger à celui-ci un châtiment rigoureux : « Seigneur ! Supplia Noé, ne laisse pas sur la terre nul vivant parmi les Infidèles… Pour les Injustes, seulement, accrois la perdition ! » (71,26 & 28).

Pour sévir contre Pharaon : « Moïse a dit : Ô Seigneur ! Tu as donné à Pharaon et à sa Cour parures et biens dans la Vie Immédiate. Ô Seigneur ! Qu’ils s’égarent de Ton chemin ! Ô Seigneur ! Fais disparaître leurs richesses, et endurcis leurs cœurs et qu’ils ne croient que quand ils verront le Tourment cruel ! » (10,88) Cette étrange initiative de Moïse contre Pharaon devrait être prise au pied de la lettre : le prophète est l’initiateur de la convoitise de la richesse acquise par l’ennemi. C’est lui qui demande à Dieu d’empêcher cet ennemi de devenir un croyant fidèle afin qu’il puisse s’emparer de ses richesses en toute justice. Lors de l’Exode, Moïse emporta effectivement avec lui l’or et les richesses de Pharaon, après que le cœur de celui-ci fut endurci par Dieu, à la demande expresse de Son prophète. » Fin de la citation.

Autres ambiguïtés du mode de la révélation coranique.

Dans le surligné suivant,  je copie« Le Coran est-il authentique ? » de Mondher SFAR; Paris : Les Éditions Sfar, 1er tirage : 2000, 2e tirage : 2006, 3e tirage : 2010, 150 pp. », pages 32 à 34 :

« …. Nous abordons ici un autre type de défaillance susceptible d’affecter le texte révélé, toujours selon la doctrine divine du Coran. Tout d’abord la défaillance technique dans la transmission de la révélation par Muhammad. Allah lui explique la bonne façon de communiquer : « Ne remue point ta langue, en prononçant [le texte révélé], pour en hâter l’expression ! A Nous de le rassembler et de le réciter ! Quand Nous le récitons, suis-en la récitation, ensuite, à Nous son exposition ! »

Autre obstacle venant cette fois du Prophète : l’oubli. La Tradition nous rapporte une célèbre relation de sa femme Aïsha : « Le Prophète, ayant entendu quelqu’un réciter le Coran à la Mosquée, dit : Dieu fera miséricorde à cet homme, car il m’a rappelé tel et tel verset qui m’ont échappé dans telle et telle sourate. » [1] Autre version : « Il m’a rappelé un verset que j’ai oublié. ». Le Coran confirme cette possibilité d’oubli de la part du Prophète : « Nous ne supprimons un signe (âya) ou Nous ne le faisons oublier… » (2,106) Cet oubli est interprété ici comme venant d’Allah et décidé par lui.

Autre caractéristique de la révélation qui en fait un phénomène improvisé, et par voie de conséquence, peu compatible avec un projet textuel préétabli, c’est son lien causal avec les événements et l’histoire quotidienne de la nouvelle communauté appelée à se constituer autour de son Prophète. C’est ce que la Tradition désigne par [36] « asbâb al-nuzûl », ou « ce qui a causé les paroles révélées ».

Plus surprenant encore, cette Tradition a été jusqu’à faire de certains des compagnons du Prophète de véritables « inspirateurs » des textes révélés. C’est ce que nous trouvons chez un auteur comme Suyûtî qui y a consacré le chapitre 10 de son livre Itqân, intitulé : « De ce qui a été révélé dans le Coran conformément aux expressions prononcées par certains Compagnons. » Suyûtî rapporte que le compagnon qui s’est le mieux illustré dans ce domaine, c’est le futur Calife Umar. Son fils aurait dit : « Le Coran n’a rien repris littéralement de ce que les gens disent, sauf de Umar. Le Coran est descendu selon certaines de ses paroles. » [2]. Mujâhid aurait même été jusqu’à affirmer que parfois « Umar avait une vision et alors le Coran descendait selon celle-ci. ». Plusieurs compilateurs de Hadiths ont mentionné un dire de Anas qui rapporte que : « Umar a dit : J’ai été à l’unisson de mon Seigneur en trois occasions : 1) J’ai dit : Ô Apôtre d’Allah, si l’on faisait du lieu de séjour d’Abraham un lieu de prière ? Alors, le verset est descendu : « Faites du lieu de séjour d’Abraham un lieu de prière » (2,125) ; 2) et j’ai dit : Ô Apôtre d’Allah, des gens bien et des gens moins bien fréquentent tes femmes. Si tu leur ordonnais de se voiler ? Alors, le verset du Voile est descendu ; 3) les femmes du Prophète se sont liguées contre lui à cause d’une histoire de jalousie. Je leur ai alors dit : « Si d’aventure le Prophète vous répudie, son Seigneur lui donnera d’autres femmes meilleures que vous. » Alors, un verset (66,5) est descendu dans ces mêmes termes. ».

Un autre récit, toujours selon Anas, rapporte que quand le verset : « Et Nous avons créé l’Homme à partir d’une masse d’argile… » (23,12), Umar a dit : « Béni soit Allah le meilleur des créateurs ! ».Alors le verset 23,14 est descendu dans les mêmes termes. D’autres paroles de Umar auraient été reprises telles quelles dans le Coran, comme : « Celui qui est ennemi d’Allah, de ses Anges, de ses Apôtres, de Gabriel, de Michel, [celui-là est ennemi d’Allah] car Allah est ennemi des Infidèles. ».

D’autres compagnons ont eu aussi le privilège de voir leurs paroles reproduites telles quelles dans le Coran. Ainsi, Sacd Ibn Mucâdh, quand il s’exclama : « [Seigneur !] Gloire à Toi ! Ceci est une grande infamie ! » à propos des accusations qui ont circulé contre Aïsha, la femme du Prophète. Le verset 24,16 a alors repris textuellement cette exclamation. La même expression a été attribuée à d’autres comme Zayd Ibn Hâritha, et Abû Ayyûb .

L’on rapporte aussi qu’au cours de la bataille d’Uhud, quand Muscab Ibn cUmayr fut blessé, il n’a cessé de crier : « Muhammad n’est qu’un Prophète venant après d’autres Prophètes. S’il meurt ou s’il est tué, retournerez-vous sur vos pas. » ; puis il mourut. C’est alors que le verset 3,144 reprit ces mêmes paroles.

Dans le même ordre d’idées, Suyûtî en est venu à se poser une question plus générale sur la véracité historique des paroles mises dans la bouche des Anges, voire même de l’entourage anonyme de l’Apôtre de Dieu, comme dans la prière de la Fâtiha, (Liminaire) : ces paroles sont-elles censées être dites réellement par ces personnages ou bien [38] seulement imaginées et supposées l’être? Mais c’est là une question relevant davantage de la sémantique et des règles de l’énonciation qui montre la pertinence et la subtilité des interrogations posées par la Tradition musulmane sur la nature du texte révélé, ce qui témoigne d’une ouverture d’esprit et d’une liberté d’interrogation dont on trouve peu de traces de nos jours…

D’autre part, la Tradition nous rapporte la part des secrétaires de Muhammad dans l’élaboration de certains versets. Zayd ibn Thâbit aurait demandé à Muhammad d’ajouter deux versets, les 4,98-99, pour exclure les impotents et les aveugles du châtiment annoncé au verset 4,97 contre ceux qui ont refusé d’émigrer de la Mecque pour Médine et pour combattre aux côtés du Prophète.

De même qu’il a existé auprès du Prophète des secrétaires malhonnêtes chargés de transcrire la révélation. Ils ont réussi à se livrer à des manipulations du texte sacré à l’insu de Muhammad. L’un d’eux, resté anonyme, aurait écrit « l’Audient, le Clairvoyant » à la place de « l’Audient, l’Omniscient », et inversement. Il aurait même fait cet aveu : « J’ai écrit auprès de Muhammad tout ce que je voulais. » La Tradition rapporte qu’à sa mort, à chaque fois que l’on a essayé de l’enterrer, la terre n’a cessé de le rejeter…

Le Dieu du Coran, Allah, ne se reconnaîtrait certainement pas dans l’idée que nous nous faisons aujourd’hui de Lui, quatorze siècles après la révélation coranique. En fait, Dieu est loin d’être un être désincarné, abstrait et absolu comme on se Le représente de nos jours. Bien plutôt, à lire le Coran, il ressemble au Dieu d’Abraham et de la Bible : un Dieu vivant, qui est certes Sage, mais qui a aussi des moments de colère, des préférences, des désirs, et des besoins, à l’image des monarques orientaux. Bref, un Dieu surpassant tous les humains, certes, mais un être à la ressemblance humaine. Il en est de même de Ses prophètes que l’on a tellement idéalisés de nos jours qu’ils sont devenus des êtres divinisés. Même leurs compagnons ont fait, à leur tour, [124] l’objet d’un culte quasi divin. La Tradition musulmane les a comparés aux « étoiles du Ciel »…

Il est remarquable que les biographies traditionalistes de Muhammad aient effacé pratiquement tout témoignage et toute information sur sa vie d’avant la quarantaine, c’est-à-dire avant le commencement de son apostolat. Dans la conscience du musulman, Muhammad est né prophète accompli, et, depuis sa naissance, il n’a fait qu’attendre sagement l’heure de sa mission. Ibn Hazm (994-1064 J.-C.) affirme, par exemple, que « c’est avec certitude que nous savons que Dieu a préservé Ses Prophètes de l’adultère et d’être des fils adultérins (…) Nous savons avec certitude qu’Allah les a immunisés avant leur apostolat de ce qu’on pourrait leur reprocher au cours de leur apostolat, comme le vol, l’agression, la dureté, la pédérastie, la fornication, les préjudices portés aux gens quant à leurs femmes, leurs biens ou leurs personnes. » Puis, Ibn Hazm de rapporter un récit attribué à Hassan fils de Ali ibn AbîTâlib, où celui-ci affirme avoir entendu le Prophète dire : « De toute ma vie je n’ai rien entrepris de répréhensible, comme ce que commettent les païens, si ce n’est qu’à deux reprises, et à chaque fois Dieu m’en a préservé (…) ». Et Muhammad de raconter comment, étant jeune berger, il a voulu passer du bon temps au cours de deux soirées de mariage célébré à la Mecque. Arrivé sur les lieux de la fête, Dieu l’a empêché de faire ce qu’il voulait faire en l’endormant jusqu’au lever du Soleil [3]… C’est là une des rares indications proprement biographiques que nous possédons sur les quarante premières années de la vie de Muhammad ! Par ailleurs, Ibn Hazm rapporte que de son temps l’on a prétendu que « l’interdiction du vin ne faisait pas partie de la sunna du Prophète, et que c’est quelque chose qu’ils [125] (Muhammad et ses compagnons) auraient consommée. Que Dieu les préserve d’une telle chose ! »0  C’est ce véritable conditionnement idéologique fondé sur la sacralisation de la personne du Prophète qui est à l’origine de la perception musulmane de l’écrit coranique glorifié et sublimé à son tour dans un mouvement irrésistible. Une barrière insurmontable a été instituée ainsi contre toute perception historique et relative du Coran. La raison théologique a pris alors le pas sur la raison historique. A travers les quatorze siècles qui nous séparent du temps de la révélation, l’histoire a été récrite patiemment et méthodiquement. Toutes les traces qui pouvaient gêner la nouvelle construction ont été progressivement éliminées. Ce sont les écrits qui en ont fait avant tout les frais.

L’on a mené cette œuvre si rondement qu’il ne subsiste aujourd’hui pratiquement plus aucun écrit non épigraphique datant du premier siècle de l’islam, à commencer par le Coran lui-même. Les premiers témoignages sur le Coran durant les premiers siècles ont disparu à leur tour à jamais. C’est aussi, comme on vient de le voir, un véritable travail de terre brûlée qui a touché la biographie de Muhammad, qu’elle concerne son apostolat ou sa vie païenne. Rappelons ici que même les dits du Prophète ont été interdits de circulation durant le premier siècle de l’islam. La conséquence première de cette table rase du passé entreprise par les pouvoirs politico-religieux a été de consacrer définitivement la nouvelle idéologie orthodoxe comme la seule possible et la seule vraie. Une idéologie qu’aucune preuve ou trace sérieuse ne saurait désormais atteindre, parce que toute autre trace a disparu, ou presque.Le piège s’est ainsi refermé sur la conscience de tout musulman. L’idéologie a pris définitivement le dessus sur [126] la réalité historique. De sorte qu’il est devenu parfaitement inutile de produire un quelconque document, d’avancer une quelconque argumentation pour retrouver la vérité de l’islam tel qu’il a existé et tel qu’il a été vécu par Muhammad. L’on est aussitôt accusé de comploter contre l’islam, de lui vouloir du mal, de le déprécier, etc. La vérité historique est devenue suspecte d’impiété, et le mensonge organisé par les tenants du pouvoir religieux s’est avéré un garant sûr et efficace de la piété des musulmans tenus ainsi à l’écart et dans l’ignorance des vrais débats théologiques et historiques.L’autre victime de ce système idéologique orthodoxe est incontestablement – et paradoxalement – le Coran. Non seulement les premiers manuscrits coraniques ont été détruits sur ordre des califes, mais on a vidé le Coran de son contenu pour y substituer un nouveau Coran fabriqué de toutes pièces appelé sunna ou Tradition attribuée après coup à Muhammad. Cette Tradition est déclarée « compléter » le Coran, voire l’abroger, en tout cas nous fournir l’explication juste que l’on doit adopter pour sa lettre comme pour son esprit. Toute approche du Coran doit nécessairement transiter par la dogmatique traditionaliste. Autrement c’est l’excommunication. L’institution de la sunna est une véritable machine inquisitoriale d’une efficacité redoutable, tant elle réussit à faire croire aux musulmans qu’elle détient le monopole de la vérité sur les choses divines, alors que son existence et son contenu sont l’œuvre d’un vrai système politique d’accaparement du pouvoir.

La pseudo-exégèse du Coran n’est de toute évidence qu’une impressionnante machine apologétique qui a fonctionné aux dépens de la vérité historique du Coran. La sacralisation même du texte coranique, toute contraire à l’esprit coranique lui-même, a servi d’excellent outil pour étouffer définitivement la voix du Coran et son historicité. La critique historique du texte coranique a pris alors et jusqu’à nos jours un retard d’un [127] siècle et demi par rapport aux travaux qui ont exposé les textes bibliques à la lumière de l’histoire humaine.

Le musulman ignore aujourd’hui tout du Coran, comme il ignore tout de Muhammad, en dehors des clichés mythiques qui tiennent lieu de récit historique. La sacralité dont il entoure le texte coranique l’empêche quasi physiquement de le comprendre et de découvrir qu’il a des sens qui ne sont pas ceux que l’orthodoxie autorise à connaître et qu’il a une histoire que les premiers musulmans ont arrangée à leur façon pour nous empêcher aujourd’hui de mieux le comprendre. »fin de citation.

La foi est une question personnelle, la pratique de la religion est individuelle.

Les islamistes radicaux du 21ième siècle imputent la responsabilité de tous les actes à la société toute entière – c’est le fondement des massacres de populations (musulmanes ou non) au nom du Djihad – alors que selon le Coran, les actes des hommes relèvent de l’individu.

Le verset 80 de la sourate XIX dit : « Il (l’homme) viendra vers Nous absolument seul », sentence confirmée (promulguée !) par les versets 7 et 8 de la sourate XCIX qui disent : « Qui aura fait un grain de bien le verra. Qui aura fait un grain de mal le verra. ». Ces versets véridiques qui s’imposent à tout musulman qui croit sincèrement à Allah affirment que le jugement des actes humains se fait individuellement. Corolairement, la foi est une question personnelle, la pratique de la religion individuelle.

A l’époque de la construction de l’islam, l’affirmation de la prééminence de l’individu dans la société arabe préislamique, fondée sur le clan, fut une révolution plus culturelle que religieuse qui ne s’est pas faite sans douleurs et renoncements. Les razzias étaient une nécessité économique des bédouins d’Arabie du temps du Prophète Mohammad (PSL) qui, par Coran interposé, se « fendit » de la sourate VIII opportunément intitulée Al-Anfal (le butin ou les dépouilles de guerre) qui « arbitra » le destin du butin saisi après la bataille de Badr, la première engagée et gagnée par les armées du Prophète. La sourate Al-Anfal commence par l’affirmation introductive selon laquelle le butin de guerre appartient à Allah, respectivement à son Messager. Comme dans les affaires terrestres, Allah ne revendique rien, la sourate « conjoncturelle » conclut que tout le butin revient à Mohammad qui en fera ce qu’il estimera devoir en faire !

Avant l’avènement de l’islam, le clan des Qôreyches de la Mecque est garant des dettes contractées par l’un de ses membres et répond des crimes commis par l’un des siens ; ainsi, l’individu n’était pas responsable, ni du point de vue civil, ni pénal. C’est la conséquence du communautarisme de la vie en société des bédouins du désert arabique dont un seul individu ne saurait survivre seul. Cette pensée est illustrée par le poème médiéval encore mémorisé par les arabes et tous les musulmans qui ont encore le mode de vie bédouine comme les Touaregs des pourtours du Sahara, ça s’appelle al-qaçidet :

Au détour de la dune, je leur ai indiqué le chemin

Mais ils ne m’ont mas entendu

Ils m’ont désobéi et pourtant je les ai suivis

Tout en sachant que nous faisons fausse route…

N’est-elle pas mas ma tribu ?

Si elle s’égare, je m’égare avec elle

Et si elle est dans la bonne voie

J’y suis avec elle.

Le Prophète de l’islam (un Qôreychite bon teint), qui n’ignore pas ce poème, a tout de même « promulgué » les versets coraniques qui « individualisent » la responsabilité de l’homme  « musulman » seul face à ces propres actes. Le Coran enfonce le clou en réaffirmant la responsabilité individuelle par le verset 16 de la sourate XVII qui dit : « Qui bien se guide le fait par lui-même, qui s’égare le fait à ses dépens. ».En principe, la condamnation de ‘asabiyya’ – l’esprit du clan et l’honneur qui s’y rattache dans la société arabe préislamique – par le Prophète de l’islam annonce le temps de l’individu qui se substitue au temps de la tribu ; mais c’est mal préjuger des traditions locales, claniques et tribales qui ont de longues vies devant elles, particulièrement celles des arabes du Proche-Orient. On en a pour preuve encore vivante le concept de crime d’honneur« couché » dans des législations de certains pays arabes (Jordanie) et non arabes musulmans (Iran). Cette tare anti-charia islamique est traduite en des meurtres odieux et inhumains perpétrés par un père musulman (ou un frère de la fille) pour « laver » l’honneur bafoué d’une famille par le simple fait qu’une fille pourra perdre sa virginité avant mariage en fréquentant des garçons. Cet acte est aussi barbare que celui pratiqué par des Siciliens chrétiens dont les clans s’opposent et se massacrent pour de petites querelles du genre « insultes à parents ».  

Les textes sacrés cultivent l’équivoque en disant une chose et son contraire.

   John Bowker, un érudit canadien, commentateur de la Bible, estime que de nombreux croyants pensent que les textes s          acrés sont encombrants et gênants en ce qu’ils relèveraient moins de « récits historiques » que de « récits prophétiques », cependant qu’il y a une limite à dissocier l’esprit et la lettred’un texte sacré parce qu’il est troublant de constater que dans de nombreux passages des textes sacrés, la vengeance est la lettre pendant que l’esprit exhale l’amour. Ainsi, l’esprit et la lettre exhalent à la fois le ressentiment et la vengeance. Les textes sacrés cultivent l’équivoque en disant une chose et son contraire, ce qui veut dire que tout est une question d’interprétation : selon les besoins de la cause, il est possible d’activer tel ou tel passage des Messages. L’équivoque qui fait la force de toutes les idéologies est utilisée par les idéologies religieuses qui reflètent les contradictions existentielles de tous les Croyants, souvent partagés ente la haine et l’amour. Ces contradictions fragilisent tous les édifices religieux qui perdent ainsi de leur crédibilité.

   Le fondement du Jihad islamique, selon les Frères Musulmans, Al-Qaïda, Hizbollah, Hamas, les Talibans, le GSPC et les Al-Chebabs, procède d’une mauvaise interprétation de la Sourate 9, Verset 29 du Saint Coran qui dit : « Combattez ceux des Gens du Livre qui ne croient pas en Allah, ni au Jour Dernier et qui ne tiennent pas pour illicite ce que Allah et son Messager ont déclaré illicite, et qui ne suivent pas la vraie religion, jusqu’à ce qu’ils paient la taxe docilement de leurs propres mains  et qu’ils reconnaissent leur état de soumission » alors que le Coran interdit formellement le meurtre et le suicide. Le Jihad, qui veut dire « effort », codifie les règles de la guerre sainte qui n’est justifiée que contre des agresseurs extérieurs à l’Islam envers lesquels les représailles doivent être équitables (proportionnelles aux dégâts engendrés par les attaquants). Ce qui pose la question logique de « où commence et où se termine l’agression ? ».

2.

L’islamisme radical est une falsification de l’Islam originel ;

Le fondamentalisme est une idéologie du rejet, du ressentiment et de l’esprit de revanche

Dans le Djihad originel, aucune agression n’est permise que contre les transgresseurs (associateurs), ce qui ouvre la porte à des interprétations qui ont permis aux islamistes de tous bords d’élargir la portée de la cible du Jihad islamique : en se basant sur des passages des sourates 2 et 9 du Coran qui disent : « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion ne soit professée que pour Allah », tous ceux qui ne professent pas l’Islam sont déclarés ennemis de l’Islam comme … les agresseurs !

   En ces durs moments du radicalisme islamique, le Djihad est prescrit quand on est le plus fort parce qu’il existe au sein de l’Islam un foisonnement d’interprétations divergentes sur les raisons qui justifieraient la guerre sainte : le Cheik Youssef al Qarhawadi, de l’Université du Qatar, considère que les attentats du 11 Septembre 2001 sont illicites en ce qu’il y a eu le massacre de civils innocents et pense que cette action de type « attaque » a divisé les musulmans tout en renforçant la position de l’ennemi, des protestants « associateurs ». Paradoxalement, c’est le même Cheik Youssef al Qarhawadi qui a initié la Fatwa qui autorise les soldats « musulmans » américains à combattre les Talibans, tout en soutenant que les Talibans ont le « blanc sein » islamique de déclencher le Jihad conte les Etats-Unis puisque son armée qui a attaqué les Talibans comprend des militaires non musulmans ! Et que les attentats du Hamas contre les Israéliens sont licites puisque, selon lui, tout l’Etat juif est une « communauté militarisée ».

   Bien que la tradition sunnite (Wahhabisme saoudien), ignore la notion de martyre, les écrits de l’universitaire palestinien Abdallah Azzam – le maitre à penser d’Oussama Ben Laden – issu d’Al Azhar, le « temple » du Sunnisme original, glorifient le martyre (le Kamikaze suicidaire) en commanditant des attentats qui font recours à ces « docteurs » de la foi islamique qui trouvent des dérogations dans la tradition islamique pour justifier le suicide qui est interdit par le Coran. Tout comme le Cheik Abdel Rahman, Abdallah Azzam fut dépêché au Pakistan par la Ligue Islamique Mondiale (LIM), fiancée par le Roi Abdallah de la Saoudie, pour former et « conscientiser » les combattants jihadistes arabes, kurdes, afghans et pakistanais pour bouter les Russes de l’Afghanistan, une terre d’Islam. 

   Il existe des précédents historiques qui « enflent » les têtes des « fous d’Allah » qui suivent l’endoctrinement d’Al-Qaïda : d’après Gilles Kepel (dans Chronique d’une guerre d’Orient : le Jihad, expansion et déclin de l’islamisme), le sentiment de fierté acquis par les Talibans en Afghanistan après avoir chassé les Russes  est le fruit du Jihad  qu’ils ont mené contre des « athées » ; les commanditaires du 11 Septembre croyaient, dur comme fer, que la Oumma Islamique se soulèverait suite à cette action d’une rare témérité « djihadiste » contre l’hégémonie de l’Oncle Sam, comme se trompaient les Frères Musulmans qui, après l’assassinat de Sadate, croyaient qu’après la mort du démocrate raïs, l’Egypte basculerait vers un Etat Islamique.

Là où la révolte affleure contre un « Etre Suprême » qui tolère le Mal et punit selon son bon vouloir.

Dieu ne serait-il qu’une fatalité ? C’’est ce qui ressort des sentiments des Juifs qui sont les premiers à l’adorer alors que ce furent eux qui ont subi sa colère par les pogroms et l’Holocauste qui a vu six millions des leurs tués et brûlés lors de la seconde guerre mondiale. Qu’ont-ils fait pour mériter ce sort parmi les autres croyants, chrétiens et musulmans ? Certainement qu’ils sont poursuivis par le péché d’Israël, leur ancêtre qui dit que le Dieu Yahvé ne s’est révélé qu’aux 12 Tribus d’Israël.

          Dans la Torah (Atawrat, en Arabe), l’Ancien Testament (Alangile, en Arabe), le Livre Saint du Judaïsme, on trouve dans le Chapitre ‘Les Lamentations’ (voir le Mur des Lamentations), composé après la chute de Jérusalem, que Dieu prend le visage d’un « ennemi », un « traitre » qui oublie ses « brebis » en les faisant massacrer sans pitié, ronge leur chair et fait du feu de leurs os.

          La révolte affleure contre un Dieu « Etre Suprême » qui tolère le Mal et punit selon son bon vouloir : Il oublie l’homme qui n’aura plus d’espérance en lui, Il n’entend plus les prières, Il est aveugle en ne regardant pas les souffrances de ses ouilles. Job le pieux, dont la famille et les biens sont d écimés, se demande pourquoi le Seigneur tolère le Mal et s’acharne contre lui. Ces « attaques » contre le Dieu par des juifs croyants mais ne supportant pas le sort que Yahvé leur a réservé, comme leurs conditions précédentes de l’esclavage des Pharaons d’Egypte, finira par le « procès » de Job, ce « blasphémateur » auquel on a fini de faire comprendre qu’il ne faut pas se poser, de haute et intelligible voix, des questions à propos de Dieu qui ne donne pas de suite aux attentes des croyants qui ne supportent pas la souffrance qu’il leur fait, même gratuitement ! Dieu n’entend pas les paroles creuses : on ne gagne pas contre Lui; seuls les orgueilleux osent Lui tenir tête ; ainsi, lorsque Job reconnaît son erreur,  Yahvé le bénira et le pauvre Job retrouva sa fortune en double : 14.000 moutons, 6.000 chameaux, 2.000 bœufs et 1.000 ânesses.

L’Homme manque de tout ce que possède Dieu.

    Si le Coran amoindrit l’Etre Humain, c’est par la négative en décrivant les attributs d’Allah, tout comme l’ont fait avant lui la Torah et la Bible, les deux Livres Saints qui l’ont précédé, en disant que l’Homme mortel ne peut pas se mesurer au Dieu Puissant qui est l’Idéal. Selon le Coran, les attributs d’Allah dont la liste s’étend sur quatre pages sont : le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Créateur, le Souverain, le Juge, Celui-qui-sait-Tout, Celui-qui-rabaisse-les-arrogants, le-Très-Miséricordieux, l’Incompréhensible, le Calculateur, le Fort, le- Ressusciteur, le Destructeur, l’Infligeur de punitions, le Glorieux, l’Omniprésent, l’Enrichisseur, l’Unique, l’Eternel, le Guérisseur, le Seigneur de Majesté et de Bonté … et patatras ! En définissant la réalité humaine par rapport à Dieu, les religions monothéistes logent toute l’essence de l’Homme dans une entité extérieure, un absolu hors du monde, les brumes éthérées du Ciel !

La vision pessimiste de l’Homme transparait de tous les temps dans toutes les cultures. 

 Platon prend les concepts immuables des mathématiques comme le modèle de la vérité historique : « un plus un font deux, toujours et partout », une vérité universelle qui est immuable ; autrement dit, une chose ne peut être à la fois vraie et fausse, aimable un jour, détestable un autre, belle pour certains, laide pour d’autres. La vérité n’est accessible que par la raison ; le modèle de pensée « relation entre le Corps et l’Esprit » se met en place.

   A l’aube de la période des connaissances, Galilée affirme que le monde est écrit en « langage mathématique », théorie qui remplace celle physique d’Aristote qui est, elle, fondée sur les qualités sensibles, par le langage abstrait des mathématiques qui constituent le fondement de l’être. L’idée émise par Galilée qui a permis des avancées significatives et nécessaires pour le développement de la science confirme à la fois la « désensibilisation » du monde entrevue par Platon et Pythagore et affirme que les « seules vraies réalités sont celles qui sont abstraites et idéales ».

   Le Darwinisme social s’est épuisé à chercher des fondements « biologiques » à l’agressivité, au viol, au racisme et à l’existence des races et des classes sociales, au sexisme. Kant qui estime que l’Homme est fait d’un bois si tordu qu’on ne peut rien en tirer de droit juge que la nature mortelle pousse constamment les hommes à la convoitise et à l’égoïsme. Machiavel pense que les hommes sont ingrats, menteurs, craintifs et avides de gains. Hobbes estime que l’homme est un loup pour l’homme.

Freud qui écrit que la « guerre est bien conforme la nature, biologiquement bien fondée, pratiquement inévitable » a le même point de vue sur l’homme que les religions monothéistes qui supposent que la méchanceté est innée puisque la propension à faire le Mal provient de la pulsion de mort, la version moderne du Péché Original, qui fait partie intégrante de la nature humaine.

   A l’époque moderne, Rousseau, Marx et Dewey estiment que si l’être humain est placé dans des conditions dignes, il aura des attitudes positives et glorifiantes.

Rousseau est cependant le premier philosophe des temps modernes qui a osé contester le dogme religieux du Péché Original, dira, tantôt que « l’Homme est naturellement bon » et « les hommes sont par nature amoraux, ni bons, ni méchants ».

L’existence n’est ni réductible à la Pensée, ni déductible de l’Idée !

    La tentative de Descartes de déduire l’existence de Dieu du concept d’Etre parfait possédant toutes les  qualités est vouée à l’échec puisqu’il dit : « même l’existence de Dieu est plus sûre que le fait d’avoir un corps ! ».

Le concept de divorce entre le Corps et l’Esprit « cogito ergo sum » (je pense, donc je suis) est intervenu au début de l’ère moderne avec Descartes qui conclut dans son « Discours de la méthode » : « je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle » ; autrement dit, l’homme n’a pas besoin du corps pour penser. Selon le philosophe ambivalent, il est, d’une part, impossible de douter de l’existence de l’esprit ou de la pensée puisque « douter, c’est déjà penser ! », et d’autre part qu’il est logique de douter de l’existence du corps, ce qui est faux puisque l’Existence n’est pas une qualité comme la couleur ou la rondeur, et on ne peut déduire l’existence de la pensée : en effet, l’existence est hors concept, le « Réel étant donné et non déduit ».

   Opposer la chair et l’esprit, c’est opposer la passion qui égare et fausse les perceptions (l’amour est aveugle) à la raison qui est source de lumière et de vérité. Au fond de l’homme, sommeille une bête, la pulsion  qui fait commettre par l’homme les pires excès qui l’entrainent à son autodestruction (kamikaze djihadiste). La seule lueur d’espoir se trouverait dans le renforcement de la vie civilisée et la cure psychanalytique.

   La théorie des dominos appliquée à la passion : « vous cédez un pouce à la passion,  elle vos prendra toute la main ».

L’Islam, inconsolé de sa destitution, se radicalise.

   L’Islam a rayonné durant 600 ans entre le 9ième et le 15ième siècle (ap. J.-C). Depuis 15 siècles, l’Islam est en latence : il n’a jamais pu s’exprimer pleinement dans la splendeur du message transmis par Mohammad.

   Des Mongols qui ont noirci les eaux de l’Euphrate avec les cendres des livres de la bibliothèque de Bagdad qu’ils ont saccagée en 1258, en passant par les croisades et les Ottomans qui ont réduit l’Empire musulman à une immense administration, jusqu’au colonialisme et aux dictateurs arabes qui ont pris la relève des mamlouks, jamais une chance n’a été donnée à l’expression de liberté absolue initiée par la Prophète.

   Lorsqu’au début du 19ième siècle, Bonaparte débarque en Egypte, les musulmans qui furent colonisés se sont rendus compte seulement à ce moment qu’ils étaient colonisables et que l’Histoire leur échappera avec la mort du Califat. Comment expliquer la colonisation de tous les pays musulmans durant le temps des colonies ? Face à l’Occidental qui le domine, le musulman qui prend conscience de sa stérilité s’abandonnera au ressentiment. Son déclin s’accélère parce que l’européanisation de la pensée est mise sur orbite. Comment expliquer qu’aujourd’hui qu’un milliard et demi de musulmans sont à genoux devant cinq millions d’Israéliens ?

   Hichem Djaït (un historien tunisien) a dit dans son ouvrage « La crise de la culture islamique » (paru en 2006, aux éditions Cérès), relativement au monde arabo-musulman dont la décadence a commencé il y a plusieurs siècles, que depuis une cinquantaine d’années, le monde musulman est «un environnement plein de tumulte » et « tournant à vide ».

   Après les attentats du 11 Septembre 2001 qui ont détruit le symbole de la puissance étasunienne, Ben Laden a fait une allusion, dans une cassette vidéo diffusée le 7 Octobre 2001, à « la honte et à l’humiliation » endurées par l’islam depuis « plus de quatre-vingts ans ». On sait que les musulmans auxquels ce discours de Ben Laden s’adressait ont immédiatement saisi l’allusion et mesuré sa portée.

   En 1918, le sultan ottoman, dernier des grands empires musulmans, était définitivement vaincu, sa capitale Constantinople, occupée, son souverain fait prisonnier, et l’essentiel de son territoire dépecé au profit des Empires français et britanniques victorieux. Le sultan ottoman n’est pas seulement un sultan régnant sur un pays, il était aussi largement reconnu comme le calife, le chef de l’ensemble des musulmans sunnites, et le dernier en date d’une lignée de souverains qui remontait à la mort du Prophète Mohammad (PSL), en 632, et à la nomination d’un successeur destiné à le remplacer comme chef, non pas spirituel, mais religieux et politique de la communauté et de l’Etat musulman.  Après avoir brièvement tenter de maintenir un califat aux attributions purement religieuses, en Mars 1924, le Parlement turc déposa le calife et abolit à son tour cette institution.

   Au cours de ses treize siècles d’existence, le califat avait connu de nombreuses vicissitudes, mais il était resté un puissant symbole de l’unité et même de l’identité musulmane ; sa disparition, sous les assauts conjugués des puissances impérialistes et des réformateurs turcs, créa une onde de choc dans tout le monde islamique. Divers monarques et dirigeants musulmans tentèrent, sans grande conviction, de revendiquer le titre de Califes, mais ils ne recueillirent guère de soutien. Jusqu’à ce jour, beaucoup de musulmans ressentent douloureusement ce vide et l’on dit qu’Oussama Ben Laden aspire (ou aspirait) à le combler.

   L’Islamismeprétend universaliser le message de Dieu alors que c’est une force fracassante d’affirmation du Moi ; une réaction identitaire d’orgueil désespéré parce que nié ; une force de résistance à la puissance envahissante de l’Occident qui, après avoir vécu une histoire tourmentée et cruelle, en est venu à refuser la mort du fait de la généralisation du bien-être et de la vigueur du sentiment de Soi.

   Le Djihad islamique vise avant tout l’instauration du Califat disparu au 19ième siècle avec l’Empire Ottoman musulman et l’application stricte de la Charia édictée au 7ième siècle par le Coran, et cela par tous les moyens, y compris par le terrorisme suicidaire kamikaze, l’assassinat et les massacres collectifs de musulmans ciblés, des villages musulmans, comme on le note même si la cible est d’obédience musulmane.

Le fondamentalisme islamique sunnite, dont l’idéologie est encore basée sur le Djihad islamique, admet le suicide et le meurtre collectif, une nouvelle idéologie islamique portée par les mouvements religieux islamiques suivants :

  • le Wahhabisme en Saoudie (Al-Qaïda) ;
  • les mouvements des Salafistes en Algérie (le FIS, le GIA, le GSPC) ;
  • les Talibans en Afghanistan et au Pakistan ;
  • les Frères Musulmans en Egypte ;
  • les Chebabs en Somalie ;
  • la Djamaa Islamiya, en Indonésie.

Illustration :

« Le Wahhabisme serait-il un contre Islam? », texte tiré du journal The Huffington Post, par Jan Varoujan, photographe, éditorialiste et chercheur, spécialiste de l’Asie mineure et du Sud Caucase.

Le Wahhabisme serait-il un contre Islam? Telle est la question que Jean-Michel Vernochet met en exergue de son livre Les Égarés. Sorti il y a un an, cet ouvrage a déjà suscité des débats passionnés. Preuve s’il en est que la question évoquée est effectivement posée… notamment par les musulmans eux-mêmes!

Le qualificatif d’ »Égarés » n’est pas du tout une innovation de l’auteur, mais la reprise d’une appellation commune aujourd’hui au sein du sunnisme traditionnel; une dénomination usitée à l’université d’el-Azhar au Caire par laquelle sont désignés ceux dont le fanatisme fondamentaliste, voire encore le salafisme débridé, s’avère à l’usage matériellement plus destructeur que spirituellement constructif…

L’auteur, ancien grand reporteur, professeur de journalisme, écrivain, nous plonge avec son dernier ouvrage Les Égarés dans le monde d’un islam politique dévoyé par un intégrisme totalitaire. Il commence par évoquer les sources et les origines historiques du fondamentalisme musulman tel qu’il est apparu, il y a près de trois siècles, dans l’histoire moderne. Cursus qui conduira le lecteur à mieux apprécier les raisons et les perspectives d’une radicale intransigeance dogmatique ayant provoqué, entre les tribus arabes elles-mêmes et entre les peuples, hostilités et affrontements.

Le cynisme des puissances occidentales

Ces conflits et rivalités fratricides sont en fait souvent exploités avec un cynisme par les puissances occidentales. Celles-ci jouent en effet assez fréquemment des dissensions religieuses entre minorités confessionnelles afin de maintenir les nations arabes et non arabes dans une instabilité structurelle, géopolitiquement fructueuse, tout en les conduisant sur les voies hasardeuses d’un consumérisme à terme destructeur de toutes traditions spirituelles. Ainsi se trouve favorisée une véritable révolution des croyances et des mœurs – nous parlons bien sûr de l’expansion du fondamentalisme wahhabite – qui débouchera à terme et immanquablement sur une mutation de la civilisation musulmane… celle-ci, majoritairement sunnite, est hélas perméable ou vulnérable à la diffusion d’une idéologie totalitaire se faisant passer pour la vraie foi dans toute sa pureté primitive. Car le sunnisme est d’autant plus exposé à ce « ressourcement par le bas » qu’il apparaît figé depuis des siècles en raison d’une quasi-absence -au contraire de l’islam chiite- d’actualisation exégétique… cela depuis la fermeture des portes de l’Ijtihad au XIe. Or, cet effort de réinterprétation de la révélation coranique dans le contexte des grandes transformations des XIXe et XXe, de la révolution industrielle à la révolution cybernétique, était pourtant essentiel! Le monde musulman, malgré sa rapide adaptation aux évolutions techniques, est en effet resté en grande partie fermé sur le monde extérieur. L’islam traditionnel s’est ainsi montré incapable d’assumer les bouleversements sociétaux de l’histoire contemporaine. Or l’islam traditionnel se trouve aujourd’hui confronté au défi de grands débordements démographiques, de crises économiques endémiques, de paupérisation et de marginalisations de populations entières, ceci sans réponse efficace. A contrario, l’islam politique, idéologisé, celui des Frères musulmans -en réalité une version « présentable » du wahhabisme- prétend porter remède à tous les maux des peuples orientaux, avec le succès que l’on sait en Égypte et en Tunisie, deux pays qui ont très vite rejeté les fausses solutions islamistes. En résumé, si théologiquement parlant l’islam n’a aucune raison de se « réformer » ou de se « moderniser », il doit, comme toute religion, être à même de pouvoir répondre aux transformations sociétales en cours, et pour ce faire transcrire le message coranique dans le langage des temps présents. Face à cette carence, voire à ce silence de l’Islam traditionnel, le wahhabisme fondamentaliste apporte une réponse péremptoire et définitive en voulant s’imposer seul comme l’Islam « authentique » à l’exclusion de tout autre.

Rapprochement entre dignitaires wahhabites et religieux juifs ultra-orthodoxes

J-M Vernochet fait à ce propos œuvre d’historien. Partant à la rencontre du fondateur du wahhabisme, Abdul Wahhab, dont les disciples ravageront La Mecque au nom d’un retour fallacieux à la « pureté doctrinale », en détruisant tombes, mausolées et sanctuaires, en rasant ou en bétonnant nombre de lieux historiques, à La Mecque, à Médine, en Afghanistan, au Mali, en Libye, à présent en Irak avec la mosquée du prophète Jonas, voire demain à Jérusalem même, au motif que tout culte et adoration ne s’adresse qu’à Dieu et à lui seul.

          Actuellement, des discussions rapprochent à Jérusalem dignitaires wahhabites et religieux juifs ultra-orthodoxes, lesquels envisagent ensemble la destruction sur l’Esplanade des Mosquées du Dôme du Rocher et de la mosquée al-Aqça. Pour les wahhabites ce troisième lieu saint de l’islam sunnite – après La Mecque où la tombe du Prophète est détruite en 1804 et Médine- matérialiserait un culte rendu à Mahomet et non pas à Dieu, ce pour quoi il devrait être effacé. À ce titre, le Wahhabisme entend-il éradiquer tous les lieux d’intercession, à telle enseigne que le prophète Mahomet lui-même n’échappe pas à leur vindicte et qu’en occurrence, il serait impie de célébrer l’anniversaire de sa naissance… mais non point celui du fondateur de l’hérésie, Abdul Wahhab! L’auteur rappelle, en outre, que la diffusion du wahhabisme au cours du XIXe suscitera un climat insurrectionnel dans la presque totalité de l’aire islamique, du Maghreb à l’Asie centrale et au-delà. C’est, en effet, à tort que l’on a cru voir l’influence de ce schisme confinée au Nejd, au Hedjaz ou à l’Hadramaout. Mais ils seront la révélation pour Londres de l’existence d’une force et d’une capacité d’incandescence utiles à la Grande-Bretagne, notamment en vue de disloquer un Empire ottoman déjà particulièrement décomposé dès le milieu du XIXe et plus encore après la défaite des empires centraux en 1918. Notons que ces politiques furent construites et mises en œuvre avant même que l’intérêt stratégique primordial des hydrocarbures ne se soit imposé avec la Première Guerre mondiale, politiques qu’il convient alors d’évaluer plus précisément selon leurs visées géopolitiques globales sur la route des Indes. L’Arabie saoudite et le Qatar sont -au moins jusqu’à aujourd’hui- des exemples de la réussite éclatante de cette politique. Stratégie dont les succès apparaissent moins brillants si l’on garde présent à l’esprit les débordements de ces États devenus intégristes, lesquels dépassent parfois, et de loin, les attentes de leurs partenaires et mentors européens et atlantistes.

Le mouvement Azatlyk pour une grande Turquie

Par exemple, avec la diffusion du salafisme en Afrique de l’Ouest, les menées fondamentalistes en Lybie et en Syrie, la création de l’Émirat de Mossoul, l’expansion du salafisme dans le Sud Caucase, en Asie Centrale, au Pakistan ou encore au Yémen, s’avèrent aujourd’hui singulièrement perturbateurs du nouvel ordre mondial… Ils restent cependant des pions sur l’échiquier complexe des nouvelles relations Est/Ouest. Ainsi, les récentes émeutes ukrainiennes pro-occidentales ont vu l’entrée en scène de jeunes Tatars de Crimée encadrant les manifestations: membres du mouvement Azatlyk (Liberté) -ils militent pour la grande Turquie et sont soutenus tant par des formations trotskistes- le Front de gauche russe de Serguei Oudaltsov, que par l’AKP de Recep Tayyip Erdoğan. Certains d’entre eux étaient, semble-t-il, de retour des théâtres d’opérations syriens où ils se livraient au djihad, armés et financés par Riyad et Doha.

Les ressorts cachés des guerres en cours

Au final, Les Égarés nous livre certaines clefs décisives permettant une lecture plus réaliste et plus approfondie des événements qui à l’heure actuelle bouleversent le monde arabe et musulman. Seule une connaissance précise de ce qu’est la dogmatique wahhabite peut donc nous permettre de comprendre précisément quels sont les ressorts cachés des guerres en cours. Des guerres qui ne se situent désormais plus à la périphérie de l’Europe, mais également à la périphérie des grandes concentrations urbaines de l’Ouest européen, à commencer par la France…

Il est ici opportun de rappeler que la doctrine salafo-wahhabite est essentiellement fondée sur la violence: celle de la conversion par tous moyens y compris la force, le meurtre et la guerre. Le recours à la contrainte en matière de prosélytisme se voit dans ce cas attribuer le statut d’obligation cachée, soit un « Sixième Pilier de l’islam » aux côtés de l’Unicité de Dieu, de la Prière, du Jeûne, de l’Aumône et du Pèlerinage… À ce titre la violence, acquiert une dimension structurelle intrinsèque, inhérente au plein exercice de la foi… telle que professée par ces combattants d’une guerre qu’ils prétendent « sainte »!

Les Égarés (Ed. Sigest) est donc une invitation à une réflexion politique et civilisationnelle primordiale au regard des défis que nos sociétés vont devoir relever et des épreuves qu’elles sont immanquablement appelées à traverser.

 

« Le Coran est-il violent? », texte tiré de Oumma.com/Jamel Heni,Psychologue

Nous lisons ici et là les arguments d’orientalistes de la première heure sur la violence du Coran… On le verra. L’Islam est-il conquérant ? Le Coran est-il violent ?Mais, avant cela,  on va rigoler un peu!! On va faire comme si l’ONU et Internet existaient au 7 siècle …et on va soumettre à la réfutation historique l’hypothèse sordide que l’islam n’avait jamais existé, que Mohammad fut, contrairement à Jésus, une intox… Notre jeu consiste à répondre, sans wiki ni Google, aux questions suivantes:

– d’où viennent les violences interarabes, des Aous et Khazraj (tribus antéislamiques se livrant à un siècle de guerre sans merci)?

– était-ce moderne l’infanticide des filles?

– d’où viennent les violences des tribus arabes juives d’alors…?

-plus tard l’inquisition?

-enfin, les violences modernes, païennes par-dessus le marché, sans l’Islam et ses hordes de sauvageons bédouins ! En Europe aux Amériques, plus loin deux guerres mondiales, le nazisme, le fascisme, le goulag, la colonisation, l’esclavage, la mafia, Hiroshima, Israël… La Bosnie…

Le biais classique des projections, un théâtre d’enfant !


Une hypothèse plausible est à chercher ailleurs, loin du leg orientaliste purement et simplement europhile. Il s’agit d’approcher la violence dans son caractère philogénétique, avec ces constantes fonctionnelles historiques depuis Caïn et Abel. Essentialiser,  chercher un substrat  ethnique à la violence relève du racisme savant, lui trouver quelques fondement  religieux, strictement et exclusivement, islamiques est une mauvaise blague… au regard des horreurs des guerres modernes et païennes…La guerre d’Algérie est encore ouverte dans les médias français, pour des raisons « pernotesques » laïques !

Sans sombrer dans la complotite savante, nous sommes en présence de biais primaire : une sorte de projection historique, de théâtre d’enfant, de  jardins d’enfants scientifiques…de confusions d’ères historiques…de certitudes heuristiques, de mégalo de clavier  azerty et  de péché technologique originel de faire de son humeur facebookienne, un argument scientifique…

Non sérieux ! Que faire des horreurs de l’ancien testament, que faire des contre-exemples innombrables sur la liberté et l’amour du prochain dans le Coran, des versets étincelants sur le pardon, la liberté, l’honnêteté, la justice, l’égalité des races et des sexes, la piété, le rejet de l’ostentation, du mensonge, de la fausseté, l’éloge de la normalité, de la sagesse, de la paix, de la beauté, de la femme, de la raison, du progrès, de la vie !…

L’Islam est-il conquérant ?


On en vient au premier argument soi-disant massue, d’un islam conquérant, redite orientaliste depuis la vie, chewing-gum des orientalistes attardés, eh bien !C’est un argument historiquement foireux, presque puéril! Pourquoi? Parce que le mode d’échange essentiel de l’ère panislamique était tribal, fonctionnant selon la dualité: conquête-défense! Indéfiniment, dans l’histoire comme dans la géographie, une raison du nomadisme n’était-elle pas la fuite ? A l’époque, les relations diplomatiques n’étaient pas encore conçues! Sic. Y avait ni Science po ni l’Europe des 26! Hélas ! Le visa aurait été moins cher !

Les Arabes, comme les Romains, vivaient dans leurs forteresses (au figuré), l’unique velléité de rôder autourétait une déclaration de guerre: le mouvement des idées n’était pas séparé du mouvement militaire! Un chef de guerre, était lui-même le directeur de conscience, le prosélyte-en-chef !  N’Y avait pas encore d’ambassade! Encore moins de mission culturelle! Les Arabes ne pouvaient pas envoyer des exemplaires du coran par colis-poste ou les télécharger sur play store d’androïde! Les Arabes comme les Romains, étaient des hommes historiques, ils devaient passer par les canaux militaires aux fins de transmettre un message! D’ailleurs, étaient-ils les seuls à écrire aux souverains ? Rome n’écrivait guerre, Rome tuait rubis sur l’angle! Alors ? alors ! Alors quoi? Rien de rien!

Le Coran est-il violent ?

Passons au deuxième argument de  la littérature de guerre coranique! Oui, chers amis, la poésie antéislamique, y trouvez-vous  un seul vers sans goutte de sang ? Pas sanguinaire, mais bien plutôt épique ! L’amour d’Antara(célèbre poète arabe antéislamique), n’était-il pourpre sur le fil de son épée?Aviez-vous oublié les Saalik (poètes voyous), la poésie de guerre ? Les arts martiaux arabes? La chevalerie assassine? Voulez-vous que l’Islam ne parle à ces hommes-là dans leur langue et usages ? Nous parle directement piercing et troisième sexe ?

Le Coran, comme la Torah, sont des livres historiques, des « messages » d’actualité, en partie informatifs et figuratifs, leur caractère immédiat est on ne peut plus évident, leur contextualité est attestée par des preuves historiques concordantes sur la véracité des lieux, de personnages et d’anecdotes. Leur lecteur immédiat est un chevalier, ivrogne, polygame! C’est précisément cet être là qui atteindra au fil des versets un stade de de transformation sublime: celui de: « Vous avez votre religion et moi j’ai ma religion »!Les versets ne sont pas la révélation d’une nuit, ce sont, pour les croyants, des inputs séquentiels et exponentiels, prenant part à un débat à la fois national et universel, circonscris d’abord puis in extenso intemporels ! Mais, y a précession, y a hiérarchie et y a premier destinataire dans le processus coranique!Nier la littérature de guerre en Islam est un mensonge, en faire une essence en est un autre, s’y arrêter c’est brûler le reste des versets d’amour! Rappelant paradoxalement l’autodafé de livres d’Averroès!

Le fondamentalisme islamique chiite, dont l’idéologie admet le suicide et le meurtre collectif, est porté par :

  •  Le Hezbollah (le parti de Dieu) qui est très actif au Liban, en Syrie et à Gaza ;
  • Les Moudjahidines en Iran et en Irak ;
  • Les Kurdes en Iran, Irak et Turquie.

Les chrétiens ont imaginé et mis en pratique l’inquisition, les croisades, l’évangélisation et les pogromes pour soutenir la foi chrétienne, tout comme dans l’application stricte de la doctrine islamique, les musulmans ont fait appel au djihad. 

    Les terroristes djihadistes kamikazes sunnites et chiites tels que le Fatah, le Hamas et les Martyrs d’Alaqça se comportent aujourd’hui comme les extrémistes chrétiens du temps de l’Inquisition, des Croisades et des Pogromes et même les récents Temples Solaires et autres Témoins de Jéhovah qui appellent au suicide des enfants.

   L’Intifada est la révolte des arabes musulmans palestiniens opprimés par l’occupation israélienne. Pour ne pas être en reste par rapport aux évangélistes (des fondamentalistes protestants) de tous poils qui créent des animations du genre folklorique dans des lieux publics pour convertir les populations au protestantisme, les fondamentalistes musulmans (du genre de laDaghwiya) s’adonnent à des prêches intempestifs avec des haut-parleurs, hors des mosquées, contrairement aux curés catholiques qui ne prêchent eux qu’à l’intérieur des lieux de cultes.

   Le « droit au retour »est revendiqué par les arabes d’Israël. En 1948, les Juifs sionistes créèrent Israël et chassèrent des arabes palestiniens israéliens de leurs maisons. C’est la Nakba qui poussa des millions de palestiniens à l’immigration dans des camps de réfugiés, sous contrôle des Nations Unies, en Jordanie et au Liban. Ces arabes israéliens qui ont un statut de réfugiés depuis un demi-siècle font de leur retour en Israël un sacerdoce puisqu’ils ont gardé les clés de leurs maisons d’où les ont chassés les Juifs sionistes ; ces derniers voudraient que les réfugiés palestiniens, qui n’ont pas la nationalité israélienne, reviennent en Palestine (Cisjordanie et Gaza), la zone que l’OLP a occupée suite à la guerre israélo-arabe de 1967. La ville sainte de Jérusalem (Béit al-Makhdîs en arabe) est le « nombril» de la patrie des Juifs de l’Israël antique qui, depuis la construction du Temple par le roi Salomon sur le Mont du Temple (Mont de leur Foyer), ont appelé ce lieu Har-Habayit d’où les Romains les chassèrent avant que les musulmans ne le conquièrent pour y bâtir la Mosquée d’Omar (al-Qôds) ; c’est le Mur des Lamentations pour les Juifs et le Haram al-Sharif (le Sanctuaire) des musulmans. C’est le long du mur des lamentations que bat le cœur du judaïsme depuis 3.000 ans. Au-dessus duquel mur, se trouve l’esplanade des mosquées des musulmans.

La mouvance religieuse a tenté tous les déshérités du monde arabo-islamique.

La montée actuelle du religieux s’explique, en partie, par la déconfiture du communisme, l’impasse des sociétés dans les pays sous-développés et la crise qui affecte le monde occidental. Depuis le siècle dernier, le marxisme a fait échec dans son projet économique et politique et sur tout dans sa tentative d’établir sur l’ensemble de la planète une société qui bannirait l’idée de Dieu.  Ce qui a eu pour conséquence la réhabilitation des croyances que le marxisme a voulu jeter à la poubelle de l’histoire. La religion fut donc à partir de là le refuge spirituel et identitaire et un point de ralliement pour tous ceux qui se battaient contre le communisme, les polonais et les afghans en tête. Le modèle occidental, en dépit de son triomphe et du fait qu’il a étendu son influence sur toute la planète, fut incapable de résoudre les problèmes de pauvreté, de chômage et de la drogue. Tous ceux qui ne sont pas nés « une cuiller d’or dans la bouche », tous ceux qui sont tentés de secouer l’ordre établi, tous ceux qui ont de la peine à trouver leur place dans un monde qui change trop vite seront tentés par la mouvance radicale islamiste, fondamentaliste et terroriste. Ils pensent pouvoir (et devoir) satisfaire à la fois leur besoin d’identité, leur besoin d’insertion dans  l’Oumma islamique, leur besoin de spiritualité (charia et jihad), d’action et de révolte (attentats kamikazes)  et leur besoin de compréhension des réalités existentielles.

Les vérités théologiques et les hypothèses scientifiques sont-elles  conciliables ?

Napoléon a demandé à Laplace (un savant français) qui lui expliquait le mouvement des planètes : « Mais où est Dieu dans tout cela ? »

Laplace répondra : « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. »

Dans une émission TV à grande écoute du monde arabo-musulman, un commentateur (universitaire musulman !) a braqué le verset coranique 137 de la sourate III qui dit : « Allez dans la Terre » pour affirmer que la géologie, en tant que discipline scientifique, trouve son origine dans le Coran. Cette contre vérité est contredite par l’épistémologie de la science dont d’éminents penseurs comme Poincaré, Popper, Kuhl, Lakatos, Feyerabend, etc. estiment que le concept science est totalement séparé de la notion de certitude qui, elle, prévaut en religion, notamment pour l’islam qui choisit des mots tirés d’un dialecte arabe parlé il y a quatorze siècles par quelques tribus bédouines pour corroborer ce que les islamologues radicaux veulent démontrer ; cependant que le hadith du Prophète Mohammad (PSL) : « l’encre du savant est plus précieuse que le sang du martyr » contredit les musulmans ignorants. Pour distinguer les phénomènes scientifiques vérifiables, discutables et réfutables par l’intelligence de l’Homme (qui tire sa substance de Dieu) des certitudes coraniques irréfutables parce qu’occultes, voici quelques exemples, terre-à-terre, qui pourraient mettre fin au confusionnisme entre foi et science, mélange de genres savamment entretenu par des penseurs de l’Islam :

  • La science est faites de conventions sur lesquelles les hommes s’accordent ou divergent, or le Coran est immuable, donc non discutable ;
  • Une théorie scientifique pourra être contestée à tout moment parce qu’elle produit elle-même les moyens de la contester par l’évolution de la pensée et des découvertes. Alors qu’une idée couchée dans le Coran est à prendre, par les musulmans, comme une vérité irréfutable autour de laquelle il est impossible de spéculer ; les hommes sur les têtes desquels cette certitude est « tombée » ne peuvent pas toucher le fond (ni la forme) du Texte comme le docteur face à une tumeur cancéreuse dont l’ablation pourra générer la métastase proliférante des cellules dans tout l’organisme. Si l’on spécule sur une particule du Coran, c’est tout l’édifice qui risque de s’écrouler !, alors, on y touche surtout pas ;
  • Il y a en sciences des sortes d’arrière-plan des théories comme la révolution copernicienne (la terre est ronde et tourne sur elle-même) et le darwinisme (l’évolution : tout se crée et se transforme), des paradigmes qui changent alors que le Coran (coulé dans le béton) est un paradigme qui ne saurait être remplacé par un autre paradigme ;
  • La science, c’est ce qui marche, c’est le bricolage, or le Coran n’est pas une boîte à outils que l’homme peut manipuler.

Dieu révéla à Albert Einstein (un juif agnostique) les équations de la relativité générale et laisse à Georges Lemaître (un belge catholique fervent) le soin d’en tirer les conséquences puisque sur la base du travail du père de la bombe atomique – et non pas en lisant la Bible -, le curé savant formula sa propre hypothèse de l’atome primitif qui deviendra le bigbang, un terme péjoratif utilisé au début par Fred Hoyle (un physicien anglais). Et si cela se trouve dans le Coran – on en viendra dans les paragraphes qui suivent -, ça prouverait que Allah n’a fait aucune différence entre les croyants (juifs, chrétiens, musulmans) et les non-croyants ! 

Lemaître (curé et savant) qui recommandera aux religieux de ne pas utiliser les sciences à des fins théologiques, persiste et signe que le big bang ne peut en aucun cas être confondu avec la création du monde, au sens théologique.

Le big bang est décrit dans le Coran dans le verset 30 de la sourate XXI, ‘les Prophètes’ qui dit ceci : « Ceux qui ont mécru, n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l’eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas ? » Alors que selon les connaissances scientifiques avancées qui sont des dons de Dieu à l’Homme qu’il a créé à son image, la terre est apparue, non pas à l’instant du big-bang, mais plusieurs milliards d’années plus tard.

Selon le verset 47 de la sourate LI, ‘les vents dispersants’ : « Le ciel, Nous l’avons construit par Notre Puissance et Nous l’étendons (constamment) dans l’immensité. » l’expansion de l’univers, conséquence du big-bang ? est ainsi révélée dans le Coran, il y a seulement mille quatre cents ans.

Salah ed-Dine Kechrid (docteur en théologie, spécialiste de l’Islam), qui a traduit le Coran en 1984 à Beyrouth, a fait un commentaire qui va dans le sens de cette affirmation coranique : « On ne peut pas ne pas s’étonner devant cette affirmation de l’extension continue des limites de l’Univers que l’astronomie contemporaine vient à peine de découvrir. ». Est-ce que cet islamologue arabe ne serait pas tendancieux comme son contemporain Maurice Bucaille (un médecin français) qui, suite à sa reconversion à l’islam, affirme que le Coran ne contient aucune contradiction avec la science ? On pourrait le penser puisque Jacques Berque, un éminent linguiste qui a traduit le Coran, dit que le verset 47 de la sourate LI se traduit correctement par : « Et le ciel, Nous l’avons bâti en force : quelle n’est pas Notre profusion ! ». 

Des esprits sains, qui ne seraient pas nécessairement non-croyants, pourraient déduire de ces quelques explications que la science ne se trouve pas dans le Coran et, conséquemment mettre en doute des vérités scientifiques contenues dans ce Livre saint qui n’a rien inventé dans ce domaine de la métaphysique puisqu’il a repris des « paroles » d’Evangile et de la Torah, les deux Livres « révélés » qui l’ont précédés.

Malgré le camouflet que les penseurs ont réservé à l’Islam quant aux certitudes scientifiques, il faut reconnaître que le Coran a recommandé – par le hadith du Prophète qui dit : « Cherchez la science, fût-elle en Chine. » – l’acquisition de la science par l’Homme parce que la civilisation des arabes a, de tous les temps, généré de grands savants comme Khawarizmi qui a inventé l’algèbre.

Le problème ne sera pas résolu parce que vouloir dissoudre la science dans le carcan d’un texte sacré est à priori une opération hasardeuse. Lorsque l’Eglise s’est finalement résolue à reconnaître ses torts dans l’affaire Galilée, le Cardinal Poupard fit cette déclaration devant le Pape Jean-Paul II : « Certains théologiens contemporains de Galilée n’ont pas su interpréter la signification profonde, non littérale, des Ecritures. ». Face à l’ambiguïté de cette déclaration du Cardinal, on est fondé à poser les questions suivantes : faut-il attendre que la science obtienne quelques résultats avant que les religieux les revendiquent au nom de la Bible et le Coran ? Dieu, n’a-t-il pas révélé directement aux hommes les Tables de la Loi qui contiennent toutes les vérités éthiques communes aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans ?

Les musulmans, pas plus que les autres croyants, n’ont pas besoin des spéculations approximatives pour faire du Coran le vrai support de leur foi en Allah et de leur morale sociale. Dès le début de la civilisation musulmane, la question de la raison s’était posée avec insistance. Si on peut convaincre par la raison, on ne pourra jamais transmettre la foi véritable sauf par le jihad et ses outils auxiliaires que sont le fondamentalisme et le terrorisme qui décrédibilisent le Coran.

L’islam est fondé sur le dogme et l’argument de l’autorité (et de l’intolérance).

Le savant français Pascal a dit : « le Coran a ses raisons que la raison ne connaît point. ».Ibn Roshd (Averroès), qui fut la plus haute autorité de l’islam à son époque (il y a huit siècle), a affirmé dans son livre « Fasl al-Maqal » (une consultation juridique, une fatwa) « la prééminence de la philosophie (c’est-à-dire la raison) sur la théologie – même le Coran – lorsqu’il s’agit de légiférer sur terre et d’organise la vie en commun. ».

A la recherche d’un critère qui établirait de l’extérieur la crédibilité du Coran, les penseurs islamiques du 8ième au 11ième siècle hésitèrent entre la raisonet le miracle de la prophétie de Mohammad ; finalement, ils décidèrent que ce n’est ni l’un, ni l’autre ; c’estle Coran, lui-même, qui est le miracle !

La première grande école théologique de l’islam du temps du Califat des Omeyyades à Damas (8ième siècle) et des Abbassides de Bagdad (9ième siècle), professait que la raison (aql) et non l’imitation (naql) devrait être la source de la connaissance religieuse.

Les mutazilites (les raisonneurs si l’on peut traduire), amenés par Al-Mamun (fils et successeur du fameux calife Haroun ar-Rachid), ont soutenu que l’homme est « totalement libre parce que sinon, la récompense et la punition de Dieu n’auraient pas de sens » ; c’est une autre façon de réhabiliter la raison sur laquelle s’appuie l’homme pour faire ses choix.

Au 10ième siècle, les acharites (disciples d’Abou Moussa al-Achari) combattirent la doctrine des mutazilites en rejetant l’idée selon laquelle la raison humaine puisse mener à la connaissance du bien et du mal, pensée qu’’ils remplacèrent par la suivante : « les vérités morales sont établies par Allah qui ne saurait les communiquer aux hommes que par la révélation ». On fait donc un pas en avant et deux pas en arrière ! Les acharites niaient ainsi la liberté de la volonté humaine, idée qui serait, de leur point de vue, incompatible avec la puissance et la volonté absolue d’Allah.

La doctrine des acharites s’imposa à partir du 11ième siècle quand le cheikh Ghazali l’étendit à toute forme de connaissance qui devra s’appuyer sur la révélation divine, couplée à l’expérience, plutôt que sur la raison. L’anecdote qui résume ce thème est tirée du livre « de l’islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux » de Fouad LAROUI, éditions Robert Laffont, 2006 ; il faut noter que cet écrivain est un marocain arabe… musulman !

Le professeur Nasr Abou Zaid, historien et philosophe égyptien, était professeur à l’Université du Caire quand il fut forcé à l’exil à cause de ses recherches sur le Coran. En fait, un bigot l’attaqua en justice, au prétexte qu’Abou Zaid ne pouvait pas être musulman puisqu’il traitait le Coran comme n’importe quel texte ; et puisqu’il n’était pas musulman, il ne pouvait plus être légalement marié à une musulmane. Il se trouva un juge pour accepter cette argumentation délirante. On enjoignit au chercheur de divorcer.

Abou Zaid et sa femme préférèrent de quitter leur pays. Il est maintenant professeur à l’Université Leyde aux Pays-Bas. Et voilà la tragique histoire : au fond, Nasr Abou Zaid – dont je puis personnellement témoigner qu’il est profondément croyant – ne fait que reprendre les arguments mutazilites sur l’histoire du Coran (en se servant toutefois des avancées de la philosophie et de la linguistique).

Les pieux dévots qui l’accusent de bid’a – « innovation blâmable » – ont donc plus de mille ans de retard…

Le Coran fourmille de contradictions de toutes sortes.

Ce n’est pas un athée, ni un impie et encore moins un apostat qui dit cela, c’est Allah lui-même qui l’affirme dans le Coran, verset 106 de la sourate II :

« Chaque fois que Nous abrogeons un verset ou que Nous le laissons tomber dans l’oubli, Nous en apportons un meilleur ou analogue. ». Ce fameux verset est « descendu », fort opportunément, pour gérer le naskh(abrogation) ; c’est un peu comme dans un système de gouvernance démocratique où le président de la république prend une ordonnance qui gère une situation ponctuelle par rapport à une loi qui sera votée par le parlement qui prendra tout le temps nécessaire à son examen par les élus du peuple. Dans la même veine, la doctrine officielle chiite fait état de centaines de versets coraniques supprimés par le Calife Othman parce que ces versets-là semblaient favoriser Ali (le gendre du Prophète) dans la succession de celui-ci. Malgré cet anachronisme, les chiites continuent à vénérer et à lire la Parole exacte et parfaite d’un Livre Saint dont ils reconnaissent la falsification et la mutilation.

L’imam sunnite arabe, As-Souyouti, n’a pu donner qu’une fourchette de cinq à cinq cents versets coraniques abrogés comme ceux qui auraient pu habiliter Ali pour le Califat.

Le savant arabe Muir estime le nombre de versets coraniques abrogés à deux cents. Vous chercherez en vain et vous ne trouverez pas le verset de la sourate qui instaure la lapidation – jeter la femme adultère dans un puits profond et faire suivre des blocs de pierres jusqu’au comblement du puits -comme châtiment pour le crime d’adultère chez la jeune femme qui était bel et bien couché en bonne place dans la première mouture du Saint Livre et appliqué par les deux premiers Califes de l’islam. C’est sur l’instigation de Aïcha (la veuve du Prophète)  que cet acte barbare qui remonte à Mathusalem fut, le plus simplement du monde, expurgé et commué en cent coups de fouets pour « purifier » la fille adultère. 

Les qadis qui se prêtent au jeu des fondamentalistes pour faire appliquer la charia dans le jugement des impies, se réfèrent au verset 5 de la sourate IX : « Tuez-les partout où vous les trouvez. », ce verset nouveau abroge cent vingt- quatre autres versets qui prônaient la tolérance et la patience dans la première mouture du Coran. Le verset 67 de la sourate XVI qui glorifie le vin comme un bien fait d’Allah : « Vous en tirez une boisson enivrante ainsi qu’un bon profit octroyé par Dieu… » fut remplacé par le verset 219 de la sourate II : « Ils t’interrogent sur le vin et le jeu. Dis : Il y a en eux un grand péché… ».Il y a dans la version actuelle du Coran qui est « bichée » par les talibés des versets étrangement proches mais non compatibles dans le texte, tels que le II, 234 qui est abrogé par le II, 240.

Le Coran est un Livre « embrouillé » dans la mesure où tout le texte doit être récité comme une Parole immuable d’Allah alors que le récitant arabisant qui le comprend bien peut retrouver les passages qui ne sont pas vrais.Ceux qui ont étudié à fond le Coran disent que 2 à 5% du texte sont faux et c’est Allah, lui-même, qui le dit, je rappelle le verset 106 de la sourate II : « Chaque fois que Nous abrogeons un verset ou que Nous le laissons tomber dans l’oubli, Nous en apportons un meilleur ou analogue. ».

Est-ce que le messianisme de Mohammad ne serait pas une revanche des arabes (fils d’Ismaël) prise sur les juifs (fils d’Isaac) ?

On peut dire que la prédication de Mohammad, si celle-là est « la restauration de message de Dieu déjà divulgué aux hommes par les précédents commis (Moïse et Jésus)» est entachée de parti pris des musulmans, favorables aux chrétiens contre les juifs. Là aussi, cette attitude s’expliquerait, sociologiquement, anthropologiquement et historiquement, par la jalousie entre des descendants du même ancêtre Abraham qui aurait favorisé son fils Isaac (l’ancêtre des juifs, né d’un mariage d’avec une femme d’ascendance juive) – par qui est « descendue » la révélation de Dieu faite à Moïse – contre son frère Ismaël (l’ancêtre des arabes qui est issu du mariage d’Abraham avec Hajara-Adjar, la femme (non  juive ?) venant d’Egypte. Du point de vue historique, les analystes des religions – en majorité, des penseurs arabes musulmans – ont démontré que le messianisme de Mohammad ne saurait être qu’une revanche prise – en retard de deux mille six cents ans, la rancune est un plat qui se mange à froid !) – par les arabes (fils d’Ismaël) qui opposeraient leur prophète musulman à leurs cousins juifs (fils d’Isaac). Voir à ce sujet, l’ouvrage « Nom de Dieu, par-delà les trois monothéismes» de Daniel Sibony, Editions du Seuil, février 2006.

Après la bataille de Badr, gagnée par les musulmans contre les juifs et les chrétiens, comme les rabbins et les curés persistaient à nier l’Islam conquérant, le Prophète Mohammad (PSL) ordonna à ses adeptes de changer de Qibla qui était jusqu’à date Jérusalem, la ville sainte des juifs et des chrétiens, les deux précédents monothéismes. Le verset coranique qui justifie ce changement de Qibla est « descendu » comme il suit (extrait de « Le silence de Mahomet » de Salim BACHI, éditions Gallimard, 2008). 

« Les insensés d’entre les hommes disent :

« Qui donc les a détournés de la Qibla

Vers la laquelle ils s’orientaient ? »

« Dis : « L’Orient et l’Occident appartiennent à Dieu ;

Il guide qui il veut dans un chemin droit. »

Les djihadistes et les populations islamisées se tourneront désormais vers la Mecque, nouvelle Qibla, suite à la guerre gagnée par les Ansar de Yathrib sur les Quraychites de Mekka. Ainsi, Mohammad qui se réclame être l’un des descendants d’Abraham s’inclinerait désormais devant la Kabba, le sanctuaire édifié par Abraham et son fils Ismaël, ces deux personnages historiques qui seraient, selon lui, de l’ethnie des arabes, comme lui ! Le Prophète des musulmans envoie ainsi un message fort aux mecquois auxquels il annonce son retour après l’exil de Médine. Au programme, la reconstruction de la Kabba avant d’aller à Jérusalem, reconstruire le temple de Salomon ; ça sera une tâche pour le Calife Omar qui bâtira la Mosquée d’Alaqça à la place du Temple des juifs détruit déjà par les chrétiens. 

Le Prophète Mohammad aurait initié lui-même certains versets coraniques qui lui seraient inspirés (dictés) par les évènements locaux (chauds).

Une saine lecture critique du Coran, comparée avec les deux précédents Livres « révélés » (Bible et Evangile), permet de classer les versets coraniques en trois catégories : 1) Ceux qui relèvent de la métaphysique de l’existence de Dieu, de la création de la Terre et de l’Homme : c’est une traduction en arabe ancien de la Torah et des Evangiles qui étaient déjà « inventés » et « brevetés » par les deux précédents prophètes, Moïse et Jésus-Christ ; 2) Ceux qui reprennent (in extenso et en arabe ancien) les récits bibliques tels que ceux de la Genèse, le Déluge et les Pharaons, déjà « inventés » et répertoriés dans  les deux premiers Livres Saints, la Torah et les Evangiles, et, 3) Les versets dits « conjoncturels » qui sont « descendus » au fur et à mesure de l’élaboration de la nouvelle religion islamique; ce sont ceux liés aux circonstances de la vie sociale et culturelle de la Mecque et de Médine, au 7ième siècle. Plusieurs historiens (arabes !) de l’Islam ont apporté la preuve que ces sourates-là (chapitres) furent initiées et laborieusement mémorisées par le Prophète Mohammad lui-même, au cours de ses nombreuses retraites (disparitions !) dans les grottes et sur les collines de Mina, d’Arafat et de Muzdelifa (dans les environs de la Mecque) et dans l’oasis de Médine. Khadîdja et Aïcha (les deux fidèles épouses du Prophète) ont mémorisé, plus que leur auteur analphabète comme elles, les versets coraniques « conjoncturels ». Aïcha, qui a survécu à son mari, a dicté sa part de versets coraniques mémorisés au scribe lors de la première transcription du Coran qui a mis plus de vingt ans en version orale « bichée » par les convertis à l’islam. La vénérable veuve du Prophète des musulmans serait détentrice des deux tiers du Coran, version orale.

Je présente des extraits des versets coraniques les plus significatifs qui démontrent « la conjoncture » (le fait humain et non la parole d’Allah qualifiée, elle, de vraie révélation) de ces versets qui furent par la suite codifiés par la Charia pour réglementer la vie de la société musulmane bien après la mort du Prophète Mohammad (PSL). Ces extraits sont relevés dans l’excellent roman « Le silence de Mahomet » de Salim BACHI, éditions Gallimard, 2008. Ce romancier est algérien, arabe et … musulman !  Le verset coranique « descendu » pour justifier le mariage du prophète de l’islam à Rayhâna, une femme de religion juive de Médine :

« Ö toi, le Prophète !

Nous avons déclaré licite pour toi

Les épouses auxquelles tu as donné leur douaire,

Les captives de Dieu t’a destinées,

Les filles de ton oncle paternel,

Les filles de ton oncle maternel,

Les filles de tes tentes maternelles –

Celles qui avaient émigré avec toi –

Ainsi que toute femme croyante

Qui se serait donnée au Prophète

Pourvu que le Prophète ait voulu l’épouser,

Ceci est un privilège qui t’est accordé,

A l’exclusion des autres croyants.

Il n’y a pas de reproches à te faire

Si tu fais attendre celle d’entre elles que tu voudras ;

Si tu reçois chez toi celle que tu voudras

Et si tu recherches de nouveau

Quelques-unes de celles que tu avais écartées. »

Le verset coranique qui régla le tour (égal !) des coépouses – le Prophète des musulmans en a eu 14 – est «émis » quand les épouses Aïcha et Hafsa se sont rendues compte que leur mari trichait en allant plus fréquemment dans la chambre de Safia, la deuxième épouse de l’ethnie juive :

« Nous croyons en Dieu ;

A ce qui nous été révélé ;

A ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux autres tribus ;

A ce qui a été donné à Moïse, à Jésus, aux prophètes de la part du Seigneur. »

« Nous n’avons pas de préférence pour l’un d’entre eux : nous sommes soumis à Dieu. »

Le verset coranique qui annula l’adoption des enfants chez les arabes islamisés et qui rendit licite le mariage d’un père adoptif d’avec la femme divorcée de son fils adoptif est « descendu » après la convoitise de l’épouse de Zayed, le fils adoptifde Mohammad, du temps préislamique pas si lointain ! :

« Quand tu disais à celui que Dieu avait comblé de bienfaits et que tu avais comblé de bienfaits « garde ton épouse et crains Dieu »,

Tu te cachais en toi-même, par crainte des hommes de ce que Dieu allait rendre public ; – mais Dieu est plus redoutable qu’eux –

Puis quand Zayed eut cessé tout commerce avec son épouse, nous te l’avons donnée pour femme afin qu’il n’y ait pas de faute à reprocher aux croyants au sujet des épouses de leurs fils adoptifs quand ceux-ci ont cessé tout commerce avec elles.

– L’Ordre de Dieu est un décret immuable –« »

Le verset coranique à partir duquel fut codifié le port du voile chez les femmes musulmanes est « descendu » suite à la jalousie de Mohammad, notoirement et publiquement manifestée, à l’issue de son mariage avec Zayneb bint Jahch, la belle femme arabe mecquoise (divorcée de son fils adoptif Zayed)  dont les atours furent admirés, avec béatitude, la nuit du mariage, par trois des compagnons du prophète :

« Quand vous êtes invités, entrez et retirez-vous après avoir mangé sans entreprendre des conversations familières.

Cela offenserait le Prophète ; il a honte de vous tandis que Dieu n’a pas honte de la Vérité.

Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs.

Vous ne devez pas offenser le Prophète de Dieu, ni jamais vous marier avec ses anciennes épouses ; ce serait, de votre part, une énormité devant Dieux. »

Le verset coranique à partir duquel on codifiera dans la Charia le témoignage de quatre personnes dignes de foi (islamique !) pour des cas d’accusation grave est « trouvé » quand il s’est agi pour Mohammad d’innocenter son épouse Aïcha, suspectée de volage, dans l’affaire dite « du collier perdu ». Après la razzia que les compagnons du Prophète menèrent contre les Moustalaqs qui menaçaient d’envahir Yathrib, lors du voyage retour de la caravane de Mohammad, Aïcha, l’épouse qui était du voyage, s’est rendue compte que son collier est resté au gite et retourne, seule à pied, pour le chercher. Après avoir retrouvé son bijou et qu’elle n’a pas pu rattraper la caravane, un bel homme, bien connu dans la contrée pour ses ravages auprès des filles, se présenta à Aïcha pour la ramener en ville sur la croupe de son cheval. Des esprits mal intentionnés suggérèrent au Prophète de ne pas approcher l’épouse supposée avoir entrepris un commerce avec le beau chevalier. Après moultes tergiversations et intercessions, le cas est définitivement réglé par la sourate  dont la teneur suit :

« Les calomniateurs sont nombreux parmi vous

Ne pensez pas que ce soit un mal pour vous ;

C’est au contraire un bien pour vous.

Chacun d’eux est responsable du péché qu’il a commis.

Celui qui, parmi eux, s’est chargé de la plus lourde part subira un terrible châtiment.

Si seulement les croyants et les croyantes avaient pensé eux-mêmes du bien de cette affaire lorsqu’ils en ont entendu parler !

S’ils avaient dit : « c’est une calomnie manifeste ! »

Si seulement ils avaient appelé quatre témoins !

Ils n’ont pas désigné de témoins parce que ce sont des menteurs devant Dieu. »

Illustrations :

  1.  : copié de « Le Coran est-il authentique ? » de Mondher SFAR; Paris : Les Éditions Sfar, 1er tirage : 2000, 2e tirage : 2006, 3e tirage : 2010, 150 pp. »

« L’éclipse du 27 janvier 632 ne nous permet pas seulement de dater avec une meilleure approximation la mort d’Ibrâhîm, fils de Muhammad, mais elle va maintenant nous permettre de dater de la même manière le plus grand drame conjugal que le Prophète ait connu durant la vingtaine d’années de son apostolat. En effet, lors de la prière que le Prophète présida pendant l’éclipse, celui-ci a eu des visions apocalyptiques qu’Ibn Abbâs, le plus illustre des traditionnistes parmi les Compagnons de Muhammad, nous rapporte en ces termes : A la fin de la prière, les gens ont dit : « Ô Messager de Dieu ! nous t’avons vu prendre, pendant ta prière, quelque chose, puis tu as reculé. » Le Prophète répondit : « J’ai vu le Paradis, et j’y ai cueilli une grappe de fruits. Et si je l’avais vraiment prise, vous en auriez mangé jusqu’à la fin des temps. Et puis, j’ai vu la [138] Fournaise et je n’ai jamais vu de ma vie un spectacle aussi horrible que celui-là. Et j’ai vu que la plupart de ceux qui y séjournent sont des femmes. » Les gens ont alors demandé : « Pourquoi, Ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « A cause de leur ingratitude (kufr). » On lui demanda : « Leur ingratitude vis-à-vis de Dieu ? » Il répondit : « Mais aussi vis-à-vis de leur compagnon. Elles sont ingrates pour le bien qu’il leur fait. Si tu fais du bien à l’une d’elles pendant une éternité, il suffit qu’elle se fâche une seule fois pour qu’elle te dise : je n’ai jamais rien vu de bon en toi ! » [4]

Ibn Abbâs ne dit ici pas un mot pour expliquer cette subite explosion de misogynie qui voue à l’enfer la gent féminine toute entière. Et pour cause ! C’est que Muhammad fait ici une allusion à peine voilée à ses propres femmes qui venaient de créer un scandale retentissant quand il coucha dans le lit de sa femme Hafsa, fille du futur Calife Omar, avec son esclave Mâriya la Copte. Hafsa, l’ayant découvert, fulmina contre l’élu de Dieu qui reconnut aussitôt l’erreur et promit de ne plus coucher avec Mâriya, à condition qu’elle n’ébruite pas ce scandale. Mais Hafsa ne put se taire. Aussitôt, ce sont toutes les femmes du Prophète qui se déchaînèrent. Blessé et même meurtri par cette haute trahison, Muhammad décida sur le coup de les répudier toutes et de vivre désormais avec la seule… Mâriya. Mais, des négociations ayant été engagées pour trouver une issue qui satisfasse tout le monde, le Prophète revint à ses femmes après avoir vécu effectivement un mois avec sa jeune esclave copte.

L’incident a été si sérieux que le Coran y consacra la sourate 66 dite Al-Tahrîm, où il est question d’un secret confié à une épouse mais aussitôt éventé, puis cette menace : « Si le Prophète vous répudie, peut-être son Seigneur lui donnera-t-il en échange des épouses [139] meilleures que vous, des soumises, des croyantes faisant oraison et revenant à Allah, des dévotes glorifiant Dieu, mariées ou vierges. » (66,5)

Maria la Copte fut en fait offerte en cadeau à Muhammad par al-Muqawqis, Gouverneur d’Alexan­drie, et ce, en même temps que sa sœur Sîrîn, une mule, un âne, du miel, et des vêtements d’apparat avec lesquels Muhammad fut, semble-t-il, enterré. Selon le récit rapporté par Ibn al-Athîr, auteur du XIIe siècle de l’ère chrétienne, le Prophète offrit Sîrîn à Hassân ibn Thâbit, son poète de cour [5]. Ibn al-Athîr précise que Mâriya donna jour à Ibrâhîm au mois de Dhû al-Hijja de l’An 8 de l’Hégire. Quand celui-ci eut sept jours, on lui coupa les cheveux qu’on enterra selon la tradition arabe, et on lui donna un nom. Mais, les nourrices se disputèrent le bébé afin, précise le même auteur, « de libérer Mâriya pour le Prophète, tant il y était attaché. » [6]

Le scandale a dû éclater au moment de la mort d’Ibrâhîm, et peu avant l’éclipse. Lors de la prière de l’éclipse de ce lundi 27 janvier 632, la Mosquée retentissait encore de tous les sarcasmes et reproches adressés au Prophète pour sa conduite, comme l’atteste cet autre récit attribué à Aïcha qui fait dire à Muhammad lors de ce grand jour d’éclipse : « Ô Communauté de Muhammad ! Par Allah ! Personne d’autre qu’Allah n’a plus à cœur à éviter que son Serviteur (c’est-à-dire Muhammad) ou sa concubine (‘amatuhu, allusion à Mâriya la Copte) ne se livrent à la fornication (yazniya). Ô Communauté de Muhammad ! Par Allah ! Si vous saviez ce que je sais (allusion à sa vision durant la prière d’un enfer empli de femmes), vous auriez moins ri et pleuré davantage. » [7]

De toute évidence, la Tradition essaie ici, un peu maladroitement, il faut l’avouer, d’innocenter le Prophète. Mais, quoiqu’il en soit, le choix de la prière de l’éclipse comme cadre de cette explication ne serait pas dû au hasard, tant il semblait évident que cette affaire était contemporaine de l’événement cosmique de l’éclipse. Il est vraisemblable que la mort d’Ibrâhîm ne put être que contemporaine de ce drame conjugal, lequel drame était contemporain de la Sourate 66 du Coran qui le relate. Tout cela s’est noué dans les jours qui précédèrent et suivirent l’éclipse du 27 janvier 632. »

  • « Que de balivernes! », d’un anonyme forumiste de Malijet du 17 Juin 2014


Alors, nous croyons encore à ces contes de fée: paradis ou enfer?

Décidément, ton Mohamerde et son Allah qui n’a jamais existé, je le répète, continue malheureusement à nous crétiniser!

Donne-nous la peine de lire ci-dessous ce qui suit, pour savoir ce qu’était vraiment ce personnage qui ne savait ni lire, ni écrire!… 

1) Mohamed, jeune berger sans un sous, manipule et épouse en premières noces une riche femme d’affaires, Khadîdja, de 15 ans son aînée = C’était donc… un gigolo!

2) A la Mecque, Mohamerde, époux de cette femme riche, monte les pauvres contre les riches et les incite à la rébellion. Lorsque les riches persécutent ses disciples, il les laisse tomber et se fait protéger par sa famille riche = C’était donc… un lâche agitateur!

3) Mohamerde, veuf de sa riche épouse, se marie avec la fille de son conseiller Abou Bakr, Aïcha, qui a… 6 ans! Il la déflore alors qu’elle n’a que… 9 ans, ainsi que quelques autres petites filles de son palais! C’était donc… un pédophile!

4) Mohamerde s’approprie des récits Judaïques, d’autres au Christianisme, sans bien en comprendre la portée et les détails. Il en fait un amalgame désordonné, en y ajoutant quelques légendes et récits appris des caravaniers de passage et prétend qu’Allah lui a dicté sa religion, qui n’est qu’une secte montée pour son profit! C’était donc… un escroc et un faux prophète!

5) A Médine (Yathrib), où il s’est réfugié quand son clan a cessé de le protéger, il joue un clan contre l’autre et en profite pour s’approprier le pouvoir! = C’était donc… un opportuniste sans scrupules!

6) De Médine, il organise des attaques contre les caravanes qui font le chemin de la Mecque et il affirme qu’Allah lui attribue un cinquième de tout le butin! = C’était donc… un chef d’une bande de pillards!

7) Comme il ne dépend plus de sa riche épouse qui est décédée, il commence à collectionner les femmes, (on parle de 26 épouses et concubines et… d’une multitude d’esclaves)! = C’était donc… un détraqué sexuel et esclavagiste!7

8) Alors que règne une trêve que tous les clans combattants doivent respecter, Mohamerde en profite pour écraser ses ennemis! = C’était donc un criminel de guerre!

9) A Médine, il fait assassiner de nombreuses personnes qui le critiquent, dont des poètes, un vieillard centenaire, une mère de cinq enfants, un ami de sa famille, une femme qui refuse de croire en lui, etc. etc. etc… = C’était donc… un tueur en série paranoïaque!

10) Surprenant la femme de son fils adoptif en petite tenue et éprouvant du désir pour celle-ci, il change la loi au nom d’Allah, fait répudier cette jolie créature par son fils adoptif et l’épouse! = C’était donc… un vicieux tordu!

11) Furieux que les Juifs ne se rallient pas à sa nouvelle religion, il leur confisque leurs biens, les expulse et en fait de grands massacres! = C’était donc… un spoliateur et un génocidaire!

12) Victorieux de ses ennemis, il en profite pour faire massacrer et voler ceux qui l’ont aidé. Après avoir tué le chef de ses alliés, il oblige son épouse à coucher avec lui! = C’était donc… un traître et un violeur!

13) Mohamerde invente ses lois et organise son Etat en fonction des circonstances et de ses intérêts personnels, en affirmant que c’est la volonté divine! = C’était donc… un opportuniste et un escroc!

14) Il s’empare de la Mecque en 629 sans combattre, à force de ruses, de manœuvres et d’intimidations! = C’était donc… un fourbe machiavélique!

15) Mohamerde institue la razzia comme politique. Il favorise son clan dans ses commandements et pour les avantages matériels. Il pratique un sens de l’honneur très machiste et ségrégationniste! = C’était donc… un chef mafieux et un raciste!

Bref, nous n’avons rien à attendre de ces gens-là!

La répartition du butin de guerre est codifiée suite au verset coranique « tombé » suite à la mainmise des musulmans sur les biens abandonnés par les Qaynouqa, des juifs de Yathrib (Médine) ayant refusé l’islam et refugiés à Khaybar au Cham (actuel Irak) :

« Sachez que quel que soit le butin que vous prenez,

Le cinquième appartient à Dieu,

Au Prophète et à ses proches,

Aux orphelins, aux pauvres et au voyageur,

Si vous croyez en Dieu et à ce qu’il révélé à notre Serviteur le jour où l’on discernera les hommes justes des incrédules ; le jour où les deux partis se sont rencontrés. -Dieu est puissant sur toute chose »

Il y eu même un verset coranique « conjoncturel » qui protège les arbres de la coupe qui fait suite au saccage des plantations de Dattier (l’arbre mythique de l’oasis de Yathrib (Médine) abandonnées par les Nadir, ces juifs qui ont refusé l’islamisation et ont dû fuir à Khaybar où ils complotèrent contre Mohammad :

« Soit que vous coupiez un palmier,

Soit que vous le laissiez debout,

C’est la permission de Dieu

Et pour confondre les pervers. »

Les juifs estiment que les musulmans occupent la partie la plus sacrée de leur terre ancestrale et qu’il faille bien déloger les Arabes de là ; d’où le fondement religieux juif de l’occupation de Jérusalem-Est. 

Pour les islamistes, l’Oumma (la communauté des musulmans) a l’obligation de soumettre politiquement le monde à l’islam. 

L’Oumma islamique est la communauté des musulmans, l’unité des arabes, la grande famille islamique. Dans le monde occidental, l’unité de base de l’organisation humaine est la nation analysée selon ses diverses composantes dont l’une est la religion. En revanche, les musulmans, loin de voir dans le monde qui est le leur une nation composée de différents groupes religieux, y voient une religion subdivisée en plusieurs nations. Les arabes ne pensent pas l’identité en termes de catégories à la fois ethniques et territoriales. Le Calife Omar leur aurait dit : « apprenez votre généalogie et ne soyez pas comme ces paysans qui répondent, lorsqu’on leur demande qui ils sont, ‘je suis de tel endroit.».

Les islamistes radicaux donnent un sens spatial au jihad qui vise moins à convertir les incroyants (kafir) à l’islam – à cause du verset 256 de la sourate II : « pas de contrainte en religion » (la ikraha fi-d-din) – qu’à soumettre politiquement le monde à l’islam. Tout espace sous domination de l’islam est dit « dar al-islam » (maison de l’islam) dont les limites sont définies par une « dar el-harb » (une maison de la guerre), dans laquelle maison sont « logés » les Inuits du Canada et les Patagons du Laos qui n’ont pas encore entendu le message d’Allah, faute d’un Messager qui irait « djihadiser» ces peuplades, aux marges du monde ! Ces termes de « maisons de la paix et de guerre en islam » qui ne sont pas issus du Coran original furent utilisés dès le 9ième siècle par des juristes musulmans. L’expansion de l’islam par l’épée dans un cadre géopolitique de ces temps reculés a justifié le jihad. Les islamistes radicaux du 21ième siècle ont repris ce concept par ignorance et par dépit ; en effet, ils estiment que si des musulmans vivent ailleurs qu’en terre d’islam (en Norvège par exemple), le mouvement d’islamisation mondiale ne cesserait que lorsque toute la terre sera devenue dar al-islam !

L’islamisme radical engage donc le monde dans une guerre sainte perpétuelle qui ne découle pas de la foi qui s’appelle islam dont le nom générique contient l’idée de la paix (salam). Avant que les catégories et les conceptions européennes ne finissent par s’imposer aux musulmans de l’époque moderne, les gouvernants, les militaires et les historiens musulmans ne désignaient presque jamais leurs adversaires que selon leurs territoires ou leurs nations, se contentant de les qualifier tous d’infidèles (kafir). Les musulmans qui ne se qualifiaient jamais eux-mêmes d’arabes, de turcs ou de perses se présentent, toutes nationalités ethniques confondues, uniquement musulmans. La vision que les habitants du Moyen-Orient se font de l’histoire est façonnée par la mosquée, l’école et les médias et, bien qu’elle puisse être tendancieuse et inexacte, elle est étonnement vivante et possède un impact puissant.

La Fatwa légitimise des actes d’intolérance.

Dans le passé, le Mufti (littéralement celui qui émet une Fatwa) était la personne habilitée à donner son avis sur un sujet de droit musulman était souvent un fonctionnaire de l’Etat, un adjoint en quelque sorte du juge, même s’il jouissait dans certains milieux d’une autorité morale plus grande due, selon les cas, ou à ses qualifications ou à son rang social. Ce qui ne l’empêchait pas de répondre à des questions posées par des particuliers, notamment en matière de culte, d’affaires matrimoniales et de successions. La Fatwafaisait partie intégrante de tout un système juridico-socio-politique où la religion jouait le rôle d’instance suprême de légitimation et de justification des normes admises dans les sociétés musulmanes. A ce niveau, il n’y avait guère de différence significative entre la pratique de l’islam avec les sociétés chrétiennes du Moyen Age. En principe, les avis donnés par un Mufti sont personnels et n’engagent que leur auteur parce qu’ils s’inscrivaient toujours dans la logique de l’une des quatre écoles (madhab) « orthodoxes » reconnues à l’époque proches post-Prophète (le hanafisme, le malikisme, le chafiisme et le hanbalisme).Auxquelles écoles, il faut ajouter l’école jaafarite chiite. Aujourd’hui, des Muftis autoproclamés se permettent des libertés d’interprétations, pour le moins fragiles, qui ne visent que la consolidation des valeurs sociétales traditionnelles assimilées abusivement à l’Islam. Il en va ainsi des décrets émis par le pouvoir politique en place qui instrumentalise le pouvoir religieux (les oulémas) pour condamner des actes d’opposition politique. Ce n’est que depuis l’intrusionde la modernité en Occident que la religion chrétienne n’y joue plus ce rôle. Or, on sait que la plupart des pays musulmans accusent à cet égard un grand retard.

L’intolérance islamique qui est menée tant en pays d’islam (Moyen-Orient) qu’en Occident par des intégristes musulmans (cas des incidents faisant suite aux caricatures de Mohammad parues dans des tabloïdes en Scandinavie) est en flagrante contradiction avec les préceptes de l’islam original. Selon le hadith connu de tous les musulmans sincères en religion, le Prophète a dit : « Celui d’entre vous qui voit un mal, qu’il l’empêche de ses mains. S’il ne peut le faire, qu’il l’empêche par sa bouche. S’il ne peut faire aussi cela, alors qu’il condamne ce péché dans son cœur. ».

Les régimes politiques qui président aux destinées des pays musulmans continuent d’instrumentaliser l’islam en vue d’asseoir leur pouvoir despotique, faute de jouir d’une légitimité démocratique. A titre d’exemple, le régime saoudien recourt constamment à la Fatwa lors d’événements où il se sent menacé.

La piété ostentatoire en Islam procède du populisme et de la démonstration abusive de la foi.

La piété ostentatoire est une nouvelle pratique en Islam qui procède du populisme et de la démonstration de la foi, ce qui est différent de la conviction intime recommandée par l’Islam originel qui exige l’intimité avec Allah : « il n’y a pas de contrainte en Islam, la juste voie s’est distinguée clairement de l’errance ! Celui qui renie les fausses divinités s’accroche à l’anse solide qui ne cèdera point » disent les hadiths.

Cette nouvelle attitude s’observe chez les fondamentalistes islamiques qui sont des néoconservateurs prosélytes musulmans qui embrigadent les nouveaux adeptes (fraichement convertis à l’Islam) de l’Oumma islamique dans des uniformes du genre militaire comme :

  • la toge, la bourka : la tuniquequi copie lasoutane des curés,
  • la galabia, le nikab : le pardessus
  • le keffieh : le turban des bédouins qui copie la petite calotte des juifs,
  • le hijab : le voile des bédouines qui copie le drapé des sœurs chrétiennes,
  • l’abaya : la gandoura des maghrébins qui copie la soutaneou la robe des ecclésiastiques catholiques,
  • la bourqa : le burnous des maghrébins qui copie la vareuse des papes catholiques.

Certainement que les fondamentalistes islamistes voudront mettre leurs ouailles musulmanes (civils, fonctionnaires, citoyens libres, commerçants, élèves, indistinctement dans la vie de ville, en campagne, ou dans les mosquées), au même diapason que les ordres religieux chrétiens qui les ont précédé. Cependant que pour les curés dont la tenue vestimentaire est copiée par les musulmans, ceux-là sont astreints au port des signes distinctifs cléricaux dans les seuls lieux de prières (synagogues, églises) et non dans la vie courante des citoyens juifs et chrétiens. Ainsi, les marabouts rattraperont, du moins en tenue règlementaire d’embrigadement religieux, les rabbins juifs et les curés catholiques qui sont venus en religion bien avant eux.

Là où fondamentalisme islamique rime avec assassinat.

Comment les Iraniens musulmans ont cherché à instaurer un Califat ? A la fin du 11ième siècle, un fou persan s’est installé sur la montagne d’Alamut pour fonder la secte des Assassins. Assassins vient d’assassyine qui veut dire « fondamentalistes » en arabe. Le fou a semé la mort et la terreur sur la terre entière, s’attaquant à de redoutables seigneurs jusqu’à dans leurs propres fiefs. Puis, ça s’est tassé. Plus tard, lorsque l’empire ottoman s’est écroulé comme un château de cartes, les Iraniens ont cherché à investir la place vacante et à instaurer un Califat pour avoir droit de regard sur les nations musulmanes et sur leurs richesses afin de s’offrir du bon temps. Comment l’islam peut-il rimer avec paix alors qu’en son nom, des musulmans développent, encore au 21ième siècle, des actes barbares (intégrisme, fondamentalisme et terrorisme) qui ont justifié le redressement des deux autres courants religieux monothéistes en les vidant de leur narcissisme moyenâgeux, tâche éminemment divine dont Allah a chargé le Prophète des Musulmans ? La restauration du vrai message de Dieu passera-t-elle par des tueries de musulmans par d’autres musulmans ? Autrement dit, on ne sait plus à quel Saint se vouer, sinon que de croire que nous assistons à la déconfiture du dernier « Message divin de Paix » et que nous devons nous préparer à l’Apocalypse, la fin du Monde annoncée par les Livres.

Selon les historiens des religions qui analysent la dégérescence actuelle de l’Islam – après que les deux courants religieux monothéistes précédents se sont assagis et ont fini de faire la paix avec les hommes -, l’intégrisme, le fondamentalisme et le terrorisme islamiques sont les indicateurs d’une fin d’époque. C’est une débâcle comme les tressautements d’un animal égorgé ! D’ici que le monde sombre dans le chaos total avec le dérèglement climatique et la mondialisation de la crise économique, des fanatiques de l’Islam font porter une camisole de force islamique rétrograde à leurs ouailles. Moins pour un retour aux sources islamiques (revivre la vie musulmane à l’identique de celle du temps du Prophète Mohammad) que d’instrumentaliser l’ignorance des pauvres bédouins des déserts pour un contrôle du pouvoir politique arraché de force (islamique) à ses tenants légitimés par les votes démocratiques qui sont voués aux gémonies par les Islamistes fondamentalistes. Il y va ainsi des Talibans en Afghanistan et au Pakistan et des Chebabs somaliens (des Moudjahidines sortis de nulle part) qui défrayent la chronique islamique, en revendiquant, la Kalache en main, l’instauration de la Charia sur des terres islamiques qui n’abritent plus des Etats structurés. Ces jeunes déboussolés sont fanatisés et instrumentalisés par des chefs de guerre qui voient dans le retour aux sources islamiques un moyen d’endormir la masse musulmane en semant la terreur chez leurs semblables islamisés depuis mille quatre cents ans.

Le GSPC, le bras islamique armé du FIS, est un mouvement néofasciste islamique qui, ayant été empêché par des forces militaires (investies démocratiquement du pouvoir politique) de prendre le pouvoir politique au Maghreb berbère, a tué gratuitement, plus de cent milles musulmans au nom d’Allah, des horreurs humaines que même le Djihad conquérant du 7ième sicle ne s’était pas rendu coupable alors qu’il en avait la permission puisqu’il s’est agi d’islamiser, par l’épée, des populations idolâtres !.  

Comment s’est exprimée la frayeur de modestes villageois des montagnes de Kabylie face aux djihadistes locaux du FIS lors que ces fantoches islamiques, en abusant du marasme des populations algériennes qui ont reçu, de plein fouet, la crise de mal gouvernance de leur pays.

Malgré des excédents pétroliers, l’Algérie est dans une situation de pauvreté telle que le peuple s’accroche au diable (FIS) qui lui a fait miroiter le paradis islamique et, conséquemment le discours islamique a produit son effet par le vote des pauvres aux élections communales de 1998 pour les candidats du FIS qui dama le pion à la gente militaro-civile au pouvoir.

Les djihadistes qui ont remporté et aussi tôt perdu le bénéfice des élections communales de 1998 en Algérie se sont vengés sur le pouvoir en place en martyrisant leurs parents paysans, ceux-là mêmes qui les ont élus.

Voici quelques extraits relevés dans le roman « Les agneaux du Seigneur » de Yasmina Khadra (Editions Julliard, 1998) ; Mohammed Moulessehoul (le vrai nom du romancier algérien) a dû assister aux horreurs qu’il décrit si bien :

Dialogue entre deux paysans kabyles d’un village meurtris par les agissements du FIS :

  • les intégristes nous mènent la vie dure…
  • Je suis au courant, les choses se décomposent, je n’aime pas ça… qu’est ce que les islamistes veulent ?, ils ont eu les mairies…
  • On dit que le FIS a ordonné la désobéissance civils…
  • A Alger, c’est la catastrophe. Les CRS sont mobilisés. Tous les jours, ils sont obligés de disperser les manifestants à coups de grenades lacrymogènes. Le feu est mis à la poudre, ça va péter d’un moment à un autre…
  • Arrête, tu me fais peur…
  • J’ai peur aussi, les intégristes sont en train de constituer une armée parallèle, tu n’as qu’à les voir défiler dans les rues comme des paras, il se passe des choses dans la forêt, la carrière de Sidi Saïd a déploré le vol d’un important lot d’explosifs…
  • C’est peut-être de la subversion…
  • La semaine passée, une femme et son fils de six ans ont été brûlés vifs chez eux, on reprochait à la mère de se prostituer, des agressions similaires sont signalées par endroits, le vendredi, après la prière la foule fait exprès d’emprunter les rues où il y a un commissariat pour scander :

 – « Ni démocratie, ni Constitution, seulement la sunna et le Coran »…

Les deux causeurs se taisent un instant par ce que effrayés par un tumulte des gens qui sortent de leurs maisons malgré l’heure de la sieste zénithale. Le village est sens dessus dessous parce que la nouvelle qui atterrit, telle une bombe, vient de la mosquée. Le chef des Frères musulmans du FIS qui a grimpé sur le minaret a crié :

   – Frères, nos leaders ont été arrêtés à Alger. Les membres du Mejless sont tous en prison et notre cheikh Abbas aussi….

Dans le même roman (et sur le même registre) de Yasmina Khadra, un gars sérieux du village kabyle embrasse le djihadiste ambiant suite à la déception engendrée par un amour non partagé avec la plus belle fille du village que l’intégriste fera enlever pour la martyriser dans la forêt avant de la faire exécuter. Suite à un séjour de quelques mois en Afghanistan auprès des Talibans, l’amoureux déçu deviendra l’Emir local du FIS qui a besoin d’une fatwa par laquelle, il s’autorisera à tuer ses parents du village. Voici un extrait de la façon de tromper Allah :

Un marabout du village est enlevé et égorgé dans la forêt suite à son refus d’émettre la fatwa meurtrière :

  • nous nous excusons de la manière un peu cavalière avec laquelle nous t’avons enlevé dit l’Emir du GSPC au marabout enlevé ;
  • puisqu’il s’agit d’un enlèvement, fait l’imam amer qui ne sait pas combien d’heures il est resté étalé, la face contre le plancher, au fond de la camionnette, et comment il a réussi à marcher dans la forêt, les mains ligotées et les yeux bandés, jusqu’à cette cabane où se tiennent les commanditaires s de son enlèvement…
  • assieds-toi sur le tabouret dit un maquisard au marabout qui préféra occuper une natte en osier qui traine là…
  • dis-lui pourquoi il est ici dit le chef de la bande à l’Emir qui interpelle le marabout Hajj Salah : « tu es un homme de bien. C’est pourquoi nous faisons appel à toi, nous n’avons pas été tendres avec les Anciens. Mais, ce n’est nullement par insolence. Le monde change et ils refusent de l’admettre…Depuis l’indépendance, notre pays ‘a de cesse de régresser. Nos richesses souterraines ont appauvri nos convictions et nos initiatives. Des traîtres se sont amusés à nous faire passer des gourdins pour des mâts de cocagne. Ils nous ont initiés aux vanités cocardières, à la démagogie. Durant trente années, ils nous menés en bateau. Bilan : le pays est sinistré, la jeunesse dévitalisée, les espérances confisquées. Partout s’accentue le renoncement. Plus grave : après avoir perdu notre identité, nous sommes en train de perdre notre âme…
  • nous disons, ça suffit, scandent, l’un après l’autre les maquisards dont le caïd poursuit sa harangue : « ainsi est née la Mouvance. C’est Dieu qui a inspiré le Front. Il a eu pitié de cette nation décontenancée qu’un ramassis de faux jetons menace de népotisme outrancier, d’incompétence flagrante et de dépravation. Nous avions le plus beau pays du monde, ils en ont fait une   porcherie. Nous avions une certaine légitimité historique, ils en ont fait une usurpation. Et ils ont miné nos horizons…. C’est pourquoi nous disons « ça suffit »…. Répété par tous les bandits présents… et le caïd de reprendre sa diatribe : « nous, partisans du FIS, avons été corrects. Nous avons travaillé et prouvé ce dont nous étions capables. Le peuple a opté pour nos principes et notre idéologie. Mais le pouvoir voyoucratique refuse de se rendre à l’évidence. Il a délibérément choisi de jouer avec le feu. C’est pourquoi nous lui proposons, aujourd’hui ; celui de l’enfer…
  • et la guerre est là, dit un djihadiste bien remonté par le discours du caïd…
  • qu’attends-tu de moi ? dit le marabout à l’orateur illuminé….
  • Une fatwa répond le Caïd….
  • Le marabout répond : « je n’ai pas l’érudition requise. Je ne suis qu’un imam de campagne dont le modeste savoir s’étiole et dont la mémoire est de plus en plus défaillante »….
  • Le chef des maquisards rétorque à l’imam qui ne veut pas trop s’aventurer : « tu es l’imam du village depuis quarante ans. Tu es juste et éclairé. Nous voulons que tu décrètes la guerre sainte »…
  • Et qui est l’ennemi ?, dit l’imam…
  • Tous ceux qui portent le Képi : gendarmes, policiers, militaires….
  • Jusqu’aux facteurs, ironisa un participant intéressé….

Hajj Salah, l’imam otage soumis à la résolution d’une quadrature de cercle islamique, reste silencieux : interloqué et prostré, la tête dans les mains, comme s’il refusait de croire à ce qu’il vient d’entendre, il pense à cette vérité sur l’ignorance : « il y a trois choses qu’il serait contre nature de confier à l’ignorant : la fortune dont il pâtira, le pouvoir par lequel il va tyranniser les pauvres et la religion par laquelle il nuira à lui-même et aux autres. ». Quand l’imam otage put sortir de sa perplexité, il dit aux salafistes dont il est le prisonnier et qui lui demande d’émettre une fatwa qui décrète la guerre sainte, il s’adresse comme il suit à ses geôliers : «Saviez-vous pourquoi Dieu a ordonné à Abraham de lui sacrifier son fils chéri ? » …

Le caïd répond oui et au marabout qui lui demande pourquoi, il répond ceci : « pour tester la foi d’Abraham. »…

Hajj Salah, l’imam otage dit : « blasphème : oserais-tu insinuer que Dieu doutât de son Prophète ? N’est-il pas l’Omniscient ?… Dieu avait seulement un message pour les nations entières. En demandant à Abraham de tuer son enfant au haut de la montagne, puis en lui proposant un bélier à la place de l’enfant, Dieu voulait faire comprendre aux hommes que la Foi a ses limites aussi, qu’elle s’arrête dès lors qu’une vie d’homme est menacée. Car Dieu sait ce qu’est la vie. C’est en elle que réside toute Sa générosité. »..

Hajj Salah, l’imam otage qui refusa d’émettre la fatwa par laquelle les gens du FIS voulait décréter la guerre sainte islamique à leurs parents musulmans des villages de la Kabylie fut décapité et sa tête déposée dans un sac sur le pont qui désenclave son village à titre d’avertissement que la terreur devra s’abattre sur tout le village.

En conclusion de ce chapitre, on peut dire que l’islamisme radical est une interprétation (une falsification ?) de l’Islam originel et affirmer que l’islamisme radical (le fondamentalisme) est une idéologie du rejet, du ressentiment et de l’esprit de revanche.

3.

Bâtir et promouvoir une morale universelle qui préservait la paix à travers des concepts nouveaux qui permettent une cohabitation saine entre tous les humains

Quelques citations :

  • « Les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.» (Inscription relevée sur une stèle du siège de l’UNESCO à Paris) ;
  • « Je crois en l’amour où que mènent ses caravanes, car l’amour est ma religion et ma foi. » (Ibn Arabi (1165-1240) ;
  • « C’est dans le livre de l’amour humain qu’il faut apprendre à lire l’amour divin. » Rusbehan (1128-1209) ;
  • « Les hommes sont plus les fils de leur temps que de leurs pères » (Marc Bloch, historien).

La manière dont la religion est vécue en pays d’islam reflète l’impasse historique où les peuples arabo-islamiques se trouvent en ce moment. 

La doctrine de la foi chrétienne est détenue par l’actuel Pape Benoît XVI qui a affirmé que l’Eglise catholique est la maîtresse de la vérité contenue dans le Nouveau Testament (l’Evangile) transmis par la volonté du Christ.

La doctrine de la foi islamique est détenue par différents Oulémas dispersés de par le monde qui affirment que le Message d’Allah (celui de la vérité) est transmis par le Coran dont le messager (Rasul’Allah) est le Prophète Mohammad.

A l’opposé du christianisme qui dispose lui d’une Eglise unifiée et hiérarchisée, l’Islam ne dispose pas d’une Mosquée unifiée dont l’Imam (ou le Calife) serait le répondant du Pape.

A l’absence d’un dialogue interreligieux islam/chrétienté dont les meneurs s’affrontent par l’intermédiaire d’adeptes illuminés, on aurait dû tenter de voir ce qui pourra rapprocher les musulmans des chrétiens.

D’après l’islamologue politiste tunisien Mohamed Talbi et des intellectuels laïcs progressistes judéo-chrétiens, « la religion n’est pas l’identité, ni une culture et encore moins une nation, c’est une relation personnelle à Dieu ».

Ces exégètes modernes opposent cette vérité historique aux interprétations des fanatiques religieux passéistes qui sèment l’amalgame entre les révoltes actuelles et la religion.

Relativement à la tolérance en islam, peut-être que la phrase « La-ikrah fi-d-din » (il n’y a pas de contrainte en  religion) est interprétée au début de l’islam par la tolérance qui impose que l’on n’impose pas aux gens de se convertir à l’islam par la force. Le droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu’on ne les empêche est dit dans le verset complet 256 de la sourate II du Coran dit : « il n’y a pas de contrainte en Islam, la juste voie s’est distinguée clairement de l’errance ! Celui qui renie les fausses divinités s’accroche à l’anse solide qui ne cèdera point » qui indique la juste voie pour l’islamisation tout à fait contraire du mode opératoire des islamistes radicaux qui refont vivre le Djihad.

Ce qui a assuré la pérennité des Papes (chefs spirituels chrétiens) et qui a manqué aux Califes (chefs spirituels musulmans), c’est la présence permanente d’une Eglise et d’un corps de métiers bien structuré (le Clergé). Cependant, grâce à la modernité qui s’est imposée à l’Eglise (qui l’a accepté) malgré sa puissance, la place du religieux a fortement diminué dans les sociétés catholiques alors qu’inversement, l’absence « d’une Mosquée unifiée » a favorisé le déchaînement du religieux dans les sociétés musulmanes. 

La manière dont la religion est vécue en pays d’Islam reflète l’impasse historique où les peuples arabo-islamiques se trouvent ; qu’ils en sortent, ils trouveront « les versets » qui conviennent à la démocratie, à la modernité, à la laïcité, à la coexistence pacifique, à la primauté du savoir, à la glorification de la vie comme au temps de leurs ancêtres du temps de Babylone (voir les récits qui décrivent le paradis dans la Bible et dans le Coran).La question qui se pose aux sociétés musulmanes en cet âge de la douleur n’est pas tant celle du rapport entre religion et politique que celle du rapport entre religion et histoire, entre religion et identité, entre religion et dignité.Il n’y a aucun doute que l’impasse historique du monde musulman soit liée à une conjoncture mondiale, cependant que c’est sûr que la faute relève de la manière dont les musulmans ont décidé de vivre leur religion.

Reconnaissons la pluralité des religions qui sont toutes dignes et égales. 

Toutes les religions commencent par la découverte de l’existence de Dieu : d’abord dans le cosmos comme une force active et ensuite dans la réalité (le cerveau de l’homme) comme une pensée active.

Ibn Arabi (1165-1240), un maître du soufisme andalou pensait, dans le cadre de sa foi islamique, que toutes les religions sont dignes et égales.

Ali Abderrazak dans « L’Islam et les fondements du pouvoir » dit qu’un Etat se doit fédérateur et qu’à ce titre, le premier Etat musulman a intégré les Gens du Livre (les juifs et les chrétiens) ; mieux, Omar (le deuxième calife) est allé jusqu’à reconnaître aux manichéens perses le statut des Gens du Livre mais que c’est le calife abbasside Almansour qui les a exclus, des siècles plus tard.

Youssef Seddik dans « Nous n’avons jamais lu le Coran » paru en 2004 aux Editions L’Aube, écrit, à propos du Coran, je cite :

  • « je veux que le texte accède à une perception universelle et que les musulmans cessent de le croire limiter à La Mecque et à Médine dans son origine et à Dar al-islam (la Ouma islamique) dans son expansion. Si ce texte est grand, il doit appartenir à tout le monde, dans la liberté de la lecture, et celle-ci ne peut lui nuire, tant qu’il est grand » et d’ajouter :
  • « Iqra, mot par lequel commence la Révélation n’est pas forcement déchiffrer, c’est, étymologiquement «étreindre et ré-enfanter » ;
  • « le péché originel des musulmans est d’avoir congelé dans la vulgate le Coran dès la mort de son transmetteur pour nous servir un ersatz qui fait office depuis lors de religion » ;
  • « les musulmans ont vite fait de conclure que leur capacité de comprendre le Coran n’était rien devant un texte révélé et qu’il leur suffisait de le conserver dans une bibliothèque bien gardée » ;   
  • « nous devons cesser de considérer le Coran comme un auxiliaire pour l’exercice du rite » … 

Sur le registre de la pensée, Seddik (un arabe musulman) développe la même idée que Luther (un allemand chrétien) qui refusa clergé, rituels et intermédiaires entre le Dieu et l’homme en se prévalant de l’affirmation coranique «Nous avons créé l’homme à la hâte », affirmation que ne sauraient contredire Heidegger et Sartre, les plus difficiles existentialistes pour définir cet « être unique et singulier » qu’est la personne humaine.

Seddik affirme que L’Islam doit rester dans le cadre personnel pour ceux qui tiennent encore à cette religion dans la mesure où cet illustre penseur a le sentiment qu’il y a eu au sein de l’Islam un complot contre la prophétie, complot qui fut politique quand le clan des Omeyyades s’est saisi du califat avant de le convertir en royauté.

Des intellectuels arabes et musulmans donnent des arguments religieux irréfutables pour la relecture du Coran. 

La Grande Discorde (el-Fitna el-kobra (en arabe) est intervenue après la mort du Prophète, durant la période des califats successifs d’Othman et d’Ali. Il y a eu des guerres fratricides qui ont influencé l’interprétation de la Révélationpar des clans antagonistes. La parole coranique ne fut pas seulement spirituelle et mystique, mais elle a été au centre d’une bataille politique. Elle fut caractérisée par des batailles de succession entre les Hachémites (la famille du Prophète) écartés du pouvoir politique et celle d’Othman (les Omeyyades) portés au pouvoir par la force de l’argent. Aïcha, l’épouse et veuve du Prophète qui détient les deux tiers de la Révélation et quelques-uns des contemporains (qui ne connaissent que l’oralité du Message)se sont étonnés auprès de Othman (le calife révisionniste et arrangeur du Saint Coran) de la diminution de la longueur de la sourate ‘la vache’ qui passe de 285 à 72 rouleaux. Ils ont posé la question suivante au Calife : « est-il normal de codifier un message, quitte à changer la parole qui possède sa propre dynamique et d’en faire un objet de regard, au lieu que ce soit un objet d’écoute ? », Othman a répondu que « la parole de Dieu n’est pas dans son support ». C’est sous le règne de Othman (643-655) que le Coran a été rassemblé par le bon vouloir de ce Calife qui a ordonné de brûler les autres versions du Texte sacré dont celle détenue par Abdallah Ibn Messaoud (le secrétaire et compagnon du Prophète) qui contient au moins 70% des sourates originales. Si pour mettre fin aux luttes des soldats djihadistes, le Calife Othman a codifié définitivement la répartition du butin de guerre dans l’actuelle version du Coran, les Révélations du Prophète Mohammad furent fondues en un seul livre ; dès lors, le Coran fut une vraie catastrophe en terme de religion « révélée». Ainsi, la chronologie de la Révélation islamique a été définitivement détruite suite au réarrangement des sourates selon leur longueur (les plus longues avant les courtes). Ce qui modifia notablement la substance de la vulgate qui fut imposée aux sujets du nouvel Empire islamique par le Calife Othman assassiné (suite à cette révision) par les conservateurs mecquois amenés par Abdallah Ibn Messaoud (le secrétaire et compagnon du Prophète) détenteur de la version originale du Coran qui contient au moins 70% des sourates originales.

En ces temps modernes du 21ième siècle mondialisé, les problèmes des musulmans ne sont plus ceux auxquels les premiers islamisés du Moyen-âge furent confrontés. Le musulman du monde actuel a besoin d’une lecture conséquente du Coran. Il faut reconnaître que certains versets n’ont plus cours, contrairement à d’autres qui demeurent universels et éternellement producteurs de sens. Le critère de la relecture du Coran sera « le fragment » dans le strict sens philosophique du terme que lui a donné Héraclite, comme le terme « unité fermée autonome » qui ne peut être émettrice de sens que si elle est articulée avec les autres. Il faut retrouver les premiers versets (ayate) qui sont les unités premières fondatrices qui furent réduites en unités écrites par le Calife Othman, découpage qui fut arbitraire, donc ne pouvant produire de sens.  Ainsi, Ibn Khathir (un ouléma des plus classiques) dit qu’on lisait les sourates de ‘l’Eléphant’ et de ‘Qorayshite’ comme une seule et unique entité alors que le falsificateur Othman a scindé cette unité en deux pour donner le nom de la tribu Qorayshite à une sourate du Coran. La religion n’est pas l’identité, ni une culture et encore moins une nation, c’est une relation personnelle à Dieu. 

« L’homme doit faire usage de sa raison et se méfier des vérités soi-disant « révélées » a dit Ibn Tofayl, le philosophe arabe et musulman. Le premier message divin révélé sur le mont Sinaï au prophète Moïse (le juif d’Egypte) dit, je cite le décalogue de la Torah : « croire en un dieu unique inspire l’immortalité de l’âme, le libre arbitre, la responsabilité individuelle, la solidarité et l’avènement de la justice ».

La doctrine de l’islam est que son prophète Mohammad n’a pas prétendu apporter une religion nouvelle, mais restaurer celle de toujours qu’Allah avait précédemment révélée aux prophètes Adam, Noé, Abraham et Moïse. Le troisième prophète monothéiste, Mohammad, un bédouin arabe analphabète du Hedjaz (contrée très proche de la Palestine) estime pour sa part qu’il reçoit un ancien message de Dieu, dénommé islamavec le livre appelé Coran qui ne lui demande que de restaurer le Message(contenu déjà dans la Torah et la Bible).Malgré ces rappels, le Corannie la véracité de l’Ancien et du NouveauTestament, alors que la lecture comparée des 3 ouvrages successifs montre une adaptation du même message divin à un environnement sociopolitique confiné dans le seul Moyen-Orient désertique, habité de bédouins (arabes et juifs des cousins) de culture arabo-judéo-chrétienne.

La sélectivité d’un seul bastion (la Palestine) et d’une même ethnie (juifs et arabes descendants d’Isaac et d’Ismail, les deux fils d’Abraham), le binôme « terre bénite/peuple élu »pose un problème d’équité universelle dans la mesure où, encore aux 21ième siècle, les tasmaniens du pôle sud et les esquimaux du pôle nord n’ont pas encore reçu le message de Dieu dont les commis sont localisés, dans le temps et l’espace, dans la seule Palestine. Les flagrantes contradictions et redondances messianiques qui ont entraîné des guerres religieuses ayant fait trop de victimes innocentes trouvent leur fondement dans ce qu’on peut appeler aujourd’hui un projet politique du moyen âge, créé à dessein par les juifs émigrés d’Egypte pour, d’une part échapper à l’esclavage des pharaons et ensuite pour permettre aux Israéliens de contrôler la Palestine.

L’avènement du christianisme procède du même subterfuge de l’empire romain pour coloniser des peuples et l’islamisation aura permis aux arabes de faire la même chose que les chrétiens pour le contrôle des peuples au nom de dieu. C’est là, à coup sûr, la face cachée de l’évangélisation et de l’islamisation qui se disputent encore des horreurs humaines, toujours sur le dos du bon Dieu.

Face à toutes les catastrophes humaines occasionnées par les religions, il apparaît nécessaire de bâtir et de promouvoir une morale universelle qui préservait la paix à travers des concepts nouveaux qui permettent une cohabitation saine entre tous les humains. Le Concile de Vatican II fut une orientation pour un dialogue entre les chrétiens et les musulmans en vue d’une unification des deux communautés qui adorent le même (et unique) Dieu.

Les Oulémas wahhabites et salafistes ont fait de l’islam, religion de paix et de respect des droits de l’homme dans le Coran, une religion du terrorisme qui instrumentalise une Charia islamique « rénovée ». Ces charlatans des temps modernes ont tué toute notion même de liberté dans la culture et dans la civilisation des arabes. Dans les affaires des caricatures du Prophète Mohammad, les Oulémas ont joué « le sabre et le tribunal », les deux pouvoirs qu’ils utilisent contre la liberté d’expression. Que trouve-t-on dans le Coran (la parole révélée et immuable !) ou dans les Hadiths (la tradition basée sur des interprétations des faits et gestes du Prophète écrites par des auteurs qui ne sont même pas des contemporains du Messager de Dieu) qui prédisposent à l’intégrisme ? Par quelles manipulations a-t-on pu universaliser le Djihad ? Est-ce vraiment Dieu ou la haine « originelle » qui trouve en Dieu un bon appui car Dieu serait à l’origine ou cette haine prend appui dans un narcissisme absolu du Moi(l’être hypertrophié au maximum) qui s’identifie par commodité au Dieu ? Si en d’autres temps, cette haine s’était exprimée sous diverses formes (le racisme et le nationalisme), en ces derniers temps, des identités se servent de la religion pour « écluser » leur trop-plein de pulsions meurtrières, narcissiques, soit sur le mode agressif, soit sur le mode débonnaire ou dépressif.

C’est à la fin du 19ième siècle, au moment même où le monde musulman découvre qu’il vit désormais « la tête baissée » qu’un certain « scribouillard » qui n’a pas de statut de penseur, du nom d’Abd al-Wahhab, répand autour lui l’idéologie puriste et sommaire du tout-religieux qui enfantera plus tard la charia médiévale érigée en gouvernance par l’Arabie Saoudite, un nouveau royaume taillé sur mesure par la puissance coloniale anglaise pour les bédouins du Hedjaz amenés par Ibn Saoud.

Au début du 20ième siècle, le Royaume wahhabite naissant érigera la Charia islamique (revue et corrigée par le puriste Abd al-Wahhab) en Loi fondamentale en vue d’asseoir au Hedjaz la royauté de droit divin qui asservira et assujettira les arabes, un concept obsolète en ces temps modernes où la liberté de pensée et la démocratie sont les deux voies par lesquelles les hommes sont appelés à être désormais gouvernés.

Il faut redonner à l’islam sa double signification (le fait religieux et la civilisation) puisque, sur le plan sémantique, le mot « islam» n’a pas le sens exclusif de « la soumission à Dieu » puisque le mot est polysémique (il proviendrait d’autres langues sémitiques du Proche-Orient, notamment de l’hébreux), signifiant aussi bien « la sauvegarde », « le salut » ou « la paix».

En tant que religion révélée après le judaïsme et la chrétienté, l’islam ne devrait pas véhiculer l’idée d’un assujettissement et surtout d’un asservissement au seul bénéfice de ceux qui prétendent agir en son nom ; il s’agit de : le Commandeur des Croyants, l’Ayatollah, les Mollahs, les Muftis, les Cheikhs, les Marabouts, les Emirs, les Oulémas, etc. Aussi, ’islam officiel est une caste qui se comporte en un clergé qui ne dit pas son nom.

Chez les chrétiens, le clergé est une institution religieuse qui joue le rôle d’intermédiaire entre Dieu et les fidèles ; il n’y a pas de correspondant du clergé dans l’islam originel pour qui la foi est un acte singulier et intime.

Je tenterais dans les développements qui suivent de justifier la revitalisation (je suis un biologiste !) du califat islamique qui a eu à assumer, au début de l’expansion de l’islam, la fonction de clergé, tâche vite éclipsée par des considérations d’ordre temporel, les califes s’étant proclamés rois en donnant plus de poids à l’exercice du pouvoir matériel au détriment du pouvoir religieux.

Nous sommes au début du 21ième siècle, naissant et qu’on pourrait croire moderne, embarqués par le flot d’une transformation technologique et économique à l’ampleur encore difficilement mesurable.

La mondialisation qui va à pas de géant peut être comparée, par son importance actuelle, aux deux révolutions planétaires passées : la révolution agraire et la révolution industrielle.

On voit ce 21ième siècle plutôt religieux que moderne en ce qu’il se présente comme d’un autre âge envahi par l’image du divin et manifestement traversé par des violences interconfessionnelles et des affrontements entre les cultures.

Déboussolés par la violence des changements séculiers, les gens se réfugient maintenant dans les lieux de cultes (temples, églises et mosquées), entrainés par des sectes de tous ordres qui développent des fondamentalismes outranciers.

Même aux Etats-Unis (le pays qui est considéré jusqu’à date comme le plus démocratique du monde), les dirigeants politiques regardent sans réagir l’explosion des églises évangéliques qui utilisent des techniques redoutables de lavage de cerveau.

Le monde arabe et musulman est secoué depuis des décennies par un courant fondamentaliste qui a donné naissance à des phénomènes marginaux dangereux, violents et même suicidaires (les kamikazes). Aucun système sécuritaire ne pourra empêcher ces illuminés manipulés par des gourous sans scrupules de frapper un jour ou l’autre des populations innocentes.On ne pourra lutter efficacement contre le fondamentalisme religieux que sur son fond : les arabes musulmans doivent mettre le changement au cœur du débat politique. Il y a assurément une collusion entre Islam et la politique qui constitue le fondement mental de « l’affrontement des civilisations » qui ensanglante le monde et bouche l’avenir de tous.

Les décideurs politiques, les élites intellectuelles et les sociétés civiles ont à jamais la responsabilité d’induire des réformes dans les villes secouées par les actes de barbarie dus aux terroristes. Les affrontements des idéologies Nord/Sud (laïcs/religieux) – toutes les failles du monde – sont la conséquence du choc de l’ignorance, de la bêtise et de l’arrogance. On constate une mobilisation des appartenances héréditaires qui ne s’adaptent pas aux temps modernes et, curieusement, on ne prend pas assez de dispositions pour parer à ce danger.

Face aux fondamentalistes religieux de tous bords, il faut constituer un pôle progressiste, moderniste et séculariste dans tous les Etats démocratiques et laïcs. Vis à vis de l’empoignade actuelle de ceux qui tiennent à mêler Dieu à nos affaires terrestres – le choc mortel des fanatismes religieux entre fondamentalistes chrétiens et intégristes musulmans – que reste-t-il à l’homme honnête qui ne veut pas « la mort du petit cheval », ni de personne d’ailleurs, qui n’entend imposer à nulle âme ses lubies privées, qui ne souhaite en rien hâter la fin du monde ? Eh bien, il faut que les Etats démocratiques et laïcs prennent position pour jouer des rôles dans tous les conflits actuels qui opposent des rabbins fous, des ayatollahs allumés, des fondamentalistes chrétiens hurlant à l’Apocalypse pour que la politique puisse s’exercer en fonction de l’homme et non de Dieu.

Illustrations :

  1. « Islam, Démocratie et Djihad ? » par Jacques-Robert SIMON-Agoravox

Le pourquoi d’un « choc des civilisations », l’islam : une religion comme une autre ?

Commençons par la fin : bien entendu l’Islam est une religion comme les autres et il est facile de s’en rendre compte par un examen même superficiel des textes « sacrés ». Les sourates décrivent en premier lieu les devoirs de tout croyant : la foi, les prières, le jeûne, le pèlerinage, l’aumône. Une invitation à « être meilleur » par une certaine ascèse, des privations, le choix d’une voie qui ne prône pas les plaisirs, du moins ceux trop facilement accessibles. Cette démarche est facilitée par le dévouement à une forme non matérielle de pouvoir spirituel exprimée comme étant un Dieu unique.

Suit dans les textes une description du châtiment qu’ont subi les peuples qui ont refusé de croire aux messages divins. Les sourates dites médinoises sont des « ordres » qui tentent de poser les bases fondamentales d’une société nouvelle où les louanges vont à ceux qui combattent et meurent dans le djihad (lutte) sur le chemin de Dieu, et où l’on combat les ennemis de l’Islam. Cet aspect n’est pas absent des autres religions, dont celles liées à la chrétienté, mais le temps est passé qui a gommé les aspects les plus « rugueux » pour ne laisser subsister, au moins dans les dires, que l’amour du prochain.

Il serait cependant pour le moins maladroit et erroné de proposer que l’Islam se trouve à un état chronologique d’avancement qui correspondrait à des temps révolus de l’ère Chrétienne. Il est (peut-être) plus judicieux de s’interroger sur le pourquoi politique et sociologique de cette résurgence du « sacré », ou du moins de certains de ses aspects, dans la vie quotidienne des nations Européennes. Ces aspects politiques ou, modestement à notre échelle, géostratégiques, seuls nous intéresseront. Les fondamentaux religieux de l’Islam – la « croyance » en un au-delà en récompense d’une vie faite de sacrifices et de soumission en particulier- ne différent en rien des propositions des autres religions du « livre » (Ahl al-Kitab).

Des Français – qu’ils soient d’origine arabe ou pas – ont rejoint différents mouvements djihadistes de par le monde dès les années 1980. A cette époque les djihadistes avaient le soutien matériel, moral et financier des capitales occidentales et des pétromonarchies arabes (l’Arabie saoudite et le Qatar, plus particulièrement). Ils se proposaient de combattre à l’époque le communisme. Ce dernier ne représente plus guère une menace et l’ennemi s’est déplacé de nos jours, d’une façon pour le moins surprenante, du communisme au régime syrien. Le régime de Bachar el-Assad ne semble en effet pas celui qui veut exterminer avec le plus d’ardeur les communautés chrétiennes. Ce sont pourtant les Etats-Unis qui animent une alliance de pays arabes pour supporter matériellement des djihadistes qui tentent pour tous les moyens de se débarrasser de la tutelle de ce dirigeant non directement lié à une hiérarchie religieuse. Cette lutte est proclamée nécessaire au nom de la Démocratie. Que la Syrie ne connaisse pas tous les délices de connaître l’alternance entre Républicains et Démocrates, qui peut en douter ? Mais existe-t-il d’autres raisons à ce combat ? La Syrie a depuis longtemps servi de base pour des combattants alimentant la guérilla anti-américaine en Irak ? Serait-on, en examinant cet aspect, plus proche des raisons du bellicisme affiché ?

Mais revenons à une page d’Histoire, de celles qui demeurent inscrites pour toujours dans les livres tant est immense son importance !

Un matin de septembre 2001, dix-neuf terroristes détournent quatre avions de ligne. Deux des avions sont projetés sur les tours jumelles du World Trade Center et un troisième sur le Pentagone, siège du Département de la Défense, à Washington DC. Le quatrième avion s’écrasera en rase campagne après que certains passagers et des membres d’équipage aient tenté d’en reprendre le contrôle. Oussama Ben Laden déclarera ensuite en octobre 2004 :

 « Je vous le dis, Allah sait qu’il ne nous était pas venu à l’esprit de frapper les tours. Mais après qu’il fut devenu insupportable de voir l’oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j’ai alors eu cette idée. »

Que la situation en Palestine puisse servir de point de cristallisation d’un conflit ou d’une guerre contre les Etats Unis et Israël peut être compréhensible !

La seconde guerre mondiale fut marquée par de telles atrocités, par la marque d ‘une si extrême barbarie, que les Nations devenues unies ont tenté d’exorciser par une action déterminée et marquante un nouvel accès de folie collective. Le peuple juif avait été atteint dans sa chair, il convenait de réparer cette monstruosité par quelque proposition qui permettrait une réparation, même partielle. L’état d’Israël fut ainsi créé ! Malencontreusement, le temps manquait pour obtenir l’agrément de tous et de chacun et en particulier des peuples qui résidaient dans les mêmes lieux que ceux convoités au titre de la « réparation ». Une hostilité sourde, pas toujours déclarée en guerre, allait s’installer entre deux communautés. Ce conflit peu à peu allait prendre la forme d’un conflit ou d’un choc des civilisations entre le monde islamique, ou au moins certains de ses adeptes, et le monde occidental. Le peuple juif avait toujours vécu, avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de quiétude, « dilué » au sein d’autres communautés religieuses. L’apport de ceux-ci aux peuples hôtes fut toujours exceptionnellement riche en valeurs matérielles comme immatérielles. L’Europe aurait-elle pu se passe d’Einstein, de Primo Levi ou de Stefan Zweig ? Certainement pas ! Mais l’instillation d’une population devenue étrangère par le poids des ans au sein de ce qui était devenu la Palestine n’aurait-elle pas dû suivre le chemin de la paix ? Le manque de temps, la précipitation n’ont pas permis cette approche ! Mais cette paix ne pourrait-elle plus être atteinte maintenant, n’est-elle pas le seul moyen de vivre ensemble ?

C’est une évidence que la Paix serait, et de loin, le meilleur moyen de diluer une communauté faible numériquement au sein d’une autre incomparablement plus nombreuse. La guerre ou une atmosphère de bellicisme ne peut que perpétuer un état de fait : un état nouvellement créé (ou recréé) qui se fait fort de préserver à tout prix sa culture, sa religion, sa façon de vivre, indépendamment de la population qui l’entoure et souvent contre elle. D’autre part, personne ne peut penser que les états dits occidentaux abandonneraient l’état d’Israël en cas de conflit ! Les pièces sont en place pour un « choc des civilisations  ».

Certains des croyants de l’Islam ont alors choisi ce qui semble une impasse : une déclaration de guerre à l’occident et à ses valeurs ? En dehors de l’injustice ressentie, en dehors de ce qui est vécu comme une humiliation d’un peuple par un autre, qu’est-ce qui peut engendrer une répulsion d’une telle violence même à l’extérieur des frontières des pays de tradition musulmane dominante ?

Je voyageais souvent en ex-Union soviétique avant la conduite de la perestroïka par Mikhaïl Gorbatchev qui provoqua en novembre 1989 la destruction du mur de Berlin puis l’ouverture des sociétés dites de l’Est vers les pays dits occidentaux. Lors de discussions, on me fit part très souvent que ce qui avait le plus étonné, voire effaré les Allemands de l’Est lorsqu’ils découvrirent librement leurs équivalents de l’Ouest, c’était l’omniprésence du « sexe », sous toutes formes pourrait-on dire, sur les murs publicitaires, lors des émissions culturelles, en contrepoint des discussions, en illustration quasi-obsessionnelle de la plupart des films. Peu de temps après, ils purent constater que l’appât du gain et l’enivrance procurée par la possession, l’argent était la seule chose qui présentait le même caractère névrotique par comparaison à leur mode d’organisation collectivisé qui avait tenté de se passer de l’un et de laisser l’autre dans les recoins.

« Aspirante insouciance de verte enivrance sucrée flambée, enveloppée de son bleu nuage, je m’apaise et m’occis pourtant. »

La vision que l’on a de soi-même et de l’organisation sociétale peut alors prendre un tout autre contour ! Et si ce combat mené par certains contre les sociétés « occidentales » était plus lié à une violente révulsion contre ce qui semblait les dominer : le sexe et l’argent, qu’à la volonté d’installer partout et tout le temps une nouvelle religion, un nouveau dogme, une nouvelle société ? Et si préserver sa « pureté » des infamies les plus flagrantes des mœurs était le moteur de toutes les luttes, justifiait tous les élans même barbares, toujours inaboutis ?

Que la rubrique « sexe » occupe une place d’importance dans les pays dits développés est une évidence. Les civilisations décadentes ont d’ailleurs toujours montré ce visage avant qu’elles ne disparaissent. Il peut sembler pour le moins étonnant que la classe politique s’empare d’une telle problématique déjà tellement présente dans le moindre des recoins des sociétés. Mais la raison profonde, c’est que les postulants élus souhaitent devenir des élus en bonne et due forme, tandis que les déjà élus souhaitent le rester. L’action la plus marquante des deux dernières années de pouvoir d’un gouvernement socialiste en France fut la légalisation du « mariage pour tous », formule généralement employée pour désigner l’institutionnalisation du mariage civil entre hommes et entre femmes. Cette problématique concerne directement 7000 couples qui se sont unis en 2013. Nombre énorme pour qui souhaite une couverture médiatique intense mais parfaitement insignifiant pour qui souhaite influer sur une société avec des ressorts purement politiques. Les « politiques » s’occupent de l’insignifiant car ils pensent que c’est ainsi qu’ils accéderont aux responsabilités !

Amasser de l’« argent » ou tout faire pour le conserver occupe également une place centrale dans les pays dit développés. Les écarts de niveau de vie en France se sont creusés ces dernières années, selon une enquête publiée par l’Insee. Ceci résulte d’une prétendue « modernisation » de la vie publique : le « collectif » doit céder sa place au volontarisme individuel. Par voie de conséquence, les revenus ont augmenté « uniquement » pour la moitié la plus aisée de la population, alors qu’ils ont reculé pour la troisième année consécutive pour la moitié la plus modeste. En période de tension, de restrictions, de demandes d’efforts de la part de dirigeants « responsables », ceci a un caractère surprenant.

Sexe et argent : une occupation pour les uns, un but pour les autres ! L’origine des répulsions apparaît alors clairement et c’est cette origine qui permet l’endoctrinement si aisé des laissés pour compte. Le « croyant » peut ainsi se transformer en « combattant » !

Le djihad qui représente l’effort du croyant pour lutter contre ses propres limitations de caractère, pour se surpasser, pour devenir meilleur, peut être obscurci par un autre aspect du djihad représentatif quant à lui d’un combat contre des infidèles emplis de vices. Mais ce qui sera le seul visible, la partie que l’on retiendra, ce qui fera titres et commentaires, c’est cette fraction des musulmans qui revendique une « pureté » que les occidentaux auraient perdus. Cette pureté auto-proclamée peut conduire une minorité aux actions les plus barbares et les plus violentes car ceux qui en sont possesseurs assument pleinement leur rôle de prophètes à la fois pour dénoncer les vices qui les environnent et pour annoncer la seule voie de salut possible selon eux, celle qu’ils suivent.

La dénonciation des travers des sociétés dites démocratiques et occidentales n’est pas faite uniquement par les plus exaltés des musulmans. Il devient chaque jour plus clair que le système de choix des dirigeants par un mode d’élection tel qu’il est organisé actuellement a conduit à un spectacle propre à plaire aux électeurs plus qu’à satisfaire aux nécessités d’une collectivité, même si ces nécessités relèvent des besoins de justice ou d’efficacité. Les clés des sociétés ont donc été remises aux mains de possédants nommés par pudeur « investisseurs ». Ils ressuscitent des modes de pensée ancestraux que l’on croyait à jamais disparus : la possession des biens matériels donne le pouvoir aux uns, aux autres est laissé les « joies » de la chair. La seule question qui subsiste à ce propos est la suivante : comment un système démocratique peut-il se conformer à des valeurs – la liberté, l’égalité, la fraternité étant les vecteurs de base de l’espace correspondant – qui nécessitent de constants efforts et une pleine conscience citoyenne. Aucune réponse d’évidence ne peut être donnée ! Cette absence de réponse conduit alors à des propositions relevant de la piété, de la croyance, de l’obéissance à des commandements qualifiés de divins.

La résurgence du « divin » dans la vie quotidienne peut être appréhendée par ces femmes jeunes et moins jeunes qui portent un voile islamique que l’on peut croiser de plus en plus souvent dans les rues de la plupart des grandes villes européennes. Le message semble clair : « je ne suis pas comme votre voisine, il est inutile de m’importuner par vos avances provocantes et déplacées ». Qu’il soit apparemment nécessaire d’arborer une tenue vestimentaire aussi distincte pour afficher un tel message peut sembler exagérer. Les vertus, les façons policées de se comporter, la « bonne éducation » ont-elles à ce point disparu des sociétés « occidentales » qu’il faille se démarquer des « autres » avec une telle ostentation ? Les valeurs morales sont-elles seulement inapparentes ou ont-elles disparues dépassées par ce que l’on nomme « modernité » ? Mais la réponse à ces questions revient lancinante : et si une certaine « dépravation » des mœurs était offerte à ceux qui n’ont pas grand-chose des biens de ce monde afin qu’ils acceptent leur sort, les « possédants » accaparant sans partage le pouvoir réel bien loin des urnes et de l’expression démocratique des volontés ?

Cette réapparition de « croyants » serait-elle le signe d’une disparition ou au moins de l’affadissement concomitant des valeurs qui distinguent, en règle générale une société d’une horde tribale ? Après l’écroulement du communisme qui n’était que la continuation laïque des valeurs chrétiennes, est-ce qu’il survient l’engloutissement des systèmes démocratiques qui n’auraient pas su préserver des valeurs autres que celles qui permettent des jouissances immédiates ? Le spectacle qui semble maintenant indissociable du déroulement d’une élection laisse-t-il une place à autre chose que le choix entre deux facilités de vie plutôt qu’entre deux voies pavées d’efforts ? …

  • « L’Islam, tel que je l’ai appris » par Mohamed Hanefi – Saharamédias/Nouakchott

« Dis: En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu Seigneur de l’Univers. A Lui nul associé! Et voilà ce qui m’a été ordonné et je suis le premier des musulmans. » (Coran 6-128).

Cette invocation récitée par le père des prophètes Ibrahim (psl), montre combien l’adoration d’un Dieu unique animait les cœurs, beaucoup de siècles avant la naissance du prophète Mohamed (psl).

En tout temps, en tout lieu et au sein de tous les peuples de la terre, il exista des hommes, des êtres de Dieu, doués de droiture de vertu et de piété. Leurs actions et leurs comportements étaient guidés par une volonté d’agir dans le sens du Bien et avec le sentiment d’obéir à une volonté suprêmement et magnifiquement miséricordieuse et bienfaisante. Ils étaient tous des musulmans.

Contrairement à toutes les religions du monde identifiables par leur nom à celui qui les initia, l’Islam, par son nom, indique une philosophie de vie. Une soumission à un comportement moral, métaphysique, qui tend vers l’accomplissement du bien et la maitrise du mal, enfouie dans les âmes humaines.

Il est vrai que le message islamique regorge de situations propres à des faits du passé ou à des événements précis et ou spécifiques. Ceci est l’une des méthodes choisies par l’infinie sagesse du Maitre des cieux et de la terre, pour donner des exemples à la postérité, l’instruire, sans altérer sa propre condition et tout en lui laissant le choix de suivre son chemin. « Ces exemples-là, nous les donnons aux gens peut-être, réfléchiront-t-ils » dit le Coran. « La vérité vient de ton Seigneur, celui qui veut croire et celui qui veut mécroire. » dit le Coran.

Il est vrai aussi que les interprétations ont foisonné à travers les siècles. Depuis les quatre Imams Malik, Chafi, Hanefi et Ahmed ibn Hambal, les esprits ont donné libre cours à leur façon d’entendre de comprendre et d’appliquer des paroles initialement venues d’un Dieu Unique, par le biais de l’un de ses anges rapprochés et sur un prophète qu’Il a choisi et magnifié d’entre ses créatures.

Il est légitime alors et au moment où les fidèles de toutes les religions font face à la période de défis les plus tenaces, aux séismes moraux qui ont fissuré les fondements de la foi, de nous demander le pourquoi de toutes ces « interventions humaines » dans l’ordre de Dieu qui font que les fidèles de la même religion ont été amenés à s’accuser mutuellement de mécréants (exemple le dualisme Sunnites-Chiites). Pourquoi et comment se sont-ils postés en juges à la place du Vrai Juge, à se donner la liberté de tuer, de mutiler, de changer les textes, de faire régner le désordre au nom de Celui qui est le Maitre absolu de l’ordre de l’univers? De celui qui règle le mouvement cosmique de l’évolution de l’atome a la gigantesque danse giratoire de galaxies qui évoluent dans une existence homogène sans que jamais rien ne dévie de sa trajectoire? Est-ce le mini-ridicule-minuscule esprit humain, malgré ses prétentions clownesques qui peut cerner et modifier ou comprendre cet infiniment magnifique? Cette merveilleuse harmonie modestement silencieuse de la grandeur de toutes les grandeurs et puissance de toutes les puissances?

Si dans la langue arabe, le mot islam signifie soumission et obéissance, il n’en demeure pas moins que l’objectif premier de ce message tend à organiser dans le confort du choix personnel, et le consensus collectif, une manière de vivre et d’évoluer en symbiose avec le logique, le bien, le bon et le socialement acceptable et bénéfique, au bénéfice de l’être humain, et non à celui, de Celui qui n’a besoin de l’allégeance, ni de l’assistance de personne ; surtout pas celle d’un grain de poussière pensant.

Embrasser l’islam qui est à l’origine un choix et une responsabilité personnelle, a pris après la mort du prophète Mohamed (psl) des tournures qui ont gravement entaché l’habit de cette noble religion. Dès la mort de l’envoyé (psl), certain groupes n’ont pas hésité à s’entrechoquer et s’entre-déchirer quelquefois, pour simple raison d’hégémonie ou de gouvernance ; c’était le cas de la bataille d’Eljemel  (le chameau), qui a opposé la mère des croyants Aicha (Rad) et le calife Ali ibn Abi-Talib (Rad). Pourtant, l’envoyé de Dieu avait dit dans l’un de ses hadiths, « Quand deux musulmans se rencontrent par l’épée, le meurtrier et la victime sont tous les deux en Enfer. »

Si nous ne pouvons statuer ou expliquer les raisons des Sahabas de l’envoyé (psl), nous pouvons en retour et en toute légitimité, nous interroger et méditer sur les mobiles qui durant les siècles suivants et à nos jours ont amené des hommes à se servir de cette sainte religion pour édifier et asseoir des dynasties souvent familiales ou claniques, dans le but de trôner sur les esprits et les consciences des hommes; se substituer au Maitre du Trône immense, pour convertir ses attributs en moyens « efficacement divins » de s’investir en législateurs et en exécuteurs de ce qui correspond à leurs intérêts et à leurs caprices.

Des théocraties souvent truffées d’appendices qui n’ont rien à voir avec le message initial et qui seront héritées par les enfants et les enfants de leurs enfants jusqu’au jour de la résurrection. Ces pauvres ont oublié que l’envoyé (psl) a dit : « Celui qui établit une fausse Sounna, parmi les hommes, répondra de son fardeau et du fardeau des fardeaux de ceux qui le suivront sur ce chemin, jusqu’au jour de la rétribution ».

Depuis les Abbassides et les Omeyyades, les hommes, sous l’habit religieux, n’hésitèrent pas des siècles durant à s’exterminer de la façon la plus mécanique pour garder le monopole de cette nouvelle légitimité sur les autres qu’octroyait la nouvelle religion. Impossible de recenser le nombre incommensurable de victimes et les multitudes d’atrocités qui ont été commises au nom de Dieu. Cet ordre cosmique descendu pour gracier les créatures de Dieu, ce message envoyé pour sortir les hommes des ténèbres vers la lumière, organiser leur vie, pour assurer leur bonheur, fut tout simplement réduit par des forces super intéressées à un outil efficace pour servir les intérêts et nourrir les égoïsmes, voire les machiavélismes maladifs. L’Islam est assurément l’otage des intérêts de ceux qui ont préféré les profits d’ici-bas à la satisfaction de Dieu.

De nouveaux codes de conduite seront élaborés à travers les siècles, pour remplacer l’adoration et l’allégeance au Créateur, par la soumission et l’invocation des créatures. Les visées intéressées de ce nouvel ordre religieux ne pouvaient échapper à personne. Il s’agissait tout simplement par la plus simple des astuces de se couler dans l’habit religieux et à travers lui prendre possession des hommes de leurs vies et de leurs biens. Ceci ne sera pas spécifique à l’islam, mais à bien d’autres religions et cultes à travers cette planète bleue de manigances et rondement enceinte, d’hypocrisie. Beaucoup de braves fidèles, d’hommes droits et vertueux, de croyants fervents, resteront stupéfaits, la vue obscurcie, l’esprit troublé, le raisonnement égaré, incapables « de discerner le fil blanc du fil noir de l’aube » devant cette contradiction flagrante entre la toute miséricorde de Dieu et la perfidie d’hommes commerçants de la religion et de prérogatives divines. Ils ont oublié aussi que dans un hadit Qudsi Allah a dit: « L’orgueil est mon habit et la grandeur est mon manteau et celui qui tente de me les disputer, Je le précipite en Enfer. » (Hadith d’Abou Houreyra). Des hommes qui n’ignorent absolument aucune phrases des paroles du Tout Puissant, mais qui sont doués d’une dextérité extraordinaire, à les convertir à des fins économico-politiques, versant directement dans leurs vases communicants sans la moindre vergogne ni la plus petite hésitation. Celui qui emprunte une mauvaise route ne peut mener à une bonne destination. Allah a dit dans le Coran: « Si nous écoutions ou réfléchissions, nous ne serions pas du nombre des damnés du Sa-ir. »

Il faut absolument que le fidèle de nos jours, revienne à la source première du livre et de son Tevssir, pour échapper à cette fièvre diabolique qui s’empare de tous ceux qui s’auto-investissent de la mission d’intermédiaires entre Celui qui a dit: « Je suis très proche, Je réponds à celui qui me sollicite » et ceux qui ont intérêt à avoir affaire à Dieu plutôt qu’à ses saints.

Quatre accessoires sont plus que jamais nécessaires à l’homme d’aujourd’hui pour protéger sa foi, garder l’espoir : s’instruire, méditer, raisonner et penser. Il y a toujours des hommes qui sont grands par leur fidélité au Créateur et la propagation fidèle de Sa Parole. Ces hommes-là sont identifiables par leur effacement et leur désintérêt total des affaires d’ici-bas. J’ai entendu parler une fois d’un homme qui, à l’aide d’une pomme de terre chauffée à blanc, s’est brulé le front pour se faire une cicatrice sur le front et paraitre dans l’image de celui qui s’use la face prosterné devant Dieu « Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation » (Coran Al Fath). Je me suis dit de bien mauvaises intentions se jouent d’une très grande et très noble religion. De toutes les façons et dans tous les cas, les mains de Dieu sont tendues de nuit et de jour à celui qui décide de se repentir, de faire le bien et de ne pas s’entêter dans le faux. Le mal que lui font aujourd’hui les détracteurs de l’Islam parmi les non musulmans, est loin derrière les graves cicatrices que lui infligent les musulmans eux-mêmes.

Si nous continuons au rythme des événements récents, chez nous et ailleurs, nous inviterions tout simplement nos enfants à constater par eux-mêmes combien nous sommes méchants et hypocrites

Nous détériorerions notre foi et ne laisserions même pas à nos descendants assez de conviction pour nous enterrer dans la tombe ou prier pour notre salut.

Il n’y a pas pire ignorance que celle d’ignorer le Dieu de l’univers, le Créateur de toute créature, le Seigneur des seigneurs et le Maitre absolu de tous les maitres. »

Rassembler les hommes pour faire face aux dangers qui les guettent.

Dans les années à venir, on devra savoir bâtir entre les hommes une solidarité qui puisse transcender les nations, les communautés et les ethnies sans pour autant abolir les différences, les identités, les mœurs, les us et les coutumes communautaristes spécifiques et propres à chaque peuple parmi les mille peuples qui peuplent le monde. Pour donner la chance à une coexistence des Hommes (et des Femmes) au sein de chaque pays du « village global », il faut combattre « l’apartheid » ethnique ou religieuse qui a une propension à ne considérer l’Autre qu’à travers sa spécificité religieuse et à le renvoyer à son appartenance traditionnelle ; il faut combattre aussi cette « infirmité mentale » qui empêche de voir la personne au-delà de sa couleur, de son apparence, de son accent ou de son nom. En cette époque menacée par la dérive « communautariste », stigmatiser les Hommes et les Femmes en leur « braquant » leurs appartenances identitaires aggraverait le problème. Il y va ainsi des Arabes dont le temps présent n’est fait que d’échecs, de défaites, de frustrations et d’humiliations ; ces vaincus chercheront, immanquablement dans leur passé des raisons de continuer de croire en leur civilisation, même si elle est calamiteuse, comment inverser le mouvement de l’Histoire à leur faveur. Une des solutions qui peut être mise en avant serait que les diasporas arabes et juives d l’Occident, au lieu de susciter sous tous les cieux l’épuisant et stérile affrontement identitaire et revendicatif qui handicape le Proche-Orient (la Terre-Promise pour les deux communautés, petites-filles d’Isaac et d’Ismaël), prennent l’initiative, à travers des représentants crédibles et mutuellement reconnus par les deux antagonistes, d’un rapprochement salutaire. Il est bien facile aujourd’hui, plus qu’hier, pour un Juif de rencontrer un Arabe en causant autour d’un thé-tajine, de fraterniser dans les cités mondiales qu’ils hantent ensemble comme Beyrouth, Alexandrie, Londres, Paris et New York. La question cruciale serait, qu’au-delà des retrouvailles pour bannir les « détestations » réciproques, qu’Arabes et Juifs sachent résoudre un conflit (dit israélo-arabe) qui contribue au dérèglement du monde entier.

Pour bâtir une civilisation commune où il sera agréable à chaque « citoyen du monde » de vitre en paix avec son voisin, il va falloir pousser en avant la réflexion sur deux principes intangibles et inséparables que sont l’universalité des valeurs essentielles et la diversité des expressions culturelles. Au-delà des trajectoires particulières des nations, des empires, des religions et des ethnies, il y a l’aventure humaine dans laquelle tous les hommes sont embarqués, tant individuellement qu’en groupes.  C’est en croyant à une aventure commune que les hommes pourront donner un sens à leurs itinéraires spécifiques et l’égale dignité pour les cultures spécifiques. Les hommes devraient dépasser la conception tribale et identitaire des civilisations et des religions. Une forme permanente d’interrogation demeurera dans la conscience de chaque société humaine : pour que nous puissions intégrer le monde moderne, sans perdre notre dignité, que devrons-nous préserver de notre passé et que devrons-nous rejeter ?

La première vision de notre avenir est celle d’une humanité « partagée » en « tribus planétaires » qui se combattraient, se haïraient, mais qui, sous l’effet de la globalisation, se nourriraient davantage du même « repas » culturel. La deuxième vision serait celle d’une humanité « consciente » de son destin commun et mobilisée pour la promotion des mêmes valeurs universelles essentielles, cependant que poursuivant séparément des cheminements culturels qui préserveraient la diversité de toutes les langues, des arts, de la mémoire et des savoirs.Ça sera après le tour des institutions internationales qui œuvrent pour la paix, comme l’UNESCO, d’aider à la renaissance et à la promotion des cultures locales rendues comateuses par un Islam aveugle véhiculé par des « fous de Dieu ».En attendant, comment aider les musulmans à unifier l’Oumma dont ils attendent tant pour retrouver leur dignité ? Comment refreiner l’ardeur des Talibans qui poussent à l’instauration d’une charia qui dénature l’homme ? L’instauration du Califat serait une des solutions que je me ferais l’agréable plaisir de développer dans ce qui suit. Dans la même veine, je dirais comment engager les musulmans à effacer de la surface de la terre la souillure faite à l’islam par le blasphème des Talibans en Afghanistan et les Chebabs en Somalie.

La mondialisation : pour une charte universelle.

Le monde traverse, en début du XXIe siècle, une période troublée, fort déconcertante, au cours de laquelle la mondialisation nous entraine, d’un même mouvement, vers deux réalités opposées : l’universalité – bienvenue – et l’uniformité – mal venue !Le postulat de l’universalité, c’est de considérer qu’il y a des droits inhérents à la dignité de la personne humaine, que nul ne devra dénier à ses semblables à cause de leur religion, , de leur couleur, de leur nationalité, de leur sexe, ou pour toute autre raison. Ce qui veut dire que toute atteinte aux droits fondamentaux des hommes et des femmes au nom de telle ou telle tradition particulière – religion, par exemple – est contraire à l’esprit d’universalité. On ne devrait pas tolérer qu’il y ait une charte globale des droits de l’homme et des chartes particulières : une charte musulmane, une charte juive, une charte chrétienne, une charte africaine, une charte asiatique, etc.Tout ce qui concerne les droits fondamentaux, comme :

  • le droit qu’a un homme de vivre sa citoyenneté à part entière sur la terre de ses ancêtres sans subir aucune persécution ni discrimination ;
  • le droit de vivre où que l’on se trouve, dans la dignité ;
  • le droit de choisir librement sa vie, ses amours, ses croyances, dans le respect de la liberté d’autrui ;
  • le droit d’accéder sans entraves au savoir, à la santé, à une vie décente et honorable.

Tout cela ne doit pas être dénié aux humains sous le prétexte de préserver une croyance, une pratique ancestrale ou une tradition. Dans ce domaine, il faut tendre vers l’universalité, et même, s’il le faut, vers l’uniformité, parce que l’humanité, tout en étant multiple, est d’abord une. Parallèlement au combat pour l’universalité des valeurs, il est impératif de lutter contre l’uniformatisation appauvrissante, contre l’hégémonie idéologique ou politique, ou économique, ou médiatique, contre l’unanimisme bêtifiant, contre tout ce qui bâillonne les multiples expressions linguistiques, artistiques, et intellectuelles.

Faire échec au projet des musulmans fondamentalistes et autres « fous de Dieu ».

Dans les années quatre-vingt-dix, les islamistes radicaux du Front Islamique du Salut-le FIS, grâce à leur bras armé le Groupe Salafiste pour la Prédication Coranique-le GSPC, furent à deux doigts de prendre le pouvoir politique en Algérie. Le FIS qui voulait instaurer la charia comme loi fondamentale a promulgué un hadith qui recense les pratiques que les fidèles doivent proscrire et les nouveaux préceptes de l’islam qui seront désormais observés par les citoyens. La liste des interdits, outre les tabous originels déjà codifiés dans le Coran, sont les péchés modernes suivants (extraits de « Les agneaux du Seigneur » de Yasmina Khadra, Editions Julliard, 1998) :

  • le bain maure, l’emblématique hammam cher aux arabes
  • les salons de beauté,
  • le port de la jupe par les femmes,
  • le maquillage,
  • la musique,
  • la pratique de la voyance,
  • la consommation du tabac,
  • la lecture et la vente de la presse,
  • l’antenne parabolique,
  • les jeux de hasard,
  • les plages…

Encore aujourd’hui, les Talibans imposent une charia rétrograde et déshumanisante en Afghanistan et au Pakistan où ces « fous de Dieu » ont promulgué depuis 1997 – via la Direction du Commandement du Bien et de l’Interdiction du Mal (une institution centrale) -, des commandements dont la liste et la sentence sont les suivantes (extraits de « De l’Islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux » de Fouad Laroui, Editions Robert Laffont, 2006) :

  • le port du hidjab est imposé aux femmes,
  • la musique et le chant sont éradiqués : si on trouve une cassette dans un magasin, le magasin sera fermé et le commerçant emprisonné ; si on trouve une cassette dans une voiture, le véhicule sera réquisitionné et son propriétaire arrêté,
  • il est interdit aux hommes de se raser ou tailler la barbe : tout homme aperçu avec une barbe rasée sera emprisonné jusqu’à ce que sa barbe soit touffue,
  • la prière en groupe est imposée dans les bazars ; les prières collectives à des heures définies par les Talibans sont partout obligatoires pour tous (hommes et femmes séparés) ; aux heures dites, des patrouilles de contrôle contrôleront les commerces et autres lieux de grands rassemblements (écoles, hôpitaux, administrations, etc.),
  • les jeux avec les volailles (coqs, cailles, pigeons) sont interdits ; les patrouilles de contrôle couperont les têtes de ces oiseaux s’ils les trouvent,
  • éliminer l’usage des stupéfiants et tuer tous ceux qui y sont attachés (les accros),
  •  le jeu d’enfants au cerf-volant est interdit,
  • pour éradiquer l’idolâtrie, les studios de photos, les salles de cinéma et autres TV seront fermés ; les appareils et images trouvées par les patrouilles de contrôle seront détruits,
  • les jeux d’argent sont interdits ; les joueurs trouvés seront emprisonnés,
  • éradiquer le port des cheveux longs chez les jeunes (comme la mode des Beatles en Angleterre et aux USA) en arrêtant ceux qui s’adonnent à cette pratique ; les cranes des fauteurs seront ratiboisés aux frais des fauteurs,
  • interdire le change de petites coupures de monnaie contre de plus grosses, d’émettre des lettres de change, de prêter et d’emprunter ; en cas de violation, les fautifs seront emprisonnés,
  • empêcher les jeunes femmes de laver le linge aux points d’eau et loin de la ville ; en cas de violation de cette interdiction, les femmes sont ramenées de force chez elles et leurs maris seront sévèrement punis,
  •  interdire les tambourins, les chants et les danses lors des cérémonies sociales de mariages ; si les patrouilles de contrôle tombent sur un vacarme de ce genre, le chef de famille sera emprisonné,
  • éradiquer l’usage du tambour, les percussions heurtant les oreilles islamiques des « fous de Dieu » qui ne s’autorisent qu’à écouter les appels du muézin aux prières (aux haut-parleurs !) et les chants religieux sous forme d’incantations, des litanies préenregistrées, diffusées en boucle sur les radios FM contrôlées par les sbires de la Direction du Commandement du Bien et de l’Interdiction du Mal,
  • interdire la confection des habits de femmes et la prise de mesures dans l’atelier de confection qui sera fermé en cas de violation de cette mesure; les femmes devront s’approvisionner en prêt-à–porter, c’est facile puisque c’est l’abaya du hidjab (la cagoule) dont il n’y a qu’un seul modèle pré cousu en nylon noir (avec capuchon et manches longues) ; ça fait chaud dans cette camisole de force.

Comme on le voit, l’islamisme (version des Talibans) est un fétichisme, un paganisme, lorsqu’on se rappelle que le Prophète de l’islam a combattu sans merci le paganisme dans sa ville, la Mecque. Selon leur propre doctrine scélérate, les Talibans, se disant et se prenant pour de vrais musulmans, sont en train de commettre des péchés, au vu et au su de l’Oumma islamique qui ferme les yeux sur ces aberrations qui contredisent la parole d’Allah qui prescrit dans le saint Coran : « Nulle contrainte en religion ».Si le pouvoir en place en Algérie a pu tuer dans l’œuf le projet du FIS, celui des Talibans est en cours depuis vingt ans et j’en appelle à sa destruction par tous les moyens légaux, y compris le renforcement des forces internationales coalisées pour les vaincre militairement.J’irais plus loin en prospectant la voix islamique. De mon point de vue, comme la loi du talion existe en islam, je suggère son application aux Talibans qui ont « blasphémé » en décrétant de faux hadiths contraires aux dogmes de la charia. Concrètement, il s’agirait de constituer, sur la base de volontariat, un panel d’Oulémas qui émettraient une fatwa qui déclarerait « hérétiques» les Talibans pour le double crime de falsification du Coran et de tueries de populations musulmanes. Les Oulémas « jugeront » les chefs des Talibans sur la base d’une « mise en examen » dont le dossier d’accusation à charge civile sera confié à des magistrats de la société civile des pays où ont eu lieu les crimes et le dossier « d’accusation » à charge religieuse par les autorités islamiques, non compromises par les Talibans dans  les pays où ont eu lieu les crimes.

« Dieu n’est pas content, nous avons des ennemis de la foi dans le Royaume… ».

L’Ordre des Templiers, fondé en 1127, protecteur autoproclamé des lieux saints du Christianisme, a vécu deux siècles (XIe et XIIe). C’est sous la terreur chrétienne (à l’image des kamikazes islamiques) des Chevaliers du Temple de Salomon, sous la direction de l’église de Rome, que les huit Croisades (comme le jihad islamique des temps anciens et modernes) ont vu le jour ; comparées aux Croisades, le Jihad islamique des temps modernes donne ce qui suit :

CROISADESDJIHAD ISLAIQUE
première croisade (prise de Jérusalem) en 1099   Djihad islamiste radical salafiste FIS/GSPC maghrébin, en Algérie, 1990-1999   
deuxième croisade en 1147   Djihad « charia islamique » de Oussama Ben Laden (Al Qaïda), destruction des Twin Tower de New York, 21 Septembre 2001  
troisième croisade en 1189-1192   Djihad « charia islamique » des Talibans, en Afghanistan et au Pakistan,  2003-2010   
quatrième croisade en 1204 (sac de Constantinople)   Djihad « charia islamique » des Chebabs, en Somalie, 2007-2010   
cinquième croisade  en 1217-1221   Djihad « charia islamique » de AQMI au Sahara : Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, en 2003-2010   
sixième croisade  en 1228-1229   Djihad « charia islamique » des Talibans, en Afghanistan et au Pakistan,  2003-2010   
septième croisade capture de Saint Louis, en 1250   Djihad « charia islamique » de AQMI au Sahara : Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, en 2003-2010   
huitième croisade en 1270 : mort de Saint Louis, fin des croisades  Djihad « charia islamique » des Talibans, en Afghanistan et au Pakistan,  2003-2010  

« Dieu n’est pas content, nous avons des ennemis de la foi dans le Royaume …» : c’est la première phrase de l’ordre d’arrestation des chevaliers du Temple envoyée à ses gens d’armes par le Roi de France Philippe le Bel.

A l’aube du Vendredi 13 Octobre 1307 – c’est de là que provient le culte fétichiste du chiffre 13 qui est mal aimé à cause des bûchers dans lesquels on a brûlé les Chevaliers du Temple -, les commanderies de l’Ordre du Temple sont cernées et leurs occupants arrêtés, sur toute l’étendue du Royaume de France. Tous les Chevaliers furent interrogés, sous la torture, pour leur faire avouer leurs « crimes » (accumulation des richesses au nom de l’église de Rome dont le Roi de France, « fauché », veut s’accaparer. Le Grand Maitre Jacques de Molay, le gourou de l’Ordre des Templiers fut exécuté le 18 Mars 1314.

Je propose qu’à l’image de ce qui s’était passé pour abattre l’Ordre des Templiers dont les adeptes furent accusés d’hérésie en adorant une idole, un être au visage barbu (comme Ben Laden !), qu’une « machination » de ce genre soit imaginée par le « Gouvernement planétaire », le Conseil de Sécurité des Nations Unies, en accord avec les Oulémas qui voudraient jouer ce jeu politique, pour sauver la planète (et l’Islam) des méfaits du terrorisme djihadiste radical et terroriste par lequel des « fous d’Allah » massacrent des populations musulmanes. De mon point de vue, tous les moyens doivent être déployés pour réduire à néant Al Qaeda, cette confrérie du XXIe siècle qui est devenue trop encombrante, comme la confrérie des Templiers des XIe et XIIe siècles.

Si mes propositions (voir le chapitre suivant) de revitaliser le califat islamique – à l’image de la papauté qui est une institution supranationale chez les chrétiens (nos frères en religion !) – ont des chances de dépasser le rêve, j’estime que ça sera au « clergé islamique » de traiter les questions d’hérésie, de blasphème et autre crimes commis au nom de l’islam pour barrer la route, une fois pour toutes, à des islamistes radicaux qui instrumentalisent l’islam à des fins d’accès au pouvoir politique pour assujettir le peuple . 

4.

Plaidoyer pour la revitalisation d’un califat islamique en tant qu’une nouvelle institution musulmane supranationale, à l’image de l’Eglise de Rome

Les islamistes radicaux brandissent le Coran comme la Constitution de l’Etat islamique qu’ils appellent de leurs vœux alors que ce Livre sacré ne peut jouer ce rôle puisque le « bréviaire islamique » ne contient que très peu de normes pour organiser la société.En matière de droit civil, le verset 275 de la sourate II du Coran est le seul qui s’est intéressé à l’organisation de la société en disant : « Dieu a permis le commerce et interdit l’usure. »Depuis plus d’un siècle, il se trouve des velléités dans les milieux islamiques de ressusciter le califat qui a disparu en 1924 suite à l’abolition du sultanat ottoman par Atatürk.Au tout début du 20ième siècle, le syrien Rashid Rida plaida pour la restauration du califat dont il propose la désignation des membres (Oulémas) parmi les magistrats religieux qui le doteront du pouvoir de légiférer en procédant à la bonne interprétation de la loi coranique. Le gouvernement califal dirigerait ce que Rashid Rida appela un « Etat islamique » ; la « pensée islamique » qui manque dans le dispositif islamique original aurait pu voir le jour si l’idée ne fut vite abandonnée par suite de pressions religieuses et politiques.En 1925, Ali Abderraziq, juge et théologien formé à Al-Azhar, écrivit un livre intitulé Al-islam wausul al-hukm (« l’islam et les fondements du pouvoir ») qui fit l’effet d’une bombe dans les milieux théologiques arabes et provoqua même une crise gouvernementale en Egypte. Ce fut sans conteste un tournant majeur dans la pensée islamique du 20ième siècle dans la mesure où Abderraziq s’est limité aux seules sources islamiques pour bâtir sa pensée. L’auteur reconsidère les fondements théologiques du califat (khilafa en arabe) qui, de son point de vue, ne signifie rien d’autre que « venir après quelqu’un » en s’appuyant sur le verset 60 de la sourate XLIII du Coran. Il reproche aux autres penseurs musulmans d’avoir attribué une dignité élevée et des pouvoirs trop étendus à la charge califale.

Abderraziq désacralise et déconstruit le califat des théologiens et des poètes arabes qui ont placé le calife au niveau d’Allah, attitude qui relève du shirk. Il considère que le calife doit tenir son pouvoir de la communauté des croyants (l’Oumma) qui doit le désigner et lui donner des prérogatives. De ce point de vue, le califat serait un contrat signé par l’Oumma, le dépositaire du vrai et pouvoir ; ainsi, la souveraineté résidera toujours dans le peuple.

Abderraziq conclut son ouvrage juridictionnel par l’appel à la nécessaire séparation du religieux et du politique en affirmant que la Oumma n’est pas l’Etat et que le Coran ne fait pas cas de l’Etat en tant qu’une institution politique parce que – là, l’auteur enfonce le clou – le Prophète des musulman n’a pas été commis par Allah pour fonder et gérer un Etat et mieux, il n’y avait pas d’Etat de son vivant. Cette idée finira comme les précédentes dans les flammes puisque les qadis autorisés à dire la vérité coranique ont estimé que toute pensée qui n’est pas révélée dans le Coran procède du blasphème.

La notion d’Etat islamique fut reprise par les Frères Musulmans en Egypte, pays qui, avec l’Université Al-Azhar (spécialisée en enseignement théologique islamique), héberge le summum des exégètes islamiques.

Les Frères Musulmans abandonneront vite cette idée par crainte de voir s’installer un Etat islamique totalitaire ; ils n’ont pas eu tort si on se rappelle les affres de la République Islamique d’Iran qui est le premier Etat islamique totalitaire avec l’avènement de l’Ayatollah Khomeiny.

Un des mouvements de l’islam politique (le Hizb ut-Tahrir) annonce dans son programme politique l’exigence de la restauration du califat qui, selon eux, serait écouté et obéi à condition que ce calife gouverne selon les règles du Coran et de la Sunna ; cette idée finira comme les précédentes dans les flammes puisque les qadis autorisés à dire la vérité coranique ont estimé que toute pensée qui n’est pas révélée dans le Coran procède du shirk.

En Janvier 2002, Oussama Ben Laden avait fait diffuser, sur la chaine Al-Jazzera, un message enregistré en Octobre 2001 portant sur le califat dont la teneur est la suivante : « Notre objectif est que cette Nation établisse le califat de notre Oumma, conformément au hadith authentique selon lequel le calife reviendra avec l’assentiment d’Allah. ». Laissons de côté ce projet benladien (un autre fou de Dieu !) qui ne nous mènera qu’à perpétuer l’islamisme radical et faisons de la prospective même imaginaire !

Au début de ce 21ième siècle, je plaide, comme l’avait fait il y a de cela un siècle le syrien Rashid Rida, pour la restauration d’un califat islamique qui ne s’occuperait que des questions de religion musulmane, à l’image de ce fait au Vatican.

Pour relancer le concept de califat rénové, je recommande la constitution d’un panel de qadis (oulémas) qui orientera les travaux de refondation de cette institution musulmane supranationale refondée sur l’application stricte des Commandements islamiques suivants :

 « Ne sortez pas de la juste mesure dans votre religion. » (Verset 171 de la sourate IV du Coran instruit aux hommes);

« Je vous mets en gardes contre l’extrémisme religieux car il a causé la ruine des nations qui vous ont précédés. » (Hadith du Prophète Mohammad (PSL) par lequel, il met en garde contre l’extrémisme religieux);

« Dieu veut vous rendre les choses aisées. Il ne cherche pas pour vous les difficultés. » (Verset 185 de la sourate II) ;

« …Il ne vous impose en religion aucune gêne ou embarras… » (Verset 78 de la sourate XXII).

 L’organisation des Frères Musulmans lancerait sur la chaine arabe Al- Jazzera une invitation de ralliement aux qadis (oulémas) et tous autres penseurs qui seraient volontaires à participer à la mise en place de la nouvelle « papauté islamique » sous la forme d’un califat refondé. Le lieu de la première réunion constitutive du califat refondé serait l’Université Al-Azhar du Caire qui abriterait provisoirement le siège du Califat islamique en attendant qu’une Assemblée des Oulémas statue sur la nature et le siège de cette prestigieuse institution islamique. A l’image de ce qui se pratique au Vatican, le califat islamique serait composé des membres (Oulémas) choisis parmi les qadis qui ont une certaine notoriété internationale ; les Qadis qui enseignent la théologie à l’Université Al-Azhar du Caire seront du premier lot puisqu’ils justifient une légitimité musulmane en tant que tenants de la Sunna. Le Calife des Croyants (le correspondant du Pape) serait élu pour dix ans (mandat unique, non renouvelable) par l’Assemblée des Oulémas, des magistrats musulmans (choisis selon une grille de critères) investis du pouvoir de légiférer en islam.

Je propose dans les développements qui suivent, en surligné, les tâches auxquelles le futur Califat islamique doit s’atteler dès sa mise en place. Les missions sont présentées par ordre d’importance, de la plus urgente à celle qui a forcément besoin de temps pour se réaliser.

Faire revivre la dhimma, la seule forme légale de tolérance qui a permis aux gens du Livre (juifs et chrétiens) de vivre leurs religions au milieu des musulmans au temps du Prophète Mohammad (PSL)

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui mettra fin au Djihad islamique mené actuellement en Afghanistan et au Pakistan par les Talibans ; inspirée à la fin du 13ième siècle par l’enseignement d’Ibn Taymiyya (le maître à penser du wahhabisme), cette doctrine oriente encore aujourd’hui les islamistes radicaux comme Ben Laden ; cette pensée qui procède du révisionnisme de la sunna remet en cause la dhimma, la seule forme légale de tolérance qui a permis aux gens du Livre (juifs et chrétiens) de vivre leurs religions au milieu des musulmans au temps du Prophète Mohammad (PSL); on sait par ailleurs que les musulmans vivent leur foi en toute quiétude dans les pays occidentaux qui les tolèrent ; alors pourquoi pas la réciprocité en islam? Le Calife des Croyants déclarera et publiera solennellement que le Djihad est fini en émettant une Fatwa d’application qui jugera et condamnera tout musulman (ou groupe de musulmans de la Oumma islamique) – à commencer par les Talibans et les Chebabs – qui sera qualifié de criminel s’il est admis qu’il a fait appel à l’une ou à l’autre des techniques en cours chez le Djihadiste.

Libérer les femmes du hidjab

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui mettra fin au Hijab qui encagoule les femmes de par le monde (exemple : les femmes soninkés de Kayes, une des villes la plus chaude du monde, en adoptant le wahhabisme rapporté de la Mecque par leurs maris démonstratifs d’une foi exagérée parce que clientélistes de certains barbus, étouffent parce qu’islamiquement tenues de se vêtir, de pied en cape, de tuniques noires en nylon !).

Désacraliser la barbe puisqu’Allah n’a pas choisi les barbus

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui laissera le choix aux hommes de garder la barbe ou se raser (Allah n’a pas choisi les barbus).

Remettre dans la même classe filles et garçons

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui rendra licite la proximité/mélange des enfants (filles et garçons) dans les classes d’écoles.

Mieux gérer les droits des hommes pour rendre sa dignité à l’homme conformément au message d’Allah 

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui toilettera certains hadiths pour mettre à l’heure du temps présent des pratiques moyenâgeuses islamiques qui sont en flagrantes contradictions avec les droits de l’homme telles que le racisme (une blanche vaut deux noires !), l’esclavage (les descendants héritent l’esclave du parent propriétaire défunt), la discrimination de la femme (une fille n’a que la moitié de la part revenant au garçon de l’héritage de leurs parents); voir comment mieux gérer les droits des hommes pour rendre sa dignité à l’homme conformément au message d’Allah.

Pouvoir honorer Allah, même en tenue d’Eve

L’Assemblée des Oulémas émettra un hadith pour dire que les musulmans de par le monde (par exemple : Inuits et Papous nouvellement islamisés) ne sont pas obligés de se conformer à la tradition vestimentaire et alimentaire des arabes bédouins du sous-continent arabo-persique à climat chaud chez lesquels le message d’Allah est descendu il y a mille quatre cents ans ; ainsi, certains nihilistes nouvellement islamisés pourront honorer Allah même en tenue d’Eve, boire le vin, manger la viande crue (et la viande du porc) qui sont les seuls aliments disponibles sous certaines latitudes pour des communautés entières.

Autoriser l’avortement

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui rendra licite l’avortement puisque des pays musulmans l’on codifié (la Tunisie).

Autoriser les mariages mixtes

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui rendra licite les mariages mixtes (homme/femme musulman à femme/homme d’une autre religion sans conversion obligatoire à l’islam (il est impossible de sonder les cœurs des gens pour savoir qui a véritablement la foi ou non).

Prohiber la polygamie

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui prohibera la polygamie puisque des pays musulmans l’on codifié (la Tunisie).

Remettre les versets coraniques dans l’ordre chronologique de leur « descente »

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui révisera le Livre saint (Astaghfirou…L’lah, je demande pardon à Dieu) en remettant les versets coraniques dans l’ordre chronologique de leur « descente », ce qui en facilitera la compréhension ; cette action de salubrité islamique sera rendue licite au califat refondé puisque personne n’a rabroué le calife Othman pour avoir mis, sens dessus-dessous, la première mouture du Coran ; l’Assemblée des Oulémas « recoudra les morceaux » du Saint Livre mutilé par les auteurs après-prophètes qui n’avaient pas demandé l’autorisation à personne pour procéder!

Remettre au bon endroit certains versets coraniques

L’Assemblée des Oulémas émettra une Fatwa qui expurgera le Livre saint des redites, redressera (mettra à l’endroit) les versets (à l’envers) qui se répètent et se contredisent.

Bibliographie utilisée

  • Le Noble Coran et la traduction en langue française de ses sens, éditions du Complexe du Roi Fahd, Almadinah Al-Munawwarah, Royaume d’Arabie Saoudite, 2002 ;
  • Le Nouveau Testament de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, traduction française d’après le texte grec par Louis SEGOND (docteur en Théologie), version revue en 1975 ;
  • Le Nouveau Testament en Tamasheq, première édition, Wycliffe Bible Translators, 2003.
  • L’Ancien Testament (La Bible), le document distribué dans les chambres d’hôtels en Europe ;
  • « La véritable Bible de Moïse » de Pierre Nillon (à compte d’auteur en 2003) ;
  • Nom de Dieu, par-delà les trois monothéismes de Daniel Sibony, Editions du Seuil, février 2006 ;
  • Jésus et Mahomet : profondes différences et surprenantes ressemblances de Mark A. GABRIEL ; éditions Ouramia, 2007 ;
  • De l’Islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux de Fouad Laroui, Editions Robert Laffont, 2006 ;
  • Les agneaux du Seigneur de Yasmina Khadra, Editions Julliard, 1998 ;
  • L’Islam en crise de Bernard Lewis, Editions Gallimard, 2003 ;
  • États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval, Xe-XVe siècle, de Jean-Claude Garcin, 1995-2000;
  • Une histoire de la science arabe, d’Ahmed Djebbar, 2001 ;
  • Le monde de l’Islam, de Bernard Lewis, 1976 ;
  • Classicisme et déclin culturel dans l’histoire de l’Islam, de Robert Brunschvicg, 1956 ;
  • l’Islam, les Perses et les Berbères : une émission-débat sur la radio ‘Ici et Maintenant’ (95.2 FM) animée par David Abbasi (écrivain, journaliste et islamologue français d’origine perse) ;
  • L’Islam dans l’Afrique occidentale de A. Le Châtelier (p.p.189) ;
  • La Fatwa, par Abdelmadjid CHARFI (islamologue tunisien),article paru dans l’édition du 3 Mars 2009 du journal Jeune Afrique L’Intelligent ;
  • Le silence de Mahomet de Salim BACHI, éditions Gallimard, 2008 ;
  • Le dérèglement du monde de Amin MAALOUF, éditions Grasset,2009 ;
  • Les identités meurtrières de Amin MAALOUF, éditions Grasset,1989;
  • Dieu est mon copilote : la Bible, le Coran et le 11 septembre de J.-Claude St-ONGE, les Editions Ecosociété, 2002 ;
  • Le salafisme rejette l’exercice de la raison dans l’interprétation des textes sacrés de Bernard Rougier ;HYPERLINK « http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20111212180259/ » – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique ;
  • Le Coran est-il authentique ? de Mondher SFAR ; Paris, Les Éditions Sfar,2010;
  • Le Coran, la Bible et l’Orient ancien de Mondher SFAR, 1998 ;
  • La formule de Dieu de José Rodrigues Dos Santos ; HC Editions, 2012.

[2]       Suyûtî, Itqân, I/101, §401.

[3]       Ibn Hazm, Al-Fisal, IV/25.

[4]       Mâlik, Muwatta. « Kitâbsalât al-kusûf », hadîth n° 2.

[5]       Ibn al-Athîr, Asad al-Ghâba, I/38.

[6]       Ibid., I/39.

[7]       Mâlik, Muwatta, « Kitâbsalât al-kusûf », hadîth n° 1.

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